[M] [Critique] Barbe-Bleue - 1944

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Juin 27, 2011 10:20 am    Sujet du message: [M] [Critique] Barbe-Bleue - 1944 Répondre en citant




Barbe-Bleue - 1944
(Bluebeard)

Aka L'affaire Barbe bleue

Origine : Etats-Unis
Genre : Film noir, Thriller, Psycho-Killer

Réalisé par Edgar G. Ulmer
Avec John Carradine, Jean Parker, Nils Asther, Henry Kolker, Ludwig Stossel ...




Paris, début du siècle dernier : des femmes sont retrouvées étranglées par un mystérieux tueur en série. C'est l'œuvre de Gaston Morel (John Carradine), un ténébreux marionnettiste dont le passe-temps préféré est la peinture. Un art qui, petit à petit, le perd puisque celui-ci ne lui sert de support que pour tenter de saisir puis d'immortaliser son premier amour : Jeanette. C'est de manière irrépressible que l'artiste esquisse son amour d'autrefois en même temps que cela déclenche en lui des pulsions meurtrières pour toute femme qui aurait le malheur de lui rappeler cet amour déçu.
Morel fait bientôt la rencontre de Lucille (Jean Parker), de qui il s'éprend et à qui il confie que chacune de ses toiles s'inspire d'un modèle réel. Morel se refuse à faire le portrait de Lucille, craignant que ses pulsions ne resurgissent. Cette dernière commence à avoir des doutes sur les motivations du marionnettiste. Lorsqu'un policier découvre chez un riche notable le portrait d'une des dernières victimes, un piège est alors tendu afin de trouver l'identité du peintre. C'est par l'intermédiaire de Lamarté, le propriétaire d'une galerie d'art, au courant de la schizophrénie de Morel et de ses agissements, que les policiers tentent alors de lui tendre un piège : il s'agit de convaincre l'artiste de se remettre au travail, en prenant comme modèle Lucille, puis de le prendre sur le fait...



On aura beau dire que ce Barbe-Bleue souffre de son manque de moyens, que les toiles qui servent de décors et de fonds ne restent que ce qu'elles sont, que la plus grande partie de l'intrigue se déroule en intérieurs peu variés, et que de fait, le film expulse quelques aspects trop théâtraux pour trouver sa propre dynamique et un rythme suffisamment emballant, que le jeu des acteurs est inégal pour le moins... On sera loin d'avoir tout dit à propos de ce beau Barbe-Bleue...
Tourné en six jours, durant sa fructueuse collaboration avec la Producers Releasing Corporation (P.R.C.), laquelle accouchera de quelques œuvres peu inspirées, quoique singulières (Girls in Chains), mais aussi de quelques perles rares dont Strange Illusion (un thriller/machination surfant sur le Soupçons d'Hitchcock) ou Détour. Des films tournés dans des conditions extrêmes, lesquelles obligent même le cinéaste à peindre les décors parisiens, la nuit, pour tourner le jour.
Ulmer avait, dès son premier film, en collaboration avec Robert Siodmak, prouvé son talent. Un talent qui se trouvera au firmament dès 1934 et la réussite exemplaire pour la Universal que représentait Le chat noir. Un film qui n'avait que peu de rapports, sinon même aucun, avec le roman d'Edgar Allan Poe malgré le crédit de l'auteur au générique, mais qui déjà offrait, en plus d'une mémorable confrontation entre Boris Karloff et Bela Lugosi, l'un des édifices majeurs de la firme et du thriller horrifique d'alors. Un genre qu'Ulmer abordera de façon régulière par la suite, juste après ses incursions dans un cinéma dédié aux communautés (il tourne dans les années 30 plusieurs films en ukrainien, en Yiddish, ainsi que l'un des tous premiers films uniquement interprété par des noirs : Moon over Harlem.

