[M] [Critique] Action Immédiate

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Déc 17, 2007 9:39 am    Sujet du message: [M] [Critique] Action Immédiate Répondre en citant




Action immédiate
(La Via della Droga)

Origine: Italie
Genre : Action/Polar

Réalisé par Enzo G. Castellari
Avec Fabio Testi, David Hemmings, Sherry Buchanan, Wolfango Soldati, Romano Puppo, Massimo Vanni, Joshua Sinclair

Scénario : Massimo De Rita, Galliano Juso
Musique : Goblin

Autres titres: Drug Street/The Heroïn Busters







Film à priori ambitieux qui porte mal son titre français, “Action immédiate” n’a rien de spontané dans l’action et il s'agit même un film où celle-ci met bien trop longtemps à pointer du nez. On assiste même durant les deux tiers, à un postulat classique au possible, campé par des acteurs mal dirigés et pas loin même, d’être au plus bas de leur talent.
De Rome à Hong-Kong, de New-York à Amsterdam, les cargaisons de drogue transitent, responsables de décrépitudes sociales à travers le monde et voyant l’occident peu à peu pourrir. Pas de doute, une grande toilette à la source est nécessaire et il faudra enfin prendre le taureau par les cornes pour vaincre cette plaie ! C’est l’inspecteur Mike Hamilton (David Hemmings) qui dans un élan moral montera au créneau pour démanteler ce réseau malsain, responsable de tous les maux de la Terre, si l’on se réfère au film lui-même qui ne recèle aucun second degré, en tout cas à ce niveau. Pour bien faire il s’entourera de Fabio (Fabio Testi), agent tout terrain du Narcotic Bureau qui infiltrera le démoniaque réseau de façon maligne, se faisant au préalable arrêter pour fausse possession de drogue puis aidant ensuite un méchant revendeur à s’évader afin de trouver enfin crédibilité au sein du milieu…





« La via della Droga » fait parti des films dans lesquels d’entrée de jeu l’on anticipe sur chaque action. L'on comprend tout. Tant et si bien qu’on serait tenté de se croire supérieurement intelligent. Il n’en est rien, le fait est qu’il n’y a jamais nulle part une once d’originalité, ni dans le script répétitif et moral à souhait, ni dans la mise en scène de Castelleri, d’une mollesse exemplaire pour le genre dans lequel elle s’inscrit, ni enfin, dans la direction d’acteurs ici vraiment trop têtes à claques pour rendre le spectacle efficace ou attrayant. C’est bien évidemment à « French Connection » qu’on se réfèrera et il est peu dire que le classique de Friedkin n’a ici pas de mouron à se faire. C’est pourtant au très expérimenté Massimo De Rita que l’on doit cette faible resucée scénaristique et disons que ce dernier assisté de son co-scénariste Galliano Juso, n’a pas forcé son talent. Des trois ou quatre polars signés Castellari, je n’ai pu en voir qu’un seul, « Big Racket », écrit par les mêmes compères, et globalement bien plus satisfaisant et jouissif que ce pâle Polar qui ne possède même pas la distanciation nécessaire chère au Poliziesco dans son approche fascisante, à la morale éhontée et ici dénué d'humour dans ses dialogues. Durant près d’une heure on se tape une descente même pas infernale au sein du milieu, tandis que David Hemmings maugréer sans relâche comme un monomaniaque sur ce mal qui mine la cité, ce, sans jamais une once de distanciation. C’est peut-être même la première fois qu’il force son talent à ce point, lui, qui d’habitude n’a qu’à se promener sur l’écran sans rien dire pour insuffler une dimension à la pellicule. Il semble ici tellement peu convaincu par son rôle qu’on peut le soupçonner d’être venu cachetonner, pressé d’en finir et de s’en repartir ailleurs. Il offre en tout cas un personnage sans nuance, emmerdant comme pas un avec sa redondante fixette monsieur propre, et l’acteur déçoit. Il aura beau balancer du « Bastard » à tout va, ça ne fera pas décoller pour autant ni son personnage sans relief, ni l’action du film elle-même.



