[M] [Critique] Le chat à neuf queues

 
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mallox
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MessagePosté le: Mer Oct 31, 2007 8:12 am    Sujet du message: [M] [Critique] Le chat à neuf queues Répondre en citant




Titre : Le Chat à neuf queues – 1971
(Il gato a nove code)

Origine : Italie
Genre : Giallo à l'américaine

Réalisé par Dario Argento
Avec Karl Malden, James Franciscus, Catherine Spaak, Pier Paolo Capponi, Horst Frank, Rada Rassimov

Scénario : Dario Argento, Dardano Sachetti, Luigi Collo








Franco Arno (Karl Marlden) est un ancien journaliste devenu concepteur de mots-croisés depuis qu’il a perdu la vue. Un soir, alors qu’il rentre chez lui en compagnie de sa petite nièce, il surprend une étrange conversation entre deux hommes dans une voiture garée à distance. Ces deux hommes semblent comploter quelque chose, mais quoi ? Les choses se font plus précises dans l’esprit du cruciverbiste dès lors que le centre de recherche en génétique proche de chez lui se fait cambrioler. Un peu plus tard, l’un des savants de l’institut est victime d’un accident ferroviaire, et trouve la mort en tombant sous un train. Une photo du lieu du drame paraît alors dans le journal, et la jeune fille décrit les faits à son grand oncle, qui raccordant le tout, se dit qu’il y a en effet là, anguille sous roche. Il se décide alors à contacter un journaliste, toujours en activité, Carlo Giordani (James Franciscus), pour lui demander de contacter l’auteur de la photographie et pour qu’il examine plus précisément les clichés. Ce dernier découvre que le savant aurait été poussé volontairement. Découverte malheureuse puisque le photographe se fait étrangler dans la foulée. Il ne peut plus s’agir de coïncidences, Franco Arno et Carlo Giordani décident alors de mener leur enquête. Les pistes sont nombreuses, et après que les deux hommes aient fait le tour des probabilités, il semble y en avoir neuf…



Certes, « Le chat à neuf queues » n’est pas le meilleur film de son auteur. Tourné après le formidable « Oiseau au plumage de cristal », et avant un quelque peu sous-estimé « Quatre mouches de velours gris » (dont on a du mal en passant à trouver copie digne de ce nom), celui-ci reste le plus Hitchcockien, et somme toute, le plus classique de la trilogie.
Basé sur un postulat assez proche de « A 23 pas du mystère » de Henry Hataway avec son personnage aveugle surprenant une conversation de part son sens auditif accru, il s’en démarque toutefois assez rapidement, malgré le fait qu’on y retrouve également le kidnapping d’une enfant, en l’occurrence ici, la jeune nièce évoquée ci-dessus. S’il reste le plus classique des trois dans sa trame, il n’en reste pas moins un bon film pourvu d’éclairs stylistiques magistraux. En passant, Sergio Pastore en reprendra les gros traits mais de manière bien moins originale et éclatante, dans son « Crimes of the Black Cat » qu’il tournera l’année suivante.



Certains pourront bien reprocher à Dario Argento le manque de contexte social, et il est vrai qu’à voir ou revoir son œuvre, celui-ci est constamment expurgé au profit de l’exercice de style, et ce au contraire de pas mal de ses collègues. Pas de portraits de groupes, assez peu d’études de mœurs, on est loin du cinéma d’un Tonino Valerii par exemple, qui, par humilité, s’efface devant les histoires qu’il raconte, se concentrant sur les personnages. Alors oui, d’une certaine manière on peut dire que Dario Argento est un poseur, reposant son talent sur un tout pictural et finalement, tout son cinéma semble reposer sur ce choix qui pourra paraître, à y regarder de près, prétentieux. Pareil, le réalisateur aime à s’autociter, et l’on retrouvera l’aveugle dans le prélude de son film suivant par exemple. Bref, il y a un souci manifeste de reconnaissance chez le réalisateur. Ceci serait légèrement ennuyeux si cela s’arrêta là. Ce qui vient brouiller, voire contredire complètement ce jugement, c’est que l’homme est extrêmement doué et que de sa recherche formelle, doublée d’une patte qui n’appartient qu’à lui, réussissent le pari étonnant de transformer une supposée superficialité en garante de fond. Le manifeste est définitivement dans la forme. Nous sommes dans un cinéma de distraction sous influence de Mario Bava et de Alfred Hitchcock et pourtant Dario Argento parvient à s’affirmer malgré tout, ses outrances graphiques finissant par représenter à merveille toute une époque. Normal alors qu’à ce jour l’on n’arrive pas à retrouver les clés des réussites du genre. Sergio martino avec notamment « l’alliance invisible » semblait également avoir bien compris cela. Et finalement aussi bien lui qu' Argento en ont autant dit sur leur époque que bien des pamphlets et autres peintures politiques et sociales, aussi mordantes et jubilatoires furent-elles.




