[M] [Critique] Crucible of Terror

 
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flint
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MessagePosté le: Mer Aoû 10, 2011 5:23 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Crucible of Terror Répondre en citant



Crucible of Terror

Genre : Thriller/Horreur/Possession

Année : 1971

Pays d’origine : Angleterre

Réalisateur : Ted Hooker

Casting : Mike Raven, James Bolam, Marie Maude, Ronald Lacey, John Arnatt, Judy Matheson…


John Davies possède une galerie d’arts dans un quartier de Londres. L’un de ses meilleurs clients, George Brent, tombe en fascination devant un bronze représentant un nu de femme allongée, en grandeur nature. Il tient à tout prix à l’acheter mais hélas, l’œuvre a déjà trouvé acquéreur. Son mécontentement embarrasse Davies, étant donné que Brent est un homme influent et que cet incident pourrait avoir des répercussions professionnelles désastreuses. Davies promet alors qu’il va rencontrer l’auteur de la sculpture, Victor Clare, et lui acheter d’autres œuvres pour sa galerie.
Il se trouve que le fils de Victor Clare, Michael, travaille au service de Davies. Ce dernier le convainc d’aller rendre visite à son père, un misanthrope vivant dans un lieu retiré. John Davies et Michael Clare partent donc le lendemain, accompagnés de leurs compagnes respectives, Millie et Jane. Le petit groupe ignore que durant la nuit, George Brent a été assassiné dans la galerie d’arts alors qu’il tentait de dérober la statue.
Les deux couples débarquent alors, à l’improviste, dans l’antre de Victor Clare, une demeure bâtie sur une ancienne mine d’étain qui fut le lieu d’une tragédie bien des années auparavant, une catastrophe qui coûta la vie à de nombreux ouvriers. La mine est depuis lors fermée. Dans cet endroit quelque peu sinistre vit donc l’artiste, en compagnie de sa femme Dorothy, qui a régressé mentalement au point de s’habiller et de parler comme une petite fille, et de son vieil ami Bill, collectionneur d’armes orientales. Et puis il y a aussi Marcia, qui est le modèle attitré de Victor Clare. Mais l’arrivée de Jane et Millie pourrait bien changer la donne…



Tourné en 1971 par un illustre inconnu, Ted Hooker, dont ce sera d’ailleurs l’unique réalisation, « Crucible of Terror » est un film qui intègre avec bonheur plusieurs genres. Il commence, dans un teaser sans la moindre parole, avec la mise à mort d’une belle asiatique (Me Me Lai, qui fera ensuite carrière en Italie dans des films tournant autour du même sujet : « Au pays de l’exorcisme », « Le dernier monde cannibale » et « La secte des cannibales »). Dans une pièce sinistre et éclairée par le feu d’un âtre, un homme retire les vêtements de sa victime inconsciente avant de l’enduire de glaise, afin de créer un moule. Il injecte ensuite, lorsque la glaise a séché, du métal liquide à travers le seul orifice, situé au niveau de l’œil. Au même moment, l’œil de la jeune femme s’ouvre tout grand… elle n’était pas morte.
En choisissant de montrer dès le teaser Victor Clare tuant cruellement son modèle pour réaliser une œuvre d’art, le réalisateur semble acheminer son film vers l’horreur pure, en ôtant tout suspense. On peut alors penser que ce « Crucible of Terror » (crucible signifie creuset, un récipient servant à fondre les métaux) va être une resucée du thème de l’artiste fou et maudit, s’inspirant par exemple du classique « L’homme au masque de cire » (André de Toth, 1953), et donc de « Mystery of the Wax Museum » (Michael Curtiz, 1933), voire du « Crimes au musée des horreurs » d’Arthur Crabtree (1959).



Mais pas du tout, et dès la fin du générique le film s’oriente en fait vers le thriller, dans un cadre en huis-clos (mais avec de magnifiques paysages), où un mystérieux assassin portant des gants commet des meurtres à l’arme blanche. Pourquoi Ted Hooker dissimule la figure de l’assassin, après nous avoir montré l’artiste à visage découvert ? Cherche-t-il à brouiller les pistes, à feinter le spectateur ? Toujours est-il que « Crucible of Terror » prend alors des allures de giallo, mais dans une ambiance typiquement anglo-saxonne rappelant parfois le style de la Hammer.
Il faut dire qu’une partie du casting fleure bon l’esprit de la célèbre firme britannique. Déjà, Mike Raven, qui incarne le peintre dément, enchaînera après le tournage avec « Lust of Vampire » (dans lequel il joue le Comte Karnstein). On le verra ensuite, toujours en 1971, dans « I, Monster », aux côtés de Peter Cushing et Christopher Lee (par contre, « I, Monster » n’est pas une production Hammer). Les autres acteurs, dans ce film, ayant également travaillé pour la firme anglaise sont Melissa Stribling (Mina dans « Le cauchemar de Dracula »), John Arnatt (« Le défi de robin des Bois ») et Judy Matheson (« Lust for a Vampire », « Les sévices de Dracula »).



