[M] [Critique] And Soon the Darkness

 
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flint
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MessagePosté le: Ven Fév 11, 2011 1:55 pm    Sujet du message: [M] [Critique] And Soon the Darkness Répondre en citant



And Soon the Darkness

Genre : Thriller

Année : 1970

Pays d’origine : Angleterre

Réalisateur : Robert Fuest

Casting : Pamela Franklin, Sandor Elès, Michele Dotrice, John Nettleton, Clare Kelly, Jean Carmet…



Jane et Cathy ont une vingtaine d’années. Infirmières, originaires de Notthingham, elles ont décidé de passer leurs vacances d’été dans le nord de la France, et de visiter la région par le biais du cyclotourisme. Bien qu’amies, la brune Jane et la blonde Cathy présentent des caractères bien différents, la seconde envisageant ces congés comme une occasion idéale de faire des rencontres masculines. Une première halte dans une auberge confirme cette impression, Cathy ayant repéré un beau jeune homme qui paraît seul et réservé. Quelques regards s’échangent, mais chacun part de son côté.



Cependant, les deux copines retrouvent peu à près l’homme en question près d’un cimetière de campagne, et il semble les attendre au côté de son scooter. Mais le duo poursuit sa route à vélo sans s’arrêter, comme dans un but secret de jouer au chat et à la souris. Le garçon, prénommé Paul, pénètre dans le cimetière et s’arrête devant la tombe d’une anglaise morte deux ans auparavant, à l’âge de vingt et un ans. Paul est en réalité anglais, lui aussi, il a pour habitude de passer ses vacances d’été dans la région. Il se rend un peu plus tard dans un café perdu au milieu de quelques fermes et autres habitations. Dans le même temps, Jane et Cathy font une halte dans des bois environnants. Le temps passe, Cathy semble vouloir « prendre racine », alors que Jane est impatiente de repartir. Une dispute éclate, Jane reproche à son amie de croire que le garçon au scooter va venir la rejoindre. Finalement, Jane reprend seule la route, laissant Cathy toute seule. Les deux jeunes femmes ignorent à ce moment là qu’un fait divers sordide s’est produit dans le coin durant l’été 1968, où une anglaise de leur âge avait été violée puis étranglée. L’agresseur n’avait jamais été identifié. Peut-être rode-t-il encore dans les parages ?



Lorsque l’on se penche sur la filmographie de Robert Fuest, on pourra être surpris de constater que l’homme n’a en tout et pout tout réalisé que huit films pour le cinéma, tout au long d’une carrière longue de trois décennies. Les amateurs de cinéma fantastique le connaissent avant tout pour son chef d’œuvre incontesté, « L’abominable Docteur Phibes », ainsi que sa suite un peu moins réussie (mais de fort bonne facture néanmoins), « Le retour de l’abominable Docteur Phibes ». C’est essentiellement dans la première moitié des années 1970 que le cinéaste réalisera la plupart de ses longs métrages, dont un surprenant bien qu’inégal « Les décimales du futur », un trip psychédélique adapté des écrits de Michael Moorcock autour du personnage de Jerry Cornelius. En 1975, « La pluie du Diable », malgré de bons moments, commence à annoncer un relatif déclin du réalisateur, qui sera hélas confirmé pour son dernier film, l’insipide « Aphrodite », avec une toute jeune Valérie Kaprisky, dans ce que l’on pourrait considérer comme un ersatz de David Hamilton.
Malgré une fin de parcours quelque peu chaotique, Robert Fuest aura eu l’occasion de montrer assez tôt l’étendue de son talent par le biais de la télévision. On lui doit par exemple dix épisodes de la série « Chapeau melon et bottes de cuir », le premier dès 1961, à l’époque où John Steed n’était que le faire valoir du Docteur David H. Keel, alors héros de ce feuilleton.



Cette longue collaboration pour ce qui reste l’une des meilleures séries jamais réalisées aura de plus permis au metteur en scène de se constituer un solide noyau de relations, sinon d’amitiés. C’est pour cette raison que l’on retrouve dans « And Soon the Darkness » une équipe constituée presque intégralement des principaux protagonistes de « Chapeau melon et bottes de cuir » : Brian Clemens et Terry Nation comme scénaristes (Clemens étant également producteur), et Laurie Johnson à la musique.
Fuest venait juste de filmer une adaptation des « Hauts du Hurlevent » avec un Timothy Dalton encore méconnu quand il se lance dans un thriller présentant la particularité de se passer en France, dans le département du Nord. Cela explique la présence de Jean Carmet dans un petit rôle de patron de bistrot (lui allant comme un gant), de même que celle d’André Maranne (en tant que voix à travers un poste de radio), connu entre autres pour avoir incarné un policier de manière récurrente dans plusieurs volets de la série des « Panthère Rose », bien que l’acteur ait également fait une carrière assez conséquente dans la voxographie.



