[M] [Critique] Un enfant de lumière - 1982 (TV)

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Oct 21, 2013 9:15 am    Sujet du message: [M] [Critique] Un enfant de lumière - 1982 (TV) Répondre en citant



Un enfant de lumière - 1982 (TV)
(Don't Go to Sleep)

Aka : Un enfant diabolique

Origine : Etats-Unis
Genre : Horreur / Possession / Esprit / Thriller / Psycho-Killer

Réalisé par Richard Lang
Avec Dennis Weaver, Valerie Harper, Ruth Gordon, Robin Ignico, Kristin Cumming, Robert Webber, Oliver Robins...




Un père, une mère, Laura et leurs deux enfants, Kevin et Mary quittent Los Angeles pour une maison à la campagne. La famille vient de subir une tragédie : la perte de la fille aînée Jennifer et ils ont l'espoir de poursuivre une nouvelle vie sans elle. Mais Mary commence à entendre la voix de sa sœur décédée. Celle-ci provient de sous son lit. Ensuite, le fantôme de Jennifer lui apparaît en secret : elle souhaite assassiner sa famille...




Tourné pour la télévision par Richard Lang, réalisateur-artisan le plus souvent au service de séries télé (16 épisodes pour "Kung Fu" en début de carrière, autant pour "Melrose Place" entre 1993 et 1997, ce avant de casser sa pipe), "Don't Go to Sleep" est avant tout le bébé du producteur Aaron Spelling, papa d'un kyrielle de séries entre 1973 et 2006 (année où son infirmière porta plainte pour harcèlement sexuel, ce avant de décéder lui aussi, laissant derrière lui moult feuilletons quasi historiques ("Starsky et Hutch", "Drôles de Dames", "La croisière s'amuse", "L'Île fantastique", "Dynastie", "Melrose Place" ...), parfois en collaboration avec justement Richard Lang, mais aussi bon nombre de films réalisés pour le petit écran dont nombreux sont portés disparus avec le temps. On citera en vrac et pour l'exemple "The Death of Me Yet" en 1971 avec Doug McClure, "Satan's School for Girls" en 1973 et dans lequel David Lowell Rich dirigeait Roy Thinnes, Kate Jackson et Pamela Franklin ou encore un "Death Sentence" avec Nick Nolte encore à ses débuts (même si aperçu dans "Electra Glide in Blue" bien que non crédité). Des téléfilms inégaux, dépendant forcément de leur script en amont ainsi que du talent du réalisateur auquel le projet était confié. Très prolifique et quoi qu'on pense de ses productions en batterie, Spelling eut au moins un mérite, celui de révéler de nombreux acteurs et actrices (Farrah Fawcett, Jessica Biel, c'est lui !) ainsi que de faire bosser des metteurs en scène qui pouvaient parfois saisir la perche pour révéler leur talent et personnalité. C'est le cas de "Don't Go to Sleep", lequel n'a strictement rien à envier à la plupart des production horrifiques sortant sur grand écran au début des années 80, bien au contraire...




Pour revenir donc à cet "Enfant de lumière" (alias "Un enfant diabolique", jadis diffusé en France sur feu la 5), il s'agit là d'une bien belle réussite en son genre. Réalisé la même année que le "Poltergeist" de Hooper/Spielberg, il entretient avec ce dernier quelques similitudes de base. Reste que le traitement réservé ici aux personnages et à la famille est beaucoup plus borderline. Un couple en pleine crise, une belle-mère dirigiste (excellente Ruth Gordon), une adolescente autrefois décédée, servant de fissure au présent entre les protagonistes, un père porté sur l'alcool depuis la perte de son enfant (Dennis Weaver, très sobre, sans jeu de mots), une mère névrosée (Valerie Harper) mais tentant de tenir la tête hors de l'eau ainsi que l'équilibre fragile d'une famille qui n'est pas loin de craquer, ainsi que deux enfants, qu'a priori l'on protège autant du passé que du présent. Las, deux événements suffiront pour rompre le peu d'harmonie restante dans une cellule familiale malmenée.
D'un côté, la grand-mère au tempérament peu enclin à garder sa langue dans sa poche est détentrice d'un secret : les circonstances de la mort de l'aînée autrefois, dont chacun a sa part de responsabilité ("Allez, encore un pour la route ?!") ; de l'autre, Mary (Robin Ignico) qui se met à voir sa sœur revenue des morts, ce jusqu'à en devenir possédée ou pour le moins sous influence.