Pour en revenir à ce « Chat à neuf queues » qui nous préoccupe, il faut rappeler qu’il s’agit d’un film plus ou moins « sous contraintes ». Les revers du succès se font parfois perverses, mais le budget est ici juste correct, le temps de tournage sous timing et les acteurs imposés. Il est peut-être alors logique en tenant compte de ces paramètres, que ce chat pourtant pourvu de tant de queues, ne fouettera pas assez profondément pour s’inscrire dans les meilleures réussites du genre, et restera tout compte fait une partition un peu trop sage (Dario Argento dira lui-même le trouver un peu trop américain). D’ailleurs, il semblerait que celui-ci ne se soit pas complètement laissé aller lors des meurtres qui restent globalement assez softs et peut-être même banals. Soit on assiste bien à deux strangulations éprouvantes, dignes d’un réalisateur assurément de talent et l’efficacité est alors au rendez-vous, mais c’est surtout dans les scènes d’atmosphère que celui-ci remporte la partie, ainsi que sur le plan formel, même si bien souvent les deux sont liés.




En effet, il est difficile d’oublier la scène du meurtre par strangulation du photographe, pas forcément parce qu’elle est mieux filmée qu’ailleurs, quoique tout de même, cela sent la maîtrise d’une certain art, mais surtout par un sublime jeu sur les couleurs, pour le coup renvoyées sur les murs par les fioles bariolées du laboratoire et qui plus est, préfigure en quelques plans toute l’esthétique d'un « Suspiria » à venir. De même la poursuite finale sur les toits, quand bien même elle serait assez convenue, reste graphiquement splendide de par les contrastes dont joue en expert Argento sur les fines tuiles et des jeux de lignes qui vont avec. Il se rapprocherait presqu’alors d’un Saul Bass et de ses génériques ‘schizo-géomètriques’.
Beau moment de cinéma également avec la scène nocturne du cimetière. Passage non dénué d’un certain humour, puisque Karl Marlden se fera logiquement avoir, se retrouvant alors à égalité avec le ravisseur/tueur dans ces perceptions sensorielles. Il parviendra même à faire douter le journaliste, se trimballant avec sa canne pourvue d’une lame maculée de sang en plein caveau, et Giordani prendra un temps l’aveugle pour le tueur. Même si tout cela, il faut bien l’admettre, semble tiré par les cheveux et flirterait même avec la bande dessinée, l’atmosphère est étrange, à la limite d’un expressionnisme baroque, renforcée par la présence de cet aveugle dans un décorum où le jour ne sert plus à grand-chose. Cette scène trouble, jouant savamment sur plusieurs tableaux, reste splendide.
Pour finir sur un dernier exemple, la scène des packs de lait est à mon sens, un modèle d’agencement et de découpage. Tout en rendant hommage à l’un de ses mentors, Sir Alfred Hitchcock et ses « Soupçons »/ « Les enchaînés », il parvient à rendre alors tout palpable, imprégnant la scène d’un style inimitable. Ça part en travellings lents pour finir en champ/contre-champ ultra nerveux, et c’est peut-être l’une de mes scènes préférées.