On rappellera, pour l'anecdote, que la carrière d'Ulmer aurait pu être placée sous des hospices plus cléments, ceux d'un réalisateur à la tête de budgets plutôt confortables, si celui-ci n'avait pas décidé de mettre les voiles dès lors que le patron de Universal se répandit en avances de plus en plus insistantes, voire oppressantes, envers Shirley Ulmer, épouse à la ville et script-girl attitrée de la plupart de ses films.



Barbe-Bleue semble être l'une des œuvres les plus significatives de la carrière d'Ulmer. Au niveau thématique, l'on retrouve des personnages cernés par une espèce d'aura fatale, des êtres humains coupables, sans doute, mais aussi victimes de pulsions qui les dépassent. A ce titre, l'introspection du peintre-marionnettiste pourrait presque préfigurer le Peeping-Tom de Michael Powell, tant dans le rapport qu'ont les personnages entre l'art, le sexe et la mort, que dans l'identification des cinéastes avec leur double meurtrier projeté sur l'écran. Des âmes perdues au sein de sociétés policées où l'apparence aurait pris le dessus pour laisser, tapie dans l'ombre, la part bestiale de tout un chacun. Celle-ci reste l'apanage d'artistes, de créateurs du "beau", de contributeurs à un paysage, où tout ce qui de prime abord dépasse, relève du domaine du sophistiqué et du flatteur pour l'œil, à l'instar du Paris ici reconstitué.

Il y a une scène remarquable dans Barbe-Bleue à ce propos : on surprend John Carradine en plein spectacle, dans ses fonctions de marionnettiste, en train de tirer les ficelles de pantins articulés par ses propres soins, tel que l'acteur l'est lui même par Ulmer. Le spectacle représente Méphistophélès, à la manière d'un film dans le film. Si l'artiste s'identifie, jusqu'à l'extase, au diable mis en scène, il en va de même pour Ulmer, qui semble se complaire à introduire, dans une société toute faite de valeurs judéo-chrétiennes et de mœurs à l'image d'une civilisation lissée, un diable qui va la mettre à mal et déstabiliser un équilibre beaucoup plus précaire qu'il n'y paraît.
Finalement, à l'instar du milieu dans lequel évolue notre assassin tourmenté (la mode), Morel est un dandy se fondant dans un monde qui lui paraît factice et auquel il manquerait une once de perversion pour le rendre authentique. Du coup, et comme souvent chez Ulmer, le travers sexuel est mis en avant comme tout un symbole de marginalisation et de solitude. La même qui suivra toute la carrière du réalisateur, sans doute incompris en son temps, et qui reste, encore à ce jour, mystérieux.



Il y a bien des défauts dans Bluebeard. Certains raccords semblent quelque peu hasardeux, tandis que durant le premier quart d'heure on aura du mal à croire à la peinture de ces femmes modèles. De même, l'omniprésence du danger planant par l'intermédiaire du tueur en série se manifestera de façon trop excessive et outrée (de fait, la présentation des femmes en danger paraîtra à la fois trop vite expédiée et caricaturale). S'il y a une autre chose qui porte préjudice au film, c'est une musique omniprésente qui, par moments, au lieu de lui donner le relief nécessaire, tend à l'écraser. D'un côté - notamment dans la première partie, qui présente Barbe Bleue et ses crimes - cela fonctionne et contribue même à donner au film des airs d'une valse de la strangulation ; d'un autre, dès que la police enquête, celle-ci se fait envahissante au point d'en paraître assez souvent gênante.
C'est là tout ce qu'on peut reprocher à Ulmer, qui tente de palier au manque de moyens et de temps en "gonflant" ou "tonifiant" sa bobine. Il convient de dire que John Carradine y est non seulement parfaitement dirigé, mais offre tout simplement l'une de ses plus belles prestations du haut d'une carrière comprenant pas loin de 350 films. Un véritable tour de force que de parvenir à une telle osmose en si peu de temps. Le jeu expressionniste de Carradine et les éclairages sur son visage diabolique lors des assassinats font ici des étincelles, tandis qu'il dégage tout du long une souffrance teintée de romantisme, forte, touchante, mélancolique et presque palpable.