L'ensemble est cruel, doté d'une magnifique tension allant crescendo, et ressemble à un conte noir, vénéneux et funèbre. Sans rien vouloir déflorer ou presque, dans "Un enfant de lumière" aucun personnage n'est épargné ; il est même étonnant d'assister à une production pour la télévision aussi culottée et mal-aimable quant aux destins réservés à ses personnages. A ce titre, si des acteurs confirmés tels que Dennis Weaver ("Duel" bien sûr, mais aussi le bonnard "What's the Matter with Helen?" de Curtis Harrington), Valérie Harper ("Les anges gardiens"), Ruth Gordon ("Rosemary's Baby", "Harold et Maud") ou même l'excellent Robert Webber, ici dans un petit rôle de psychiatre, sont tous parfaits, que dire des prestations des deux enfants qui, sur le papier, s'annonçaient difficiles ? Dans le rôle de Kevin, ce n'est certainement pas un hasard de retrouver Oliver Robins, crédible de bout en bout et présent juste avant dans "Poltergeist". La séquence du frisbee est à cet égard d'une intensité remarquable...
Mais celle qui achève de tirer le film vers le haut avec une interprétation assez sidérante, c'est Robin Ignico dans le rôle de Mary, la jeune enfant qui, petit à petit, à l'instar du caméléon présent dans la maison, devient l'instrument d'une vengeance, via l'identification à une grande sœur dont la disparition semble avoir signé la perte de ses repères et de son équilibre psychique.




"Don't Go to Sleep", malgré des moyens plutôt modestes, offre une vraie plongée cauchemardesque au sein d'une famille qui se délabre, au sens propre comme au figuré (tout le contraire de l'approche d'un Spielberg), mais aussi dans la psyché d'une petite fille dont le déséquilibre du monde des adultes, plus occupés à se renvoyer les responsabilités qu'à assumer leurs propres erreurs, jusqu'à s'être englués dans une fuite en avant toute faite de non-dit et de faux-fuyants.
Ainsi Mary sert-elle de révélateur à faire revivre une grande sœur qui serait encore de ce monde si certains risques avaient été évités. La faire revivre, c'est compléter à nouveau cette famille qui jadis fut soudée et qui s'est perdue en chemin, mais c'est aussi une prise de conscience : celle d'un passage vers un âge adulte lui aussi, avec ce que cela contient de responsabilités et de peurs. Ces peurs qu'elle repousse par substitution, en renvoyant les aînés à leurs erreurs, et en leur faisant payer d'avance les frais une vie qu'on lui a d'ores et déjà déjà fissurée.

Ajoutons enfin, histoire de finir de louer cet excellent téléfilm, des réminiscences Hitchcokiennes, faisant évoluer "Don't Go to Sleep" non loin, par exemple, de "La meurtrière diabolique" de William Castle. A ce propos, on notera l'étrange similitude entre le titre secondaire ("Un enfant diabolique") ainsi qu'un final qui lui ressemble énormément, ce en version enfantine. La musique signée Dominic Frontiere, dont a le sentiment qu'il refourgue ici (comme assez souvent) l'une de ses vieilles partitions, souligne parfaitement, en dépit de cette impression, les enjeux dramatiques et de frayeurs de cette bien belle réussite de l'épouvante élaborée pour le petit écran.



p.s : marrant, j'ai vu après coup que throma en parlait à la suite de "Dead of Night" comme une réussite du téléfilm. ben, pas mieux donc.
Et franchement, en le regardant, j'ignorais qu'il avait été fait pour la télé. Du reste, ça ne se voit pas ! Au contraire !
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Bigbonn
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MessagePosté le: Lun Oct 21, 2013 10:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ben, au vu de ce que tu en écris, pourquoi n'y a-t-il pas la mention [critique] ??? ne soyons pas racistes : un bon film réalisé pour la tv est d'abord un bon film. icon_wink
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mallox
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MessagePosté le: Lun Oct 21, 2013 1:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ayé Lé Mi. J'avais juste oublié. Drôle de coïncidence avec l'autre fois en tout cas. Pas fait exprès.
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Oct 21, 2013 6:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bigbonn a écrit:
Ben, au vu de ce que tu en écris, pourquoi n'y a-t-il pas la mention [critique] ??? ne soyons pas racistes : un bon film réalisé pour la tv est d'abord un bon film. icon_wink

Certes je suis d'accord, car souvent la frontière entre les 2 est flou, et le Duel de Spielberg était au départ pour la tv (et avec le recul c'est sans doute ce qu'il a fait de moins pire, enfin je veux dire de mieux. new_diable ) .
Il n’empêche que les préjugés ont beau être regrettable ils sont bâtis sur une certaine réalité.
D'ailleurs :
mallox a écrit:
franchement, en le regardant, j'ignorais qu'il avait été fait pour la télé. Du reste, ça ne se voit pas ! Au contraire !
icon_wink
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mallox
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MessagePosté le: Mar Oct 22, 2013 5:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne vois pas en quoi ma phrase est un préjugé. ico_mrgreen

Ce serait plutôt un postjugé tendant à prouver que si justement tu n'es pas au jus que c'est un film ou un téléfilm, tu le prends pour un film.