En parlant de redondance, la mise en scène de Castellari l’est tout autant. Multipliant les personnages crétins, avec en plus l’ambition soupçonnée d’offrir une peinture réaliste du milieu et d’une société gangrénée par le mal, il échoue à peu près sur tous les tableaux avec une histoire qui ne se bougera pas le cul avant l’heure, quand bien même on aura un ou deux gunfights potables ainsi qu’une poursuite en avion tirée par les cheveux et même pas déchaînée. Bref, tout ceci ne parviendra jamais à atteindre même l’intensité d’un épisode de « Satanas et Diabolo ». Castellari s’empêtre constamment et livre ici l’un de ses films les plus mous. La mise en scène comme l’histoire (pourtant mince) se fait vite confuse et emphatique. Le mot ‘ennui’ émerge assez rapidement et ce de façon régulière. Même pas un dialogue croustillant à se mettre sous la dent, c’est dire qu’on regrette de n’être pas invité chez Umberto Lenzi, ou bien au sein de son précédent « Big Racket » bien plus rythmé et fun avec son commissaire ultra réactionnaire qui allait, après s’être fait tabasser, jusqu’à déclamer un nauséeux mais réjouissant: « Bientôt ce seront nous les immigrés !». Hélas donc, pas de speech vigilante qui nous aurait un peu rassasié. De même, jamais de second degré dans l’approche moralisatrice de Castellari qui nous balance alors un film à la fois d’une nonchalance extrême dans sa mise en scène, sérieux comme pas un dans son fond et vacant dans sa forme. Il tente de nous faire passer un humour bon enfant fait de complicité entre ses deux acteurs, mais disons le tout net, cela ne fonctionne jamais. A se demander si le projet n'eut été pas mieux inspiré d'être interprété par Terence Hill et Bud Spencer.



Heureusement qu’une scène de lesbianisme complètement dispensable vienne pimenter quelque peu le tout. Elle offre un intermède délectable, qui fait dire que la drogue arrange tout de même bien le père Castellari, très hypocrite pour le coup. C’est ainsi sous l’emprise de narcotiques, que les deux femmes s’offriront le trip sexuel déviant que s’appliquera à bien filmer son réalisateur, livrant alors un message social lourdingue (la jeune femme se prostitue pour offrir une dose à son mec) ralentissant et le rythme et l’intrigue. D’un autre côté, on a le sentiment que ce dernier se focalise alors sur une galerie de figures et de seconds plans pour meubler. Commençant à les esquisser, il n’en achève jamais le portrait, balançant des sortes de caricatures ni drôles ni réellement menaçantes. A l’image du reste, ça ne donne aucune tension supplémentaire, dont "Action immédiate" aurait bien eu besoin afin d’exister d'avantage et d'offrir au spectateur quelque chose d’au moins distrayant.
On aura beau avoir attendu le générique de fin, rien de transcendant ne sera passé, sinon un spectacle un peu puant mais pas plus, avec un Fabio Testi qui comme Hemmings, surjoue, dans une fausse décontraction qui deviendra vite agaçante. Finissant à moto puis en avion, le désintérêt se fera malgré tout conséquent. La partition des Goblin n'a qui plus est, rien d'extraordinaire. Variée soit, mais tout comme le film elle donne un peu à boire et à manger en laissant sur sa faim. Elle reste inconséquente et surtout inégale à vouloir étaler son registre (rock, blues, rock progressif, funk…).
Vous l’aurez compris, ayant découvert cette « Via de la Droga » récemment, ce fut une grosse déception. Il est clair qu’avec un metteur en scène qui a su se montrer parfois solide et de par son casting alléchant, on fut en droit d’attendre d’avantage que ce polar mollusque aux allures de mille fois vu.





