[M] [Critique] 2072, Les Mercenaires du futur

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Fantastique / Science-fiction / Fantasy
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
mallox
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 13982
Localisation: Vendée franco-française

MessagePosté le: Lun Fév 19, 2007 10:26 am    Sujet du message: [M] [Critique] 2072, Les Mercenaires du futur Répondre en citant




Titre: 2072, Les mercenaires du futur ( I Guerrieri dell'anno 2072 )
Réalisateur: Lucio Fulci
Année: 1984
Pays : Italie
Genre: Ben-hur en discothèque
Musique: Riz Ortolani
Acteurs: Jared Martin, Fred Williamson, Claudio Cassinelli, Donald O'Brien, Al Cliver, Eleonora Bliglioadori, Renato Rossini, Al Yamnouchi, Penny Brown, Valeria Cavalli, Cosimo Cinieri,...


Nous sommes en 1984 et Fulci a laissé derrière lui quelques chef-d'oeuvres ainsi que pas mal de films maudits ou sous-estimés. Le voici donc qui s'attaque, après un piteux "Conquest", à l'exploitation "Bikers du Futur", version discothèque de province attardée, mélangeant allègrement "Rollerball" et "Spartacus" pour le fond, puis "Blade Runner" et "l'âge de cristal" pour la forme. C'est peu dire combien on arrive ici à un résultat tellement en dessous de Zéro, que pour le coup Lucio Fulci donnerait raison à ses détracteurs, tout en détrônant avec une facilité déconcertante le très surestimé "roi" du comique involontaire, le bien nommé Bruno Mattei qui, il faut bien le dire, n'a jamais réussi a égaler le comble d'une débilité additionnée largement atteinte ici, voire même dépassée, si bien qu'on reste médusés devant tant de laideur accumulée, de dialogues absurdes.
Le spectacle est tellement calamiteux, qu'on croirait bien que chacun a démissionné de son rôle, son réalisateur en premier, qui soit, s'est désintéressé totalement du "projet", soit, encore plus probable, a abusé d'insuline au point d'accoucher d'une heroïc-fantasy digne d'un camé en pleine montée vers les cieux, planant au dessus de maquettes romaines tremblotantes et pondant là l'un des pires films de sa carrière. On ne pourra l'apprécier qu'à la seule condition d'être dans un état second, chargé comme une mule à la skunk et le ventre ballonné par un abus de space cake, tant et si bien que l'on aura bien du mal à se le taper (le bidon), devant cette chose rigolarde à souhait, mais absolument indéfendable au regard de certains films de son auteur, et auxquels ce ne serait vraiment pas rendre hommage que d'apprécier ces "Mercenaires de discothèque", même pour de mauvaises raisons. J'éviterai donc le second degré, même si plus que jamais, il est tentant, et c'est une bonne fessée collective que j'ai envie de distribuer ici...



La chaîne "7 Sea", qui propose déjà un spectacle de course de motos et de mort, discipline dominée par Drake (Yared Martin / Aenigma et les tous premiers films de de Palma), met alors en place, sur l'idée de génie de Sam (grand ordinateur - sorte de Hal), des combats de gladiateurs motorisés, à l'instar d'une Rome ancienne et ses combats d'arène, remis pour la cause, au goût du jour...
Les participants sont alors choisis au sein de condamnés à mort assez peu rigolards et se verront confrontés à l'invincible Drake, accusé à tort et condamné pour l'assassinat de sa femme. On ne comprendra d'ailleurs jamais vraiment ce qui l'amène à participer au jeu, mais celui-ci découvrira tout de même la vérité et se vengera. Il paraîtra assez vite évident que ce sont les responsables de la chaîne qui ont fait tuer sa femme et il ne serait pas étonnant que celui-ci se serve de l'émission en vue d'une révolte, puis une vengeance envers les vrais coupables...