Les préjugés s'éliminent alors d'eux-mêmes par ma candeur et mon ignorance de spectateur non averti ! Ils n'existent alors même pas.

p.s. : Flintos, cette discussion ne te fait pas penser à un Quizz et une prise de tête stérile sur les téléfilms (exploités au cinéma et ceux qui ne l'ont pas été ?) Décidément, qu'est-ce qu'on me fait chier pour rien avec ça. ico_mrgreen (prends pas ça pour toi, Sig, juste que ça m'avait bien pompé l'air, surtout lorsque une personne au nom connu ne supportant pas de perdre la face en public, te fait chier avec ça, en distinguant "Dead of Night" de "Trilogy of Terror" ou de "Duel") endesaccord14
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flint
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MessagePosté le: Mar Oct 22, 2013 5:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:

p.s. : Flintos, cette discussion ne te fait pas penser à un Quizz et une prise de tête stérile sur les téléfilms (exploités au cinéma et ceux qui ne l'ont pas été ?) Décidément, qu'est-ce qu'on me fait chier pour rien avec ça. ico_mrgreen (prends pas ça pour toi, Sig, juste que ça m'avait bien pompé l'air, surtout lorsque une personne au nom connu ne supportant pas de perdre la face en public, te fait chier avec ça, en distinguant "Dead of Night" de "Trilogy of Terror" ou de "Duel") endesaccord14


Si, je m'en rappelle très bien.

Quand je vois ce que l'INA propose parmi ses séries fantastiques faites pour la télévision, je me dis que certaines d'entre elles valent beaucoup mieux que bien des longs métrages conçus pour le cinéma. J'ai vu ces jours-ci "La Duchesse d'Avila", par exemple, qui est une pure merveille.
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Oct 22, 2013 6:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Je ne vois pas en quoi ma phrase est un préjugé. ico_mrgreen
Ah non mais en parlant de préjugé je parlais bien entendu des miens puisque j'avais dans une de tes précédente critique pas hésité à faire l'amalgame origine télévisuelle = médiocrité. icon_wink
Et comme la plupart des préjugé (pas tous) c'est basé sur une certaine réalité. new_diable

Quand à l'exploitation ou non dans les salles de Tvfilm, je suis d'accord avec toi, c'est sans intérêt, puisque ce qui compte (et donc les limites budgétaire et de censure, le formatage en quelque sorte) c'est le media pour lequel il a été conçu.
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mallox
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MessagePosté le: Mar Oct 22, 2013 6:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

A propos de plaus haut, cette phrase ci :

Citation:
un bon film réalisé pour la tv est d'abord un bon film


Me fait penser à une dame humble venue dire dans un quizz qu'un téléfilm c'était d'abord un film. ce à quoi un suceur de nom, comme il y en a pléthore sur le net (monolithe 2001 style !) a rétorqué par cette superbe et imparable équation :

Téléfilm = moins d'argent = moins de talent.

frank_PDT_16

J'espère juste que nous n'écrivons pas pour ces gens là. frank_PDT_10
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Dernière édition par mallox le Jeu Oct 24, 2013 1:32 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mar Oct 22, 2013 9:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hop j'ai une autre équation.

Blockbuster américain récent = Pléthore de fric scandaleusement gaspillé = sous merde. icon_cool
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MessagePosté le: Mar Oct 29, 2013 3:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

merci mallox pour cette chouette critique de ce téléfilm qui avait marqué les esprits à l'époque, en tout cas le mien (cf le topic suivant)

et donc encore merci à carcharoth de m'avoir aidé à remettre la main dessus icon_wink

bon, je dois dire qu'il m'avait fait si forte impression dans mon enfance que la déception s'est faite sentir à la revoyure : malgré ses indéniables qualité (réussir à stresser le spectateur en filmant une roulette à pizza, ce n'est pas donné à tout le monde ico_mrgreen ), je n'ai pas du tout revécu l'angoisse de l'époque.
ceci dit, j'ai été bluffé de voir à quel point je connaissais encore par coeur certains dialogues/scènes frank_PDT_16

j'ai ressenti exactement la même chose en retrouvant l'épisode Child's Play de la Hammer House of Mystery and Suspense.

et puisque ça cause des téléfilms horrifiques hautement recommandables, je me dois de mentionner A Cold Night's Death, bien meilleur que pléthore de films destinés au grand écran.

edit hs :
et toujours dans la série des téléfilms, j'ai pris un pied fabuleux devant Sharknado. la scène où un requin grimpe à la corde pour aller gnaquer m'a ému, on se croirait chez Nathan Schiff.
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