[M] [Critique] Una jena in cassaforte

 
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flint
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MessagePosté le: Mar Avr 21, 2015 3:50 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Una jena in cassaforte Répondre en citant



Una jena in cassaforte

Genre : Thriller/Giallo/Murder party

Année : 1968

Pays d'origine : Italie

Réalisateur : Cesare Canevari

Casting : Maria Luisa Geisberger, Stan O'Gadwin, Ben Salvador, Cristina Gaioni, Dimitri Nabokov, Alex Morrison...

Aka : A Hyena in the Safe



Cinq personnes sont conviées dans un château situé en Lombardie. Ce quintet est constitué de Klaus, Albert, Steve, Juan et Karina, tous originaires de pays différents mais possédant chacun une clé ouvrant le même coffre. Les trois premiers nommés ont personnellement participé au cambriolage d'une banque à Amsterdam, où ils ont dérobé un important stock de diamants. Ce forfait a pu s'accomplir avec trois autres hommes : Omar, Thomas et Boris. Ces derniers ne sont pas présents au moment des retrouvailles (onze mois se sont écoulés depuis le vol). Karina est la femme d'Omar (celui-ci ne pouvait pas se rendre à la réunion le jour J) et le remplace donc, Thomas a eu le malheur de jouer sa clé au poker et de la perdre au profit de Juan (ce qui explique sa présence au château) ; enfin, Boris, le propriétaire du château, est décédé et c'est son épouse Anna qui reçoit de ce fait les invités, auxquels il faut rajouter Jeanine, la petite amie d'Albert.



La présence de cette dernière n'est d'ailleurs pas vraiment appréciée, et la mort de Boris paraît suspecte pour certains des hôtes réunis. Mais une chose compte avant tout : ouvrir le coffre renfermant les diamants. Boris avait prévu un système de protection infaillible, le coffre étant muni de six serrures différentes. Et pour chaque serrure, correspond donc une clé remise à tous les membres de l'équipe. Boris étant mort, c'est Anna qui détient sa clé. Chacun montre tour à tour sa propre clé, à l'exception d'Albert qui ne la retrouve pas. L'absence d'une seule clé remet tout en cause, car le coffre ne peut pas être forcé. Caché dans une pièce immergée, il est en effet protégé par une épaisse couche de plomb et une pellicule d'uranium.
Il n'y a donc qu'une solution pour récupérer les diamants : retrouver la sixième clé. En attendant, le groupe va devoir cohabiter. Une tâche hautement difficile, dans la mesure où la confiance n'est plus de mise. Suspicion, alliances et trahisons vont conduire certains d'entre eux au meurtre. Qui aura les diamants ?



Le scénario de « Una jena in cassaforte », apparenté au whodunit, ressemble fortement aux romans policiers d'Agatha Christie, comme « Ten Little Indians ». A la différence qu'ici il n'y a point de policier ou de détective pour mener l'enquête, mais uniquement des protagonistes ayant tous des raisons d'être suspectés chaque fois qu'un meurtre survient, sachant que tous les personnages sont réunis dans un lieu commun.
Murder party et humour noir sont au rendez-vous, comme dans le « Concerto per pistola solista » que réalisera Michele Lupo deux ans plus tard. Mais l'absence d'un représentant de la loi évoquée plus haut, ajoutée au jeu de massacre émaillant une bonne partie de l'intrigue de « Una jena in cassaforte » font que l'on rapprochera plutôt celui-ci de « El asesino entre los trece » (Javier Aguirre, 1973) mais surtout de « L'île de l'épouvante », là encore tournée deux ans plus tard par Mario Bava.



C'est donc Cesare Canevari qui a mis en scène « Una jena in cassaforte », l'auteur de films sulfureux comme « Parties déchaînées » et « Des filles pour le bourreau », mais également d'un western psychédélique : « Matalo ! ». Psychédélique, « Una jena in cassaforte » ne manque pas de l'être, également, c'est même l'un des atouts qui caractérisent cette œuvre profondément pop et pulp au niveau des décors (le dôme de plastique transparent qui surplombe la piscine) et des tenues des trois personnages féminins. Nous sommes en 1968, le film n'échappe pas à son époque et seule la musique de Gian Piero Reverberi n'est pas vraiment au diapason, là où un Piero Umiliani aurait fait merveille.



