[M] [Critique] Et mourir de plaisir

 
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flint
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MessagePosté le: Lun Fév 24, 2014 6:13 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Et mourir de plaisir Répondre en citant



… Et mourir de plaisir


Genre : Fantastique, Gothique, Vampirisme

Année : 1960

Pays d'origine : France, Italie

Réalisateur : Roger Vadim

Casting : Annette Vadim (Annette Stroyberg), Elsa Martinelli, Mel Ferrer, René-Jean Chauffard, Alberto Bonucci, Gabriella Farinon, Serge Marquand...

Aka : Il sangue e la rosa / Blood and Roses / Und vor Lust zu sterben



Le comte Leopoldo von Karstein (Mel Ferrer) organise un somptueux bal masqué avec feu d'artifice sur ses terres, afin de fêter son prochain mariage avec Georgia Monteverdi (Elsa Martinelli). Il a pour l'occasion invité sa cousine Carmilla (Annette Vadim), issue de la souche germanique de la famille et résidant en Autriche. Celle-ci, secrètement amoureuse de Leopoldo, ne voit pas d'un bon œil ce mariage, ce qui se traduit par un comportement susceptible tant en société que dans l'intimité du foyer.
Deux siècles plus tôt, selon la légende pour certains, les archives de la famille pour d'autres, la dynastie des von Karstein fut exterminée par les paysans pour faits avérés de vampirisme. D'après la légende, encore une fois, seule Millarca von Karstein échappa au massacre, grâce à son cousin qui put lui construire un tombeau protégé par un passage secret. Coïncidence (ou pas), Carmilla est le portrait craché de son aïeule.
Lors du feu d'artifice, une fusée est projetée sur le site de l'ancienne abbaye, réduite à l'état de ruines. L'endroit avait servi de cache d'armes lors de la Seconde Guerre Mondiale, et le hasard veut que la fusée finisse sa course sur une caisse d'explosifs. L'explosion qui s'en suit provoque l'effondrement d'un mur, révélant par la même occasion un passage inexploré. Carmilla, attirée étrangement par cet endroit, emprunte le passage et découvre la crypte où semble reposer Millarca. Lorsqu'elle retourne chez son cousin, son comportement a changé...



Avant la célèbre trilogie de la firme Hammer consacrée à la dynastie von Karstein, comprenant "The Vampire Lovers" (1970), "Lust for a Vampire" (1971) et "Les Sévices de Dracula" (1971), avant même "La Crypte du vampire" de Camillo Mastrocinque (1964), Roger Vadim s'était déjà penché sur le célèbre roman de Sheridan Le Fanu, "Carmilla", tournant donc "… Et mourir de plaisir" en 1960. Le film est également la première adaptation moderne de cet ouvrage (l'action se déroule à l'époque du tournage), il en sera de même avec "La Mariée sanglante" de Vicente Aranda en1972 ainsi qu'avec "La Comtesse noire" de Jess Franco en 1973.
Après avoir réalisé une version contemporaine du roman de Pierre Choderlos de Laclos, "Les Liaisons dangereuses", en 1959, Roger Vadim récidive donc l'année suivante avec "… Et mourir de plaisir", dans lequel le rôle de Carmilla/Millarca est tenu par sa femme du moment, Annette Stroyberg. Celle-ci tenait déjà le rôle féminin principal en compagnie de Jeanne Moreau dans "Les Liaisons dangereuses". D'une manière générale, au cours de sa carrière de réalisateur, Roger Vadim aura régulièrement fait jouer ses femmes ou compagnes dans ses films , qu'il s'agisse de Brigitte Bardot ("Et Dieu... créa la femme"), Catherine Deneuve ("Le Vice et la vertu") et Jane Fonda ("Barbarella"). Et l'on peut dire que chaque fois qu'il mit en vedette l'une de ces actrices, il en fit une star.



Annette Stroyberg, bien que moins connue que ses consœurs, ne déroge pourtant pas à la règle, tant elle "vampirise" (c'est le cas de le dire) l'écran, non seulement par son physique mais également par son jeu, tout en nuances et en émotions.
Avec force subtilité, Roger Vadim choisit de toujours laisser le doute dans l'esprit du spectateur quant à l'existence réelle dans son film de vampires en général, et de Millarca en particulier. En cela, il donne à son intrigue le rôle du narrateur (et donc de témoin) à un médecin, le docteur Valeri, interprété avec justesse par René-Jean Chauffard ("L'Albatros", "La Part des lions"). L'hypothèse de Valeri sera donc celle d'un homme cartésien, diagnostiquant chez Carmilla un comportement névrotique à la lisière de la schizophrénie. Ce qui n'empêchera pas une rose rouge de se faner prématurément au creux de la main de Georgia à la fin de l'histoire (symbole d'une manifestation vampirique).



