[M] [Critique & dvd] Les collines Nues - 1956

 
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mallox
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MessagePosté le: Ven Jan 13, 2017 2:41 pm    Sujet du message: [M] [Critique & dvd] Les collines Nues - 1956 Répondre en citant



Les collines Nues - 1956
(The Naked Hills)

Réalisé par Josef Shaftel
Avec David Wayne, James Barton, Marcia Henderson, Keenan Wynn, Jim Backus, Denver Pyle, Fuzzy Knight, Frank Fenton, Jim Hayward...

Autres titres : Colline nude (Italie) / Las colinas desnudas (Espagne) / Alastomat vuoret (Finlande) / A Febre do Ouro (Portugal)






En 1849, en pleine ruée vers l'or, Tracy Powell part tenter sa chance en Californie avec son ami Bert Killian. Avec la concurrence difficile, les deux prospecteurs parviennent à trouver juste de quoi survivre. Tracy repart alors chez lui, se marie, et se met à mener une vie paisible dans sa ferme. Mais la fièvre de l'or le reprend, et il repart à l'aventure, au milieu des voleurs, escrocs, et autres bandits...






"The Naked Hills" commence sur les chapeaux de diligence avec ce cow-boy traversant au grand-galop les grands espaces pour venir annoncer sa trouvaille : un précieux filon d'or, juste avant que la Une du journal local vienne se substituer à lui, soulignée par une voix off replaçant les choses dans leur contexte : celui de la ruée vers l'or. À pied, à cheval mais pas encore en voiture, "Les Collines nues" s'avère être une heureuse et sympathique surprise. Il n'est certes pas le premier ni le dernier western à évoquer la fièvre de l'or, mais il a un avantage sur certains, dont même le très pesant "La Ruée vers l'Ouest" (Cimarron, 1960) d'Anthony Mann (cinéaste pourtant inspiré par le genre qui nous concerne), celui de ne pas chercher à tout prix le spectaculaire pour se concentrer sur l'aspect plus documentaire de ce rêve lointain qui, pour la majorité, tourna au pur cauchemar. Il y a une scène qui, à elle seule, résume parfaitement ce désenchantement : lorsqu'un des protagonistes, à peine arrivé, découvre immédiatement un peu d'or, ses rêves sont directement brisés par le discours d'un vieux briscard, là depuis longtemps, lui expliquant les efforts de chaque instant et les sacrifices, même corporels, que représente cette quête infernale.






"The Naked Hills" est accompagné d'une jolie partition signée Herschel Burke Gilbert ("Le Bandit" d'Ulmer, "Comanche" de George Sherman, mais aussi ces deux chefs-d’œuvre tardifs que sont "La cinquième victime" puis "Invraisemblable vérité", tous deux de Fritz Lang), avec même de petits thèmes classiques repris à l'harmonica autour d'un feu de camp dont celui de "Oh My Darling, Clementine". À ce propos, il convient, même s'il s'agit d'un détail qui n'ôte rien des qualités de ces "Collines nues", de préciser qu'il s'agit d'un sacré anachronisme musical : en effet, écrite en 1884 et bien que s'inspirant d'une chanson plus ancienne composée en 1863 par H. S. Thompson (et narrant justement l'infortune d'un chercheur d'or qui aurait emménagé avec sa fille Clémentine dans un canyon avant que cette dernière ne se noie dans le lac le bordant), on se retrouve téléporté dans le temps en cette année 1849, date à laquelle se situe ici l'action.

Soit, à charge légère, "The Naked Hills" se fait parfois un brin naïf et souffre de deux ou trois longueurs dues à un romantisme forcé. Ceci étant, il faut admettre qu'il s'agit aussi d'une constante faisant partie intégrante d'une époque et que, même dans des classiques considérés comme modernes, voire précurseurs fut un temps, car pro-indiens, tels que "La flèche brisée" de Delmer Daves (autre spécialiste du genre qui exploitera à sa manière le filon de l'or), l'action est souvent ralentie par ces épisodes qui aujourd'hui peuvent paraître bien désuets.






