Le trésor des îles chiennes - 1990

[Bigbonn]

Ils m'intriguaient depuis pas mal de temps, les films de F.J. Ossang, L'affaire des divisions Morituri et Le trésor des îles chiennes, co-productions franco-portugaises à l'univers apparemment si particulier, et dont j'avais lu le plus grand bien en général.
Bon, eh bien après avoir vu Le trésor des îles chiennes (ou tout au moins son début, au bout de 20 minutes, je n'en pouvais plus et j'ai vu mon doigt s'avancer de lui-même sur la touche avance rapide, sans pouvoir le contrôler!), je peux le dire tout net: cet univers si particulier fait d'un noir et blanc saturé, souvent très contrasté, rappelant l'expressionnisme et les thèmes de films de SF ou d'ancicipation (ici, j'ai rien compris mais apparemment, d'après le verso de la vhs, "l'ingénieur Aldellio a découvert la synthèse artificielle de deux substances fondamentales permettant la production illimitée d'une prodigieuse énergie, l'oréon. Grâce à cette découverte, l'équilibre mondial a été reconditionné. (...) Le consortium producteur de l'oréon est au bord de la faillite. Le monde est au bord du chaos...") m'est resté complètement fermé et, pour tout dire, carrément insupportable.

"Griffith, Lang, Welles, Pasolini, Bilal, la série B, le fantastique, la punk culture ("No future"): Ossang ne se prive d'aucune référence, d'aucune influence - visuelle ou symbolique - pour cette quête hallucinée de la richesse et du pouvoir, pour cette plongée vers un monde au bord de sa fin, pour ce voyage dans un futur pré (ou post) apocalyptique. Ton incantatoire, mots terribles, bande musicale agressive à l'extrême, noir et blanc surexposé et poussé à bout, atmosphère moite et lourde: voilà un film qui n'est pas aimable mais bien au contraire dérangeant, déstabilisant, inattendu, violent. (...) Le trésor des îles chiennes a tout d'un objet incongru dans la production française actuelle."
A part cette toute dernière phrase, tout à fait exacte, le reste de la critique de Didier Roth-Bettoni (saison 91), si elle n'est pas fausse (les références multiples, le ton, la musique, etc), aboutit à des conclusions différentes des miennes. Le film n'est pas dérangeant mais désagréable, pénible même; il n'est pas déstabilisant, il est chiant; pas inattendu, juste vain; pas même violent mais chiqué. Trop écrits, les dialogues sonnent faux, trop travaillées, les séquences ressemblent plus à des exercices formels vidés de sens qu'à de véritables parties de films.
Pour les maniaques de la VHS, ce film avait été édité par Les films du Paradoxe.
Au cinéma, il était sorti le 17 avril 1991.

[igorfx]

Je suis un heureux possesseur du coffret Ossang sorti il y a quelques semaines , j'ai vraiment aimé les Divisions Morituri, qui possède un vrai parti-pris esthétique et une mise en scène totalement maîtrisée.... pareil pour Docteur Chance, très beau, très intéressant, passionnant, .... il y a vraiment du Cinéma dans les films de FJ Ossang....