votre psychovision du soir

[Bigbonn]

Fallet - 2017 - Suède
Série de 8 épisodes de 30 minutes, Fallet tourne autour de l'enquête d'un duo de policiers particulièrement mauvais, un Anglais, une Suédoise, qui se retrouvent envoyés à Norrbacka (Suède) pour trouver le coupable d'un meurtre sadique sur un ressortissant anglais.
Naviguant entre l'enquête policière et la comédie tranquille (pas de gros gags, l'humour vient plutôt des personnages et des situations), Fallet présente son lot de rebondissements et de péripéties improbables, lui donnant même l'allure d'une satire des séries policières, mais aussi de la société suédoise et des tics de l'époque.
Sympa.


Collateral - 2018 - GB
Mini-série de 4 épisodes d'une heure.
Là aussi, enquête policière mais cette fois-ci plus sérieuse, qui tourne autour du meurtre d'un livreur de pizzas tué de façon très professionnel, livreur qui se révèle être un immigré clandestin venu d'Irak.
Se greffent autour de l'enquête de Kip Glaspie et de son adjoint Nathan, un député travailliste frondeur et son ex femme adepte de l'herbe, une femme prêtre et sa compagne immigrée clandestine, les deux soeurs du livreur assassiné qui en savent plus qu'elles n'en disent, une capitaine revenue des champs de bataille avec visiblement un gros stress post-traumatique, les agents du MI5, des passeurs et encore quelques autres.
Beaucoup de thèmes dans l'air du temps, donc, et probablement un peu trop pour une série courte qui perd parfois un peu son spectateur en route tout en le gardant accroché aux basques de Carey Mulligan (l'interprète de Kip, quel drôle de prénom quand même). Au final, cela se suit quand même très bien.

[princesse.rosebonbon]

Bad girls go to hell
US - 1965
De Doris Wishman

Une femme tue son concierge au cours d'une tentative de viol. Elle prend la poudre d'escampette direction la Grosse Pomme pour aller de charybde en scylla.

On va pas se mentir, même pour un Doris Wishman, c'est plutôt faiblard.
En dehors du charme de l'érotisme sage made in 65, je ne sais pas trop ce qu'on peut en retenir.

[mallox]

Sweet Country - 2017

Origine : Australie
Genre : Aventures / Drame / Histoire / Légitime violence

Réalisé par Warwick Thornton
Avec Hamilton Morris, Sam Neill, Fred Smith, Ewen Leslie, Luka Magdeline Cole, Shanika Cole, Bryan Brown, Thomas M. Wright...

Sam, un fermier aborigène, est contraint de fuir avec sa femme après avoir abattu, en état de légitime défense, le fils du propriétaire blanc de la station. Le sergent Fletcher se lance à sa poursuite, traquant le couple par tous les moyens nécessaires avec l'aide d'un rabatteur local et de quelques propriétaires terriens...


Par le réalisateur de "Samson et Delilah" (romance qui tournait au véritable survival) et "Green Bush", qui se spécialise semble-t-il pour l'histoire peu reluisante de son pays et mettant ostensiblement en avant le sort réservé au peuple Aborigène.
Dans Sweet Country, titre bien sûr ironique, il transporte le spectateur dans les années 20 du siècle dernier.


On peut trouver ses films un peu trop démonstratifs parfois (le héros DJ de "Green Bush" était par exemple un peu too much avec sa prise de conscience que, tu vois, la musique, elle sert aussi à faire passer des messageuh) et Sweet Country demeure imparfait, inégal, dans la mesure où certains personnages sont un peu archétypés (Sam Neill en espèce de pasteur abolitionniste et super gentil fait ici office de Charles Ingalls du nord australien ; a contrario l'espèce de dingoredneck qui les embauche deux jours, lui, les enchaine, enfants compris, les viole, et sera même celui par qui le drame arrivera...), toujours est-il qu'il n'est pas dénué d'une certaine force qui rappelle un certain cinéma américain engagé de la fin des années 60 et des années 70. On pense aux pamphlets de Ralph Nelson notamment.

Les acteurs y sont parfaitement dirigés et Hamilton Morris y est impressionnant, dans un rôle souvent mutique. Tout autant impressionnant est Bryan Brown (L'Attaque du fourgon blindé - histoire de le caser à nouveau !) en sergent inflexible qui poursuit sa chasse à l'homme, même blessé, mais qui... et là, inutile d'en dire plus au risque de trop en dire...


