[M] [Critique] Le Faussaire de Londres

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Giallo / Thriller / Krimi
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
sigtuna
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010
Messages: 3818

MessagePosté le: Ven Jan 30, 2015 5:15 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Le Faussaire de Londres Répondre en citant





Le Faussaire de Londres ("Der Fälscher von London")
Allemagne (RFA) - 1961

Réalisation : Harald Reinl
Avec : Karin Dor, Hellmut Lange, Siegfried Lowitz, Viktor de Kowa, Ulrich Beiger, Mady Rahl, Robert Graf, Walter Rilla, Eddi Arent, Sigrid von Richthofen...

Genre : Krimi
AKA : The Forger of London



Sur un champ de courses hippiques des environs de Londres se retrouve tout le bottin mondain britannique, dont Peter Clifton et sa fiancée Jane, en apparence un couple idéal. Mais comme le visage de Peter Clifton, avenant au premier abord, mais grêlé et couvert de petites cicatrices en gros plan, les apparences ne résistent pas à un examen attentif. Peter Clifton, descendu sur le paddock saluer son ami l'inspecteur principal Bourke, qui enquête sur une affaire de fausse monnaie, lui exprime son inquiétude quant à son futur mariage. Au même moment, dans les gradins, Jane est importunée par un ancien prétendant, Basil Hale, qui tente de la reconquérir en lui affirmant que sa future union n'est qu'une mascarade et qu'elle s'est vendue au riche Clifton pour éponger les dettes de son oncle et tuteur, un peintre raté.
Si, plus tard, les noces se déroulent sans accrocs, au grand soulagement de l'oncle de Jane, la réception qui s'ensuit est plus mouvementée. D'abord Basil Hale provoque un esclandre avant d'être expulsé, puis l'arrivée impromptue de l'inspecteur Rouper, venu interroger Clifton à propos de faux billets qu'il aurait échangé lors des courses de chevaux, laisse un froid. L'intervention de Bourke, invité du marié et supérieur de Rouper, permet d'aplanir les choses mais le malaise dans l'assistance est palpable, d'autant que l'origine de la fortune de Clifton est mystérieuse et que ce dernier est très doué pour la gravure qu'il exerce en amateur.
Le soir, les deux jeunes mariés se rendent à Longford Manor que Peter a loué pour leur voyage de noces, mais après un dîner glacial Jane se refuse à lui...




Après un intermède londonien aux résultats assez mitigés (Le Narcisse jaune intrigue Scotland Yard ), c'est un retour aux studios hambourgeois et un retour de Harald Reinl (à la réalisation) pour le premier "Edgar-Wallace-Filme" dans lequel Preben Philipsen ne s'est en aucune façon impliqué. Dans les faits, Horst Wenlandt avait pris les rênes de la Rialto dès Les mystères de Londres mais ce film comme le suivant avait été voulu et planifié en amont par Preben Philipsen.
Première conséquence de cette prise de pouvoir pour la série, et ce dès ce film, le changement de scénariste et de compositeur. Dans le second cas, le changement est plus que positif (même si les vétérans Willy Mattes et Heinz Funk n'avaient pas démérité) avec l'arrivée de Martin Böttcher (dès le présent film) puis de Peter Thomas (lors du film suivant de la série), qui se partageront la composition des BO des films Rialto dans les années 60. Notons que Martin Böttcher utilisait parfois le pseudonyme de Michael Thomas, entretenant la confusion avec son collègue, les deux se disputant le titre de meilleur compositeur allemand de BO de films dans les années 60. Pour les scénarios, les résultats seront plus discutables, ou en tout cas plus contrastés.




Exit donc (provisoirement) Trygve Larsen (alias Egon Eis), et bienvenu (provisoirement) Johannes Kai (alias Hanns Wiedmann), responsable de la présente adaptation. De toute manière, la pierre philosophale restant à ce jour à inventer, difficile, quel que soit le scénariste, de changer le plomb (les romans d'Edgar Wallace) en or. Quoi qu'il en soit, pour Le Faussaire de Londres, le résultat de cette transmutation a un léger air giallesque (tendance Giallo machination) dû, non pas à une intrigue différente (les romans policiers d'Edgar Wallace ont tous la même intrigue embrouillée et feuilletonesque avec bandes criminelles commandées par un mystérieux personnage, enfants cachés et spoliations d'héritages, les variations n'étant que purement cosmétiques et superficielles), mais à un changement de point de vue par rapport à un Krimi standard. Car ici, le personnage principal n'est plus l'enquêteur (Siegfried Lowitz) mais la compagne (Karin Dor) de la (très passive) victime de la machination. Non, je ne viens pas de faire une importante révélation, tant il est rapidement évident, même pour le plus naïf des spectateurs, que Peter Clifton (Hellmut Lange) n'est pas un coupable mais une victime.