Bref, ce ne sont pas les belles choses qui manquent dans ce deuxième opus au nom animalier, et tout compte fait, il me semble même que le film pris par bribes reste meilleur que dans sa globalité. Si l’on a fait quelque peu le tour des morceaux de bravoure et autres magnificences dont regorge ce « Chat à neuf queues », reste une grande faiblesse, son histoire. Très vite, elle n’est pas crédible, et pourtant les acteurs y sont bons. Le tandem formé par Marlden et Franciscus fonctionne même brillamment, ils se complètent bien. De même catherine Spaak parachutée dans le projet malgré elle, s’en sort fort honorablement. Mais dans sa nouvelle variation de « Blow-up » (car en plus du Hathaway, c’est une fois de plus une influence manifeste du film d’Antonioni que se fait le film, et qui ira jusqu’à son terme et apothéose avec « Les frissons de l’angoisse » avec David Hemmings justement, ce, 4 ans plus tard), Dario Argento a tendance à enchaîner les situations de façon un peu elliptique. Beaucoup trop de pistes ou de personnages sont abandonnés subitement. Tant et si bien qu’à l’heure de film et avant de repartir, le rythme chute sérieusement et l’intérêt du spectateur avec. L’exemple le plus flagrant à cet égard reste cette investigation où scientifiquement, un code génétique tend à prouver qu’on a affaire à un tueur naturellement porté vers l’agressivité. C’est très étonnant et même en avance sur son temps puisque d’actualité à l’heure où j’écris ces lignes, et donc quelque peu frustrant quand bien même l'on comprend alors mieux les motivations du tueur. Malheureusement aussi, l’explication peut aussi paraître vite expédiée, à l’instar de la résolution finale, ce qui reste l’un des défauts fréquents du genre. Elle reste ici bien mince.
Dommage donc pour le scénario, semble t-il co-signé un poil à la vite avec Dardano Sachetti, qui bifurque bien trop souvent et de façon abrupte, liant que trop rarement les séquences mémorables de façon harmonieuse et crédible. En l’état, « Le chat à neuf queues » reste un très bon film un brin raté, sinon en tout cas un bon film. Pour conclure, je dirais que la composition de Morricone est au niveau. Talentueuse mais pas inoubliable.




Note : 7/10
Accroche : ... est légèrement dégriffé.


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Fiche DVD :



Le Chat à neuf queues



Région : Zone 2

Editeur : TF1 Vidéo
Pays : France

Sortie ciné : 1971
Sortie dvd : 2000

Durée : 107 min
Image : 2.35 - 16/9 compatible 4/3
Audio : Mono

Langues : français, italien sous-titré français




Bonus :

- Interview audio de Dario Argento, en français (réponses sous-titrées)
- Notes de production et anecdotes du tournage
- Filmographie du réalisateur
- Sélection d’affiches du film
- Affiches en mode économiseur d'écran.





Commentaire :

Passons sur une jaquette assez moche, il s'agit d'un travail très respectable de la part de TF1 Vidéo avec un menu assez joli mais pas forcément dans le ton du film.
Si le son mono reste correct, malgré un manque dans les aigus et de relief en général, l’image est en revanche d’une bonne netteté et les contrastes la plupart du temps bien rendus. Malgré tout on regrette un manque de luminosité souvent gênant lors des scènes nocturnes, pourtant nombreuses au sein du film. de fait, on peinera notamment lors des cènes de cimetière et c’est le gros manque de cette édition, car dans ces moments là, il est difficile de distinguer parfois même jusqu'aux personnages. Ceci dit, TF1 livre un travail digne d'intérêt, respectueux et de qualité mais l’on pourra attendre encore mieux.


Note DVD : 7/10






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Banque d'images pour le site:

Critique:






DVD:




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Dernière édition par mallox le Ven Fév 01, 2008 7:56 am; édité 17 fois
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MessagePosté le: Mer Oct 31, 2007 9:03 am    Sujet du message: Re: [Critique] Le chat à neuf queues Répondre en citant



encore un sale film d'auteur...
















mario
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flint
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MessagePosté le: Mer Oct 31, 2007 12:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je partage aussi ce sentiment que "Le Chat à Neuf Queues" est le moins giallesque des thrillers d'Argento, surtout dans la forme. C'est vrai que le film a parfois un côté "américain", et cet aspect n'en est que plus accentué par le choix des acteurs (irréprochables, par ailleurs).
J'avais trouvé aussi que le scénario était capillotracté, malgré tout le savoir-faire et la roublardise du réalisateur. Il demeure néanmoins un fort bon film, bien meilleur que "Crimes of the Black Cat" de Pastore.
A noter, pour les seconds rôles, que Rada Rassimov était la petite soeur de Ivan.
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Valor
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MessagePosté le: Mer Oct 31, 2007 9:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

pokemon

Je me demande si on a raison de parler de "trilogie animalière" ...

