Dynamite Jack - 1961

 
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mer Mar 31, 2010 11:02 pm    Sujet du message: Dynamite Jack - 1961 Répondre en citant

Dynamite Jack
France - 1961
Un film de Jean Bastia, avec Fernandel, Eleonora Vargas, Lucien Raimbourg, Adrienne Corri, Jess Hahn

Genre : western



Un western sombre et âpre, en un mot : crépusculaire; un western français, qui plus est; et avec un acteur très populaire et spécialisé dans les rôles comiques, Fernandel; qui l’eut crû ? Personne, bien sûr. Et c’est ce qui explique la gamelle mémorable qu’obtint le film lors de sa sortie en salles, le public familial qui s’attendait à voir une bonne grosse comédie avé l’assent se retrouvant désarçonné devant cet opus aussi noir que tendu, malgré quelques saillies comiques.
Ce qui explique aussi le relatif oubli dans lequel ce long-métrage, pourtant formidable, est tenu aujourd’hui.



Car Dynamite Jack est une surprise, une vraie, de celles qui désarment leurs contempteurs mais rendent furieux leurs détracteurs. La critique elle-même, pourtant jamais tendre avec le comique provençal, ne s’y retrouva pas non plus, déplorant, pour l’une, « la violence excessive » du métrage (Ciné-Revue), pour l’autre « l’apologie des armes et la justice sommaire érigée en modèle » (Le matin), sans parler de « cette morale polygame et ces scènes obscènes qui bafouent les valeurs chrétiennes de la France » (L’office catholique qui, déjà à l’époque, aurait mieux fait de balayer devant sa porte…).



Comme souvent, les critiques n’avaient rien compris…
Dynamite Jack a surpris tout le monde à l’époque (enfin, le peu de monde qui alla le voir finalement…) et surprend encore aujourd’hui. Plus qu’un héritier des westerns américains aux grands espaces indépassables, on le voit plutôt ici comme un cousin proche et même un précurseur des westerns spaghettis, avec héros à la morale toute relative, anti-héros sans pitié et musique pré-morriconnienne.



Si le tout commence classiquement avec l’arrivée d’un pied-tendre français à barbichette, Antoine Espérandieu, en Arizona, à la recherche d’un vieil ami exilé aux USA, le film prend assez vite sa vraie tournure avec le second rôle assumé par Fernandel, à savoir celui du titre, le despérado redoutable et sanguinaire qui martyrise et tient sous sa coupe toute une ville : Dynamite Jack.



Là où Antoine reste dans le registre « fernandélien », à base de grands sourires chevalins, de répliques amusantes bien franchouillardes, Jack offre un tout autre versant et plonge dans des abymes de noirceur. L’acteur trouve là un double rôle tout bonnement exceptionnel et prouve qu’à côté de ses talents comiques, sa palette dramatique n’en était pas moins grande. On n’est pas loin d’un Tomas Milian, jusque dans les excès grimaçants, et on en vient même à regretter que notre comédien du sud n’ait pas franchi la frontière plus souvent par la suite pour se colleter aux Corbucci, Sollima, Baldi, Questi et autres Palacio.



C’est bien simple, le film est un peu bancal parce qu’il marche sur deux jambes qui n’ont pas la même taille : l’une, trop courte, exploite la veine comique sans vraiment parvenir à ses fins (humour désuet et éculé), l’autre, immense, exploite la veine tragique en offrant l’un des despérados les plus désespérés et violents qui soient.



Film bancal donc, inégal certes, mais, passé les quelques pitreries qui se veulent drolatiques, film régal tourné dans des décors splendides (du coté de Rustrel, en Provence, surnommé à juste titre le Colorado provençal) et souligné par une musique qui se joue des images, les renforce et porte parfois l’action à son paroxysme.



Dynamite Jack est le western par excellence, celui qu’on aime, avec gunfights pétaradants, cavalcades au fond des canyons, et même un érotisme de bon aloi (avec trop de hors-champ, hélas), Fernandel multipliant les partenaires et s’informant même sur la meilleure façon de devenir polygame ! Et Jean Bastia l’a mis en scène en présence de son double et a multiplié les plans novateurs et les hors-champs suggestifs.
A voir absolument.