Mais dans son ensemble, "Les Collines nues" est un assez bon film : correct au niveau des péripéties mises en scène, plutôt riche au niveau thématique (la quête, l'identité, l'amitié, la désillusion, les trahisons, les saisons qui passent et ces chercheurs d'or qui stagnent, etc...), relativement bien rythmé également, et bien campé par des acteurs que l'on ne connait pas toujours très bien. David Wayne y est convaincant quoique inégal selon les situations (l'un de ses premiers films fut le superbe "Le portrait de Jennie" de William Dieterle, on le reverra plus tard et entre autres dans Le Mystère Andromède). Difficile ne pas toucher un mot sur le toujours parfait Keenan Wynn (Warning Shot, Ce salaud d'inspecteur Sterling, L'uomo dagli occhi di ghiaccio, La pluie du diable, Piranhas, Onde de choc,...) et qui, surprise, est ici parfait (dans un rôle toutefois en retrait et arrivant relativement tardivement à l'écran). Le troisième maillon fort de "The Naked Hills" reste le tout aussi imposant James Barton (le sublime "La ville abandonnée" de William A. Wellman mais aussi Quantez ici chroniqué) qui, à force d'obstination malchanceuse, réussit à lui seul à faire passer les notions de temps, de désillusions puis de mélancolie. Inutile de s'attarder sur Marcia Henderson ("Le justicier impitoyable" de Joseph Pevney, "The Hypnotic Eye" de George Blair...), laquelle ne démérite pas, mais qui aurait mérité qu'on la fiche à laver les gamelles de tous ces bons cow-boys au lieu de la seller dans un rôle de pouliche destinée à ralentir ou pourrir le film. Salope !)





Pour finir, précisons que l'on doit cette petite réussite à Josef Shaftel, vacher-filmeur qui fit du rodéo dans le milieu du cinéma, bondissant même du rôle de réalisateur ("Les collines nues" est son second et dernier film après son thriller "No Place to Hide" tourné l'année d'avant) à celui de scénariste ("La bande à César", un épisode de la série "Lassie"), puis de producteur (La dernière grenade, "Goodbye Gemini", "The Spiral Staircase" version Peter Collinson), après avoir commencé sa carrière comme violoncelliste sur pas moins de trois films : "Les corsaires de la terre" (Wild Harvest, 1947) de Tay Garnett, "Chaînes du destin" (No Man of Her Own, 1950) de Mitchell Leisen puis "Tonnerre sur le temple" (Thunder in the East, 1951) de Charles Vidor, interprété par le mythique "Shane" du film éponyme, à savoir ce nain blond doté d'une grosse tête posée sur un tout petit corps : Alan Ladd.

Que ces futiles considérations émanant d'un sioux peinturluré ne vous empêchent en aucune manière d'aller jeter un coup d’œil sur cette petite chose qui, soit, n'est pas une pépite du genre, mais qui, du haut de ses 70 minutes, offre suffisamment de plaisirs pour qu'on prenne le temps de s'y arrêter. Comme dans un petit campement où, alors que vous creviez la dalle, on vous accueillerait autour d'un feu, à partager un coyote rôti accompagné d'un bon petit jus de chaussette, en plus de quelques fayots qui ne manqueront pas de faire sursauter vos hôtes pour causes de quelques détonations nocturnes intempestives.







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Fiche DVD :




Les Collines nues - Artus Films


Région : Zone 2 PAL

DVD-9 Keep Case

Editeur : Artus Films
Pays : France

Collection "Les grands classiques du Western"

Date de sortie en salle : 17 juin 1956 (USA) / 19 avril 1957 (Finlande)
Sortie dvd : 24 janvier 2017

Durée : 69'56" minutes
Image : En couleur / 1.37:1 d'origine - compatible 4/3
Audio : Dolby Digital mono 2.0

Langues : anglais
Sous-titres : français (amovibles)

Bonus:
- Diaporama de photos
- Films-annonces de la collection Western




Commentaire : La copie présentée par l'éditeur de "The Naked Hills", bien que moyenne, n'a clairement pas à rougir de certaines comparaisons. Notamment celles mises en avant et partagées jusqu'à la nausée pour des éditeurs-lascars ayant le toupet, en plus de faire surveiller les gens sur certains réseaux sociaux façon gangsta-editors, après avoir enculé d'honorables citoyens à coups de copies pourraves, de sous-titres manquants et de jaquettes mensongères. (Ouf, ça c'est dégainé !). Passons à ce qui nous concerne vraiment...




Contre toute attente, outre que le film soit une bonne surprise (voir Grande Critique Classique rédigée par Grand Chef Sioux avec panache et diligence), on qualifiera sa définition de très correcte, a fortiori à l'heure où le support blu-ray ne satisfait pas toujours (et je ne parle pas là que du prix) : les contrastes ressortent bien, les couleurs ont gardé suffisamment de vivacité pour que cette petite œuvre conserve sa belle vigueur en plus d'une relative jeunesse (on préfèrera le mot patine pour le coup). Si l'on ajoute que la piste sonore est quant à elle très limpide (uniquement en vostfr, mais comme le disait si bien Little Wolf après un petit calumet : "Hommes blancs habitant ville d'Artus sont des sages"), on peut affirmer que la copie dans sa globalité rend parfaitement hommage à l’œuvre présentée, plutôt oubliée quant à elle, d'où, du reste, la pertinence du choix de cette exhumation.