Après tout les "mouches de velours" sont de faux grains de beauté et le "chat à neuf queues" est, comme tu l'as laissé entendre, un fouet !



D'ailleurs, on ne dit pas que les chats ont neuf queues, on dit qu'ils ont neuf vits ... mario

ico_mrgreen
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Nov 01, 2007 10:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

ico_mrgreen

enaccord8
Le martinet à neuf queues...

(mieux vaut ça que chatte qui fouette...)





Alors là, je sais, c'est honteux, indigne d'un humoriste maison de chez Tf1, la grosse honte pour ce gros cochon de mallox... je mets pas le bonhomme qui court, ça risquerait d'interpeler ! quoique je sens que cette coquine Tatcherienne de Rosse bonbon va mettre ça en gros et en gras afin de bien souligner mon bas niveau, comme elle sait si bien le faire, la diablesse!
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flint
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MessagePosté le: Sam Déc 01, 2007 4:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de revoir le film, et si je le trouve toujours classique dans son traitement, il reste un giallo de bonne facture, servi par de très bons acteurs. J'avais d'ailleurs oublié la présence de Pier Paolo Capponi, avec sa coupe à la Dick Rivers, habitué aux rôles de flic et qui était fort bon dans "La Jeunesse du Massacre" de Di Leo.
Et puis il y a la petite Cinzia De Carolis (la nièce de Karl Malden), alors âgée de 11 ans. Huit ans plus tard, elle sera la vedette d'un sulfureux et barré "Libidine", film étonnant dans lequel elle s'amourache d'un serpent modifié génétiquement, se livrant quasiment à des scènes de zoophilie, tandis que Marina Frajese et Ajita Wilson passent le temps en se livrant à des dégustations de "tarte aux poils", en expertes qu'elles sont.
La chronique de ce "Libidine" ne saurait d'ailleurs tarder. icon_cool
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MessagePosté le: Mar Nov 09, 2010 3:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Le chat à neuf queues - Wild Side

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Wild Side
Pays : France

Sortie film en France : 9 août 1971
Sortie dvd : 3 novembre 2010

Master restauré (image et son) à partir des négatifs originaux transférés en HD, sous la supervision et avec l'approbation de Dario Argento.

Durée : 107 minutes
Image : 2.35 respecté (16/9 compatible 4/3)
Audio : mono d'origine

Langue : français, anglais, italien
Sous-titres : français (forcé)


Bonus :
- "La rançon du succès" (26')
- Bande-annonce
- Galerie photos



Commentaire : Tout comme l'édition de "Ténèbres", il n'y a ici absolument rien à reprocher aux qualités visuelles et sonores. Le rendu semble au firmament, ce qui serait même encore plus louable pour ce "Chat a neuf queues" qui accuse tout de même 40 ans au compteur !
Difficile donc de trouver mieux que cette édition qui dépasse allègrement celle pourtant d'un niveau très honorable livrée par TF1 Vidéo en 2000.



Seuls les bonus décevront, puis que l'interview réunissant Luigi Cozzi et Dario Argento s'avère très limitée en terme d'intérêt. On revient le plus souvent sur la genèse du film ainsi et surtout, sur la façon dont le succès de "L'oiseau au plumage de cristal" a entrainé l'intérêt de producteurs américains jusqu'à demander au réalisateur transalpin de tourner un nouveau giallo.



Une édition extrêmement satisfaisante techniquement, et c'est sans doute ce qui importe pour une nouvelle édition d'un film, dont on a sans doute à ce jour, que peu de choses nouvelles à apprendre à son sujet. Quant au procès fait aux jaquettes, on pourra toujours niveler le débat vers le bas en rappelant que celle de l'édition TF1 était bien plus moche, sans parler des menus. Rajoutons à ce sujet, que parmi nous, peu exposent chez eux les rectos de leur immense collection si ce n'est que par une tranche apparente. Reste que tout cela est une affaire de goût.