Carmilla/Millarca n'a pas de canines proéminentes quand elle part la nuit en quête d'une victime. Roger Vadim ne voulait pas de cet artifice, préférant nimber l'intrigue dans un climat fantastique (mais pas trop), privilégiant plutôt l'atmosphère gothique se traduisant par l'abbaye en ruines sur les terres de Leopoldo, le passage secret conduisant à la crypte, la tombe de Millarca s'ouvrant toute seule... Le tout filmé d'une manière somptueuse, avec des éclairages dignes des meilleurs films de la Hammer ou de Mario Bava. Il faut donc remercier le directeur de la photographie, Claude Renoir, qui a effectué un travail remarquable, nous faisant oublier parfois que l'action ne se situait pas au XVIIIème siècle mais bel et bien en 1960. Neveu de l'illustre Jean Renoir, Claude Renoir exerça son métier pendant plus de quatre décennies. Il fut responsable de la photographie dans des œuvres aussi variées que le "Alice au pays des merveilles" de Dallas Bower, "Knock", "Les Sorcières de Salem", "La Grande vadrouille", "Barbarella", "Les Mariés de l'an deux", "Le Casse" et "La Traque", pour ne citer qu'elles.



En dehors d'Annette Vadim, les deux autres rôles principaux reviennent à Mel Ferrer et Elsa Martinelli. Selon certaines sources, le rôle de Leopoldo avait été confié, dans un premier temps, à Christopher Lee dont l'interprétation récente dans "Le Cauchemar de Dracula" avait marqué les esprits. Mais finalement, Mel Ferrer obtiendra le rôle (les deux hommes joueront d'ailleurs ensemble la même année dans "Les Mains d'Orlac"). Elégant, raffiné, Mel Ferrer est un acteur charismatique, ayant fait merveille dans "Scaramouche", "Les Chevaliers de la table ronde", et même dans des films plus intimistes comme "Le Monde, la chair et le diable".
Quant à la brune Elsa Martinelli, elle campe l'autre atout charme de "… Et mourir de plaisir", le pendant "lumineux" à Carmilla, dont la blondeur de la chevelure contraste avec la noirceur de son âme. L'actrice italienne a joué dans de grandes productions ("Le Capitan", "Hatari !") mais aussi "La Dixième victime" d'Elio Petri et "Perversion Story" de Lucio Fulci.
Jeu des acteurs sans failles, scénario intelligent, photographie flamboyante (culminant avec la séquence du rêve onirique de Georgia, qui flirte avec le surréalisme), sans oublier la musique remarquable de Jean Prodromidès, non seulement en osmose avec les images mais retranscrivant à merveille l'humeur des personnages font par conséquent de "… Et mourir de plaisir" l'une des plus belles adaptations du roman de Sheridan le Fanu.

























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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Fév 24, 2014 9:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8

Vadim, subtilité, bon film frank_PDT_16

tout est possible.
_________________
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flint
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MessagePosté le: Mar Fév 25, 2014 10:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Eh oui ! frank_PDT_10

(Cela étant, "Barbarella" fait partie de mes films de chevet).
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igorfx
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MessagePosté le: Dim Juin 01, 2014 6:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai acheté le DVD allemand car j'étais curieux de voir ce film, notamment car il est annoncé sur Psycho comme le meilleurs film de Vadim icon_wink (je me suis aperçu après qu'il est sur Youtube aussi en vf suspect )

Mais j'ai été assez déçu du film malgré ses qualités indéniables : acteurs très bons, belle photo.... je n'ai pas été pris, j'ai trouvé que le film était un peu trop sur la retenue... sans grande envolée...tout est au même niveau.

Par contre la bande annonce américaine est bien foutue,on dirait un petit flix d'exploitation sexo-vampirique (alors que ça reste un film assez classique).

Mon film préféré de Vadim reste La ronde
icon_wink
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