[M] [Critique] La proie de l'autostop

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Juin 21, 2010 1:18 pm    Sujet du message: [M] [Critique] La proie de l'autostop Répondre en citant



La proie de l'autostop – 1977
(Autostop rosso sangue)

Aka Hitch-Hike / The Naked Prey

Origine : Italie
Genre : Thriller / Prévention routière

Réalisé par Pasquale Festa Campanile
Avec Franco Nero, Corinne Clery, David Hess, Joshua Sinclair, Carlo Puri, Ignazio Spalla, Leonardo Scavino…


Un couple en crise, Eve et Walter, décide de partir en vacances et de sillonner les routes de Californie afin de tenter de se « retrouver ». Walter est un être assez veule, un alcoolique qui ne cesse de rabaisser sa femme. La raison en est assez simple : c’est un journaliste et un écrivain raté qui ne parvient pas à se défaire de la dépendance financière du père de son épouse. Son machisme latent est constamment mis à mal. Eve n’est pas dupe, et durant une nuit au sein d’un camp de hippies, alors qu’un jeune couple part dans un coin pour faire l’amour, elle aura pour son mari cette sentence : « Eux, ils font l’amour, nous, on baise ».
Ils reprennent bientôt la route et prennent à leur bord un drôle de personnage faisant du stop.
L’homme, répondant au nom d’Adam, se révèle bientôt irrespectueux envers Eve, évoquant même le fait qu’elle le suce. Bafoué dans son amour propre et sa virilité, Walter s’arrête, descend l’homme de force du véhicule pour le dérouiller.
Mais voilà qu’Adam sort une arme et oblige le couple à repartir, les prenant alors en otages.
Il s’agit d’un bandit qui vient de laisser pour mort l’un de ses acolytes après un hold-up.
Un drôle de rapport s’installe entre nos trois protagonistes, alors que deux autres complices d’Adam les prennent en chasse…





De nombreuses choses ont été dites à propos de ce « Autostop rosso sangue ». Qu’il s’agit de l’ancêtre de « The Hitcher » de Robert Harmon, qu’il emprunte à la fois au « Cani arrabbiati » de Bava mais aussi à « La dernière maison sur la gauche » de Wes Craven (la présence de David Hess dans un rôle similaire n’y est pas étrangère), et même qu’on y trouve en dedans une scène toute droit issue du « Duel » de Spielberg, voire de « Race with the Devil » de Jack Starrett … Il faut bien le dire, tout ceci semble assez juste, et il y a un peu tout ça dans « La proie de l’auto-stop ». On peut également le rattacher à l’australien « Long Week End » de Colin Eggleston qui sera tourné l’année suivante, ne serait-ce que pour la peinture d’un couple qui se délite et qui, parti en vacances, se retrouve face à un révélateur (la nature dans « Long Week End », la nature humaine de manière plus globale, dans celui-ci) qui le fera imploser littéralement jusqu’à faire ressortir les pires côtés de chacun.
Il se dégage ici une ambiance lourde et malsaine tout du long, une ambiance qui se fait, à l’instar des paysages de plus en plus désertiques et en proie à la chaleur, étouffante, quand bien même ce road movie en voiture se voit, par moments, teinté d’humour et de cynisme.
Etonnant de la part de Pasquale Festa Campanile, dont la filmographie se compose jusque là en majeure partie de comédies grivoises, avec des actrices fidèles au genre telles que Edwige Fenech, Barbara Bouchet, Ornella Muti, Laura Antonelli ou encore Lilli Carati. Etonnant mais à demi convaincant si l’on compare les intentions au résultat final à l’écran.
Bien entendu, nous sommes dans une période où les cinéastes italiens saisissent l’opportunité de surfer sur le succès du film de Wes Craven qui engendre alors une vague assez vigoureuse de survivals teintés de rape and revenge comme c’est à nouveau le cas ici, après « L'ultimo treno della notte » de Lado et avant « La casa sperduta nel parco » de Deodato.





