[M] [Critique] Les yeux de la terreur

[The Omega Man]

Les yeux de la terreur - 1981
Terror Eyes / Night School

Origine : USA
Genre : policier

Réalisé par Ken Hughes
Avec : Leonard Mann, Rachel Ward, Drew Snyder



Producteur : Ruth Avergnon & Larry Babb
Scénario : Ruth Avergon
Image : Mark Irwin
Musique : Brad Fiedel
Montage : Robert M. Reitano
Accroche: un vrai chasseur de tête

Distribution :
Leonard Mann ( Lt. Judd Austin), Rachel Ward ( Eleanor Adjai), Drew Snyder ( Vincent Millett), Joseph R. Sicari ( Taj) , Nicholas Cairis ( Gus), Karen MacDonald ( Carol), Annette Miller ( Helene Griffin), Bill McCann (Gary), Margo Skinner ( Stevie Cabot), Elizabeth Barnitz ( Kim Morrison)



Résumé :
Une vague de crimes particulièrement sanglants terrorise la ville de Boston. Judd Austin, un jeune et brillant détective sorti tout droit d'Harvard, est bien décidé à en trouver l'auteur. Ses soupçons se portent sur un professeur du collège. L'anthropologue, très lié aux victimes, semble correspondre au profil du tueur qui mutile les corps de façon rituelle...



En Angleterre cette étrange production eut le douteux privilège de se retrouver dans la fameuse liste des « Video nasty » interdite sur le territoire britannique ; le film sortira en 1987 avec 1min 16 de coupure (la scène de douche et le meurtre dans l’aquarium). En visionnant la chose aujourd’hui, on ne peut qu’être surpris devant une telle décision, car le film n’est guère plus sanglant ni subversif qu’un autre. Mais ce genre de publicité et quelques photos bien choisies permirent de transformer un honnête polar en slasher sanglant. Car, si « Terror Eyes » met en scène un mystérieux motard / tueur adepte de la machette et de la décapitation, la plupart de ces exactions se font hors champ, à moins qu’il n’existe une version uncut quelque part. Heureusement, le film contient son lot de scènes un tant soit peu originales : une tête qui se retrouve dans une cuvette de toilettes, ou une autre qui descend lentement au milieu des poissons d’un aquarium public, sous le regard horrifié des visiteurs. Car non seulement notre tueur raccourcit ses victimes d’une tête, mais en plus il plonge toujours celle-ci dans l’eau, une particularité qui va intriguer notre enquêteur.



En effet, ces exécutions aussi sauvages que misogynes (les victimes sont toutes des femmes) ressemblent plutôt à un rituel, et les soupçons se portent alors sur un professeur d’anthropologie volage et libertin qui n’hésite pas à pratiquer d’intensifs cours particuliers. Qui plus est, il se trouve être le seul mâle enseignant dans un collège de jeune fille, et, anecdote amusante, on apprend qu’il n’est pas le seul prédateur dans l’établissement. Sa rivale se trouve être la directrice, une lesbienne qui ne semble pas apprécier la concurrence. Mais la vérité sera toute autre, quoique peu originale. Tout en remplissant son quota de meurtres, le vétéran Ken Hughes (1922-2001), en bon artisan, joue avec tous les clichés inhérents au slasher ; tueur névrosé surgissant des endroits les plus variés (une armoire ! ), victime jeune et fraîche, caméra subjective, cadrage biscornu et photographie très années 80 signée Mark Irwin, un habitué du genre (« Scanners », « Chromosone 3 », « Dead Zone », « Spasms », « The Fly »…). Outre les deux scènes citées plus haut, on retiendra deux autres séquences intéressantes et un tant soit peu originales : celle du restaurant où le réalisateur joue littéralement à cache-cache avec le spectateur et la tête d’une des victimes ; et l’inévitable scène de douche qui se transforme en un jeu érotique à base de peinture rouge (scène tellement douteuse qu’elle fut censurée par la perfide Albion). Si le film est le dernier de Hughes, il s’agit pour Rachel Ward de sa première apparition au cinéma, après un rôle dans la série « Dynastie ». Elle enchaînera ensuite avec « L’Antigang » ou « Against all Odds », mais c’est sa participation à la mini série « Les Oiseaux se cachent pour mourir » qui en fera la star préférée des ménagères de moins de cinquante ans. Leonard Mann (alias Manzelli) est un acteur italien qui commença sa carrière dans quelques westerns spaghetti comme « Le dernier des salauds », « Ciakmull le bâtard de Dodge City », La vengeance est un plat qui se mange froid »… On le retrouva ensuite dans « Amazonia jungle blanche » ( « Cut and Run ») de Deodato , « L’humanoïde » d’Aldo Lado, ou « Le monstre de Florence ». Son dernier film sera « Silent Night Deadly Night 3: Better Watch Out! ».



