[M] [Critique] L'Anti-gang

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Dim Déc 11, 2016 3:43 pm    Sujet du message: [M] [Critique] L'Anti-gang Répondre en citant





L’Anti-gang

Titre original : Sharky’s Machine

Genre : Polar mélancolique

Année : 1981

Pays d'origine : U.S.A.

Réalisateur : Burt Reynolds

Casting : Burt Reynolds, Charles Durning, Vittorio Gassman, Brian Keith, Bernie Casey, Rachel Ward, Henry Silva...

Aka : La Brigada de Sharky/Pelle di sbirro


Producteur : Hank Moonjean
Scénario : Gerald Di Pego
D’après le roman de William Diehl
Image : William A. Fraker
Musique : Snuff Garrett
Montage : William D Gordean & Dennis Virkler
Accroche : L’inspecteur Sharky

Distribution :
Burt Reynolds (Sharky) ; Charles Durning (Friscoe) ; Vittorio Gassman (Victor) ; Brian Keith (Papa) ; Bernie Casey (Arch); Rachel Ward (Dominoe) ; Darryl Hickman (Smiley) ; Earl Holliman (Hotchkins) ; Henry Silva (Billy Score) ; Richard Libertini (Nosh) ; John Fiedler (Twigs) ; Hari Rhodes (Highball) ; Joseph Mascolo (JoJo)...

Résumé :
Tom Sharky, policier, est muté à la brigade des mœurs. Il échoue dans un commissariat surnommé "Le Bagne", dans des bureaux sordides, avec des collègues décidés à ne pas travailler.

Burt Reynolds est un acteur populaire au sens large du terme, sympathique et jamais avare de répliques faciles. Il fut le champion du box-office dans les années 70/80, avant de tomber dans la médiocrité et des succès à sa portée. Si vous voulez voir à quoi l’acteur ressemblait à l’apogée de son art, je conseille vivement ce film, une production coincée entre deux longs métrages très bas de plafond : « L’Équipée du Cannonball » et « Cours après moi Shérif n°2 ».
Tout ce qui a fait le succès de l’acteur se retrouve parfaitement dosé dans cette histoire : action (voir la poursuite/fusillade du début), violence (une scène de torture à base de doigt coupé) et un zeste d’humour (les coéquipiers). Le brave Burt s’adjuge le meilleur rôle de sa carrière, car on n’est jamais mieux servi que par soi-même, et en plus récolte l’un des plus gros scores au box-office. Pourtant, l’acteur aura du mal à récidiver, se contentant de succès faciles, en général réalisés par son copain Hal Needham. Il essayera au milieu des années 80 de retrouver cette alchimie, ce qui nous donnera le sympathique triptyque « Stick », « Banco » et « Malone », mais aussi de grosses daubes comme « Rent a Cop » avec Lisa Minelli en call-girl (pas la peine d’approfondir) ou « Cop and ½ ».
La suite de sa carrière sera une descente aux enfers (« Striptease », « Driven »...) qui ne l’empêchera pas de continuer à apparaître régulièrement en guest star dans diverses productions (« Cours après moi shérif », « Boogie Nights », « The Longest Yard »…) et même d’avoir sa propre série télé (« BL Stryker », « Evening Shade »).

« L’Anti-gang », alias « Sharky’s Machine », est la rencontre improbable entre une histoire d’amour tordue (un policier déchu tombe amoureux d’une call-girl en jouant les voyeurs) et un polar hard-boiled (la course-poursuite du début, les apparitions saignantes de Henry Silva). On appelle cela un film atypique, mais avec le brave Burt pouvait-il en être autrement ? Sharky, policier fonceur, se retrouve (suite à une bavure et la mort d’un innocent) muté à la brigade des mœurs ; mais bien vite le flair de l’inspecteur va l’amener sur la piste d’un réseau de prostitution haut de gamme dirigé par un certain Victor aidé par son frère, un tueur cocaïnomane (prestation incroyable de Henry Silva en tueur complètement cintré). Pour couronner le tout, un candidat au poste de gouverneur semble être un client assidu du réseau, gênant lorsqu’on se présente comme le monsieur « propre » qui va nettoyer la ville du vice et de la violence. Il n’en faut pas plus pour que la vie de la call-girl (qui a déjà échappé à la mort) et du policier soient menacées. Une course pour la survie s’engage alors.