Bref, Sweet Country est un film assez prenant dont finalement le principal défaut n'est pas tant dans les traitements archétypés ou stéréotypés mais dans un choix contestable dont on ne comprend pas l'utilité : celui de montrer, façon inserts, des fragments de scènes à venir.
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[Bigbonn]

Oui j'en avais parlé ici même le 15 juillet de ce Sweet Country, pas exceptionnel mais pas mal quand même.
Et je suis en train de lire des bouquins de Kenneth Cook, un romancier australien mort il y a une trentaine d'années et on retrouve dans certains de ses récits le racisme marqué, la plouquerie alcoolisée, mais aussi une dureté chez les aborigènes (qui ne sont pas réduits à être de bons sauvages comme on a tendance à les voir de loin, mais sont plus complexes et peut-être juste tout simplement humains) et un environnement dur (même si, là, les récits que j'ai lus ne se passent pas à la même période).

[mallox]

Ah oui, en te relisant, en effet... (l'effet chaleur !?)

On retrouve un peu de ce que tu dis dans le film de Warwick Thornton (le gamin dont les mensonges ont des conséquences tragiques, d'autres Aborigènes un peu fourbes et/ou girouettes... bref, ils ne sont pas forcément idéalisés.)

En tout cas ce que tu dis à propos de Kenneth Cook m'intéresse au plus haut point. D'ailleurs si tu n'as pas vu l'adaptation de son "Wake in Fright" (Réveil dans la terreur), fonce, c'est du très lourd !
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[Bigbonn]

J'ai lu le recueil de nouvelles (en fait, plutôt des récits à la première personne qui se présentent comme authentiques malgré leur caractère parfois improbable ou stupéfiant) Le koala tueur et autres nouvelles du bush et j'ai bien aimé, c'était assez drôle et plaisant à lire et là je lis Par-dessus bord, un roman autour d'un petit pêcheur d'un bled côtier à la recherche de thon (et de thunes) et ça se lit également très bien.
Le prochain que je lis sera Cinq matins de trop (le Wake in Fright en question), avant La bête (oui, je me fais une série Cook).

[mallox]

Je cherchais de nouveaux auteurs à lire, c'est donc parfait. "Le Blues du troglodyte" et "L'ivresse du kangourou (en poche, forcément, hu hu hu !) : Et autres histoires du bush" achetés du coup, avant d'autres, probablement. Merci m'sieur !


Vu cette chose :



Apnée - 2016

Réalisé par Jean-Christophe Meurisse
Avec Céline Fuhrer, Thomas Sciméca, Maxence Tual, Claire Nadeau

S'il vous prend une petite envie de cinoche Anar-surréaliste, celui-ci se défend plutôt bien dans la catégorie. En ces temps mégasupralissés, il fait partie de cette petite famille des iconoclastes indés qui n'hésitent pas à partir en vrille.
Reste ce sentiment d'évoluer en terrain connu, ces "pets" de liberté que les années 70 ont beaucoup défriché. Du coup, on pense un moment au trio des "Valseuses", avant d'entrer chez Luis Bunuel et son "Fantôme de la liberté, puis de sortir par la porte Jodorowsky sous influence Tod Browning.
Anar donc mais pas révolutionnaire pour autant, cet(te) Apnée respire bien et fait passer un moment agréable et loufoque, loin des films-nombrils, drames-chorales et autres bobines-sociales-déprimantes (encore que dans cette dernière catégorie, le très Ken Loachien Vent du Nord se défende étonnement bien).

* Le film a remporté le prix du Jury (meilleure réalisation) au Festival international du film culte de Trouville-sur-Mer en 2016 !
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[mallox]

Détective Dee : La légende des Rois Célestes

Réalisé par Tsui Hark
Avec Mark Chao, Feng Shaofeng, Gengxin Lin...

C'est toujours aussi touffu, trop même, notamment au niveau CGI (voir la baston entre un King Kong albinos et un bouddha géant au corps constitué de milliers d'yeux).
M'était promis de ne plus aller voir de film en 3D et en vostf, le dernier m'avait procuré un lumbago optique assorti d'une migraine, j'ai cédé à la tentation le mois dernier, ça n'a pas loupé.