Autre chose très impressionnante aussi : cette même science de l'expressionnisme acquise lors de ses expériences allemandes, avec notamment Fritz Lang (Les Nibelungen, Metropolis, M le maudit), ou F.W. Murnau (Tabou, L'aurore), explose littéralement à l'écran. C'est d'autant plus remarquable, au vu du contexte de début de siècle dans lequel se passe Bluebeard (rappelons que, hormis une poignée de films venant notamment d'Anthony Mann, le film noir se déroulait la plupart du temps dans un contexte contemporain). Il est du reste légitime de se demander, alors qu'Ulmer a puisé manifestement chez Hitchcock pour son Strange Illusions, si Hitchcock lui-même ne se serait pas inspiré de Barbe-Bleue pour son Procès Paradine à venir. Quoi qu'il en soit, cette variation (assez libre, certes) sur le thème de Barbe Bleue dépasse de loin le défilé statique et érotico-frustrant que livrera en 1972 un Edward Dmytryk parachuté sur un biopic fantaisiste manquant largement d'ampleur, d'inspiration et de souffle.

C'est dire l'exploit réalisé en 1944 par Ulmer, car le spectateur a tôt fait de rentrer dans ce cauchemar éveillé. Si l'on sent un évident manque de moyens dès les premières scènes, celui-ci s'oublie rapidement au profit de séquences autant splendides que marquantes (sans compter qu'à la vision du film, on ne manquera pas de se faire, petit à petit, l'évidente réflexion que personne d'autre n'aurait pu livrer une somme aussi importante d'idées formelles et de substance psychologique avec aussi peu). Les déambulations nocturnes de Barbe Bleue, notamment dans les égouts où il abandonne ses victimes, sont des moments envoûtants, morbides et, somme toute, magiques. Comme crucifié par sa propre ombre, c'est cerné par des symboles religieux créés par son reflet sur les murs de Paris, qu'il sera poursuivi. Dans sa schizophrénie, Gaston Morel est traqué de l'extérieur comme de l'intérieur. Les ombres ne représentent qu'une vaine tentative d'échapper à soi-même, ainsi qu'un destin qui s'annonce fatal.



On retrouvera ce même expressionnisme chez d'autres auteurs intéressants, tel Carol Reed - cinéaste britannique au demeurant - qui ira puiser, le temps de quelques films, eux aussi magnifiques (Première désillusion, "Le troisième homme), et il est à noter que Barbe-Bleue est ici filmé avec le même jeu d'ombres et de symbolismes chrétiens que le personnage de Johnny McQueen (James Mason en membre de l'I.R.A. agonisant et poursuivi par la police) dans le superbe Huit heures de sursis de Reed.
Quand, en plus, Edgar G. Ulmer se fend de plans élaborés (un plan censé être filmé de l'intérieur d'une cheminée macule notre anti-héros, via des flammes vivaces, d'une aura diabolique, ce, dans une discussion d'apparence romantique), autant dire qu'il réalise en 1944, une bien belle variation, dont, malgré les libertés prises avec le conte initial, Charles Perrault n'aurait pas à rougir. Un film délicieux !



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Dernière édition par mallox le Mer Juin 29, 2011 2:00 pm; édité 3 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Juin 27, 2011 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Lun Juin 27, 2011 4:14 pm    Sujet du message: Re: [Critique] Barbe bleue - 1944 Répondre en citant

mallox a écrit:
[Un film somptueux !

frank_PDT_16
quand je l'ai vu, il y a quelques mois, je m'y suis pourtant copieusement fait suer! icon_confused
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Throma
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MessagePosté le: Lun Juin 27, 2011 4:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On peut avoir la rétine flattée et pour autant suer du scrotum (cf M.Bava et 80 % de ses films) icon_wink
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mallox
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MessagePosté le: Ven Déc 23, 2011 2:59 pm    Sujet du message: [C] Fiche dvd Répondre en citant