Il est donc facile de comprendre ce qui a motivé, après une infidélité en faveur de la concurrence (la CCC), le retour de Reinl dans le giron de la Rialto : le plaisir de diriger son épouse non pas seulement dans le premier rôle féminin, comme d'habitude, mais dans le premier rôle tout court. Malgré le plaisir de retrouver un réalisateur compétent après le maladroit intermède Ákos von Ráthonyi, force est de constater que le film est dans la moyenne basse du genre. Si Reinl sait à merveille tirer parti des imposants intérieurs néogothiques du château d'Herdringen (Longford Manor dans le film), du visage angélique de sa talentueuse épouse et des trognes impressionnantes de certains rôles secondaires, l'intrigue ne se déroule pas moins sans surprise et sans grande tension à un rythme de croisière assez lent. Le premier meurtre n'a lieu qu'au bout de 40 minutes, c'est dire. Les doutes quant au statut de l'époux de l'héroïne se dissipent eux assez vite, de même que ceux sur l'identité des responsables. Reinl est un cinéaste de l'action et pas de l'ambiguïté (qui plus est, ici, il n'est pas aidé par le scénario), les "salauds" ont la tête de l'emploi et suintent la fausseté par tous les pores. Autre (relative) déception, le personnage incarné par Eddi Arent n'est ici que par raccroc (il n'est là que par ce qu'il fallait qu'Arent soit présent, et est purement anecdotique) et n'apparaît que quelques minutes vers la fin.




Si la plupart des acteurs du film étaient déjà présents dans les précédents Krimis de Harald Reinl, on trouve dans le premier rôle masculin un quasi-débutant (Hellmut Lange), choisi justement parce qu'il était inconnu (il deviendra par la suite une vedette du petit écran) afin de désorienter le spectateur. Si de ce côté ce ne fut pas une réussite, l'alchimie avec Karen Dor est, elle, parfaite, le physique particulier de Lange rendant crédible à la fois le rejet et l'attirance de la belle Karen. Autres interprètes participant pour la première fois à un Krimi, Robert Graf et Walter Rilla, deux acteurs de générations différentes mais qui ont un point commun assez singulier, celui d'être le père d'un réalisateur devenu célèbre pour un seul et unique métrage au milieu d'une filmographie moins brillante. Pour Rilla c'est l'anglais Wolf Rilla (Walter Rilla dut fuir en Grande-Bretagne dans les années 30 parce que sa femme, ou sa mère selon les sources, était juive ; il ne revînt en Allemagne que dans les années 50), réalisateur du Village des damnés. Pour Graf c'est Dominik Graf, le réalisateur de "L'Année du chat" présenté à sa sortie en 1988 comme le renouveau du polar allemand, mais qui restera sans postérité.
Le Faussaire de Londres est donc un Krimi très moyen alors que, paradoxe, il est bien réalisé et bien joué.




_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Dim Fév 08, 2015 5:49 pm    Sujet du message: Re: [C] [Critique] Le Faussaire de Londres Répondre en citant

Je remarque que l'affiche italienne est encore une fois très jolie, même si, en te lisant, elle apparaît quelque peu mensongère. frank_PDT_10

sigtuna a écrit:

Dans le second cas, le changement est plus que positif, avec l'arrivée de Martin Böttcher (dès le présent film) puis de Peter Thomas (lors du film suivant de la série), qui se partageront la composition des BO des films Rialto dans les années 60.


Une très bonne chose que l'arrivée de ces deux compositeurs, dont la musique va dynamiter les futures œuvres de la Rialto, effectivement.


sigtuna a écrit:

Avec : Sigrid von Richthofen...


Une cousine du Baron Rouge ?
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sigtuna
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010
Messages: 3818

MessagePosté le: Lun Fév 09, 2015 7:45 am    Sujet du message: Re: [C] [Critique] Le Faussaire de Londres Répondre en citant

flint a écrit:

sigtuna a écrit:

Avec : Sigrid von Richthofen...


Une cousine du Baron Rouge ?

La veuve de son frère. frank_PDT_16
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sigtuna
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010
Messages: 3818

MessagePosté le: Lun Fév 09, 2015 10:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

hé bien non après vérification (j'ai été abusé par un site allemand) c'est juste la veuve d'un lointain cousin, qui n’était même pas pilote de chasse, qui était un vrai comte frank_PDT_10 ("von Richthofen-Seichau" alors que les von Richthofen tous court n’était que Baron).

Je découvre d'ailleurs que le frère cadet de Manfred "baron rouge", le petit Lothar, malgré ses "seulement" 40 victoires, est considéré comme le meilleur pilote de chasse de la première guerre mondiale. frank_PDT_16 c'est d'ailleurs celui qui a le meilleur ratio ennemis abattus / missions aériennes.

new_arme2 new_arme1
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Mar Fév 10, 2015 6:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quoiqu'il en soit, on peut supposer que Sigrid avait également des heures de vol !

icon_elephant



Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sigtuna
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010
Messages: 3818

MessagePosté le: Mar Fév 10, 2015 7:37 am    Sujet du message: Re: [C] [Critique] Le Faussaire de Londres Répondre en citant




frank_PDT_10
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Giallo / Thriller / Krimi Toutes les heures sont au format GMT
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Powered by phpBB © 2001, 2002 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com Charcoal2 Theme © Zarron Media