[M] [Critique] Une hache pour la lune de miel

 
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Juin 28, 2007 8:46 am    Sujet du message: [M] [Critique] Une hache pour la lune de miel Répondre en citant




Titre: Une hache pour la lune de miel (Il rosso segno della folia)
Réalisateur : Mario Bava
Pays : Italie
Année : 1970
Genre : Psyché-Killer longuet
Avec : Avec Laura Betti, Dagmar Lassander, Femi Benussi, Stephen Forsyth, Jesus Puente, Luciano Pigozzi




Un soir, un train… John Harrington, riche directeur d’une maison de couture spécialisée dans les robes de mariés, se trucide un p’tit couple de jeunes mariés justement. On comprend vite que le gaillard n’en est pas à sa première lune de meurtre et à son palmarès trônent déjà une bonne dizaine de victimes. John avoue même en voix off être « paranoïaque » et il est vrai que celui-ci est doué d’une intelligence assez remarquable. Celui-ci est marié à la belle Mildred qu’il refuse pourtant d’honorer et celle-ci semble avoir trouver son palliatif en une passion pour la médiumnie. La police le soupçonne bien, la dernière victime en date étant l’un de ses mannequins-vedettes , mais toujours celui-ci parvient à contourner le danger. L’homme est brillant, psychosé mais content de l’être, il est marié et surtout vit avec sa mère qu’il a pourtant tuée jadis…



Bof. Je pourrai résumer ce Bava là en une ligne, « Splendide, mais assez chiant ». Le film jouit pourtant d’une excellente réputation, on le classe parfois même dans les grandes réussites du maître, et l’on parle même d’un formidable exercice de style novateur sur le thème alors pas encore ressassé de Norman bates. Alors soit, si la tentative ici demeure à la base une exploitation intéressante du film d’Alfred Hitchcock, le résultat à l’écran est pour ma part assez peu convaincant.



Trop souvent et comme beaucoup de ses comparses, Mario bava a délaissé ses acteurs et comme ici on a le droit à une étude de caractère, ou tout du moins une ébauche, pivotant autour d’un grand axe central, à savoir Stephen Forsyth en psycho-matricide romantique et malin, ça ne fonctionne pas. Impossible de croire ou de pénétrer l’âme machiavélique du tueur en série pour cause d’acteur trop faiblard. Imaginez « psychose » sans Anthony Perkins mais avec ce John Harrington, m’est avis que le film n’aurait pas la même notoriété et Bava en père fondateur ayant été puiser dès ses débuts cinématographique chez un autre père fondateur en la personne de Sir Alfred, a bien du mal à se hisser ici au niveau requis. Soit, on voit bien les allusions incestueuses et elles sont même un peu trop appuyées, ne serait-ce par cette ‘astuce’ de mise en scène où la défunte est visible à l’écran pour le psychopathe et le spectateur, mais ça ne fonctionne justement pas du tout dans la mesure ou Mario Bava nous sollicite alors afin que nous nous mettions à la place de son personnage i'mbécilement' joué et surtout très fadasse.



Heureusement, les actrices sont beaucoup mieux traitées, et même si l’on regrette la disparition bien trop rapide de Femi Benussi, la palme du film revient à Laura Betti qui aurait même tendance à élever l’ensemble d’un cran… la marque d’une grande actrice.
D’ailleurs le metteur en scène la reprendra l’année suivante pour cette fois un film très réussi (mais plus dépouillé aussi), à savoir « la baie sanglante ». On notera au passage que «cette « hache pour la lune de miel » fut longtemps disponible dans l’hexagone dans une édition Delta Vidéo (assez dégueulasse d’ailleurs) sous le titre de « La baie sanglante 2 », et à le revoir dans une belle version éditée chez One + One si ce n’était cette version Anglaise internationale légèrement fadasse, même si l’on redécouvrira la beauté plastique du film, on en restera pour autant pas moins sur l’impression qu’avait laissée en son temps le film.



Si l’emprunt Hitchcockien n’est ici manifestement pas assez fouillé (ou malicieux), l’autocitation, via l’omniprésence de mannequins et d’un décor similaire (l’institut de couture), et le renvoie vers un autre film bien supérieur en tous points - « 6 femmes pour l’assassin » - achève de jouer contre celui-ci pour les défauts évoqués ci-dessus. Tandis qu’il aurait pu être une brillante variation, cette hache donne d’avantage le sentiment d’un film feignant que d’une continuité dans un contexte où l’auteur creuserait un sujet amorcé au préalable. Soit, formellement, on ne saurait reprocher grand-chose, c’est même admirable, même si je ne me lancerai pas pour le coup dans cet espèce d’analyse qui me semble bien galvaudée avec la présence de mannequins qui finalement ne seraient là que pour arranger son réalisateur dont il est notoire que son rapport aux acteurs fut assez houleux, ce dernier les méprisant pas mal et préférant jouer avec des poupées statiques qu’il pouvait faire se mouvoir selon sa propre volonté. Ceci me semble tiré par la jarretière ici.