« Les yeux de la terreur » est le genre de film qui déçoit à sa première vision, car bien médiocre par rapport à un sujet assez simpliste mais grandement prometteur, celui d’un motard armé d’une machette qui décapite les gens (tout un programme). Malheureusement, nous ne voyons presque jamais les fameuses décapitations (à part la séquence de l’aquarium). De même, le résultat est la plupart du temps esquivé, un parti pris qui en déçut pas mal à l’époque, sauf le jury d’Avoriaz qui lui décerna le bien nommé et unique prix de la terreur (qui fut créé pour l’occasion). Par la suite, en visionnant l’œuvre une seconde fois, on découvre un film policier honnête, qui ne manque pas d’un certain cynisme et de quelques touches d’humour noir (volontaire ou non), mais sans vraiment d’originalité et un peu trop bavard, plus une « fausse/vraie » fin amorale qui donne lieu à une pirouette amusante, et résume parfaitement l’esprit du film : et si en fait Ken Hughes avait réalisé une comédie dramatique ?

[xawa]

Un des classiques de vidéo-club, chez Sunset !

A la fois banal et décevant ( peu gore, peu effrayant ) mais quand même agréable ( Boston, décapitations, tueur casqué ).

Les yeux de la terreur est quasiment la copie d'un giallo de 1975 aujourd'hui bien connu en France ( non ce n'est pas Les frissons de l'angoisse )

[Camif]

Nue pour l'assassin ?
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[mallox]

Une VHS que j'eusse en ma possession pour un souvenir agréable mais pas impérissable. En fait je me souviens de rien.
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[flint]

Vu aussi, (la fameuse Sunset), et un peu déçu, même si le film se laisse voir. Comme il a été dit, les scènes soi-disant choc sont trop édulcorées pour s'avérer marquantes. Résultat mitigé, donc. Leonard Mann est un peu en dedans, et était plus inspiré dans les polars de Caiano ("Assaut sur la Ville" et "Antigang"). Rachel Ward, une véritable bombe que j'adore dans "Les Cadavres ne portent pas de Costards", débutait effectivement. On aurait espéré une scène vraiment chaude l'impliquant, hélas ce ne fut point le cas...

[xawa]

Précisons qu'on spoile l'intrigue à mort la

[RuggeroPark]

Pareil que Mallox, je l'ai vu ça j'en suis sûr, mais je ne me souviens de rien !
Me reste donc à le revoir... sauf que tout ça ne donne pas vraiment envie.

[mallox]

Je l'ai revu récemment dans une copie très bonne (et au format respecté semble t-il, ce qui tend à le rendre un peu plus spectaculaire que sur la sunset), et perso, je gardais un souvenir plutôt correct du film en vhs... à le revoir, je le trouve toujours pas mal. Forcément le motard fait penser à celui de "La lame infernale" mais les deux films n'ont pas grand chose à voir. Le plus étonnant finalement c'est que ce projet ait échoué entre les pattes de Ken Hugues, réalisateur de "Chitty Chitty Bang Bang" ou de "Cromwell" (ou encore du loukoum "Casino Royale"), enfin, le slasher et le film d'horreur n'ayant a priori peu de chose avoir avec ses préoccupations ou ambitions si ce n'est que Ken Hugues à l'époque pensait déjà à quitter le cinéma. J'imagine que "Les yeux de la terreur" est une pure commande dont il s'acquitte selon moi avec les honneurs.
Dans le lot des décapitations, il faut tout de même avaler la première qui consiste à faire tourner un vieux manège de chevaux de bois de plus en plus vite pour avancer à la fin, le couperet. Je vois pas comment on peut décapiter une personne de la sorte. Faut vraiment faire preuve de bonne volonté pour avaler cette scène.
Sinon Leonard Mann y est assez terne sinon même mauvais, c'est le maillon faible de ce slasher solide et sympathique pour ma part.
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[flint]

Tu as dû voir le master du Warner Archives sorti récemment.

[Candyman]

[flint]

La jaquette indique un format 1.85:1 qui me paraît fantaisiste. Ce ne serait pas du 1.78, plutôt ?