Que ça commence mal ! au bout de cinq minutes, on a déjà compris qu'on avait mis les pieds dans le caca et que s'il y avait quelques beaux noms au générique, il semble d'entrée de jeu que c'est la seule contribution de chacun que d'avoir signé.
Le scénario de Dardano Sachetti (Le Chat à Neuf Queues / Démons / Démons 2 / Frayeurs / L'emmurée vivante) est d'une débilité tellement affligeante, qu'on devance l'intrigue de bout en bout. Certes, on a bien là une ébauche de peinture sur une société en perdition, teintée d'un discours anti-fasciste et d'un pessimisme sur l'être humain, que jadis Fulci aurait sans doute transformé, mais vu l'esthétique indigne du pire épisode de "l'âge de cristal" ou de "Cosmos 1999", on sait de suite que la partie est perdue. Il n'y a qu'à regarder ces plans aériens nocturnes, où d'un plan à l'autre, les buildings ont toutes lumières allumées, puis toutes lumières éteintes, constater effaré que la grande arène de Rome a tendance à bouger à l'écran, si bien qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'un technicien tient la maquette d'une main peu sûre, ou bien discute le bout de gras avec le chef opérateur pendant que Fulci est pressé de rentrer chez lui.
Dire que l'on subit une grave agression rétinienne et qu'on se fait aveugler à tout bout de champs par des jeux de lumières au-delà du réel et du supportable relève du pléonasme, tant les phares des motards s'entrecroisent comme dans un ballet où l'on s'attendrait à voir le groupe ABBA apparaître, quoique ce ne serait pas encore assez bon pour lui. Ailleurs Fulci persiste dans l'éclairage à 30 000 Watt dans ce qui illumine le Stadium, si bien que les chars que l'on a recouverts de papier aluminium ne cessent de se battre, renvoyant dans une joute épuisante pour le spectateur qui n'y voit plus que tchi, une kyrielle de faisceaux baveux propre à donner la migraine (merci encore !) Du coup, c'est tout juste si on voit les combats d'arènes, qui du reste ne surgissent qu'à la 79eme minute (ouf !), d'autant qu'ils sont filmés avec les pieds d'un cochon qui serait atteint de la tremblante du mouton.

La musique, parlons en ! Riz Ortolani parvient presque à dépasser la nullité de l'ensemble, accompagnant les scènes à moto, les joutes "futuro-romaines", les scènes d'action en général, ainsi que toutes les scènes où il ne se passe rien, à savoir pas loin d'un bon tiers du film, d'une des partitions les plus dégueulasses de sa carrière, réussissant même l'exploit dans son mauvais goût, à ne même pas être en accord avec celui de la photographie. Bravo chef !



Les acteurs ? Fred Williamson, Yared Martin, Al Cliver se disputent la palme du rôle le plus inexistant, ce, de façon la plus inexistante possible et achèvent ainsi d'emmener cette chose, dans un grand "j'men foutisme" généralisé, où personne ne semble concerné par rien, et où comble du comble pour son réalisateur, même une toile d'araignée semble grotesque.
Les seconds rôles, avec notamment un chinois qui gesticule à chaque plan dans le vide pour montrer sa force, sont d'une grande force comique. J'allais dire heureusement, mais non, c'est trop triste de voir Fulci rejoindre ici les pires représentants du bis transalpin, et on a même le sentiment que le film a été pondu par la même entité qui dirige l'émission de télé au sein du film, à savoir personne d'humain, juste un ordinateur, et mal programmé qui plus est.
Bref, c'est fin nul, et Bernard Minet serait presque inspiré d'en refaire la partition, tant il semble le chaînon manquant de ces minables mercenaires du futur à faire pâlir de jalousie un épisode de "x-or". A voir une fois pour le croire, puis à oublier.

Note: 2/10
Accroche: 2072, après la chute de Fulci
_________________


Dernière édition par mallox le Jeu Avr 12, 2018 4:34 am; édité 2 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Kidam
40 % irradié
40 % irradié


Inscrit le: 30 Nov 2007
Messages: 415

MessagePosté le: Dim Aoû 03, 2008 7:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un peu dur non? c'est vrai que c'est beaucoup moins fun que "Conquest" ceci dit. Mais au moins il fait plutôt rigoler ce Fulci là. A voir toutefois de préférence avec Ray-ban pour protéger ses rétines.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
RuggeroPark
20 % irradié
20 % irradié


Inscrit le: 02 Juin 2008
Messages: 162
Localisation: Serial suceuse de Bondy Nord - Bientôt je m'attaque au Sud !

MessagePosté le: Sam Aoû 16, 2008 5:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce film est indigne. Encore que Fulci aurait fait une carrière toute faite de navets que je rirais de bon coeur, mais vu la panoplie de chefs-d'oeuvre, ce serait le rabaisser que de traiter ce film autrement que comme une bouse. Et les maquettes qui bougent, putain !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
pascalum
20 % irradié
20 % irradié


Inscrit le: 30 Sep 2006
Messages: 132

MessagePosté le: Mar Aoû 19, 2008 1:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

oui, une belle bouse, trop longue et même pas drôle comme un bon Nanar .
et cette esthétique Post-Disco à la Xanadu...pfiiiiiu
dommage, je vais aller me Murder Rock, celui là il a m'air plus fun :)
_________________
Bande Dessinées uniquement à base de Zombis:
http://www.zombiblog.fr/
Mon Home studio :
http://pascalum.over-blog.com
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
John Pipo
20 % irradié
20 % irradié


Inscrit le: 25 Oct 2008
Messages: 245

MessagePosté le: Lun Fév 16, 2009 10:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Comme ça semble être la teuf à Fulci, je remonte cette critique qui ne cesse de me faire marrer. Elle est excellente ! Bravo chef !
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Fantastique / Science-fiction / Fantasy Toutes les heures sont au format GMT
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Powered by phpBB © 2001, 2002 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com Charcoal2 Theme © Zarron Media