[M] [Critique] Réincarnation - 1971 (The Reincarnate)

 
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Aoû 17, 2017 9:53 am    Sujet du message: [M] [Critique] Réincarnation - 1971 (The Reincarnate) Répondre en citant






Réincarnation - 1971
(The Reincarnate)

Origine : Canada
Genre : Horreur / Thriller / Fantastique / Canuxploitation

Réalisé par Don Haldane
Avec Jack Creley, Jay Reynolds, Trudy Young, Hugh Webster, Gene Tyburn, Rex Hagon, Colin Fox...

Autre(s) titre(s) : Le sacrifice d'une vierge (Canada - titre français) / The Dark Side (Royaume-Unis - vidéo) / Metensarkosi (Grèce)








L'homme n'a jamais accepté que la mort soit la fin de tout. Depuis l'aube de l'humanité les grandes vieilles croyances - l'hindouisme, le gnosticisme, le sakti, le bouddhisme - ont su distinguer la magie et le feu, la sorcellerie et la réincarnation. Leurs philosophies ont compris la vie vécue et à vivre, le Karma, c'est-à-dire la purification de l'individu par des réincarnations successives. C'est dans ce contexte, et en prenant compte de ces données, que le culte Sakama a choisi dans chaque philosophie ces aspects qui avaient affaire avec la nature et ses lois, et en est arrivé à formuler ce qui était pour lui la grande vérité de l'univers. La seule réalité est l'éternité ; l'éternité est la vie éternelle ; la vie éternelle passe par la réincarnation.

Les jours d'Everet Julian (Jack Creley), riche avocat et adepte de la secte Sakama, sont comptés. Pour continuer à vivre et faire vivre toute sa riche mémoire accumulée, il doit intégrer un nouveau corps. Son choix se porte sur David Payne, un artiste-peintre. Il se rapproche de celui-ci et noue une sorte d'amitié, lui expliquant les rudiments de la vie éternelle, ce qu'elle implique en termes de richesses culturelles et artistiques glanées au cours des siècles. Julian omet cependant d'expliquer un petit détail au peintre qui, petit à petit, se prend au jeu : le rituel de réincarnation implique le sacrifice d'une vierge et la jeune femme est déjà choisie en la personne de Ruthie (Trudy Young).






Réincarnation est un thriller surnaturel qui avance à pas feutrés, le plus souvent sur le mode sournois de la persuasion et de la séduction : les gens de la Sakama ont déjà eu des vies antérieures et, grâce à leur savoir, paraissent crédibles à leur auditoire, des gens souvent mécontents de la société ou de leur vie, parfois même déçus par le catholicisme, à la recherche d'une croyance à laquelle se vouer. Ni Dieux, ni Diables n'existent. Et l'avantage de ces gens est qu'ils ont, au travers des siècles, côtoyé quelques personnalités. Ainsi apprend-t-on que Léonard De Vinci était "Sakamiste". L'art est éternel lui aussi. Cependant, les vies anciennes ont pu être inégales, en qualité, en bonté, en bienfaits. Tant et si bien que notre prêcheur est tétanisé à la vue d'une sculpture d'un buste dont l'expression lui rappelle celle de Cagliostro, être qu'il semble avoir incarné lui-même. Abuser un artiste est plus facile qu'on le pense : sans même croire à la réincarnation, profiter d'anecdotes et de témoignages réels à propos de grands artistes des siècles passés ne peut être qu'un plus créatif. Parmi les choses pour le moins singulières encore, se retrouver nez à nez avec une sorte d'ancêtre gallois dans un cercueil, en catalepsie, semble-t-il à mi-chemin entre la vie et la mort, peut achever de convaincre une personne encore hésitante. Du reste, parmi l'entourage du peintre, dès sa rencontre avec l'homme de Sakama, certaines choses semblent s'arranger. Le décès de son principal rival par exemple équivaut à un problème de moins. Mais ce n'est pas tout et cela fait trop de coïncidences et trop de faits qui ne peuvent être le fruit d'hallucinations. Non loin encore, évolue constamment un chat noir qui finira par porter le collier du demi-mort en transit.






L'autre élément malin intégré dans l'histoire de Réincarnation, alias Le Sacrifice d'une vierge, est le personnage de l'épouse de celui élu pour servir de réceptacle à la vie et à la mémoire éternelles. Soit, la compagne du peintre-sculpteur est perplexe, mais c'est cette incrédulité qui fait de The Reincarnate un petit spectacle qui parvient, petit à petit, à convaincre, ou tout du moins à tenir debout. Elle sert d'élément témoin et, du coup, pose les questions que chacun d'entre-nous se posent (à l'exception des convertis). Enfin, dans un contexte expurgé des notions du Bien et du Mal, David Payne incarne l'équivalent d'un Dorian Gray, non plus avide de beauté éternelle, mais d'une réussite qui jusqu'à présent lui échappe.
Quant à la vierge vouée à être sacrifiée, on est bien loin ici des turpitudes et des excès graphiques auxquels nous sommes habitués jusque là et plus encore par la suite. Point d'érotisme et de ténèbres au rendez-vous (Une vierge chez les morts vivants, tourné la même année), point de charge anti-cléricale à tendance expérimentale (À minuit, je possèderai ton âme), point de satanisme horrifique communautaire (The Witchmaker, The Brotherhood of Satan) et point d'envoûtements sacrificiels exotiques (Ombre roventi). Encore moins de doutes et d'oscillations entre deux Mondes, celui du réel et celui du Malin ("Rosemary's Baby", Satan, mon amour) ou d'illustrations "comics" généreuses et baroques, souvent le monopole transalpin qui viendra surtout s'incruster par la suite dans les genres en vogue (Tutti I Colori del Buio, The Reincarnation of Isabel, Les Nuits perverses de Nuda...) avant d'exploser à tout va sur pellicules suite à l'éjaculation faciale de William Friedkin sur la jeune Linda Blair.







