mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
|
Posté le: Sam Mar 17, 2012 8:33 am Sujet du message: |
|
|
Un texte que je connais très bien mais avec lequel je n'ai jamais été d'accord. Sans compter ses autres écrits à Truffaut allant toujours dans un sens unilatéral. Il réduit "Pépé le Moko" à un amusant remake de "Scarface" mais il n'a jamais eu la dent aussi dure avec des réalisateurs dont il avait au préalable décrété qu'il faisaient partie de la famille des auteurs. Soit-disant la sienne. Que dire des deux remake des films de Jean Renoir par Fritz Lang ? Qu'il sont amusants ? De toutes manières, le temps petit à petit lui donne tort. C'est clair que c'est chouette "Le journal d'un curé de campagne" par Bresson mais je me le taperais pas tous les jours.
Tavernier (que j'aime moyen comme cinéaste, plus comme cinéphile) avait d'ailleurs réhabilité Bost en l'embauchant pour "L'Horloger de Saint-Paul" et "Le Juge et l'Assassin" et Aurenche pour "Coup de torchon", tout comme il l'a fait avec Freda, ce que jamais Truffaut n'aurait fait. Aurenche et Bost c'est aussi "La Traversée de Paris", pas que des adaptations de classiques vulgarisés. D'ailleurs j'aime bien le "Gervaise" de Clément. Et puis tout compte fait, un paquet de films qu'il dénonce vieillissent mieux que les siens.
Quid du chiantissime "Adèle H" d'après Le journal d'Adèle Hugo ? de son "Dernier métro" d'un classicisme sous formol ?
Quelle différence entre "Poil de Carotte" de Duvivier et "Les 400 cents coups" ?
Pas de méprise, j'ai beaucoup aimé Truffaut en son temps. "Tirez sur le pianiste" c'est chouette comme tout, mais il pâtit aussi de ce que dénonce le metteur en scène. En évitant soit disant les écueils du film dialogué, regardez le aujourd'hui, il étonnant de constater comment certains certaine s'articulent autour d'un bon mot, d'un jeu de mots ou d'une phrase malicieuse au risque qu'on ne voit plus ou n'entende plus que celle-ci.
Truffaut s'est trompé, comme d'autres de la nouvelle vague. Ils ont voulu tuer les pères pour assoir ce qu'ils pensaient être un cinéma moderne. Du coup, non seulement leur cinéma ne vieillit pas toujours bien (finalement il correspond à des antithèses de ce qu'ils ont critiqué, de fait, ils se placent de façon purement antagoniste à l'opposé et vieillissent forcément à l'identique - Je pense que Filmer POUR a toujours amené des visions moins courtes que filmer CONTRE-) mais ils ont engendré ce qu'il y a de plus chiant dans le cinéma français aujourd'hui : le nombrilisme et l'auteurisant, de gens qui s'en réfèrent encore cette nouvelle - vieille - vague.
Allez vous balader dans les locaux de la cinémathèque Française (perso, je n'ai pas arrêté de le faire durant la rétro Franco, mais pas pour Franco, juste pour retrouver un pote qui alors y bossait) - ben, je n'ai cessé d'entendre du "François aurait fait ci, François faisait ça...", c'était pitoyable. Durant ce même temps, ces mêmes gens étaient soit dubitatifs soit rigolaient devant le programme affiché dans les ascenseurs et à la vue de certains titres de Jess Franco ("des nanars", "François se serait retourné dans sa tombe !", etc. - sic)
Que dire encore si ce n'est que le critique qui écrivait ces lignes alors devait lui aussi avoir une sacrée propension à l'éclectisme en adaptant William Irish ("Tirez sur le pianiste", "La sirène du Mississipi"), Henri-Pierre Roché (2 fois aussi- "Deux anglaises et le continent" étant largement supérieur au gentillet "Jules et Jim"), David Goodis, Ray Bradbury, Henry Farrell, Charles Williams, dont l co-signait chaque fois les scénarios.
Enfin bref, c'était juste comme ça, parce que François Truffaut, je l'aime bien, mais il a également fait pas mal d'amalgames, a tourné lui aussi ce qu'il critiquait quand il était rédacteur (franchement louer "Le vieil homme et l'enfant de Claude Berry comme l'un de ses frères spirituels pour voir ce que Berry a ensuite tourné tient de l'aveuglement), sans compter que des gens comme Chabrol ont admis plus tard, qu'ils s'étaient plantés et avaient été de mauvaise foi. Mais Chabrol a toujours été, sinon le plus talentueux, en tout cas le plus lucide du lot. Et c'est pas Éric Rohmer qui a trop souvent tourné des films avec ses jeunes étudiantes en cinéma piochée la Sorbonne où il enseignait, sans même les payer - parce que tourner chez Rohmer, pensez-vous, c'est un honneur ! - qui va venir contredire leurs incohérences. _________________

Dernière édition par mallox le Sam Mar 17, 2012 9:21 am; édité 1 fois |
|