Hormis ça, ça reste du grand spectacle de qualité, regorgeant d'idées, mais loin des spectacles iconoclastes d'autrefois. Faut dire que les rapports entre Hongkong et la Chine musèlent l'industrie des premiers, jusqu'à contraindre au pur divertissement/abrutissement de masses (qu'un Chow Yun-fat soit censuré en Chine parle de soi. Et il n'est pas le seul.)
Tsui Hark, lui, ne semble plus vouloir prendre de risques : l'enjeu étant de concurrencer le blockbuster américain et, pour cela, s'assurer la plus large audience possible, de veiller scrupuleusement à ne pas se mettre le régime chinois à dos. C'est l'une des limites de ce 3ème opus à la fois débridé formellement mais intrinsèquement bridé.
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[Bigbonn]

Du coup, avec cet avis michèvre , on ne sait trop si on doit le regarder, ce film, ou l'éviter... Tsui Hark ça a de toutes façons, toujours été trop touffu et dans tous les sens, non ? Ce qui faisait parfois que la magie opérait ou n'opérait pas...

[mallox]

En fait je le conseille plutôt, il y a plus d'inventivité dans celui-ci que dans n'importe quel Sherlock Ritchie, mais j'ai du mal à être objectif :
- d'un côté t'as l'une des meilleures exploitation de la 3D que j'ai pu voir. Au point que chaque plan fourmille de détails.
- de l'autre j'ai vraiment du mal avec les sous-titres qui me semblent toujours être calés dans une autre dimension que le film ou que cette 3D.
Après on peut aussi le voir en version plate...
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[sigtuna]

Ah les fameux films avec du cinéma dedans !
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[mallox]

The Third Murder - 2017

Réalisé par Hirokazu Kore-eda
Avec Masaharu Fukuyama, Kôji Yakusho, Suzu Hirose...

On peut dire que c'est sobre et y voir là une qualité, mais c'est aussi très linéaire (parloirs, tribunaux, discussions avec les avocats, témoins interrogés...), voire un peu téléphoné dans son dernier tiers avec son whodunit mèche-courte dont les secrets auraient pu être plus intéressants que les sujets abordés.
C'est à voir pour la performance de Kôji Yakusho, en coupable ou non, et pour l'empathie qu'il suscite, outre les questions un peu balourdes et rebattues sur la peine de mort, la légitimité ou solidité de certains verdicts (du reste le discours, étiré sur 2 heures, est finalement expédié en une phrase : en gros "le juge a un calendrier et doit respecter un planning, ne serait-ce pour son image d'homme efficace").

On ne s'ennuie pas mais ça reste, volontairement ou pas, assez solennel. Bref, Thriller judiciaire attirant, fouillé d'un point de vue psychologique et c'est déjà pas mal, mais un peu décevant tout compte fait. Du reste l'aspect manipulateur du type accusé est quand même mille fois vu.
Lui manque un débat des Dossiers de l'écran dans la foulée.
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[mallox]

Hérédité - 2018

Réalisé par Ari Aster
Avec Toni Collette, Gabriel Byrne, Alex Wolff, Milly Shapiro...

[Bigbonn]

Aucun homme ni dieu, de Jeremy Saulnier, avec Jeffrey Wright, Alexander Skarsgard, Riley Keough

Dans l'Alaska profond, où les journées sont courtes et les nuits longues, une petite communauté villageoise résistant tant bien que mal aux éléments, à l'isolement et à son environnement hostile se retrouve confrontée à ses propres démons intérieurs lorsqu'un troisième enfant est enlevé par les loups.
La mère de ce dernier invite un écrivain ayant passé un an parmi les loups (et plutôt leur défenseur que leur contempteur) à venir la retrouver et lui demande de chasser celui qui lui a pris son fils.

Bien aimé les lieux, l'ambiance, les grands espaces froids et l'environnement implacable. Egalement les relations entre les uns et les autres, les tensions qui se dévoilent et deviennent de plus en plus palpables.
Suis resté un peu frustré sur la fin (même si elle n'est pas illogique) et j'ai trouvé la grosse fusillade dans le village un peu excessive et moins crédible que le reste.
Tiré d'un livre, peut-être certaines clés s'y trouvent-elles. En l'état, j'ai quand même trouvé ça plutôt bon.

[mallox]

Vu ce "Aucun homme ni dieu", par le réal de "Green Room" et "Blue Ruins", oui, y a de magnifiques décors, une ambiance bien dépotée, mais on peut facilement se sentir frustré, et par le propos, franchement nébuleux (l'homme vu comme un loup), et par sa fin, un peu expéditive (sans compter un retour à l'humanité un peu too much). Quoique mystérieux et abstrait ça reste quand même prenant. Je serais donc de mauvaise foi en disant que je n'ai pas aimé car j'ai marché.
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