[M] [critique] Le Bazaar de l'Epouvante

 
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Jeu Fév 23, 2006 3:26 am    Sujet du message: [M] [critique] Le Bazaar de l'Epouvante Répondre en citant



Needful Things
Année : 1993
Origine : Etats-Unis
Genre : Thriller fantastique
Réalisation : Fraser C. Heston
Avec : Ed Harris, Max Von Sydow, Bonnie Bedelia, Amanda Plummer...

Précisons tout d'abord qu'il s'agit là de la critique de la version standard, et non du director's cut.
Leland Gaunt (Max Von Sydow), brocanteur, vient s'établir dans la petite ville de Castle Rock. Jusqu'ici, rien d'anormal. Pourtant, son commerce est bien particulier : le client y trouve tout d'abord véritablement tout ce qu'il désire, y compris les objets les plus rares, et ensuite il n'a pas à payer pour ceux-ci. Gaunt demande en effet à ce que ses clients lui rendent un petit service : faire une petite farce bête et méchante à un autre citoyen. Mais très vite, ces petites farces vont envenimer la ville, et les antagonismes entre citoyens se résoudront dans le sang. Seul le shérif Alan Pangborn tentera de s'interposer et de déjouer le diabolique plan de Gaunt, qui ne vise rien d'autre que la destruction pure et simple de Castle Rock.
Le Bazaar de l'Epouvante (titre français ridicule au possible) est adapté d'une oeuvre charnière dans la carrière de Stephen King : avec ce livre, l'écrivain se débarrasse de Castle Rock, lieu ayant souvent servi de localisation aux récits de King. Sa carrière en sera changée, et prendra une tournure dorénavant différente. En revanche Le Bazaar de l'Epouvante, le film, ne révolutionnera en rien les adaptations de King à l'écran. Démarrées sur les chapeaux de roue avec des réalisateurs tels que Brian De Palma, Stanley Kubrick, John Carpenter, George Romero ou encore David Cronenberg, ces adaptations ont petit à petit commencé à faire profil bas, aboutissant à toute une tripotée de séries B souvent aisément oubliables. C'est donc dans cette période creuse que le film de Fraser C. Heston (le fils de Charlton Heston) voit le jour.
Typiquement "kingienne", l'histoire nous montre donc une communauté qui sera amenée à s'autodétruire. L'accent est mis sur les conflits déjà larvés entre les habitants. Ainsi, le mal ne vient pas de Leland Gaunt (le surnaturel n'est qu'effleuré), mais celui-ci exacerbera la haine qui existait déjà, et misera sur la cupidité de la population, prête à tout pour voir ses désirs satisfaits (le parallèle avec le mythe de Faust est évident). Ainsi, tous les conflits possibles dans cette communauté, avouons-le extrêmement typée américaine, finiront par exploser : guerres entre voisines, entre un barman et un client, entre un curé catholique et un pasteur protestant, entre un conseiller municipal et un policier... Belle idée de départ, sauf que, du moins dans cette version courte, il est proprement impossible de montrer les étapes entre la simple rancoeur et la folie meurtrière. Si le livre pouvait traiter tous les conflits minutieusement, le film, lui, ne le peut pas, et Heston de se contenter de n'approfondir qu'une ou deux des querelles entre citoyens. Toutes les autres ne sont qu'abordées de temps en temps, dès qu'il y a une petite place dans le montage. Assez décousu : on ne sait donc pas qui a fait quoi, et le film perd ainsi beaucoup en clarté. Mais d'un autre côté, si Heston nous montre plusieurs "couples d'ennemis" de façon sommaire pour quelques autres de façon plus détaillée, c'est aussi parce que le film aurait perdu beaucoup en intérêt, si un seul ou deux de ces couples s'étaient accaparés entièrement le scénario. Cette éventualité aurait rendu le film encore plus long qu'il ne l'est déjà (car bien entendu, il faut le temps pour présenter -même brièvement- autant de personnages), et cela aurait nuit au sujet même du film : la destruction de toute une ville. Bref, Heston s'est retrouvé coincé entre deux possibilités, toutes deux pourvues de gros défauts, mais son choix était encore le meilleur. Du moins jusqu'à la fin du film, pour laquelle cette fois le réalisateur et ses scénaristes n'ont plus aucune excuse et versent tout droit dans un côté téléfilm consensuel tout ce qu'il y a de plus niais.
Heureusement, les prestations de Ed Harris et de l'Exorciste Max Von Sydow sauvent ce Bazaar de l'Epouvante, qui s'offre en outre une BO plutôt bien utilisée (l'Ave Maria pendant que deux femmes sont en train de se battre à coups de hachoirs et de couteaux de cuisine). Au final, on obtient un film ni franchement mauvais ni franchement bon. Des idées, certes, mais mal exploitées.

