[M] [Critique] Meurtre dans la piscine

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2008 2:44 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Meurtre dans la piscine Répondre en citant



« Meurtre dans la piscine » - 1971
La Última señora Anderson

(In fondo alla piscine/ The Fourth Mrs. Anderson/ The Fourth Victim/Meurtre dans la piscine)

Genre: Giallo
Origine: Espagne/Italie

Réalisé par Eugenio Martín
Avec Carroll Baker, Michael Craig, Miranda Campa, José Luis López Vázquez, Enzo Garinei, Phillip Ross, Marina Malfatti…







Arthur Anderson, play-boy vieillissant, a beaucoup d’atouts pour lui : une situation confortable, un train de vie qui va avec, des femmes à foison, sauf que… il n’a pas de chance avec ses épouses, celles-ci ayant une fâcheuse tendance à disparaître dans des accidents en tous genres, quand il ne s’agit pas de suicide. Ainsi, sa première épouse s’est tuée dans un accident de voiture, tandis que la seconde a fait une chute mortelle du haut d’un immeuble, alors qu’Arthur se trouvait à ses côtés. Pour paraphraser Oscar Wilde : « Perdre une épouse est malheureux, mais en perdre deux ressemble à de l’inattention ». Que penser alors lorsque la troisième épouse est retrouvée noyée par Anderson lui-même dans la piscine de sa villa ? Un détail, s’il en est, qui n’échappe pas à la police, celle-ci le soupçonnant fortement de meurtre. Logique puisque chaque fois, il s’avère être le seul bénéficiaire des substantielles assurances vie des dites épouses. Bref, cette fois-ci, c’est une de trop, et comme le motif est bel et bien présent, voici Anderson accusé du meurtre de sa dernière épouse devant les tribunaux. Il s’en sortira néanmoins et sera acquitté, grâce au faux témoignage de sa bonne qui n’hésitera pas à venir se parjurer, affirmant que quelques jours avant, la dernière épouse en date avait déjà tenté de mettre fin à ses jours. Malgré sa liberté retrouvée, Tout le monde n’est pas convaincu de l’innocence du play-boy. Il en va ainsi de l’inspecteur Dunphy (José Luis López Vázquez), qui n’en restera pas là et continuera obstinément son enquête.



De plus, Anderson semble finalement moins affecté par la mort de sa dernière femme que les accusations portées sur lui. Il y a donc vraiment matière à douter du côté de la justice. Mais pas seulement puisqu’une nuit, l’homme trouve une jeune femme nageant sans autorisation dans la piscine. Selon les dires de la femme, elle se nomme Julie Spencer (Carroll Baker), et elle est la nouvelle voisine qui, la chaleur estivale aidant, n’a pu résisé à un rafraîchissement. Etrange aux yeux d’Anderson, d’autant que la jeune femme semble dormir dans une tente dans la maison voisine. Il en vient à se demander si elle n’est pas de la police, et n’est pas là pour le surveiller. Autre paramètre insolite à ses yeux : l’autre femme blonde (Marina Malfatti), aux allures étranges, qui déambule ornée d’une cape noire dans la résidence voisine…




Voilà en gros sur quels ressorts repose l’intrigue de « La Última señora Anderson », qui, on peut le dire, n’est pas d’une folle originalité. Du mari, coupable idéal, jusqu’aux personnes aux motivations floues gravitant autour, on en a déjà vu passer quelques uns, et l’on en verra passer encore d’autres. (Finalement Le Georges Cukor de « Hantise » ou le Alfred Hitchcock de « Soupçon », même décriés, avaient déjà tout dit, et l’on ne trouvera, tout compte fait, que peu d’inventivité là-dedans). Le tout restant la façon dont un metteur en scène détourne ou transcende une telle histoire. Le problème justement, de cette “Mrs Anderson”, c'est qu'elle va finalement à contrario d’une certaine logique, ou même de certains codes que l’on trouve pourtant à foison au sein d’un genre dans lequel les mêmes ficelles furent d’ailleurs surexploitées, allant jusqu’à se trahir elles-mêmes parfois par extension ou propagation (tout comme certains excès esthétiques qui vont de pair, furent présents souvent de façon injustifiée, détournant l’intrigue, au profit de l’exercice de style, ce, avec plus ou moins de bonheur). Non, le problème demeure résolument simple : le film pêche par manque d’excès et paraît à la fois timoré et linéaire. Des excès que l’on trouve d’avantage chez les voisins italiens, et qui semblent ici faire outrageusement défaut, jusqu’à accoucher d’un film bien trop sage, plat même. Eugenio Martín, en artisan solide, se met trop en retrait, et livre ici une mise en scène lambda. Il déroule son intrigue de manière si impersonnelle, qu’on ne pourrait lui en attribuer la paternité sans avoir vu le générique. Seules les vingt dernières minutes relèvent une sauce bien trop fade (on peut rajouter les cinq premières minutes plutôt intrigantes). Si fade, qu’on aura trop longtemps nagé aux abords de l’ennui (la partie procès semble par exemple interminable), tant et si bien qu’il sera alors trop tard pour susciter un réel intérêt ou créer une véritable surprise.