The Reincarnate opte pour le récit théâtral, à l'image de ce que fera Sidney Lumet l'année suivante avec Child's Play. De par ce choix, il pourra laisser nombre d'amateurs de sensations fortes en bordure de route. Il est vrai qu'une fois le postulat posé et l'opération "séduction" mise en place, le récit se fait extrêmement bavard et laisse peu de place au spectaculaire. Ce n'est d'ailleurs pas le final qui le rachètera aux yeux des plus réticents, celui-ci étant expédié en une poignée de minutes. Pourtant, on peut porter à son crédit le fait d'éviter les facilités et d'aborder des thématiques intéressantes dans le cadre d'un thriller avec, embusqué, une organisation qui à elle seule distille une paranoïa latente et un soupçon d'effroi. Et, sans être une œuvre immortelle, Réincarnation fait office (non religieux) de petit jeu de chat et de la souris, si ce n'est de spectacle avant tout ludique où une araignée tisse lentement mais sûrement sa toile, dans l'attente de faire prisonnier une mouche pour se sustenter.






À la mise en scène, Don Haldane n'est pas un réalisateur prolifique, en tout cas pour le cinéma. The Reincarnate n'est que sa seconde et dernière réalisation pour le grand écran, dix ans après "Nomades du Nord", film d'aventure familial coréalisé avec un certain Jack Couffer. À l'écran, l'acteur le plus connu, et donc le plus reconnaissable, demeure Jack Creley. Vu dans le "Docteur Folamour" de Kubrick et habitué aux seconds rôles, on le reverra dans Rituals de Peter Carter ou bien encore dans Vidéodrome de Cronenberg. Jay Reynolds trouve ici son unique rôle important au sein d'une filmographie ne comptant que quatre rôles dont trois apparitions fantomatiques en vingt ans. La carrière de Trudy Young est à peine plus fournie et se limite à des seconds rôles éparses dans des séries, téléfilms ou films ("Face-Off" de George "Frogs" McCowan, "Le vainqueur" de Steven Hilliard Stern). Elle trouve son rôle le plus conséquent dans "Age of Innocence" en 1977, entre Pussy Galore et Moneypenny (Honor Blackman et Lois Maxwell). Au niveau casting et au rayon "on fait ce qu'on peut", notons enfin la présence en retrait du futur réalisateur Stuart Gillard ("Paradis", "L'étoffe des blaireaux", "Les tortues ninja III"...).






Sciences occultes, cabalisme, drogues glissées dans des tasses de thé, morts mystérieuses, complots en haut lieu, machination personnelle à des fins de conversion, sacrifices et réincarnations sont toutefois au rendez-vous de cette bobine un peu longuette, quasiment oubliée à ce jour, et qui ne s'est réincarnée qu'une seule fois en dvd (chez l'éditeur Jef Films qui, soit dit en passant, fut un éditeur escrocofilmique qui reçut plus de plaintes que de congratulations pour ses transferts VHS express). Soit, The Reincarnate eut les faveurs d'une nouvelle vie en VHS en France, chez Carrère Vidéo, ainsi que chez Magnum Entertainment, aux USA, mais sans vouloir en faire un indispensable ni une œuvre impérissable, il aurait mérité un sort un peu meilleur...





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Dernière édition par mallox le Jeu Juin 07, 2018 4:41 am; édité 3 fois
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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 12:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le sakti frank_PDT_16


enaccord8
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MessagePosté le: Ven Aoû 18, 2017 1:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.universalis.fr/encyclopedie/sakti/

Non, moi ce qui m'avait choqué, c'est le titre grec. Kezako cette religion ? frank_PDT_16

Je connaissais la Métempsycose mais le Metensarkosi, alors là : ...
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flint
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MessagePosté le: Dim Oct 01, 2017 10:11 am    Sujet du message: Re: [C] [Critique] Réincarnation - 1971 (The Reincarnate) Répondre en citant

mallox a écrit:

Ainsi apprend-t-on que Léonard De Vinci était "Sakamiste".


Ce qui est toujours mieux que d'être "Sakamerde", comme beaucoup de personnalités aujourd'hui, malheureusement.
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