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MessagePosté le: Sam Nov 13, 2010 5:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui c'est vrai. D'ailleurs à ce propos, j'avais l'édition en corbeille du film jusqu'à présent, j'ai pu faire 2/3 captures d'écran (jour/nuit) pour le comparer avec l'édition Wild Side que j'me suis achetée, même l'éditeur américain n'est plus au niveau (image plus saturée, moins naturelle - cinématographiquement parlant - transfert bon mais pas autant que celui de Wild Side, qui ne souffre de pratiquement aucun "artefact jpeg", mais c'est surtout la définition qui est largement inférieur, 853/365 contre 1024/435...).
Un petit aperçu:

Edition Anchor Bay :

Edition Wild Side :

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MessagePosté le: Sam Nov 13, 2010 5:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

"moins naturelle" j'entends bien cinématographiquement parlant, moins fidèle au rendu de l'image telle qu'elle devait être perçue sur un écran de salle de cinéma à l'époque.
Sans parler de la diversité des titres (...) je pense qu'on crache beaucoup trop sur les éditions françaises et c'est bien dommage, de temps en temps (certes c'est peut-être ça le problème) les éditeurs peuvent se déchirer ico_mrgreen (quand c'est pas une cinémathèque qui fait le boulot -> cinémathèque française, cinémathèque de Toulouse, cinémathèque de Bordeaux, l'Institut Lumière...). Évidemment les ricains font ça très bien... Normal ils ont des thunes, donc du matériel performant (CQFD).
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MessagePosté le: Lun Nov 15, 2010 6:18 pm    Sujet du message: very good ! Répondre en citant

Je me retrouve totalement dans ta critique : un cinéma assez sensoriel, se qui fait à mon avis d'Argento un artiste, mais un film décevant...

La faute à quoi ?
Assez certainement à cause d'une déficience de la structure du scénario, pourtant servi par un scénariste doué (Dardano Sachetti), mais on peut présumer qu'il fut retravaillé par Argento et Luigi Collo dans le mauvais sens...
Le tueur, l'un des éléments captial de ce genre de mécanisme, n'est pas assez bien balisé pour le spectateur. Il nous est présenté mais on l'oublie assez vite et il n'a pas assez retenu l'attention du spectateur pour que sa découverte choque ou perturbe en quoi que ce soit...

Judicieux également de dire qu'il s'agit du plus Hitchkcockien des films d'Argento. Il semble s'écarter de la voie pourtant si fabuleuse du giallo dont il livra pourtant une excellente première oeuvre (l'oiseau au plumage...) puis une troisième vraiment très bonne (l'excellent 4 mouches sur un velours gris).

C'est également assez fin de deviser sur le cinéma sensitif d'Argento.
C'est là, à mon avis, qu'il est sans égal et que sa sensibilité d'artiste est incontestable. Il était capable, durant sa grande période, de filmer des pétales qui tombent et de rendre cela cinégénique.
C'est cette sensibilité qui semble guider sa mise en scène et qui l'a conduit vers un ésthétisme si abouti lui permettant d'avoir été un maître de l'ambiance.

Bref, Le chat à neuf queues contient de très bons moments (la découverte de la main qui pousse le savant sous le train, le moment de doute avec Karl Malden...) mais il manque de rigueur, de structure...
Le mobile du tueur est quand même assez faible, assez banal et la piste qui mène à lui assez tenue.
Dommage, mais quand même un bon moment de cinéma de la part de notre Dario alors au summum de ses capacités pendant une déçénnie, une période de grâce qui (pour moi) s'arrête à Inferno même si Ténèbres recèle encore de cette maestria .

C'est donc pour cela qui convient de célèbrer le retour de ce film dans une belle édition, en espérant que l'un de ses meilleurs, à mon avis 4 Mouches sur un velour gris, sorte enfin un jour.

Vraiment une très bonne critique cher Mallox !!!
Mais j'aime tellement les films d'Argento que j'aime en deviser encore et encore !
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MessagePosté le: Dim Fév 13, 2011 9:21 am    Sujet du message: Re: [M] [Critique] Le chat à neuf queues Répondre en citant

mallox a écrit:
Certes, « Le chat à neuf queues » n’est pas le meilleur film de son auteur. Tourné après le formidable « Oiseau au plumage de cristal », (...) celui-ci reste le plus Hitchcockien, et somme toute, le plus classique de la trilogie.

(...) S’il reste le plus classique des trois dans sa trame, il n’en reste pas moins un bon film pourvu d’éclairs stylistiques magistraux. (...)