5/10

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Candyman
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MessagePosté le: Ven Fév 24, 2006 2:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai une grande affection pour ce film.
Le chaos final est plutôt bien rendu et, si la fin en elle-même peut paraître gentillette, elle ne l'est pas tant que ça puisqu'elle ne résout pas le problème.

L'homme éprouve toujours toutes sortes de rancoeur envers son prochain et le diable saura toujours en tirer profit. Il a peut-être laissé son oeuvre inachevée à Castle Rock mais il faut dire qu'il n'aa pas eu de veine de tomber sur Alan Pangborn (Ed Harris, encore une fois parfait).
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Ven Fév 24, 2006 2:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Disons que ce qui m'a gêné, à la fin, c'est le coup du :
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"Ah oué, en fait t'a raison, pardon."
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Candyman
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MessagePosté le: Ven Fév 24, 2006 6:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Moi, ça ne me choque pas.
Finalement, la majorité des services que demandent Leland Gaunt à ses clients ne sont ni plus ni moins que des blagues de potaches (à quelques exceptions près).
Après, si elles sombrent bien vite dans la violence, c'est dû aux inimitiés existant entre les personnages. Mais lors du chaos final, les habitants de Castle Rock font penser à une bande de sales gamins se chamaillant sans trop savoir pourquoi.
D'où ce ton un peu professoral de Pangborne.

A ce propos, tu as évoqué l'existence d'un "director's cut". Est-ce la version disponible en dvd Z2?
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Ven Fév 24, 2006 6:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Candyman a écrit:
Moi, ça ne me choque pas.
Finalement, la majorité des services que demandent Leland Gaunt à ses clients ne sont ni plus ni moins que des blagues de potaches (à quelques exceptions près).
Après, si elles sombrent bien vite dans la violence, c'est dû aux inimitiés existant entre les personnages. Mais lors du chaos final, les habitants de Castle Rock font penser à une bande de sales gamins se chamaillant sans trop savoir pourquoi.
D'où ce ton un peu professoral de Pangborne.

A ce propos, tu as évoqué l'existence d'un "director's cut". Est-ce la version disponible en dvd Z2?


A vrai dire je n'en sais rien, j'ai juste appris l'existence de ce director's cut sur IMDB.
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Livine
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MessagePosté le: Ven Oct 20, 2006 7:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais lu le bouquin avant et le film est, comme toujours dans les adaptations de King, super édulcoré.
Exit l'araignée géante qui sort du "collier enchanté " de Polly! Et exit le suicide du petit Bryan! Normalement le bouquin se termine par la destruction totale de Castle Rock. Gaunt se transforme en démon et se bat avec Pangborn et ça non plus on y a pas droit! Dommage... Dans le film on ne voit pas une once de la cruauté et de la méchanceté et aussi de la bassesse des personnages du livre. Rien ne ressort.
Sinon, si on a pas lu le bouquin avant, le film est bien
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Candyman
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MessagePosté le: Mar Oct 24, 2006 9:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

Livine a écrit:
Gaunt se transforme en démon et se bat avec Pangborn et ça non plus on y a pas droit! Dommage...


Parfois, Stephen King a tendance à faire sombrer ses histoires dans le ridicule du fait d'une fin qui se veut trop spectaculaire (dans Shining, notamment) et cela semble être le cas dans Bazaar.
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Livine
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MessagePosté le: Mar Oct 24, 2006 12:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Candyman a écrit:
Parfois, Stephen King a tendance à faire sombrer ses histoires dans le ridicule du fait d'une fin qui se veut trop spectaculaire (dans Shining, notamment) et cela semble être le cas dans Bazaar.


Oui, je relisais le bouquin justement et c'est vrai qu'en film ça l'aurait pas fait ico_mrgreen
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