[M] [Critique] Le diabolique docteur Flak
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xawa
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MessagePosté le: Ven Avr 13, 2007 10:52 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Le diabolique docteur Flak Répondre en citant




Réalisateur : Jean Jacques Rousseau

Belgique, 1980, 95 minutes.

Avec Victor Sergeant, Alfred Carbillet, Véronique Delforge, Pierre Rousseau, Fabienne Dekeulener, Jean Deprez, Jean Janssens, Sergio Pelizani... et d'autres acteurs de complément.

Un savant fou nommé Flak a pour objectif de transformer en on ne sait trop quoi un maniaque qui se prend pour Hitler... Le diabolique docteur Flak pense ainsi devenir un génie de la médecine moderne.

Voilà de quoi traite ce film dont je vais tenter, je dis bien tenter, de vous dire quelques mots. Sachez auparavant amis lecteurs que ce film est quasiment invisible, et ce dans le monde entier, c'est donc une véritable exclusivité qui vous est proposée, celle d'en apprendre un peu plus sur ce long métrage que l'on peut déguster uniquement dans certains festivals, lors de cartes blanches offertes à quelques anti-conformistes notoires, des iconoclastes tels Noël Godin lors du festival d'Amiens en 2003 ou Jean-Pierre Bouyxou à la Cinémathèque en 2007. Malgré les apparences, Le diabolique docteur Flak n'est pas une série Z, il est beaucoup plus. Il dépasse toutes les limites de ce que vous pouvez imaginer, l'impensable est atteint ici ; c'est bien d'anti-cinéma dont il s'agit. La narration, la bande originale, les dialogues, les personnages, l'espace-temps, le jeu d'acteur, tout cela Jean Jacques Rousseau (c'est son vrai nom) n'en a rien à faire, ou plutôt si ; il va tout mettre en oeuvre pour les exploser, les rendre caduques. Jean Jacques Rousseau est un artiste, et son film une véritable oeuvre d'art. Le film - qui s'appelle aussi Dramaticon - commence avec une vue de Paris et un encart indiquant "Paris 20 ans après", alors qu'il n'y avait rien avant ! On suit les tribulations d'une cloche qui va retrouver sa famille en Belgique, et quelle famille ! Son père et sa mère sont plus jeunes que lui, un de ses frères est un travelot militaire à ses heures perdues, un autre un tueur fou obsédé par Hitler qui s'attaque à n'importe qui (j'y reviendrai). La dessus apparaît le fameux docteur Flak, l'homme qui fait passer Kinski pour un monstre de sobriété. Le docteur Flak veut devenir un génie de la médecine moderne. L'aventure peut commencer... Mais il est impossible pour moi - ni pour quiconque - de vous raconter en quoi consiste l'aventure, ni celle du film, ni celle vécue par le spectateur. On y voit cependant des nazis faire... n'importe quoi ! Le fils maniaque se prendre pour Mad Max en moto avant d'aller écraser à coups de pied un bébé dégagé de sa poussette (!), étrangler un passant à la sortie d'une église sur laquelle figure une gargouille en forme de tete de mort, on y croise aussi une décapitation par un bourreau indécis devant des nazis improbables, une plante carnivore, un tranchage de bras en gros plan par un docteur Flak orné de deux lampadaires sur la tête, une découpe d'un visage dont les morceaux de chair atterissent dans un petit bocal, une danseuse érotique moche comme un poux que notre maniaque trouve splendide alors qu'il ne la voit qu'à travers une vitre et des doubles rideaux...
Mais le chef d'oeuvre de Rousseau n'est pas une bizarrerie trash et gore, c'est au-delà de ça, c'est un film inconcevable pour tout être humain, une oeuvre unique, bourrée d'hommages indescriptibles à tous les classiques de l'horreur, Ilsa compris, la musique d'Orange Mécanique et de Suspiria (!) y est reprise n'importe comment, et le miracle fonctionne : on ne s'ennuie pas un quart de seconde. Fascinant. Surtout quand le film vous est présenté par Jean Jacques Rousseau lui-même, cagoulé comme toujours - personne n'a jamais vu son visage - et par son bonimenteur à canne et chapeau haut de forme. Rousseau n'aura tourné que trois films, dont les deux autres il y a peu, et des dizaines de courts métrages. On n'explose pas de rire à tous les instants ici, on n'est pas non plus consterné, il n'est plus question de ridicule, mais de poésie. Le diabolique docteur Flak est un film admirable, que peu pourront apprécier, mais si vous arrivez à saisir la portée libertaire et anarchiste de cette oeuvre qui renvoie Ed Wood et Al Adamson au rang d'auteurs chiants et petits bourgeois, alors vous percevrez la poésie en question. Et vous ressentirez aussi l'amour et la sincérité avec lesquelles Rousseau a fait son film. Picasso disait que le bon goût était l'ennemi ultime de la création. Jean Jacques Rousseau l'a entendu.