Ce qui étonne le plus ici, c’est l’omniprésence de provocation nihiliste dans le cadre d’un thriller qui se veut suffocant. Les liens qui s’établissent entre les deux hommes surprennent également puisque, petit à petit, c’est une espèce de fraternité machiste qui les unit. Walter se sent valorisé par cet homme pourtant dangereux qui lui propose d’écrire son histoire, tout comme il se sent valorisé par la façon similaire qu’ils ont de traiter les femmes et plus généralement l’être humain. Walter est un être désabusé tandis qu’Adam est un déséquilibré échappant à tout contrôle. Pourtant, Walter verra là l’occasion de se racheter une nouvelle vie, peut-être une noblesse retrouvée en se servant de la folie de l’homme en fuite et à partir d’un acte ignoble. Il conviendra, pour que cela puisse se faire, d'éliminer également son épouse. A ce titre, on retrouve en début de film quasiment le même plan que dans « Long Week End », dans lequel le mari tient en joue, avec son fusil de chasse, sa propre femme avant de chasser un gibier plus classique. Une entrée qui préfigure tout ce vers quoi le film tendra puis accouchera au final.
Le propos est assez féministe puisque le seul personnage qui garde une personnalité entière à laquelle on peut en outre s’identifier demeure Eve, laquelle n’hésite pas à se sacrifier physiquement et sexuellement pour sauver sa peau et celle d’un mari égoïste et lâche, en même temps que de faire coup double et de se venger en se donnant à un autre sous les yeux d'un époux dont la virilité se voit alors fortement malmenée.
Une autre scène assez révélatrice, autant de l’individualisme que du machisme masculin, est l’élimination pure et simple par Adam des deux bandits à l’homosexualité suggérée qui le rattrapent afin de récupérer leur part du butin. Un moment étonnant dans lequel Walter finira de s’identifier à Adam, et qui par mimétisme, puis une quasi-ambivalence progressive, sombrera petit à petit dans le calcul machiavélique.
Finalement, Adam deviendra l’ennemi à abattre dès lors qu’il violera Eve, tandis que ligoté, il ne pourra plus qu’assister impuissant à la scène. Une scène qui fait écho au propos d’Adam fraîchement pris en stop par le couple et qui avait déjà déclenché la colère d’un Walter castré de l’intérieur.





Le film est bien mené, exploitant de manière intelligente et efficace les décors non pas américains mais filmés dans la région des Abruzzes, un peu à l’instar de certains westerns transalpins. La musique de Morricone, passant du banjo à la pure balade hippie, se démarque totalement de ses autres compositions et souligne magnifiquement cette balade brutale, dynamique, dotée d’interactivités aussi troubles qu’en constante mutation avec une confusion ambiante de chaque instant.
Les acteurs sont dans l’ensemble convaincants, mais là où le film pêche quelque peu, c’est dans le manque de crédibilité avec laquelle les personnages, vis-à-vis de certaines situations, mutent.
De même, d’un côté, on nage en pleine exploitation avec des scènes de sexe très proches de la gratuité ou tout du moins de la complaisance, de l’autre Pasquale Festa Campanile semble ne pas vouloir déroger à ses thèmes intrinsèques. Il est difficile de croire au personnage d’Adam. Même déséquilibré, on ne comprend pas très bien la raison pour laquelle il viole Eve sous les yeux de Walter, alors que sa principale préoccupation devrait être de se tirer vers le Mexique avec son magot. Finalement, si la scène finit par fonctionner, c’est sans doute par le jeu sans faille de Nero, qui livre une prestation très convaincante et même habitée, dans un rôle dont on ne cerne que par à-coups les motivations.





D’autres scènes étonnent, également, comme celle où Corinne Clery, pourtant assez crédible elle aussi, sort nue de la caravane pour abattre l’homme dangereux. Plus qu’ambigu, le sentiment qui domine alors est que le cinéaste ne sait trop quelle direction prendre. On se dit même, à la fin du film, que les rôles auraient pu être inversés entre Eve et Walter, et que le cynisme final recèle quelque chose de factice, tenant peut-être d’avantage de l’effet que de la réflexion logique et sincère sur une nature cruellement individualiste et par définition névrosée de l’espèce humaine.
Idem pour le passage où le spectateur est censé croire que David Hess a été abattu par ses deux ex comparses. On comprend vite que ce dernier les rejoindra vite fait bien fait et, à trop devancer les personnages, le film perd alors de son intensité et de sa crédibilité.
On peut également citer la scène des jeunes motards mettant de l’huile sur les routes sinueuses, ce qui nous amènera de façon un peu tirée par les cheveux au dénouement que je ne dévoilerai pas. De fait, si le film convainc dans ses intentions, son couchage sur pellicule s’avère parfois plus aléatoire.
Dommage qu’il y ait trop souvent des passerelles hasardeuses au sein de ce road movie démoniaque et violent car, en dépit de ses défauts, et malgré ses emprunts multiples, « La proie de l’autostop » demeure un film somme toute très intéressant, personnel et surprenant de la part de son réalisateur.










