Bigbonn Psycho-cop


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Posté le: Jeu Aoû 31, 2006 3:15 pm Sujet du message: [M] [Critique] Le Colosse de Hong Kong |
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Le colosse de Hong Kong
The Mighty Peking Man - Hong Kong – 1977
Un film de Ho Meng-Hua, avec Evelyne Kraft, Danny Lee, Ku Feng.
Sortie Paris: 28 septembre 1983.
Genre: gorille géant
Accroche: Le gorille (géant) sort sans sa mère
Alors qu'il vivait paisiblement, auprès de sa blonde, dans la jungle sauvage, Utan en VF, King Wong dans les sous-titres de la VO, un singe colossal de la taille de euh… au hasard, King Kong ! se retrouve confronté à la cupidité de l'homme dit civilisé.
Evidemment, quand on est un singe géant, on laisse des traces. De pas notamment. Et on finit par susciter la convoitise de margoulins prêts à tout pour se faire du flouze. Comme à lancer une expédition dirigée par un aventurier au grand cœur (déchiré malheureusement - les grands aventuriers sont souvent de grands romantiques) et destinée à ramener le colosse simiesque dans la concession britannique pour y devenir... le colosse de Hong Kong! Bravo, j'en vois deux qui suivent !
Cap sur l'Inde donc et sa forêt aussi vierge que touffue, là où jamais la main de l'homme n'a mis le pied. Très vite, la jungle mystérieuse se transforme en terre de tous les dangers : charge d'éléphants, tigre arracheur de jambe, sables mouvants, pentes mortellement escarpées, tout est là pour nous rappeler les meilleurs Tarzan. Même si ce n'est pas le but avoué…
Rapidement abandonné par des coéquipiers aussi fringants en ville que trouillards en forêt, Johnny pour la VF, Chenfeng pour la VO, tombe nez à nez avec le grand Wong velu. Cri de rage de celui-ci, main brutale qui cherche à écraser le souriceau humain, la vie de Chenfeng ne tient plus qu'à un fil, que dis-je, à un cheveu, ou plutôt à une chevelure complète, celle de la belle Samantha en VF, Wendy en VO, une blonde décolorée très propre sur elle et se jetant dans les airs accrochée à une liane en poussant un cri presque aussi ridicule que celui de la Jane de M. Weissmüller.
Vingt Dieux ! se dit Chenfeng, quelle belle blonde ! Et aussitôt, son cœur se remet à battre, s'emballe et vient cogner contre sa poitrine pour signifier à sa compagne sauvage : t'as d'beaux yeux tu sais ! Et un beau cul aussi. Et ton petit soutif à moitié déchiré laissant parfois poindre un bout de téton ne me laisse pas de marbre. Quel bon acteur, ce Danny Lee. S'il ne dit rien de tout ça, en un seul regard, on a compris ! Et ça marche ! La pauvre Wendy, victime d'un crash d'avion avec ses parents alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, recueillie par ce sympathique gorille géant, craque pour cet homme au point de battre follement des paupières, aussi surprise qu'énamourée. Et, les meilleurs acteurs avançant masqués, il faut voir le regard de douleur lancé par ce comédien engoncé dans son costume de grand singe découvrant sa belle blonde au lit avec un autre… Déchirant…
Pour nos deux héros humains, c'est l'heure de l'idylle, aussi courte que rigolote. La belle Wendy, en vraie fille de la jungle, est l'amie des animaux : enivrée par l'amour, elle tourne sur elle-même, au ralenti, en tenant à bout de bras un léopard (un vrai !) tandis que son Johnny l'encourage. Elle parle aussi aux tigres. Et se lance avec Chenfeng dans des courses éperdues sur fond de soleil couchant, se jette dans des sources d'eau claire pour faire des clapotis et s'éclabousser mutuellement, toujours au ralenti, et sur fond de chanson sirupeuse. Que c'est beau…
Bon, c'est bien gentil mais que devient notre gorille géant dans tout ça ?
Eh bien il attend son heure et elle arrive vite. Emmené à Hong Kong, humilié, battu par des petits hommes si fiers de l'avoir mis en cage, il finit par se fâcher. Et, de voir sa belle blonde violentée par son exploiteur en chef, sera la goutte d'eau qui fera déborder sa cage. Maquettes, accrochez-vous ! Immeubles, voitures, ponts, tout y passe. Et tant pis pour les heures passées à fignoler tout ça ! A grand coups de pattes et de poings, King Wong détruit tout, n'hésitant pas au passage à écraser l'un ou l'autre de ces petits bonshommes qui lui ont fait tant de mal. Mitraillé, acculé, piqué au vif par des hélicoptères énervants, obligé de grimper à l'un des plus hauts immeubles de la ville, il finira par… mais je ne vais pas vous raconter la fin quand même ! Sachez juste qu'elle est dans l'ordre des choses et une belle apothéose pour un film à la fois kitsch et réussi, où les trucages et les effets spéciaux sont toujours bien visibles (et même parfois honteux) mais collent bien à l'histoire, où les personnages prennent vie à travers leurs clichés, où les décors sont démolis avec une belle efficacité.
Le colosse de Hong Kong est une réussite du genre, un mix d'aventures et de romance se prêtant aussi bien à la vision au premier degré qu'à celle au second voire au 3ème degré, selon l'âge, la naïveté, la capacité à s'émerveiller de son spectateur. Un film dont les défauts deviennent des qualités et qui se pare d'un charme profond, peut-être malgré lui, celui d'une certaine innocence perdue du cinématographe.
Note: 8/10. |
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Toxic_avenger 80 % irradié

Inscrit le: 26 Nov 2004 Messages: 754
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Posté le: Sam Oct 21, 2006 10:25 am Sujet du message: |
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Premier film catastrophe produit à Hong Kong, The mighty pecking man lorgne aussi bien du côté de King Kong (la créature ne s'appelle pas King Wong pour rien !) que de Tarzan (au féminin, à travers le personnage de la sauvageonne campé par la très belle Evelyn Kraft) ou bien encore de Godzilla, pour les destructions de maquettes à la pelle. Tout s'enchaîne très vite, surtout au début, et les péripéties sont nombreuses. Village dévasté par un troupeau d'éléphants, attaque d'un tigre, ascension périlleuse d'une falaise ; le cahier des charges du film d'aventures est respecté d'autant plus l'exotisme toc ne fait pas défaut, à grand renfort d'images animalières et de décors verdoyants reconstitués en studio. A cela vient s'ajouter le personnage de Wendy, sauvageonne dont s'éprendra l'aventurier Zhengfeng (Danny Lee), l'occasion de quelques envolées romantiques naïves à souhait.
L'ultime partie, l'inévitable débarquement de King Wong à Hong Kong, devrait ravir les amateurs de kaiju eiga tant les destructions et les effets pyrotechniques sont nombreux. N'étant pas fan du genre la jubilation n'était pas totalement au rendez-vous mais c'était sans compter sur une note finale plutôt pessimiste, petite touche de noirceur dont le reste du métrage n'est d'ailleurs pas exempt : figurants piétinés ou broyés par le Wong, jambe arrachée ; un zeste de cruauté bienvenu dans cette bisserie qui a le mérite d'y croire jusqu'au bout, gentiment opportuniste mais divertissante et généreuse. Ni plus ni moins.
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