Pour compléter comme il se doit le casting de « Crucible of Terror » (qui doit beaucoup au jeu des acteurs), il est important de citer la très convaincante Marie Maude dans le rôle de Millie (on a pu la voir dans « La Résidence » de Serrador). On notera également l’interprétation tout en sobriété de James Bolam (« Straight on Till Morning »), et dans un registre très différent, celle de Ronald Lacey. Ce rouquin au visage poupin s’est fait connaître dans le monde entier grâce à son rôle de nazi dans « Les aventuriers de l’arche perdue ». Mais avant cela, il avait été l’idiot du village dans « Le bal des vampires », fut également présent dans trois épisodes de « Chapeau melon et bottes de cuir » (mention spéciale à sa prestation dans « Le Joker »), et on le vit aussi dans « Les décimales du futur ». Là, il est le fils complexé de l’artiste, haïssant son père qui parvient à séduire des jeunes femmes (dont la sienne). Comme souvent, son jeu est absolument délectable, entre cynisme et dérision. Ronald Lacey participe en grande partie à la réussite du film, tout comme John Arnatt, inquiétant à souhait en collectionneur d’armes, Judy Matheson, terriblement sensuelle (voir la scène où elle essaie d’initier Millie au saphisme) ; une Marie Maude fort troublante d’ailleurs, qui apparaît au sein de ce huis-clos comme le personnage candide et la victime désignée.



Dans sa dernière partie, « Crucible of Terror » bascule de façon inattendue dans un climat fantastique, jusqu’à un twist final aussi inattendu que tiré par les cheveux, avec en toile de fond une histoire de possession. On n’en tiendra cependant pas rigueur au metteur en scène, vu qu’on aura jusque là assisté à un film plutôt bien troussé et fort bien interprété ; et somme toute original, peut-être grâce à l’apport de l’un des producteurs, Peter Newbrook, qui sera également l’homme d’un seul film, « The Asphyx », autre réussite du cinéma fantastique britannique.
Enfin, on notera que l’autre producteur de « Crucible of Terror », Tom Parkinson, réalisera quant à lui l’année suivante un « Disciple of Death » resté lui aussi inédit dans nos contrées, avec également Mike Raven au rang des acteurs, ainsi que Ronald Lacey et Betty Alberge (qui joue Dorothy dans « Crucible of Terror »).
Film d’horreur à suspense ou thriller horrifique, peu importe finalement, car « Crucible of Terror » témoigne de tout un pan du cinéma d’exploitation britannique des années 60/70, où les acteurs étaient capables d’aborder avec le plus grand sérieux les scénarios les plus fous.

Note : 7,5/10











Dernière édition par flint le Ven Aoû 12, 2011 11:05 am; édité 3 fois
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Throma
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MessagePosté le: Mer Aoû 10, 2011 7:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Belle critique pour une oeuvrette méconnue mais agréable comme tout qui pourrait évoquer du Pete Walker avec ses meurtres giallesques.
Vu une première fois sur une k7 ricaine vidée de ses passages sanglants, ça m'avait pourtant pas privé d'apprécier le spectacle.
Un vrai plaisir coupable toutes ces bandes d'épouvante britanniques qui me déçoivent presque jamais. L'ambiance de la campagne anglaise, des scénarios souvent farfelus ("Psychomania" en particulier ou les NJ Warren), toujours de superbes nanas, etc.

As tu vu "Ni la mer ni le sable"/"Neither the sea nor the sand" de F. Burnley ?
Autre production anglaise obscure de grande qualité quoique plus sérieuse.
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flint
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MessagePosté le: Mer Aoû 10, 2011 8:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai que l'ambiance du film rappelle certains films de Pete Walker, que j'apprécie beaucoup. Curieusement, "Crucible of Terror" et "Psychomania", que tu cites, devaient passer sur une chaîne satellite française il y a deux ans (sur Cine FX), mais ils avaient été hélas déprogrammés au dernier moment. Et tous deux ont été simultanément édités par Severin par la suite. Pas vu "Psychomania", par contre, et je ne connais pas "Neither the Sea Nor the Sand" (bien que le titre me dise quelque chose). Du coup, je vais voir si je peux le dégotter.
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Aoû 11, 2011 7:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

De toutes façons, dès que c'est anglais, Throma trouve que ça ressemble à du Pete Walker. Si on lui rajoute un peu de cambrousse, c'est du Norman J Warren ! frank_PDT_10

Sinon, on sent que Flint a voulu faire mentir sa réputation de mangeur de pâtes au parmesan.

Le film a l'air bien sympa ceci dit.
Quant à "Neither the Sea Nor the Sand", j'ai gardé la copie faite par l'un d'entre-vous, mais je ne l'ai pas encore vu, bien qu'il me tente pas mal. Je ne sais d'ailleurs pas pour quelle raison, je le rattache sans cesse à "Let's Scare Jessica to Death" (très bon celui-ci d'ailleurs !), pourtant américain...
J'imagine que les deux films n'ont rien de commun ? :timide:


Sinon, j'ai trouvé ce visuel là :



Il n'est pas mieux pour le site que la jaquette dvd Neo gothique assez pourrave déposée plus haut ? new_help
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flint
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MessagePosté le: Jeu Aoû 11, 2011 9:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Si, je préfère ton visuel. S'il est suffisamment grand pour le site, c'est parfait. icon_wink
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Throma
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MessagePosté le: Jeu Aoû 11, 2011 1:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le rapprochement avec "Let's Scare..." est possible.
Il s'agit de 2 films fantastiques langoureux, mélancoliques. Et dans les 2, la nature tient un rôle prépondérant.
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