[M] [Critique] Curse of Simba (Curse of the Voodoo) - 1964

 
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mallox
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MessagePosté le: Ven Juin 29, 2018 3:55 am    Sujet du message: [M] [Critique] Curse of Simba (Curse of the Voodoo) - 1964 Répondre en citant





Curse of Simba - 1965

Origine : États-Unis / Royaume-Uni
Genre : Horreur

Réalisé par Lindsay Shonteff
Avec Bryant Haliday, Dennis Price, Lisa Daniely, Ronald Leigh-Hunt, Mary Kerridge, Danny Daniels...

Autres titres : Curse of the Voodoo / Voodoo Blood Death / Lion Man






Mike Stacey, impénitent chasseur blanc, traque puis tue un lion en plein territoire Simbazi d'Afrique. Lors d'une procession, il est alors maudit par le chef de la tribu des Simbazi. Mais la malédiction ne s'arrête pas là et elle se manifeste sans relâche par des hallucinations qui le poursuivent même après son retour en Angleterre. Stacey consulte un expert en malédiction, lequel l'informe que la seule façon d'annihiler ce mauvais sort est de retourner en Afrique et de tuer son responsable.






Curse of the Voodoo est une capitalisation par le producteur Richard Gordon sur le relatif succès qu'il vient de connaître avec La Poupée diabolique, réalisé par le même Lindsay Shonteff. Richard Gordon est un vieux briscard de la série B auquel on doit des titres aussi (peu) prestigieux que Le pionnier de l'espace, Des filles pour un vampire, La tour du diable, Secrets of Sex, La griffe de Frankenstein, Inseminoid etc... Il s'agit pour lui de tourner un nouveau petit horrifique à base de surnaturel, ce à moindre frais. Le budget est donc fixé à 35 000 £ pour quatre semaines de tournage, et il est du coup hors de question de se rendre en terre africaine avec une équipe technique et tout le bazar. Le film est donc tourné au Regent's Park de Londres et agrémenté de stock shots, mais le tournage souffre malgré tout de quelques intempéries qui le font rallonger d'une semaine.






En amont, Curse of the Voodoo fut co-écrit par Leigh Vance ("Le Saint","Mission impossible" pour la télé, mais aussi "Contre une poignée de diamants") et Brian Clemens ("Chapeau melon et bottes de cuir", Terreur aveugle, mais également réalisateur de "Capitaine Kronos"). Ce dernier prit du reste le précautionneux pseudonyme de Tony O'Grady pour achever l'écriture d'un script se nommant au préalable The Lion Man. Le titre retenu au final est Curse of Simba, titre d'exploitation en Grande-Bretagne, mais il est aussi projeté sous le titre Voodoo Blood Death. Pour son exploitation aux États-Unis, il est amputé de quelques minutes, rebaptisé Curse of the Voodoo et projeté en double-programme avec au choix, "Frankenstein contre le monstre de l'espace" de Robert Gaffney ou The Horror of Party Beach de Del Tenney. Qui se ressemble s'assemble ? Pas tant que ça finalement, car ces petites bobines ont avant tout comme point commun d'être fauchées et de tenter d'emprunter le chemin un peu fou de la fantaisie, celle de nous faire croire à l'impensable. Et c'est ce qu'il y a de plus réussi dans ce Curse of Simba qui n'est pas sans évoquer par moments quelques histoires imaginées par Russ Jones & Bill Pearson ("Vaudou", illustré par Joe Orlando) ou encore par le très prolifique Archie Goodwin pour "Creepy" qui, rappelons-le, est né à cette même période, en 1964, suivi deux ans après de "Eerie".






Pour le reste, si le manque de moyens se ressent, c'est hélas par sa mise en scène aussi terne qu'anémique que Curse of Simba se distingue. Avec vingt-trois films au compteur, le réalisateur de Devil Doll et The Million Eyes of Sumuru n'a jamais été considéré comme une flèche ; cependant, la mise en scène de cette 'vaudoosploitation' est d'une pauvreté assez conséquente et laisse la musique (signée Brian Fahey) installer la tension, tant et si bien qu'elle paraît elle-même hypertrophiée par rapport à l'action. En témoigne très vite cette malédiction jetée sur le personnage de Mike Stacey, qui consiste à planter une lance entre ses jambes alors que le type se tient assis, tranquille pépère, et qu'une peau de lion est étendue à proximité sous le regard inquisiteur du grand sorcier. Bouh ! S'ensuit l'agression au couteau, d'un serviteur noir, pendant le retour en voiture et alors que le sieur Stacey s'était endormi (on ne sais d'ailleurs trop comment vu le parcours bosselé en pleine savane et les rebonds générés). Quelques passages dansants dans des clubs de Londres, bien étirés eux aussi, font office de liants (en passant, soyez avertis d'une danse lascive par une belle panthère noire, laquelle fera craquer bien des braguettes, je préviens le lecteur des fois qu'il compterait regarder cette bobine à la saveur fauve, accompagné, mais en slip d'été).