Il y a bien outre ses qualités graphiques et l’excellente partition de Sante Maria Romitelli (« Tire, Django tire ! ») de bonnes idées qui parsèment le film comme cette scène dans laquelle John Harrington interrogé chez lui par l’inspecteur de police, et venant juste de sévir, voit une goutte de sang appartenant à la fraîche victime abandonnée dans son empressement en haut de l’escalier, tomber très près des deux hommes. De même l’idée du four crématoire qui alimente la serre en engrais est une idée géniale mais trop en retrait ou mal exploitée. Dernière chose au discrédit du film pour ma part, une épouse jouée par Dagmar Lassander tant agaçante que je l’aurai bien fait disparaître plus tôt en lieu et place de la bien plus conséquente Femi Benussi. Du coup, si Laura Betti s’en tire remarquablement, les deux autres protagonistes principaux plombent pour ma part le film. Somme toute, cette Hache est un peu lourde et assez mal aiguisée…



Note : 5/10
Accroche : Film Mannequin mais pas modèle.

quelques images car elles sont belles. on pourrait même penser que c'est un chef-d'oeuvre à les voir - bref, elle serviront pour la fiche dvd à venir... j'attends les captures Menus







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Throma
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MessagePosté le: Jeu Juin 28, 2007 12:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La formule "Beau mais chiant" ça s'applique pas à tous les Bava ça ? ico_mrgreen
J'en viens même à penser que les films de son rejeton me cassent moins les pieds.
Tu as parfaitement résumé le (les) probleme(s) avec ce (ses) film(s) et c'est pas faute d'avoir essayé de lui redonner sa chance plusieurs fois mais, définitivement, ça ne passe pas.
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Juin 28, 2007 1:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Faut avouer même si certains me plaisent beaucoup, j'en ai une petite liste perso au Bava Senior, de "beau mais chiant". C'est même vrai qu'on pourrait s'arrêter là pour les définir. Ou alors allez au musée de cire à la place...
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mallox
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MessagePosté le: Sam Juin 30, 2007 8:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fiche DVD :



Région : Zone 2

Editeur : One plus One
Pays : France

Sortie ciné Italienne : 1970
Sortie dvd : 2002

Durée : 89 min
Image : Format 1.85 - 16/9 compatible 4/3 - Double couche
Audio : Mono Dolby Digital

Langues : anglais / français
Sous-titres : anglais / français

Bonus :
- commentaire historico-critique sur bandeau déroulant sans aucun intérêt et même assez ridicule.
- Galerie de 15 affiches, sympa mais un peu chiche – manque d’affiches exploitées dans d’autres pays, ce qui aurait pu donner quelque chose de plus riche et chatoyant pour l’œil.
- Filmographies des acteurs avec quelques détails qui choquent, comme Alberto Sordi traité comme un cinéaste prolifique alors qu’il y avait tout un pan de metteurs en scènes bis adéquates en relation plus pertinente avec les actrices dont on fait référence. ( Sergio Corbucci qui est rapidement éludé au profit du bon Alberto…)

- Bandes-annonces de la collection « Ciné-Talents » distribué par l’éditeur, pas désagréables ni inintéressants mais strictement sans aucun rapport avec Mario Bava où le genre en question.
- Happy Accidents (USA)
- Un 32 août sur la terre (Canada – Québec)
- La faute à Voltaire (France)
- Les petites couleurs (France)

- Bande annonce du film et extraits de « Lisa et le diable » et du « Baron Vampire ».
- Court-Métrage : « 24/24 » réalisé par Bertrand Eluerd et Antoine Raimbault Dans une laverie automatique dans laquelle un jeune est témoin d’un sanglant règlement de compte.
Sympathique, le court métrage reste sans doute le meilleur du panel Bonus, en plus d’être assez proche de l’esprit de Mario Bava.

Commentaire : Malgré les défauts évoqués et concernant d’avantage les bonus que le film en lui-même, il s’agit d’un bon et beau dvd. L’image rend un bel hommage au réalisateur/ photographe, malgré quelques petites tâches ici et là, la luminosité, la définition, et les contrastes passent admirablement bien. Le transfert est excellent et l’image demeure somptueuse. Niveau sonore, on ne peux reprocher grand-chose, si ce n’est le problème de base de la co-production qui nous vaut une version anglaise internationale sans trop d’âme. Paradoxalement, la v.f semble meilleure ou plus fidèle à l’esprit des personnages.
Un très bon dvd pour les amateurs du film. Pour les amateurs du metteur en scène, ils repasseront pour une édition plus complète et moins approximative concernant son œuvre et celle de ses protagonistes.

Note : 7,5/10


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flint
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MessagePosté le: Ven Juin 18, 2010 10:02 am    Sujet du message: Re: [M] [Critique] Une hache pour la lune de miel Répondre en citant

mallox a écrit:

cette scène dans laquelle John Harrington interrogé chez lui par l’inspecteur de police, et venant juste de sévir, voit une goutte de sang appartenant à la fraîche victime abandonnée dans son empressement en haut de l’escalier, tomber très près des deux hommes.


C'est dans cette scène que Harrington regarde un film à la télévision qui n'est autre que "Les trois visages de la peur", on y voit la tronche de Karloff dans le segment "Les Wurdalaks".

Un clin d'oeil qui ne sauve pas le film de sa relative médiocrité, hélas. Revu ces derniers jours, je le trouve toujours magnifiquement esthétique (la salle des mannequins, une merveille), mais le scénario est très faible, et traîne en longueur.
A voir pour le trio Lassander/Betti/Benussi...
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