A noter :

- Tourné en français et filmé dans la région de Charleroi.

- Le générique est fait main sur des feuilles de papier.

- Le diabolique docteur Flak ne sortira sûrement jamais en dvd pour des problèmes de droit, la musique utilisée (les Goblin, Claude Francois notamment) l'ayant été sans accord.

- Avant le film étaient proposés à la Cinémathèque trois courts métrages sélectionnés par Jean-Pierre Bouyxou : Barbara rêveuse (Angleterre, années 1970), une compilation d'images oniriques, pop, horrifiques et pornographiques du plus bel effet. Absolument splendide. Apotheosis de John Lennon et Yoko Ono, qui date de 1970 et expose un village sous la neige, puis la caméra s'élevant dans le ciel elle nous montre des paysages enneigés, puis un écran blanc pendant plusieurs minutes, avant de monter au ciel et de caresser les nuages. Surréaliste, magnifique et absurde, comme le film de Rousseau d'ailleurs. Le troisième était Nu lacté de Lionel Soukaz (2002), et suit dans un noir et blanc confus le rasage d'un homme qui finira par tremper son sexe dans un verre de lait. Etrange.

Accroche : Gare à vous, Jean Jacques Rousseau est dans le coup !


Dernière édition par xawa le Lun Jan 14, 2008 8:01 pm; édité 2 fois
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xawa
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MessagePosté le: Ven Avr 13, 2007 10:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A noter bis :

- Impossible de trouver une affiche ou des captures . Toute aide est la bienvenue .

- Il y avait un sosie de David Lynch dans la salle frank_PDT_16
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 12:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

xawa a écrit:
Apotheosis de John Lennon et Yoko Ono , qui date de 1970 et expose un village sous la neige , puis la camera s'elevant dans le ciel elle nous montre des paysages enneigés , puis un ecran blanc pendant plusieurs minutes , avant de monter au ciel et de caresser les nuages .


Les films de Lennon et Ono, je n'en ai pas vu, mais ça a en tout cas ils ont l'air très "arty" (genre une mouche qui se balade sur un corps de femme nue pendant 25 minutes)

Quand au bon docteur Flak, au pire, voici des photos postées sur nova-cinema et qui peuvent faire office de poster (le mieux serait encore que tu te sentes une âme de Melki et que tu gribouilles un petit quelque chose par toi-même !)



Unn film qui semble prometteur ...
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xawa
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 12:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bon on a les photos c'est deja bien new_noel
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jack deth
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 12:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

ca a rien a voir mais charleroi = mon fief et malgré tout je n' ai jamais réussi a voir unn film de rousseau c est triste quant meme icon_confused
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Throma
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 1:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

et bin ca fout vachement la gaule un tel resumé (on croirait un scenar fictif imaginé par bigbonn ).
c'est malin je veux le voir maintenant.
probleme : on peut pas new_mur

J'ai vu un reportage recemment sur le tournage d'un de ses derniers films au Jean-Jacques, avec sa legendaire cagoule, ca traitait aussi de nazi

Et puisqu'on parle de Jean-Pierre Bouyxou, il faut voir son court "Satan bouche un coin" experimentalerie trasho-porno plus barge que Bokanovski, plus couillue que Kenneth Anger.
Je suppose qu'ils le diffuseront pendant sa carte blanche à la Cinémathèque.
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma
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xawa
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 2:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Yep ca passe le vendredi 25 mai a 21 h 30 avec plein d'autres choses icon_wink
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mallox
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 5:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

xawa a écrit:
A noter bis :

- Impossible de trouver une affiche ou des captures . Toute aide est la bienvenue .

- Il y avait un sosie de David Lynch dans la salle frank_PDT_16


ah c'était toi à côté?! frank_PDT_16 ico_mrgreen
c'est vraiment bien la cinémathèque.

bon sinon, j'ai bricolé ça vite fait au réveil devant mon kawa... tu me dis xawa si ça te va...


_________________


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xawa
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 10:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
xawa a écrit:
A noter bis :

- Impossible de trouver une affiche ou des captures . Toute aide est la bienvenue .

- Il y avait un sosie de David Lynch dans la salle frank_PDT_16


ah c'était toi à côté?! frank_PDT_16 ico_mrgreen
c'est vraiment bien la cinémathèque.




Eh oui c'est bien la cinematheque , a 14 h 30 ils passent ASSAUT en VOST dans une grande salle supra-classe . Mon Carpenter prefere amour10


Pour les photos , s'bien ico_mrgreen
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Bigbonn
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 1:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
et bin ca fout vachement la gaule un tel resumé (on croirait un scenar fictif imaginé par bigbonn ).