* La critique a été élaborée à partir de la copie intégrale du film (1h43 en NTSC). La version sortie en vhs chez Hollywood Video dure 77 minutes, soit 22 minutes de moins !

Voici les principales scènes absentes de la version française : (SPOILERS !)

- 00'00 : Les plans d'ouverture au bord de la rivière (qui comportent le générique original).
- 05'47 : La fin de la rencontre avec l'assureur et sa femme quand Walter dit qu'il a oublié son nom.
- 07'30 : Le début la fête avec les hippies. (La musique est différente dans la VF : on entend le "Violazione Violenza" d'Ennio Morricone au lieu de la chanson)
- 10'40 : Dialogue entre Walter et Eve dans la voiture. Walter dit qu'il a mal à la main.
- 22'00 : Walter, Eve et Adam entendent les nouvelles du braquage à la radio. Ils boivent.
- 24'40 : Adam essaie de peloter Eve. Walter et Adam se disputent à son sujet.
- 29'00 : Dispute générale après le meurtre des policiers.
- 41'38 : Walter interviewe Adam qui raconte son enfance.
- 49'08 : Les deux complices d'Adam se disputent dans la caravane.
- 59'27 : Adam parle de son père et de son enfance.
- 01:25 : La version française s'arrête après le remorquage de la voiture par le paysan, sur une image fixe extraite d'une scène précédente.
- L'attaque des motards (à 1:35) a été déplacée au début du film, juste après la scène au camping. On ne voit donc pas l'accident, ni la fin originale : environ 5 minutes en moins.

A noter que la VF comporte néanmoins une scène d'une dizaine de secondes montrant la voiture remorquée dans la nuit. Cette scène est absente de toutes les éditions DVD ou Blu-ray !
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MessagePosté le: Lun Juin 21, 2010 2:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un film à moitié réussi, mi-figue mi-raisin, avec des bonnes scènes, d'autres pas terribles, c'est le souvenir que j'ai de ce film. Je n'avais pas trouvé Franco Nero très inspiré, mais par contre j'avais été agréablement surpris par la composition de Corinne Cléry.

Après, mon sentiment sur le film peut être légèrement faussé du fait que je n'ai vu que la VF, qui, d'après ce que j'ai pu en lire, est tronquée par rapport à la version originale.
D'ailleurs, à ce propos, si quelqu'un connaît les différences entre les deux versions, ce serait sympa de savoir ce qui manque dans la VF (je parle de la K7 éditée chez Hollywood Vidéo).
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MessagePosté le: Lun Juin 21, 2010 3:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Un film à moitié réussi, mi-figue mi-raisin, avec des bonnes scènes, d'autres pas terribles, c'est le souvenir que j'ai de ce film. Je n'avais pas trouvé Franco Nero très inspiré, mais par contre j'avais été agréablement surpris par la composition de Corinne Cléry.

Après, mon sentiment sur le film peut être légèrement faussé du fait que je n'ai vu que la VF, qui, d'après ce que j'ai pu en lire, est tronquée par rapport à la version originale.
D'ailleurs, à ce propos, si quelqu'un connaît les différences entre les deux versions, ce serait sympa de savoir ce qui manque dans la VF (je parle de la K7 éditée chez Hollywood Vidéo).


