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Mallox Et bien j'ai découvert le film il y a une poignée de jours et même si ça me coûte de le dire, je viens de relire la chronique de Xawa et je suis d'accord avec l'analyse qu'il fait du film. Sans être exempt de défauts (baisses de rythme et d'intérêt), le "tort" du film est ne pas être édifiant. Alors qu'il emprunte une trame assez similaire à un film scorcesien dédié à la mafia, il n'y a strictement aucune enjolivure et du milieu et des protagonistes, tous pathétiques à souhait. Le personnage de Caubère l'est tout autant et Schoendoerffer à l'intelligence d'en faire un être minable et sans charisme, ce qui sera confondu par la majorité de la critique comme "mal interprété" par l'acteur dont on connaît pourtant le talent. En prenant ce parti de démystifier complètement l'univers ringard de truands ringards dont aucun ne semble doté d'un Q.I de plus de 2,5, il prend le risque de se mettre à dos tout un inconscient collectif, à savoir 30 ans de fresque mafieuse aux pontes et hommes de main magnifiés par des mises en scène et des études de caractères tragiques et mélancoliques tendant à rendre humains ou profonds ces pourtant pathétiques protagonistes. Schoendoerffe les laisse à leur niveau, et c'est bien là où à mon sens, la critique mimétiquement pathétique, n'a absolument rien saisie au propos et aux intentions du metteur en scène, prenant finalement tout ça au premier degré comme si ce qui était montré se devait d'être intelligent. Le film n'est pas parfait, loin s'en faut, et Magimel est peut-être de trop, mais c'est à mon avis un film qui sera réhabilité à moyen / long terme. C'est un risque énorme qu'a pris le réal avec ce parti-pris de laisser le minable au niveau de minable, sans s'encombrer de rédemption ou autre thématique propre au genre. Il l'a payé cash, et cela ne me paraît pas normal, surtout après le surestimé "scènes de crimes" qui m'avait, lui en revanche, laissé de marbre... Beaucoup d'arguments moraux sont mis en avant à droite à gauche, alors qu'il s'agit là d'une oeuvre on ne peut plus moraliste et si la prétention est souvent attribuée au film, c'est justement car il part aux antipodes d'un cinéma bien ancré en nous, allant de Coppola, Scorcese ou Leone. Ce "Truands" mérite une seconde chance et surtout ne mérite pas de susciter tant de haine. Peut-être que les critiques aiment leur confort, et sans doute la critique dans son ensemble mérite t-elle une bonne fessée !
Commentaire : Tue 31-03-09