Apache ça, vu le peu de quantité au niveau bonus, il n'y a que peu de choses à dire à propos du dvd même. Il semblerait toutefois que le bonus initialement prévu, "La fièvre de l’or", par Georges Ramaïoli, ne soit au final pas présent sur le dvd (ou alors aussi bien caché qu'une mine d'or !)




Bref, inutile de faire aussi long que les 1800 miles (3000 kilomètres quand même !) parcourus par certains cow-boys à l'époque, venant parfois du Missouri pour franchir fleuves et montagnes, en bravant même des Indiens belliqueux, ce pour un rêve d'or, le plus souvent illusoire, vers la Californie, et enterrons la hache de guerre après avoir volontairement emprunté des sentiers belliqueux en début de fiche, en concluant ainsi : votre humble serviteur, accompagné de Little Wolf, un peu déçus de n'avoir pas trouvé de pépite pour le moment, vous conseillons, sans avoir bu eau de feu, l'achat de ce dvd qui parait chiche de prime abord mais s'avère très recommandable. Un petit western qui pourrait bien ravir les amateurs du genre. Foi de comanchero !





En rapport avec le film :

# Les autres films de la collection "Les grands classiques du Western" dont vous trouverez les bandes-annonces sur ce dvd :



A savoir : L'ultime chevauchée, La vallée de solitaire, "Le trésor des collines rouges" et "Les cavaliers du crépuscule".
Auxquels on peut citer (puisque n'apparaissent sur le visuel ci-dessus que les cinq derniers sortis) : Fort invincible, L'attaque de Fort Douglas, Le fier rebelle.


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Dernière édition par mallox le Mar Jan 24, 2017 5:30 am; édité 4 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Ven Jan 13, 2017 5:48 pm    Sujet du message: Re: [Critique & Fiche] Les collines Nues - 1956 Répondre en citant

enaccord8

mallox a écrit:
en gros que certains d'entre-eux envoient, en privé, à d'honorables citoyens, des photos d'eux fringué(e)s en putes de saloon honoré(e)s par des cactus dans le cul,
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mallox
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MessagePosté le: Ven Jan 13, 2017 6:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, quand c'est un western, c'est tentant de ressortir ses vieux colts puis de tirer dans le tas !

(D'autant qu'on n'a pas le droit de le dire sur le réseau sociopathe sous peine de se prendre en plus procès. Que ces brigands de petits chemins ne s'en prennent donc qu'à eux ! Ceci étant, j'ai modifié, surtout pour ne pas que ça retombe sur Artus qui pour le coup (de feu) n'a rien demandé.)


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From modox with love, qui déplace ce segment ici, pour mémoire, et qui assume ouvertement ses propos. Juste que ça me permet de dégraisser la fiche et de ne pas trop dévier du sujet - désolé Sig de polluer ton com, mais en le mettant là, au moins, je ne t'aurais pas fait mentir !

AutoSic : La copie présentée par l'éditeur de "The Naked Hills", bien que moyenne, n'a clairement pas à rougir de certaines comparaisons. Notamment celles mises en avant et partagées jusqu'à la nausée pour des éditeurs-lascars ayant le toupet, en plus de faire surveiller les gens sur certains réseaux sociaux façon gangsta-éditors, après avoir enculé d'honorables citoyens à coups de copies pourraves, de sous-titres manquants et de jaquettes mensongères. (Ouf, ça c'est fait !). (Désolé cher lecteur, cela me tenait à coeur d'autant qu'à certains endroits, si vous osez simplement énoncer ce que vous subissez, en gros que certains d'entre-eux envoient, en privé, à d'honorables citoyens, des photos d'eux fringué(e)s en putes de saloon honoré(e)s par des cactus dans le cul, vous vous faites tomber dessus comme dans un bon vieux lynchage du Far West par des gens ayant intérêts pécuniaires communs et leurs idiots du village les suivant tel Rantanplan reniflant le fion d'un Dalton.)
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flint
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MessagePosté le: Sam Jan 21, 2017 8:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

David Wayne quelques années plus tard :

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