Le scénario écrit par Sabatino Ciuffini (scénariste notamment pour Corbucci – « Le spécialiste »/« Sonny and Jed ») et Vicente Coello (ayant surtout écrit des comédies) recèle, à la base, de nombreux défauts. Faire du mari un personnage désintéressé par la mort de ses épouses ressemble d’avantage à un artifice grossier destiné à égarer le spectateur qui en a pourtant vu d’autres, qu’à un véritable choix malicieux pour mieux nager en eaux troubles. On ne se laisse pas prendre. De même, ce mariage avec Carroll Baker n’est pas très bien rendu (celle-ci se révèlera être, contrairement à ce qu’elle prétendait, non pas Julie Spencer, mais une autre personne, tandis que la véritable Mme Spencer errera longtemps ailleurs nous mettant dans un même temps la puce à l’oreille, et nous aidant à devancer l’intrigue puis son final). Le ton entre les deux époux est cordial, notre attitude par rapport à cela reste distanciée et perplexe. Il en va de même lorsque la nouvelle Mrs Anderson disparaît à son tour et que l’on retrouve pour seul indice sa voiture au bord d’une falaise. Non seulement on a vu la chose arriver de loin, mais en plus, on a le sentiment désagréable qu’on nous fait le coup foireux de la pseudo-malédiction qui aurait à nouveau frappé, avec tout ce que cela devrait contenir d’intrigant. Ça ne fonctionne pas, et comme dit plus haut la mise en scène se contentant d’illustrer, ça ne s’emballe pas non plus.
C’en serait même plutôt étonnant de la part d’Eugenio Martín, dont je n’ai pas vu son tentant « La Vela para el diablo » (alias « A Candle for the Devil » ou « Nightmare Hotel »), mais dont j’ai bon souvenir du très fantaisiste « Terreur dans le Shanghaï-Express », ou même des « Quatre mercenaires d'El Paso » dans le genre western. Quoiqu’il en soit, les acteurs ne sont pas à blâmer. Tant Carroll Baker (juste après « L’adorable corps de Deborah » et les trois gialli successifs d’Umberto Lenzi mais avant «The Devil with Seven Faces » d’ Osvaldo Civirani et « Knife of Ice ») que Michael Craig (« La nuit des assassins ») ou encore Miranda Campa et Marina Malfatti (« Le tueur à l’orchidée »/ « La dame rouge tua 7 fois »), tentent de donner corps à leur personnage dans un film qui en manque singulièrement. Décidément un peu de folie névrotique, bien mise en scène, n’aurait pas fait de mal. A l’instar du reste, la partition de Piero Umiliani semble bien désinvolte. Tout ceci manque d'âme, de tourments, et globalement d'intensité.




Accroche : Noyé lentement par l'ennui…







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Dernière édition par mallox le Sam Juin 20, 2009 7:17 am; édité 7 fois
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flint
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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2008 6:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Même impression, bien que mes souvenirs soient plus flous, l'ayant vu il y a un bon moment (je crois qu'il était sorti chez Fil à Film). Trop sage, trop linéaire, pas assez spectaculaire. Avec Carroll Baker et Marina Malfatti, on pouvait espérer mieux.

Accroche :

Eugenio a touché le fond de la piscine
Dans son petit pull... Martin !
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Kidam
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MessagePosté le: Dim Déc 21, 2008 7:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Encore un film introuvable.
Merci Mallox. enaccord8
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Juin 11, 2009 1:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Kidam a écrit:
Encore un film introuvable.