Certains pourront bien reprocher à Dario Argento le manque de contexte social, et il est vrai qu’à voir ou revoir son œuvre, celui-ci est constamment expurgé au profit de l’exercice de style, et ce au contraire de pas mal de ses collègues. (...)

Alors oui, d’une certaine manière on peut dire que Dario Argento est un poseur, reposant son talent sur un tout pictural et finalement, tout son cinéma semble reposer sur ce choix qui pourra paraître, à y regarder de près, prétentieux.
(...)Ce qui vient brouiller, voire contredire complètement ce jugement, c’est que l’homme est extrêmement doué et que de sa recherche formelle, doublée d’une patte qui n’appartient qu’à lui, réussissent le pari étonnant de transformer une supposée superficialité en garante de fond. Le manifeste est définitivement dans la forme. Nous sommes dans un cinéma de distraction sous influence de Mario Bava et de Alfred Hitchcock et pourtant Dario Argento parvient à s’affirmer malgré tout, ses outrances graphiques finissant par représenter à merveille toute une époque.

(...)le film pris par bribes reste meilleur que dans sa globalité. Si l’on a fait quelque peu le tour des morceaux de bravoure et autres magnificences dont regorge ce « Chat à neuf queues », reste une grande faiblesse, son histoire. Très vite, elle n’est pas crédible, et pourtant les acteurs y sont bons.


Voilà, je reprends quelques bribes de la critique de Mallox pour les mettre en relation et/ou en contradiction avec celle de N. S. , dans la Saison 72, dont l'avis est, je trouve savoureux à sa manière (c'est moi qui ai souligné certains passages).
Rappelons que le film est sorti en France le 11 août 1971 (ce qui semble indiquer que les distributeurs n'y croyaient pas trop, les films sortant en août en France ayant longtemps été des films sacrifiés et voués aux salles vides).
N.S. a écrit:
Comme pour son premier film, "L'oiseau au plumage de cristal, Argento prend la succession de Lelouch en soignant remarquablement les effets - très gros, efficaces et odieux - et en plagiant de-ci de-là Lang ou Hitchcock. C'est du bon travail dans le sens où tout se tient et procède par élimination et suspicion progressive mais c'est complètement mis au service de la fascination du spectateur et de son aliénation malgré la désinvolture dont Argento entoure ses personnages.
Argento apparaît ainsi comme le premier italien à vouloir copier des auteurs et non plus des genres. C'est du Hitchcock ravioli, mal préparé, avec un peu trop de sauce tomate et pas assez de cuisson. Certes les produits de départ ne sont pas mauvais (Karl Malden) mais le tripatouillage culinaire en gâche tout l'attrait.
Parti comme il est, Signor Argento continuera à jouer des mythologies phantasmatiques du gros public italien, sachant que certains romans-photos ont préparé ce public de masse à recevoir d'aussi grossiers objets que ces films prétentieux et résolument commerciaux.


Pour mettre un peu en perspective quand même, la saison était un hors-série de La revue du cinéma et, dans cette dernière, Argento eut droit à un dossier beaucoup plus favorable quelques années plus tard (je ne sais plus sous quelle plume, par contre).
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Fév 14, 2011 8:56 am    Sujet du message: Re: [M] [Critique] Le chat à neuf queues Répondre en citant

dans la serie on confie la garde du sérail aux eunuques, l'un d'entre eux a écrit:
Argento prend la succession de Lelouch
frank_PDT_16 faudrait m'expliquer le rapport

Un critique qui méprise les formules lapidaires a écrit:
C'est du Hitchcock ravioli
Là par contre soyons honnête la formule est heureuse (pour ce film si).

un humaniste de gauche a écrit:
Parti comme il est, Signor Argento continuera à jouer des mythologies fantasmatiques du gros public italien, sachant que certains romans-photos ont préparé ce public de masse à recevoir d'aussi grossiers objets que ces films prétentieux et résolument commerciaux.
Difficile de faire plus méprisant à l'égard du "bas peuple" populace décérébrée prête à tout avaler, je me demande ce qu'il a pu écrire pour le public français des film de Defunes et consorts

Sinon d'accord à 100% avec la critique de Mallox et les différents intervenants. icon_cool (en somme je confirme que je plussoit) :happy:
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