D'après ce que j'ai lu, la VF dure à 1h15 ou quelque chose d'avoisinant.
La VO, celle vue pour la critique (avec des sous-titres français) dure 1h40.
A priori, un paquet de scènes manquent à ce que j'ai pu lire. Les plus dérangeantes bien entendu. (Mais où j'ai lu ça, me souviens plus).
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flint
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MessagePosté le: Lun Juin 21, 2010 3:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Si j'ai loupé 25 minutes du film, je me dois de le revoir !
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MessagePosté le: Lun Juin 21, 2010 3:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lu sur le forum de cineFaniac :

Citation:
à sa sortie en vidéo en France il fut amputé de 30 mn


à vérifier. je ne possède pas la VHS. Si Valor ou qui que ce soit pouvait me renseigner, ça m'intéresserait bien.
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MessagePosté le: Mar Juin 22, 2010 5:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant



La Hollywood dure 77 minutes contre 103 minutes 53 secondes (NTSC) pour les DVD américains (Anchor Bay & Blue Underground) :



J'aime bien l'affiche japonaise :



... et Corinne Cléry !

https://youtu.be/v2znub6pNL8

ico_mrgreen


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MessagePosté le: Mar Juin 22, 2010 6:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Valor a écrit:
La Hollywood dure 77 minutes contre 103 minutes 53 secondes pour les DVD américains (Anchor Bay & Blue Underground)


25 minutes mazette ! icon_confused

Tu devrais être surpris par la fin. Et pas seulement ! icon_wink
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MessagePosté le: Mar Juin 22, 2010 7:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
25 minutes mazette ! icon_confused


22 minutes pour être précis !

mallox a écrit:
Tu devrais être surpris par la fin.icon_wink


Ça m'étonne pas : la VF se termine quand Nero dit à Corinne Cléry : "Tu as un joli trésor entre les jambes mais tu ne penses quand même pas qu'il vaut un million de dollars !" et elle regarde par la fenêtre d'un air vexé...

On se croirait dans un épisode de "Un gars, une fille" ! endesaccord14


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MessagePosté le: Jeu Juin 24, 2010 6:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, Mister Valor, pour ce travail d'investigation très poussé, et trés agréable pour le mirettes !

Je suis d'accord avec Flint, en ce qui concerne le pressage de Hollywood vidéo : mi-fugue mi-raisin...

C'est toujours étonnant de constater que David Hess a pu bosser plus de 10 ans après la Dernière maison sur la gauche*, film que j'apprécie beaucoup par ailleurs. C'est à mon avis un cas assez rare...

Quant à Corinne Clery, elle a connu le lot des James Bond Girls de son époque (Barbara Bach, Caroline Munroe...) en ajoutant quelques perles en toc !

En tout cas, je verrai sans doute prochainement cette version augmentée pour un nouveau commentaire !
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MessagePosté le: Ven Juil 16, 2010 7:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et bien mis à part les défauts cités (très justement) par Mallox, j'ai passé un excellent moment devant "La proie de l'autostop". Voir Franco Nero dans ce rôle de journaliste raté, moustachu et alcoolique (quoique je reproche à sa composition de tourner un peu en rond) et David Hess en cambrioleur timbré (idem que pour Nero) m'a beaucoup amusé. Cependant, je trouve que Corinne Clery sort largement du lot ; ce qu'elle propose est surprenant (et sa platique est toujours aussi indémodable !) : son personnage évolue mieux que les deux autres et avec une finesse qui nuance l'ensemble (notamment cette séquence après le meurtre de la caravane...) et en rajoute en matière d'érotisme.
"La proie de l'autostop", c'est aussi une poignée de scènes qui valent à elles seules la vision du film : du candaulisme forcé à la mort des deux policiers, des répliques de Nero "elle aime son prochain sauf son mari" à ce moment ou Corinne Clery sort de la caravane, nue, le fusil à la main... de nombreux morceaux d'anthologie ponctuent brillamment ce road-trip bien de saison.
Je n'ai vu que la version de 103 minutes et il m'est donc impossible de la comparer à la plus courte de chez Hollywood Vidéo, mais j'ai tout de même du mal à imaginer le film avec 30 minutes de moins...
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MessagePosté le: Sam Juil 17, 2010 4:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai vu que la version d'1h40 et j'ia du mal à imaginer le film avec 1/2h de moins.
J'adhère totalement à la critique et réticences malloxiennes néanmoins. Film fort intéressant globalement mais avec quelques failles donc.
La fin décrite par Valor tue sa mère! frank_PDT_10
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Valor
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MessagePosté le: Sam Sep 03, 2016 10:38 am    Sujet du message: Répondre en citant