Par contre, la photographie de Claudio Catozzo (qui travailla régulièrement pour Canevari) s'avère particulièrement soignée et met en valeur l'intérieur du château ainsi que les scènes nocturnes dans le parc. Le metteur en scène, avec un budget qu'on devine modeste, a réussi un véritable tour de force en réunissant un casting quasi amateur pour des rôles importants. Un pari risqué mais gagnant, chacun des huit acteurs réunis dans ce huis-clos se montrant irréprochable. Pour la moitié d'entre eux, ce fut leur unique expérience cinématographique. C'est dommage, notamment en ce qui concerne Maria Luisa Geisberger, qui incarne Anna la maîtresse de maison manipulatrice, d'une façon remarquable. A noter que Steve est quant à lui interprété par Dimitri Nabokov (ce sera aussi son unique film), le fils du célèbre écrivain Vladimir Nabokov. Il fit une carrière de chanteur d'opéra et de traducteur (traduisant notamment les œuvres de son père en italien et en anglais). Lui aussi montre dans ce film un réel talent d'acteur, une voie dans laquelle il aurait pu sans nul doute persévérer.



En fait, seule Cristina Gaioni dans le rôle de Jeanine possède une solide filmographie au sein de ce casting. Elle se fait remarquer dès ses débuts à travers des œuvres comme « Meurtre à l'italienne », et en 1961 elle est tour à tour la vedette féminine dans « La fureur d'Hercule » et « L'assassin », premier long métrage d'Elio Petri. L'année suivante elle tourne pour Lucio Fulci dans « Les faux jetons », puis dans « La colère d'Achille ».
Son joli physique est l'objet de la seule scène un tant soit peu érotique du film, où elle subit un strip-tease forcé de la part des deux autres personnages féminins qui veulent vérifier si elle n'a pas caché sur elle la clé du coffre manquante.



Peu d'érotisme, donc, et en ce qui concerne les meurtres ils sont tous soit hors-champ, soit particulièrement sobres dans la mise en scène. Rien de violent, mais l'intérêt de ce thriller est de savoir qui, au bout du compte, va sortir vivant du château et empocher les fameux diamants. Et difficile de deviner qui remportera la mise, d'autant plus que Canevari nous offre pour conclure un double coup de théâtre plutôt bien vu qui finit par emporter l'adhésion du spectateur. On en vient d'ailleurs à regretter, au vu de « Una jena in cassaforte » que Cesare Canevari ait tourné très peu de films et qu'il soit plus connu pour ses œuvres controversées. En tout cas, cette murder party au parfum de fumetti, sans être géniale, mérite sans nul doute le détour.






Dernière édition par flint le Mer Avr 22, 2015 5:22 am; édité 1 fois
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Valor
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MessagePosté le: Mar Avr 21, 2015 6:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16 Mince alors ! J'étais persuadé que tu avais déjà chroniqué ce film !

En fait, je crois que je confondais avec Il prato macchiato di rosso ! icon_rolleyes
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flint
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MessagePosté le: Mer Avr 22, 2015 5:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est vrai que les deux films ont dû sortir à peu près à la même époque chez CineKult, avec aussi "Qualcosa striscia nel buio" chroniqué par Mallox. icon_wink
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mallox
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MessagePosté le: Mer Avr 22, 2015 6:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
"Qualcosa striscia nel buio" majestueusement chroniqué par Mallox



Merci, ta critique n'est pas mal non plus ! enaccord8
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sigtuna
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MessagePosté le: Mer Avr 22, 2015 6:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8
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MessagePosté le: Mer Avr 22, 2015 10:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Citation:
"Qualcosa striscia nel buio" majestueusement chroniqué par Mallox



Merci, ta critique n'est pas mal non plus ! enaccord8



Arf ! frank_PDT_10
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mallox
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MessagePosté le: Dim Avr 24, 2016 2:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai commencé à le regarder hier soir et puis j'ai été vite lassé par la multiplicité des angles de vue et leur défilé à la minute. Tout ça dans une atmosphère pop peaufinée, mais rien faire, le montage frénétique m'a vite fatigué. Du coup, c'est comme si l'intrigue passait au second plan en laissant le spectateur que je suis bien seul, devant un bel objet, soit, brillant à sa manière, mais tellement boursouflé aussi.
Bref ... je ne sais pas si je dois lui laisser une seconde chance, le continuer, ou bien s'il va encore me larguer avec ses prises de vue pas possibles, ses zooms avant et arrières constants...
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MessagePosté le: Lun Avr 25, 2016 5:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
J'ai commencé à le regarder hier soir et puis j'ai été vite lassé par la multiplicité des angles de vue et leur défilé à la minute. Tout ça dans une atmosphère pop peaufinée, mais rien faire, le montage frénétique m'a vite fatigué. Du coup, c'est comme si l'intrigue passait au second plan en laissant le spectateur que je suis bien seul, devant un bel objet, soit, brillant à sa manière, mais tellement boursouflé aussi.
Bref ... je ne sais pas si je dois lui laisser une seconde chance, le continuer, ou bien s'il va encore me larguer avec ses prises de vue pas possibles, ses zooms avant et arrières constants...


Je suis comme toi, le film semblait apporter beaucoup de promesses... et qui ne sont finalement pas tenues... une ambiance pop mais on s'embête ferme....
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