Le défaut majeur des films que l’acteur réalisera lui-même (« Gator », « Stick ») est un manque de continuité, et une baisse de rythme flagrante entre un début spectaculaire (la poursuite dans « Gator », l’incendie dans « Stick », la fusillade dans « L’Anti-gang ») et le règlement de compte final. Une petite carence qui passait presque inaperçue à l’époque et que l'acteur comblait le plus souvent par son bagout, mais qui aurait tendance de nos jours à faire grimper au mur les spectateurs, habitués aux montages speed d’un Michael Bay.
Malgré ce détail, voilà un beau petit polar qui n’évite pas certaines fautes de goût (les karatékas) mais qui par moments explose littéralement, comme le premier « contrat » de Silva où ce dernier doit exécuter le client d’une call-girl aveugle, le tout filmé comme un film d’horreur. Cette manière atypique de filmer Silva fait de ces apparitions de purs moments de bonheur, dont l’apothéose sera le final dans lequel le tueur, complètement drogué et insensible aux balles, finit par un saut du haut d’une tour (en fait, le Westin Peachtree Plaza Hotel d’Atlanta), cascade réalisée à l’époque par le regretté Dar Robinson et qui reste à ce jour la chute libre la plus haute du monde (67 mètres).

Mélancolique (comme son héros), le film est une petite merveille pour tous les fans de l’acteur qui signe sa meilleure prestation, aidé par une poignée de seconds rôles impeccables de justesse. Charles Durning en supérieur peureux, Bernie Casey et Brian Keith en coéquipiers fonceurs mais pas téméraires, Vittorio Gassman et Henry Silva en méchants machiavéliques, sans parler de la magnifique Rachel Ward, vedette des « Oiseaux se cachent pour mourir » et considérée à l’époque comme l’une des dix plus belles femmes du monde !
Aujourd’hui estimé injustement comme un « has been », l’acteur mérite amplement d’être redécouvert et apprécié à sa juste valeur, et « L’Anti-gang » est le film idéal pour commencer cette réhabilitation. Burt, tu nous manques !































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flint
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MessagePosté le: Dim Déc 11, 2016 4:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent polar, prouvant que Reynolds était aussi un bon réalisateur. Personnellement, je ne trouve aucune faille à ce film. Reynolds y est à la fois cynique et hargneux, Rachel Ward est sublîme, et Silva compose une sorte de Terminator avant l'heure. Quelques scènes spectaculaires impressionnantes, parmi lesquelles le final et cette fameuse chute, effectivement.
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Throma
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MessagePosté le: Dim Déc 11, 2016 5:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Celui-ci se hausse sans problème dans le trio de tête des meilleurs Reynolds, avec "Cours après moi shérif" et "Plein la gueule" (avec une mention spéciale pour le premier "Cannonball").

Comme dit flint, la réalisation est vraiment maîtrisée. Suffit de voir la scène où Burt cause sur un banc avec ses collègues pour déceler un beau sens du cadrage. Décrit comme ça, ça a l'air très con certes...
Pour le reste, c'est un bonheur d'action, de violence (Silva impressionnant, surement son plus beau rôle de psychopathe et dieu sait ce que son CV en comporte) et de répliques bien senties.
A ce titre, la séquence où Burt remet à sa place Gassman devant son parterre de putes est un moment particulièrement jouissif ("je vais tirer la chasse"... tirade que je possède imprimée sur un t-shirt offert par un ami, c'est dire le culte que je lui voue). Et Rachel Ward bordel !

Très grand film.
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Déc 12, 2016 7:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'ajoute au concert de louange concernant ce film, et pourtant Burt Reynolds c'est peu dire que je n'en suis pas client surtout comme réalisateur.
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mallox
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MessagePosté le: Mer Déc 14, 2016 5:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Y a dans ce polar, toutes les aspérités qui font défaut à ceux d'aujourd'hui : parler franc (ou beauf, selon), propos ambigu, violence exacerbée, personnages typés - avec des seconds plans très bien mis en avant, action burnée, morts en pagailles (tout peut arriver à chacun), fureur et accès de sauvagerie...

Si ce film est vraiment bon, le constat est plutôt triste en vérité. frank_PDT_08
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