La proie de l'autostop

Coffret Digipack DVD + livret 64 pages

Région : Zone 2 - PAL

Editeur : Artus Films

Pays : France

Sortie film : 1977 en province (?)
Sortie dvd : 5 juillet 2016

Durée : 99'26
Image : 1.85:1 - 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0

Langues : italien, français
Sous-titres : français





Bonus :

- Livret 64 pages : "Un genre maudit : le Rape and Revenge".
- "L'autoroute rouge sang" par David Didelot : 45 mn 21
- Diaporama d'affiches et de photos du film : 1 mn 18
- Films annonces : La Proie de l'autostop (version américaine) ; La Dernière maison sur la plage ; La Tour du diable ; La Poupée diabolique

Interdit aux moins de 16 ans
Prix TTC public : 24, 90 euros





Un grand bravo et merci à Artus pour s'être penché sur "La Proie de l'autostop" qui était jusqu'alors injustement méconnu en France. A en juger par le nombre impressionnant de critiques et d'analyses souvent très pointues et très pertinentes que cette sortie a suscitées, ce chef-d'oeuvre du cinéma de genre le méritait bien !

Le master utilisé, identique à celui des éditions Raro Video USA et 88 Films (GB) est tout à fait remarquable, même si les premiers plans comportent quelques poussières que l'on ne trouvait pas sur celui des éditions DVD Anchor Bay (USA + GB) et Blue Underground (USA) qui proposait un générique en anglais. On note aussi un très léger tremblement de l'image sur quelques changements de plans.






Le Blu-ray Raro propose un transfert en 1.78:1 qui offre un tout petit peu plus d'image sur les 4 côtés que celui de 88 Films. A noter cependant que la bande noire du bas n'est pas régulière...
Le 88 Films est légèrement plus contrasté et donc plus sombre par moments.
Le Blu-ray allemand OFDb Filmworks et le Blu-ray japonais (Maxam Inc.) sont strictement identiques à celui de 88 Films au niveau de l'image.
Le transfert du DVD Artus ressemble beaucoup à celui de 88 Films mais il est cadré de façon à éliminer les bandes noires sur les côtés. Sans atteindre, bien entendu, le niveau de définition des disques Blu-ray, il surpasse largement les éditions DVD Anchor Bay et Blue Underground qui présentaient une teinte verdâtre par moments.


Raro :

Image redimensionnée. Cliquer ici pour la voir en taille réelle.


88 Films :

Image redimensionnée. Cliquer ici pour la voir en taille réelle.


Artus :



Blue Underground / Anchor Bay :



Félicitations également à David Didelot pour sa passionnante présentation : en 45 minutes et 21 secondes, David replace le titre au sein de ce sous-genre si décrié qu'est le "Rape & Revenge", nous en livre une analyse tout en finesse et nous explique tout ce qu'il faut savoir sur "La Proie de l'autostop", de la carrière des protagonistes (Pasquale Festa Campanile, Franco Nero, David Hess, Corinne Cléry) à celle du film et son triste destin en France.





N'oublions pas non plus le superbe livret illustré qui accompagne cette édition dans lequel le même David Didelot établit un historique très complet (même si forcément non exhaustif) du "Rape & Revenge" qui ne manquera pas de donner des idées de visionnages, même aux spécialistes du genre. David explique que "La Dernière maison sur la gauche" n'est pas le premier "Rape & Revenge" de l'histoire du cinéma mais c'est lui qui a posé les bases du genre tel que nous le connaissons. Le film de Wes Craven est donc fréquemment cité à titre de comparaison avec les oeuvres suivantes. Certaines bénéficient d'un résumé conséquent, d'autres sont très brièvement évoquées mais la plupart font l'objet d'une appréciation de la part de l'auteur.





Malheureusement, on sait bien que l'univers de l'édition est impitoyable et il est parfois quasiment impossible, étant donné les tarifs exigés, voire carrément interdit de reprendre certaines pistes audio, sous-titres ou suppléments déjà édités ailleurs.
Du coup, ceux qui espéraient voir la passionnante interview croisée de Nero, Hess et Cléry qui figure sur les DVD Anchor Bay et Blue Underground ou l'excellent documentaire "Road to ruin" présent sur le Blu-ray allemand OFDb Filmworks et, dans une version raccourcie, sur l'édition Raro Video, devront se tourner vers ces éditions étrangères.