Normal, je suis jean-jacques rousseau! icon_cool

Citation:
c'est malin je veux le voir maintenant.

Oui, moi aussi (parce qu'en fait, je ne suis pas jean-jacques rousseau)

Citation:
Et puisqu'on parle de Jean-Pierre Bouyxou, il faut voir son court "Satan bouche un coin" experimentalerie trasho-porno plus barge que Bokanovski, plus couillue que Kenneth Anger.

Et Noël Godin n'avait-il pas réalisé un court intitulé Prout Prout Tralala et un autre Guerre et Pets?

C'est vrai que ça a l'air sympa la cinémathèque!
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Bigbonn
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2007 1:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Au fait, il y avait eu un film sur JJ Rousseau et deux autres cinéastes belges bien barrés récemment, non?
ça, ça doit bien être visible quelque part et proposer quelques échantillons de ce cinéma de l'au-delà du Z je suppose.

Edité, une fois (comme on dit outre-quiévrain):
C'est Cinéastes à tout prix:


Et les trois ont l'air bien barrés:


On en trouve une critique (ultra-light) sur cinergie.be:
http://www.cinergie.be/critique.php?action=display&id=253
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mallox
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2007 5:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

c'est excellent !
j'adore ça:

"Jean-Jacques Rousseau, cagoulé (il refuse d'être reconnu de peur d'être victime du star système) "


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Bigbonn
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2007 6:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour info, pour les Belges:
Rousseau a son festival, cette semaine!
frank_PDT_16
Au Bunker Ciné-théâtre
le site pbcpictures.com a écrit:
Petite salle de spectacle située près de la gare du nord à Bruxelles. C'est notre voisin du dessous... (66a rue des plantes, 1210 Bruxelles)
FESTIVAL JEAN-JACQUES ROUSSEAU
Retrospective du cinéaste de l'absurde Jean-Jacques Rousseau Expo/Happening/Projection Programme:
"La mécanique du rasoir"
"Rock Mendes"
"L'invasion des succubes"
"Le chasseur de succubes"
Et en guest star: Johnny Cadillac (sosie de Johny Halliday) 18 avril 2007 à 21h00 Lieu: Bunker Ciné-Théâtre 66a, rue des Plantes 1210 - Bruxelles 18 avril 2007 à 21h00




La phrase principale de la page d'accueil du Bunker ciné vaut aussi son pesant de cacahouètes:
http://www.pbcpictures.com/bin/htdoc.cgi?id=0004361_pbc_home

Ah oui, sinon, c'est quoi ce Rock Mendes?
Eh bien, voici quelques indices...
Citation:
Rock Mendès est la dernière pièce d'un puzzle qui a commencé avec La Mécanique du Rasoir (fraîchement sorti) et La Revanche du Sacristain Cannibale (sorti en 2004).Cette troisième partie met en scène les déboires du pauvre Charles Télesphore, un instituteur retraité, qui apprend de manière très insolite la vérité sur ses origines et les turpitudes de l'abbé Bautière, son géniteur, à l'époque où ce dernier était possédé par le démon de la chair et torturé par le remords. Comme toujours chez Jean-Jacques Rousseau, le scénario mêle réalisme et fantastique, victimes et bourreaux, humour et terreur, en un mélange qui n'appartient qu'à lui. L'action est censée se dérouler à des époques différentes: voilà pourquoi on pouvait croiser sur le plateau un groupe de colombophiles, une policières sexy, une bande de jeunes délinquants, un parachutiste anglais, un sacristain (pas encore cannibale) et de nombreux figurants presque au bord de la crise de nerfs.....tout cela dans l'ambiance parfaitement survoltée et bordélique qui fait le charme très particulier des tournages de Jean-Jacques Rousseau.Le maître d'oeuvre s'est même cassé une dent en mordant dans un sandwich, preuve s"il en est que le Diable était bien au rendez-vous!


Lu là: http://www.objectifmag.be/?article=articles/objectifart/arts-et-spectacles/casting_JeanJacquesRousseau.html
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princesse.rosebonbon
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MessagePosté le: Jeu Avr 19, 2007 3:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ça donne sacrément envie!

pourquoi diable le jean-jacques ne retire pas la musique afin de le distribuer, ne serait-ce que sous le manteau?
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Toxic_avenger
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MessagePosté le: Ven Avr 20, 2007 2:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'information est à prendre avec des pincettes à défaut d'une confirmation officielle, mais Yann Moix, le réalisateur de Podium, pourrait bien réaliser un film biographique sur Jean Jacques Rousseau (sans trait d'union) qui s'intitulerait Palme d'or, avec Poelvoorde dans le rôle du trublion cagoulé. Un projet carrément alléchant tant les extraits des films qu'on peut voir dans Cinéastes à tout prix sont fascinants !
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