Et puis, il faut tout de même se farcir de longues discussions entre Stacey et son comparse de safari (Dennis Price), Stacey et son fiston, Stacey et sa belle-mère, Stacey et sa femme, le pauvre homme se plaignant de ne pas pouvoir en placer une et insistant pour communiquer alors qu'on se fait déjà un peu chier (merci !). Le comble est atteint lorsqu'il parvient à arracher un rendez-vous à sa femme dans un petit club et que, celle-ci tardant à arriver, notre joyeux 'safariste' branche une autre jeune femme (une jolie tigresse d'origine française) ; c'est d'ailleurs à ce moment qu'on se dit que Voodoo Blood Death mériterait un peu plus de violences faites aux femmes, notamment pour que notre grenouille "importunée" ne cède pas aussi facilement aux avances d'un mec qui finit pété et avachi façon clochard à la même table, pour partir ensuite tirer un coup à l'hôtel. Le reste n'est que visions de sacrifices vaudou et n'hésite pas à s'inspirer de classiques tels que La Féline, notamment lorsque Stacey rentre chez lui de nuit, apeuré par des rugissements de lion, à moins que tout ceci ne participe d'une hallucination auditive issue elle-même du mauvais sort jeté. Bref, cette bobine de Lindsay Shonteff aurait mérité de tailler dans le gras, d'autant que quelques séquences sortent du lot comme celle où Stacey aperçoit un homme noir, ayant les mêmes traits que le sorcier Simbazi, monter dans le bus où il est assis ; un passage intriguant à l'instar de celui où deux guerriers africain déboulent en plein parc de la banlieue de Londres, au sein d'un épais brouillard, avant de se lancer à sa poursuite.






Parmi les acteurs, on retrouve donc Bryant Haliday ("The Projected Man", La tour du diable) en héros maudit et tourmenté. Il s'y montre moins convaincant que dans The Devil Doll et semble contraint à la sur-expressivité. Plus sobres à l'écran sont Dennis Price, en compagnon de safari, et Lisa Daniely dans le rôle de sa femme. Acteur de grand talent et à la carrière immense ("Noblesse oblige", The Earth Dies Screaming, "La maison de l'épouvante", Venus in Furs, Les Sévices de Dracula, Dennis Price campera même le fameux Docteur Frankenstein dans Les expériences érotiques de Frankenstein et on le verra dans un épisode du précité "The Avengers", en 1968 : "Whoever Shot Poor George Oblique Stroke XR40?"), le jeu tout en retenue de Price contraste de manière heureuse avec celui plus outré de Haliday. Sans apaiser pour autant les tourments et hallucinations de son mari, Lisa Daniely - première Lilli Marlene du cinéma sous la houlette d'Arthur Crabtree avant d'écumer nombre de séries en vogue - donne une réplique largement à la hauteur des couleuvres qu'on lui fait ici avaler.






Curse of Simba n'est pas le film le plus marquant que vous verrez dans votre vie mais s'il n'est pas des plus brillants, il n'est pas pour autant dénué d'un certain charme, semblable à celui des EC Comics, relancés à cette même période par le jeune éditeur James Warren pour les revues déjà citées, tentant alors d'éviter le Comics Code qui a déjà sévi lâchement, tuant des revues et anthologies comme Shock ou Weird Science. À sa manière, on peut aussi porter au crédit de Richard Gordon et Lindsay Shonteff de contribuer à ce petit combat là, en plus de livrer un B-movie des familles qui, plus resserré, aurait pu faire un très bon épisode de la série déjà citée : "Chapeau melon et bottes de cuir".
À noter enfin que la première partie et ses gros plans déformants sur les visages n'est pas sans faire penser au début du "Braindead" de Peter Jackson, lequel situera son action en Indonésie et à Sumatra plus précisément.




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sigtuna
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MessagePosté le: Ven Juin 29, 2018 10:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Sam Déc 08, 2018 8:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est fou à quel point Dennis Price a pu alterner le pire et le meilleur au cours de sa carrière. En tout cas, sans l'avoir lu mais après lecture de ta chronique, cette histoire évoque effectivement de par son ambiance les EC Comics, les histoires qu'on pouvait lire en France durant les années 1970 dans des formats poche comme Spectral, Eclipso, Hallucinations ou Le Manoir des fantômes.
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