Plus embêtant, la majorité des dialogues du film ayant été tournés en anglais, la version audio italienne, présentée ici comme "originale" est donc en fait un doublage, de bonne qualité, certes, mais on regrette néanmoins de ne pouvoir entendre la vraie voix de David Hess et les savoureux accents de Nero et Cléry...






Puisqu'on en est aux pistes audio, saluons l'initiative d'Artus qui nous propose la VF d'origine en dépit du fait que le montage français était très différent et amputé de 22 minutes ! Un grand bravo également pour avoir réussi à retrouver les trois phrases qui étaient inaudibles sur l'édition VHS, la différence de son est certes perceptible mais pas vraiment gênante :

A 03'10, Walter qui dit : "Le chevreuil est sorti."
A 40'35, Adam qui dit à Eve : "Pendant que tu y seras grouille-toi le cul et fais-nous à manger"
A 87'39, Walter qui dit au paysan : "Peut-être pourriez-vous m'aider à sortir de là ?"


Il ne reste en fait qu'une seule phrase : "Alors, t'es d'accord ?" (à 36'39) , initialement doublée mais irrécupérable sur toutes les sources actuellement disponibles, qui a dû être sous-titrée.






A noter également qu'Artus a choisi, à deux occasions, d'utiliser une version modifiée de la VF d'époque afin de coller au montage original : à 05'54 et 06'04 (plan absent du montage français), Nero déclare à l'assureur qu'il a oublié son nom ("Je ne sais plus MON nom") mais lorsqu'il rejoint sa femme dans la caravane, il lui dit deux fois (à 06'26 et 06'33) "Je ne me rappelle pas de TON nom" dans le doublage français d'époque présent sur la VHS alors qu'on entend bien "Je ne me rappelle pas de MON nom" dans la version proposée par Artus.

De même, à 33'28, lorsque le trio s'arrête dans une station-service, Corinne Cléry demande "Et maintenant ?" dans la version Artus, alors qu'elle dit "Je n'ai plus de cigarettes" dans le montage français d'époque, phrase qui n'était plus cohérente étant donné que dans un plan précédent (absent du montage français) David Hess lui ordonne d'aller acheter du whisky... et des cigarettes !

Un choix qui permet de rendre les dialogues cohérents certes, mais ne valait-il pas mieux garder la piste audio "VO" sous-titrée pour ces passages ou tout simplement proposer les deux montages : l'original en VO sous-titrée et le français (qui bien qu'étant horriblement tronqué n'en conserve pas moins une certaine valeur "historique"), quitte à le présenter en "Mode VHS" à l'instar d'un autre éditeur français bien connu ?






Quoi qu'il en soit, étant donné le nombre important de scènes non doublées en français, il est bien entendu vivement conseillé de regarder le film en version "originale", d'autant plus qu'elle est accompagnée des sous-titres absolument parfaits !

En conclusion, Artus nous livre un très intéressant DVD de "La Proie de l'autostop" qui, à défaut d'être l'édition ultime, a, entre autres, le mérite d'offrir à cet excellent film une nouvelle carrière française.












#Les jaquettes des éditions mentionnées dans la fiche DVD :





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flint
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MessagePosté le: Dim Sep 04, 2016 8:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Sacré boulot, encore une fois.

Pas encore vu cette version intégrale, mais cela ne saurait tarder. En tout cas, le coffret Artus est chouette.
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sigtuna
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MessagePosté le: Dim Sep 04, 2016 8:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Sacré boulot, encore une fois.
Ah oui impressionnant, comme d’habitude. frank_PDT_16
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MessagePosté le: Dim Nov 06, 2016 6:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Revu aujourd'hui, mais c'est comme si je le découvrais. D'abord parce que ma dernière vision du film remontait à loin, et ensuite (et surtout) parce qu'il est évident que visionner "La proie de l'autostop" dans sa VF charcutée ou dans sa version intégrale change complètement la donne.
Le film est vraiment bon, cynique et amoral. Et bien interprété.
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