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mallox
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MessagePosté le: Jeu Avr 01, 2010 6:23 am    Sujet du message: Re: [Critique] Dynamite Jack Répondre en citant

Bigbonn a écrit:

C’est bien simple, le film est un peu bancal parce qu’il marche sur deux jambes qui n’ont pas la même taille : l’une, trop courte, exploite la veine comique sans vraiment parvenir à ses fins (humour désuet et éculé), l’autre, immense, exploite la veine tragique en offrant l’un des despérados les plus désespérés et violents qui soient.


Ce film passait autrefois à la télé. je ne sais s'il passe encore à ce jour sur le câble. J'ai le souvenir d'un film qui en effet, exploitait la veine comique, mais de l'autre côté, ce n'était pas tant de désespoir et de violence que de caricature de Bad Guy. Enfin dans mon souvenir...

Bigbonn a écrit:
L’acteur trouve là un double rôle tout bonnement exceptionnel et prouve qu’à côté de ses talents comiques, sa palette dramatique n’en était pas moins grande.


Je crois qu'en 1961, Fernandel n'avait plus grand chose à prouver.
Finalement, s'il s'est fait connaître comme comique-troupier puis au cinéma par des petites comédies (dont "Les gaîtés de l'escadron" avec Gabin et le grand Raimu - tiens en voilà un autre grand acteur capable de passer du pur comique à la tragédie ! -), la reconnaissance critique, en tant qu'acteur, est surtout venue avec ses rôles dramatiques dans les films de Marcel Pagnol, des drames, le plus souvent, à l'instar de "Angèle", "Regain" ou même "Le schpountz" et "La fille du puisatier".
A noter qu'il finira même sa carrière par un assez beau film : "Heureux qui comme Ulysse", qui n'a vraiment pas grand chose d'une comédie comme il est spécifié sur imdb et dans lequel, en Camargue, un homme emmène son vieux cheval à l'abattoir (se faire encorner par un taureau dans une corrida pour être plus précis).
Quant à Jean Bastia, c'est vraiment un piètre cinéaste, surtout connu pour sa "trilogie" du gendarme de Champignol avec jean Richard.
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sigtuna
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MessagePosté le: Jeu Avr 01, 2010 7:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16
Il me semble avoir vu ce film enfant, mais je confond peut être avec le film de gangster de Fernandel.
Du coups je reste assez sceptique quand au fait que cette critique doit etre prise au 1er degré en ce jeudi 1er avril new_diable
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sigtuna
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MessagePosté le: Ven Avr 02, 2010 6:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

Alors 1er ou 2nd degré cette critique (1er degré je l'achète de suite).


Apprécions grâce à cette capture de Bigbonn toute la finesse du jeu du grand Fernand. :happy:
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Bigbonn
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MessagePosté le: Ven Avr 02, 2010 4:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le scepticisme était de mise hier et avec raison!
Bien évidemment (et malheureusement), il s'agissait là d'un poisson d'avril.
Le film existe bel et bien, ça c'est sûr, mais il vise plutôt du côté de la purge que du chef-d'oeuvre.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans ce western provençal pépère et mollasson, hélas.
La musique n'est pas terrible, l'intrigue tient sur un timbre poste, les paysages sont provençaux et d'ailleurs, si le Colorado provençal existe bel et bien du côté de Rustrel, il n'a de Colorado que le nom et la couleur, pour le reste...
Fernandel fait ce qu'il peut dans ce double rôle mais on ne peut pas dire qu'il ait grand-chose de plus à faire que du Fernandel.
Tout cela est bien tristoune au finish et très platement filmé... new_pleur

Par contre, pour ceux que ça intéresse, j'ai un giallo superbe et méconnu du réalisateur Gilo Vanieri, avec le même Fernandel dans un double rôle encore une fois: Mais qu'avez-vous fait à Fernande?
Cette fois-ci, il joue à la fois le rôle d'un professeur de marseillais exerçant dans une école pour jeune fille, Fernando Rossini, et celui de la Fernande du titre. Je vous le recommande chaleureusement!
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