Note : 4/10
Note : La Via de l’ennui.






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Dernière édition par mallox le Jeu Mai 07, 2009 9:08 am; édité 12 fois
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MessagePosté le: Lun Déc 17, 2007 10:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une déception aussi en ce qui me concerne, bien que personnellement je trouve contrairement à toi que Castellari a insufflé trop de second degré dans cet "Action Immédiate".
Hemmings et Testi cabotinent et se la jouent un peu trop décontracté, et on aurait aimé plus de "peps", surtout de la part d'un metteur en scène qui a réalisé un "Big Racket" de très haute volée.
Et puis, aussi, quand on fait venir Patrizia Webley et ses courbes affolantes sur un tournage, et qu'on ne la voit finalement que quelques secondes, c'est très très frustrant. icon_wink
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MessagePosté le: Lun Déc 17, 2007 10:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mouai je pense que les personnages se veulent en effet vraiment (trop) légers quitte à en devenir paradoxalement lourds à trop en faire, mais derrière je trouve que ça pue la morale assez sérieusement assénée. Avis perso bien entendu.
De toute façon il est chiant ce film. icon_confused
Quant aux actrices, elles ne sont pas employées, hormis une ou deux scènes gratuites de sexe, mais comme c'est un film d'hommes après tout! icon_cool
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MessagePosté le: Lun Mai 05, 2008 2:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mallox a écrit:
C’est ainsi sous l’emprise de narcotiques, que les deux femmes s’offriront le trip sexuel déviant que s’appliquera à bien filmer son réalisateur, alors que ça n’a absolument aucune raison d’être dans le film


Ah pardon monsieur Mallox, mais si, cette scène a une raison d'être : la nana se prostitue pour permettre à son mec de s'acheter sa dose. C'est le discours social du film, qui je te le concède n'est pas très fin (en gros, la drogue c'est mal et c'est toujours les plus faibles qui trinquent).

Sinon, je te trouve quand même très dur avec ce pauvre Enzo. D'accord, c'est long à démarrer, mais une fois que c'est parti, ça ne s'arrête plus, et au diable la varice comme le dit désormais Dagmar Lassander. Ca se finit quand même par une énorme course poursuite à travers la ville, d'est en ouest et de haut en bas (en 20 minutes on passe d'une moto dans le métro à un duel aérien via une visite des ruines antiques). Ca décrédibilise le côté moraliste dont tu parlais.
En fait ce qu'il manque surtout au film, c'est un peu de la méchanceté gratuite qu'on retrouve chez Lenzi.
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MessagePosté le: Lun Mai 05, 2008 5:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours pas convaincu par le rythme du film le mallox. icon_confused
Pour moi, c'est un polar le cul entre deux chaises, entre humour bon enfant et action lymphatique, bref idéalement écrit et réalisé pour Terence and Bud sous Tranxène. Et puis cette course poursuite finale informe qui s'étire s'étire... (comme tu l'a si bien indiqué, on dirait une visite touristique pour octogénaires ! frank_PDT_10 ).
Pas de doute qu'il aurait été meilleur filmé par Lenzi. Ou plus bêtement par le Castellari de "Big Racket", plus mordant et politiquement incorrect.
Par contre oui, me souviens plus pour la dose. J'irai donc modifier ce passage.
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MessagePosté le: Jeu Mai 08, 2008 1:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas faute d'avoir essayé au moins deux fois, mais je le trouve également mollusque ce film. Me souviens aussi m'être dit que la scène bi pour la dose ressemblait qu'à un bien gros prétexte plus qu'à un sous-texte social. Bref, je suis plutôt d'accord avec mollux là-dessus. Et puis les acteurs déçoivent, tout comme ce gunfight qui semble filmé au ralenti et qui est sensé être le clou du spectacle. Au secours !
(enfin faut pas déconner non plus, c'est tout de même loin d'être un navet, restent qcqs beaux petits bariolages d'époque dans les décors).
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