Et qui peut bien le rester ! frank_PDT_10

Kidam a écrit:
Merci Mallox. enaccord8 icon_confused


De rien. Vraiment de rien. icon_wink
Prévu dans les prochaines sorties Neo Publishiang.
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John Pipo
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MessagePosté le: Mer Nov 18, 2009 5:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout le hic des gialli machination en un seul film : comment deviner et anticiper sur tout ce qu'il va se passer ? Des airs de déjà vu trop marqués.
Pas le meilleur Eugenio Martin, c'est sur. Pas le meilleur Caroll Baker non plus. regardable mais vraiment moyen.
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Bastien
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MessagePosté le: Mar Nov 24, 2009 11:55 am    Sujet du message: moyen ! Répondre en citant

Un film indolore et sans saveur, en effet.
Il ne vaut que pour la présence de Caroll Baker et il est assez pénible à suivre quoique, à défaut d'autres films, il ne s'oublie pas immédiatement, ce qui demeure à son crédit.

Un autre film lui ressemble encore, Je couche avec mon assassin, qui s'inscrit aussi dans le même registre.

Caroll Baker a fait mieux, tellement mieux, avec les Lenzi exception faite du pénible Si douces, si perverses... qui est une déception navrante.

Quand à la rareté de ce film, il a eu le droit à deux sorties vidéos et il n'était pas un des plus recherchés des vidéophiles, à raison.
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flint
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MessagePosté le: Mar Nov 24, 2009 12:22 pm    Sujet du message: Re: moyen ! Répondre en citant

Bastien a écrit:


Un autre film lui ressemble encore, Je couche avec mon assassin, qui s'inscrit aussi dans le même registre.



Ah non, moi je trouve que les deux films sont complètement différents. "Je couche avec mon asssassin" est bien plus rythmé (ce qui n'est pas difficile comparé à "Meurtre dans la piscine") ; mais il y a aussi un humour noir totalement absent du giallo d'Eugenio Martin. Et puis, Véronique Vendell est souvent à poil, ce qui est un gros plus.
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MessagePosté le: Mer Nov 25, 2009 12:58 pm    Sujet du message: Bonjour Flint ! Répondre en citant

Bien évidemment, les deux films différent mais je classifie dans le même registre, le même thème des gialli !

Je préfère Je couche avec mon assassin mais Meurtres dans la piscine est davantage Hitchcockien, britannique et, donc, contemplatif.
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Camif
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MessagePosté le: Dim Avr 29, 2012 4:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pareil que tout le monde en fait. Du coup, je me demande à quoi ça sert que je disserte sur la chose. S'il n'y avait pas les deux donzelles sus-citées je me serais fortement ennuyé. Enfin encore plus je veux dire.
Le procès est tellement long que je me suis demandé si le titre n'était pas "le procès au fond de la piscine".

Aussitôt vu, aussitôt oublié ou presque. icon_confused
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Throma
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MessagePosté le: Dim Avr 29, 2012 7:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La question est : y a-t-il au moins 1 film avec Carrol Baker qui soit pas mortellement chiant ?

Si, Cyclone, parce que c'est pas un giallo triangle machinassou.
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MessagePosté le: Lun Avr 30, 2012 5:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
La question est : y a-t-il au moins 1 film avec Carrol Baker qui soit pas mortellement chiant ?

Si, Cyclone, parce que c'est pas un giallo triangle machinassou.


Perso, je sauverais tout de même du lot le généreux "Knife of Ice".

'tain, on m'aurait dit que je défendrais un jour un Lenzi ! frank_PDT_10
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Camif
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MessagePosté le: Lun Avr 30, 2012 6:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vous êtes de gros vilains. Un flic à la maternelle c'est bieng icon_arrow
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Throma
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MessagePosté le: Lun Avr 30, 2012 12:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

"Knife of Ice", vu il y a 6 mois et oublié dans la demi-seconde suivante.
Me souviens juste de taureaux frank_PDT_16
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MessagePosté le: Lun Avr 30, 2012 4:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, ben moi, j'ai même oublié les taureaux ! ico_mrgreen
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mallox
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MessagePosté le: Lun Avr 30, 2012 4:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Me souviens juste de taureaux frank_PDT_16


Citation:
Ah, ben moi, j'ai même oublié les taureaux ! ico_mrgreen


Comme vous êtes vaches. new_diable
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