[M] [Critique] Le Nouveau Boss de la mafia - 1972

 
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mallox
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MessagePosté le: Ven Avr 12, 2019 5:07 am    Sujet du message: [M] [Critique] Le Nouveau Boss de la mafia - 1972 Répondre en citant





Le Nouveau Boss de la mafia - 1972
(I familiari delle vittime non saranno avvertiti)

Genre : Poliziesco
Origine : Italie

Réalisé par Alberto De Martino
Avec Antonio Sabàto, Telly Savalas, Paola Tedesco, Giuliano Persico, Guido Lollobrigida, Nino Dal Fabbro...


Autres titres : Crime Boss (USA) / The Mafia Terminator (Titre vidéo australien) / Le Nouveau Boss de la Maffia (avec 2 F - source : encyclociné)







Deux frères siciliens, Antonio et Nicolas, doivent se réhabiliter aux yeux de "la famille" à la suite de la trahison de leur père. Ils y parviennent et Antonio devient même le bras droit du Parrain, don Vincenzo... Mais un désaccord survient entre eux et la guerre va naître entre le jeune chef et le vieux maître...






Alberto De Martino n'est pas le plus manchot des réalisateurs et, lorsqu'il tourne ce Nouveau Boss de la mafia, il a déjà bien essuyé ses savates dans moult genres en vogue depuis le début des années 60, certes avec un bonheur inégal et une motivation suintant à l'écran tout aussi inégale. I familiari delle vittime non saranno avvertiti (Les familles des victimes ne seront pas prévenues) semble faire partie d'un double pack de deux : le premier est une doublette avec l'acteur Antonio Sabàto vu que cet opus "mafieux" suit L'uomo dagli occhi di ghiaccio, le second, une sorte de paire purement contractuelle avec Telly Savalas qui précède L'assassino... è al telefono.
Sa première collaboration avec Sabàto était si routinière qu'elle faisait flirter son spectateur crédule avec l'ennui, celle avec Savalas, giallo "téléphoné", s'avérait si anémique que subsistera le temps passant dans la mémoire d'un spectateur non moins crédule, le souvenir d'un psychopathe chauve passant son temps à sortir son cran-d'arrêt en prenant des airs menaçants. Autant dire que, coincé entre ces deux demi ou semi-ratages, Le Nouveau Boss de la mafia ne s’annonce alors pas sous les meilleurs auspices, même s'il s'inscrit également dans la période polars et thrillers de son réalisateur, durant laquelle on trouve aussi au préalable Rome comme Chicago et, plus tardivement, Una Magnum Special per Tony Saitta.






Malgré les réticences qu'on pouvait légitimement nourrir avant vision de ce poliziottesco, qui ne jouit du reste pas d'une réputation très flatteuse, ni même d'une édition sur support physique lui rendant hommage (oui, ceci est une sorte de "dernier appel" !), I familiari delle vittime non saranno avvertiti démarre sur les chapeaux de roues, parvenant à surprendre grâce à un rythme alerte et une tonalité épurée et violente. Meurtres, violences en tout genre, méfiances réciproques entre hommes de main, tensions paranoïaques de circonstance, règlements de comptes décidés selon le seul code d'honneur de la fidélité, poursuite en caisse échevelée et jeune femme éjectée par la portière d'une caisse roulant à 100km/h, le tout étant capté de manière fort efficace par Aristide Massaccesi. Quant à Antonio Sabàto, on peut bien lui faire le reproche habituel, celui de ne pas posséder le charisme naturel d'autres chantres du genre, celui des Merli, des Silva ou des Milian, il n'y a strictement rien à reprocher à son interprétation qui s'avère fort honorable. Du reste, il fait un ponte en devenir plutôt crédible, impitoyable, capable de lâcheté, de vanité pathétique mais aussi et paradoxalement de courage et d'empathie, tant et si bien qu'on peut même trouver sa présence et son manque d'expressivité coutumier comme étant le fait d'un choix de casting judicieux.






Le problème de ce Nouveau Boss de la mafia, est ailleurs : outre qu'il n'ait rien de "nouveau" à offrir, semblant dérouler comme un tapis une énième histoire d'ascension puis de déchéance, elle-même issue d'un scénario banal signé Lucio Battistrada (L'etrusco uccide ancora, Le Coriace, Frissons d'horreur, La casa del tappeto giallo...), est de se figer complètement dès lors qu'Antonio parvient à rejoindre Don Vincenzo, soit lors de l'arrivée à l'écran du sieur Savalas. Ce dernier, ni bon ni mauvais, n'est pas à blâmer, il a beau tailler ses rosiers façon Marlon Brando en guise de présentation, il fait le job, sans enthousiasme démesuré ni outrance particulière. Quoi qu'il en soit, à mi-bobine (et une fois qu'on a pu constater que Savalas tapait dans n'importe quelle boule et n'importe comment lors de ses entraînements au billard américain), le constat commence à se faire un peu amer car rien ne vient plus relever le niveau ni le rythme, à l'exception d'une séquence située à dix minutes de la fin. Et à I familiari delle vittime non saranno avvertiti, outre son aspect prévisible (finalement du "Scarface" de Hawks à "La Chute d'un caïd" de Boetticher, tout avait été dit), stéréotypé, voire même un peu trop moral pour le genre dans lequel il s'inscrit, de manquer de fièvre, un peu à l'instar de Sabàto. Tout cela pour dire que chaque ponte fait son temps et qu'il n'est qu'un pion d'un échiquier qui le dépasse.





L'ensemble n'est donc pas honteux, il peut même, selon l'humeur, être plaisant de parcourir des sentiers familiers, mais pour un néo-polar italien pur jus, il rend un peu trop suisse. Même le score, pourtant très lancinant de Francesco De Masi, concourt à ce sentiment. Restent l'histoire de respect puis d'amitié impossibles qui aurait pu être intéressante mais qui n'est qu'esquissée, et la présence de la jolie Paola Tedesco (Les Amazones, filles pour l'amour et pour la guerre, L'Accusé...) qui a le mérite d'apporter un peu d'élégance et de charme vénéneux à une bobine qui manque de fureur, de nervosité et, somme toute, d'âme.
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Dernière édition par mallox le Dim Avr 28, 2019 9:56 am; édité 1 fois
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flint
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MessagePosté le: Dim Avr 28, 2019 8:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai jamais été très fan de Sabato non plus, je l'avoue. D'ailleurs, il a fini dans "Amour, gloire et beauté", c'est dire.
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