[M] [Critique] La Belle et le puceau - 1974

 
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Mar 28, 2019 7:29 am    Sujet du message: [M] [Critique] La Belle et le puceau - 1974 Répondre en citant



La Belle et le puceau - 1974
(Innocenza e turbamento)

Origine : Italie
Genre : Sexy Comédie / Comédie dramatique

Réalisé par Massimo Dallamano
Avec Edwige Fenech, Vittorio Caprioli, Lionel Stander, Roberto Pace, Anna Maria Pescatori, Eleonora Morana...






Tonino (Roberto Cenci) est renvoyé temporairement du couvent de la "Compagnie de L'Enfant Jésus" par son supérieur, pour bandaison inopinée en plein cours de catéchisme. Il revient donc chez son grand-père, Don Salvatore (Lionel Stander), qui vit dans une agréable province sicilienne. Un grand-père qui se montre heureux que son petit-fils n'ait pas la vocation, souffrant quant à lui de satyriasis. Il lui conseille d'ailleurs de contempler de plus près les charmes de Carmela (Edwige Fenech), sa toute nouvelle belle-fille, que son fils Vincenzo (Vittorio Caprioli ) a bien du mal à contenter sexuellement. Quand Salvatore meurt, Carmela, sa jeune marâtre, décourage définitivement le séminariste de ses intentions religieuses. Inutile de vous préciser de quelle manière...






À partir d'un scénario qui s'inspire du "Malicia" de Salvatore Samperi (lequel venait de faire un carton au box-office, plaçant même Laura Antonelli en têtes des icônes du cinéma érotique), écrit par Dallamano lui-même et Gianfranco Clerici, cette sexy comédie initiatique ne brille certes pas par sa finesse mais offre une vision libertine typiquement d'époque. Le clergé en prend gentiment pour son grade (dès le début, on comprend qu'avoir une érection est profane) et, dès lors, Innocenza e turbamento (littéralement "Innocence et émoi" ou "Innocence et perturbation") évolue un petit peu comme les "Décamérotiques". On sait assez vite qu'on met les pieds dans une ode au libertinage à la Boccace. La sexualité se doit d'être festive et libératrice, au sein d'un récit initiatique à la limite de l'inceste ; le ton oscille dès lors entre la malice lubrique et le conte intimiste plus grave, à la limite du mélo. Comme dirait l'autre, pour apprendre, rien de mieux qu'une enseignante qui maîtrise son sujet. Bref, dans Innocenza e turbamento "La Prof donne des leçons particulières" mais y a un sacré boulot à faire avec l'élève qui, outre qu'il soit puceau, tient du cancre souffreteux et effarouché.






En 1974, la Sexy Comédie bat son plein tandis que les décamérotiques viennent de déferler sur les écrans, suite à la "Trilogie de la vie" de Pasolini (laquelle se clôt en cette même année avec "Les Mille et Une Nuits"). On est en pleine libération des mœurs et, surtout, en pleine exploitation des bobines érotiques tapies sous de fallacieux prétextes, plus ou moins codés selon les genres empruntés. La culture du paganisme des mythes orientaux côtoit alors l'humour le plus gras. Il y a un peu des deux dans Innocenza e turbamento qui, hélas, est peut-être le film - et surtout le genre - où Dallamano se montre le moins à l'aise.
Inutile d'essayer d'y retrouver la patte de l'auteur de Bandidos, de "Dorian Gray, le dépravé", de Piège pour un tueur de Mais qu'avez-vous fait à Solange ?, de La Lame infernale, de "Émilie, l'enfant des ténèbres" ou bien encore de Section de choc. La raison est probablement assez simple : le réalisateur, à l'instar d'un Damiano Damiani placé dans un western comique, n'a pas de dispositions particulières pour la comédie. On se retrouve du coup avec une œuvre dont les qualités se font plus évidentes dans la charge libertaire et anti-cléricale que dans les clichés inhérents à la sexy-comédie, genre qui, soit, ne cherche pas à faire dans la finesse mais dont les ressorts pour générer le rire sont, déjà à l'époque, galvaudés : flatulences, personnages grassouillets, irruption d'un poulet... bref, ça ne vole pas très haut.