« And Soon the Darkness » parvient à créer un climat d’angoisse avec un minimum de moyens, et sans effets spéciaux. Il réussit également le tour de force d’instiller un sentiment de claustrophobie alors que tout le film se déroule dans des décors extérieurs. Chronologiquement, le scénario se passe dans un laps de temps restreint, au cours d’une même journée. La mécanique est parfaitement huilée, le réalisateur a le temps nécessaire pour mettre en place ses différents personnages et de leur donner du corps. Une autre excellente idée est d’avoir fait parler chacun des protagonistes dans sa langue maternelle sans avoir recours à des sous-titres, que ce soit pour l’usage du français ou de l’anglais. Cet artifice permet aux spectateurs, qu’ils soient francophones ou anglophones, de mieux saisir les divers sentiments d’isolement, d’incompréhension ou de frustration que peuvent ressentir les deux héroïnes, notamment, face à certaines situations.



De même, « And Soon the Darkness » génère un sentiment de malaise de par le comportement des habitants de ce petit hameau, qui semblent cacher (sinon partager) un lourd secret, et constituent tous des suspects potentiels. On pense alors à l’un des épisodes de « Chapeau melon et bottes de cuir », justement : « Le village de la mort » (« Murdersville », 1967). Lorsque Cathy disparaît à environ un tiers du métrage, et que l’on sait qu’il y a eu déjà un meurtre au même endroit deux ans auparavant, un crime perpétré sur une fille présentant des ressemblances avec Cathy, on croit que celle-ci a subi un sort identique. Et qu’il s’agisse du séduisant Paul, soi-disant l’allié de Jane et censé l’aider dans ses investigations (mais au comportement parfois incompréhensif), de ce paysan figé dans son champ tel un épouvantail menaçant, de ce gendarme vivant reclus avec son père à moitié fou, ou encore du couple Lassal tenant le bar-épicerie, on se rend compte qu’il n’est pas facile de désigner un coupable, et que la triplette Fuest/Clemens/Nation parvient sans peine à brouiller les cartes et semer le doute chez le spectateur.



Mais une autre qualité du film tient aussi à ses trois personnages principaux. D’abord, Pamela Franklin, qui incarne Jane, celle qui va tout faire pour retrouver son amie dans un environnement hostile. Alors âgée de vingt ans, l’actrice avait déjà, pourtant, une longue expérience derrière elle puisqu’elle avait débuté dans le classique et magistral « Les Innocents » de Jack Clayton, en 1961. Le cinéma fantastique lui sied bien, puisqu’elle sera par la suite la vedette de « La maison des damnés » et de « Soudain les monstres ».
Sérieuse, pondérée, Jane est tout le contraire de son amie Cathy, irréfléchie et volage. Michele Dotrice, qui joue ce personnage, avait tourné pour la firme Hammer dans « Les Sorcières ». Et un an après « And Soon the Darkness », elle apparaîtra dans l’excellent « La nuit des maléfices », de Piers Haggard, avant de bifurquer vers la télévision, pour laquelle elle tourne encore aujourd’hui.



Enfin, l’étrange Paul, l’homme au scooter, est interprété par le talentueux Sandor Elès (« L’empreinte de Frankenstein », « Comtesse Dracula »), qui compose un personnage ambivalent particulièrement inquiétant. On se demande s’il a l’intention de séduire ou piéger Cathy, dans la première partie de l’intrigue, puis on se pose la question de savoir s’il est déterminé ou non à aider Jane, dans la seconde. On pourra toutefois reprocher au scénario de jouer un peu trop sur le côté ambigu de Paul, conduisant parfois à des attitudes peu cohérentes quand on sait après coup s’il est « blanc » ou « noir » (l’exemple le plus frappant étant la destruction de la pellicule photo).
Mais en dehors de ces quelques réserves, « And Soon the Darkness » reste un thriller parfaitement maîtrisé, dans lequel la tension ne se relâche à aucun moment. Et bien qu’il fût tourné en grande partie en France, il conserve un parfum typiquement britannique « seventies » des plus agréables.

Note : 8/10















Dernière édition par flint le Sam Avr 09, 2011 6:51 am; édité 1 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Sam Fév 12, 2011 7:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Es tu resté scotcher au bord de ton fauteuil?

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flint
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MessagePosté le: Sam Fév 12, 2011 8:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

sigtuna a écrit:
Es tu resté scotcher au bord de ton fauteuil?

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Non, m'étant méfié du slogan, j'ai regardé le film dans un sofa ! icon_cool
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mallox
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MessagePosté le: Sam Fév 12, 2011 8:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
sigtuna a écrit:
Es tu resté scotcher au bord de ton fauteuil?

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Non, m'étant méfié du slogan, j'ai regardé le film dans un sofa ! icon_cool


C'est pas très futon comme répartie. icon_confused
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Throma
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MessagePosté le: Mar Mar 01, 2011 8:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Depuis toujours j'avoue avoir un gros faible pour le cinoche de genre anglais des soixante et soixante-dix, pour cette raison il était passé tout seul la première fois ce "Dans pas longtemps le sombre".
Avec une scène vraiment angoissante (la blondiche avec ses faux airs de Christine Bravo (aïe !) entourée par une menace inconnue alors qu'elle se prélasse dans un bosquet).
Mais alors putain je le reverrais probablement plus jamais. La seconde fois fut un calvaire de tous les diables où les temps vides se font ressentir puissance 10, le suspense qui se traine du coccyx pour aboutir par quelque chose de vraiment, mais alors vraiment pas folichon et ce thème musical qui finit par devenir horripilant.
Parait que le film a eu son remake avec la petite nana qui jouait "Mandy Lane" (pas mal par contre çui là).
Pas pressé de le découvrir.
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