Barbe bleue - Wild Side


Région : Zone 2 PAL


Collection Vintage Classics


Editeur : Wild Side
Pays : France

Sortie film : -
Sortie dvd : 25 janvier 2012

Durée : 70 minutes
Image : 1.33 (16/9e compatible 4/3)
Audio : Mono

Langue : anglais
Sous-titres : français


Bonus : -



Commentaire : Difficile de s'enthousiasmer outre mesure devant cette nouvelle édition d'un film assez beau et, somme toute, méconnu ou mésestimé.
D'entrée, l'absence de bonus frustre, notamment au regard des deux éditions sorties par Bach Films. Dans la première édition, étaient présents une analyse d'Edgar Ulmer par Stéphane Bourgoin, un à-propos sur John Carradine par Jean-Pierre Bouyxou, ainsi qu'un retour sur le mythe de Barbe Bleue. Dans leur seconde édition (au sein du coffret hommage à Ulmer), une scène coupée était présente en bonus (en réalité il s'agissait d'une scène - celle où John Carradine manipule des marionnettes lors de son spectacle avant de choisir sa prochaine victime dans la foule - qui n'avait pas été véritablement coupée mais écourtée). Toujours est-il que Wild Side ne propose rien de tout ceci. A ce propos, on aurait pu s'attendre à ce que la scène "écourtée" soit réintégrée à-même le film, ce n'est pas le cas non plus.



Reste l'état de la copie ici proposée. S'il est clair qu'un travail a été effectué sur l'image et le son, autant dire qu'il ne s'avère pas toujours judicieux. Soit le son parvient à étouffer certains souffles présents dans la version proposée par Bach Films, mais du côté de l'image il est loin d'être sûr que le spectateur y gagne : en effet, si la copie souffre d'un côté moins granuleux, c'est au prix d'un lissage et d'une luminosité accentuée tendant à la flouter. A comparer les deux éditions, l'on s'aperçoit que la copie de Bach Films - bien que tendant très légèrement vert le violet - est finalement plus précise, d'autant que de par son aspect sombre et nocturne, la noirceur de l'éclairage donne au film une patine assez inimitable. Ce que tend à trahir le traitement plus classique effectué par Wild Side.
Bref, si la tentative est louable, elle s'avère pour le coup assez peu pertinente.



Pour idée, voici un petit comparatif Wilde Side (à gauche) et Bach Films (à droite) :
(en l'occurrence, au-dessus et en-dessous sur le forum)


















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flint
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MessagePosté le: Ven Déc 23, 2011 4:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je pensais justement à un autre comparatif "Wild Side/Bach Films", concernant "The Bat" de Crane Wilbur. Quelqu'un saurait-il ce que vaut la version de Bach Films ? Je demande cela en vue de la prochaine fiche dvd de ce film avec la sortie Wild Side.

Merci d'avance (et si personne ne sait, il n'y aura pas de comparatif, point barre). new_diable
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mallox
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MessagePosté le: Ven Déc 23, 2011 4:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Merci d'avance (et si personne ne sait, il n'y aura pas de comparatif, point barre). new_diable


Perso, je n'ai pas le Bach Films.
Là, j'avais pour une fois l'autre sous le coude sinon quoi j'aurais fait l'impasse. Bref, t'emmerde pas avec le comparatif.
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flint
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MessagePosté le: Ven Déc 23, 2011 4:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

OK alors !
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sigtuna
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MessagePosté le: Ven Déc 23, 2011 5:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais pas si c'est l'ecran ou mes yeux frank_PDT_16 mais la différence n'est pas flagrante.
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mallox
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MessagePosté le: Ven Déc 23, 2011 5:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'aurais peut-être dû garder les tailles originales, plus grandes. Elles étaient plus parlantes.
Mais bon rien que sur la première capture et le visage de Carradine, les rides se voient moins. idem pour le tableau... tout ça fait un peu lissage rapide avec un peu de luminosité en plus. Ce qu'on fait parfois sur photoshop, et ça rend le même léger floutage. On perd du contraste, certains traits sont moins marqués.
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