Pourtant Innocenza e turbamento dégage par moments un petit charme mélancolique un brin rétro non négligeable, grâce notamment à son côté espiègle, distillé le plus souvent par l'excellent Lionel Stander. Pour le reste, Vittorio Caprioli ("Mademoiselle cuisses longues") fait du Caprioli et Edwige Fenech fait le zob, tandis que le spectateur se rince l'œil à peu de frais, encore que l'ensemble demeure plutôt chaste. Reste que l'éveil de la sexualité est évoqué plus finement que le reste ; il paraît du coup tenir de l'évidence que c'est ce qui intéressait Dallamano. Mais le problème qui vient se greffer à ce niveau est la médiocre interprétation de Roberto Cenci (qui retrouvera l'Edwige dans "Un vice de famille" de Mariano Laurenti après avoir croisé Barbara Bouchet dans "L'Amie de ma mère" de Mauro Ivaldi), difficilement crédible, à croire qu'avant de rencontrer sa belle-mère, les femmes n'existaient pas d'un point de vue sexuel et comme objet de convoitise. Bref, le type est né dans le chou où la cigogne l'a déposé. On assiste alors, sans y croire, à l'exact contraire de ce que l'érection de ce jeune homme (trop vert) pouvait laisser présager en début de bobine. À partir de là, le film de Dallamano avance telle une demi-molle.






Il est possible que Gianfranco Clerici, scénariste multi-genres (Samoa, fille sauvage, La Longue nuit de l'exorcisme, Spécial Magnum, L'Éventreur de New York, Murderock, etc. etc.) n'ait pas su conjuguer des éléments qu'il maîtrisait de manière très inégale et que, de fait, La Belle et le puceau n'avait aucune chance de trouver son équilibre et son harmonie une fois illustrés à l'écran. Il faut dire que la mise en scène de Dallamano est elle aussi inégale : elle paraît élégante à certains moments comme bâclée à d'autres. À l'image finalement des pans subtils et ceux plus grotesques évoqués avant.

Reste malgré tout une curiosité pour une étrange rencontre entre une actrice et un réalisateur, mort trop tôt, mais qui n'en demeure pas moins pour autant un auteur minoré, fort d'une filmographie contenant des films intéressants dont celui-ci, sans être honteux, demeure probablement le maillon faible. Néanmoins, et pour situer la chose qualitativement, de nombreux cinéastes de cinoche d'exploitation se seraient contenté de ce maillon faible comme maillon fort de filmographies ineptes. Comme quoi, ce demi-ratage demeure très relatif.









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MessagePosté le: Jeu Mar 28, 2019 7:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8

Oui comme sexy comedie c'est un peu mou (du gland)
et comme... euh... chronique adolescente c'est un peu gras (d’acné)

La belle edwige n'y est pas particulièrement sexy d'ailleurs.
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Dernière édition par sigtuna le Jeu Mar 28, 2019 7:29 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Jeu Mar 28, 2019 7:28 pm    Sujet du message: Re: [Critique] La Belle et le puceau - 1974 Répondre en citant

mallox a écrit:
Carmela, sa toute nouvelle belle-mère, que pépé Salvadore a bien du mal à contenter sexuellement. Quand Salvadore meurt, Carmela, sa jeune marâtre, décourage définitivement le séminariste de ses intentions religieuses.


Il me semblait (mais je n'en ai qu'un vague souvenir) que Edwige Fenech jouait la femme de Caprioli et donc la belle fille de Sanders, (et donc la belle mère de l'ado) ?

Soit dit en passant c'est pas Salvatore (Salvador c'est plutôt espagnol) ?
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Dernière édition par sigtuna le Jeu Mar 28, 2019 10:27 pm; édité 1 fois
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Mar 28, 2019 8:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est tout à fait ça (pour tes deux interventions d'ailleurs). icon_wink
Je n'avais pas fait gaffe au résumé qui en effet mélangeait allègrement les noms et les statuts. Sans compter que c'est Salvatore. Me semblait avoir revu tout ça il y a déjà un moment mais c'est clair que non.
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