[M] [Critique] Zatoichi

[Bigbonn]

Zatoichi
Japon / 2003, de et avec Takeshi Kitano; avec Tadanobu Asano, Michiyo Ogusu.
Genre : Chambara
Accroche : Sabreur aveugle mais pas manchot !



Zatoichi est un masseur aveugle qui chemine sur les écrans japonais depuis plusieurs décennies, occupant ses métrages à déambuler à travers le pays et à pourfendre, quand l'occasion s'y prête, l'une ou l'autre crapule.
En 2003, c'est Takeshi Kitano qui reprend le flambeau pour une version réactualisée de cette légende nippone, même si elle se passe toujours au 19ème siècle. Dès le début, Zatoichi fait preuve de son habileté légendaire au maniement du sabre en étripant quelques malfrats dont la maladresse presque comique semblait pourtant compensée par le nombre.
Les séquences suivantes nous présentent d'autres personnages qui croiseront la route du masseur, dont un ronin tueur à gages, deux geishas itinérantes et criminelles, un tavernier voûté et son vieux serveur, ou une vendeuse ambulante et plus toute jeune qui se prendra d'affection pour cet aveugle peu bavard et au visage parcouru de tics, mais serviable et respectueux.
Joueur, Zatoichi rencontrera aussi son neveu (celui de la femme hein ! pas le sien !) dans une maison de jeu et lui fera une démonstration virtuose du jeu à l'oreille.
Tous ces personnages qui croisent dans les mêmes parages et se confrontent à leur passé, dans un climat sombre de violence larvée explosant par à coups dans des séquences sanglantes, finiront par se rencontrer pour s'allier ou se battre.

L'attrait du film vient de cette construction progressive des personnages et du récit, de ce mélange subtil d'histoires croisées, souvent tragiques (un coup de sabre est rarement œcuménique) mais agrémentées de pointes d'humour parfaitement intégrées et d'une musique qui accompagne les acteurs jusqu'à s'inviter dans le film.
Kitano ose d'ailleurs une séquence finale dansée que je trouve, personnellement, de trop, mais que beaucoup m'ont dit avoir particulièrement aimée.
A l'exception de ce final un peu too much, un très bon film, à la brutalité certaine, contrebalancée par une bonne humeur épisodique aussi réjouissante qu'apaisante.


Note: 8/10.

PS: Lion d'argent - Meilleur réalisateur au Festival de Venise 2003.

[Cruisader]

Tout aller bien jusqu'à ce finale épouvantable qui "tranche" completement avec le reste du film et qui a profondement gâché mon plaisir. Dommage!!!
Kitano m'avait habitué à beaucoup mieux...Quoiqu'il y ait souvent un côté burlesque dans ces films...Mais là non...
Dommage

A noter pour les Parisiens que la maison de la culture du japon organise du 28 Fevrier au 04 mars 2006, un cycle Zaitochi, l'occasion de voire pour 3 Euros, sur grand écran la légende du masseur aveugle.

En tout cas pour ma part je ne retournerai pas voire celui de Kitano Tageshi, tant qu'il ne m'aura pas supprimer cette fin épouvantable

[erazorhead]

Pour le coup je l'ai trouvé assez génial cette derniere scene !!
C'est vrai qu'elle surprend pas mal au 1er abord, ca n'apporte rien a l'intrigue et ca pourrait presque passé pour un rajout inutile, mais au fond elle est complètement dans l'esprit du film !
Cet espece de mélange de musique traditionel, de techno (pour les percu qui font presque pensé a un beat électronique), de claquette, le tout fait facon comédie musicale américaine, c'est exactement les clichés traditionel avec les clichés moderne !
C'est comme le coup de Zatoichi décoloré en blond platine, ca n'a aucun sens ! ni du point de vue historique, ni du point de vue du personnage, pourtant c'est ce genre de détails hirsute qui fait une bonne parti de l'interet du film, faire du neuf avec du vieux !

Sinon pour le coté burlesque c'est clair que ca fait pas très sérieux cette scene !!
Mais la aussi je trouve que ca reste dans l'esprit du film, ne serait ce que la scene d'intro ou le gamin lui pique son sabre et qu'il se met a tatonner a coté de lui comme un perdu ! ca fait très grosse farce surtout dans le contexte du samourai légendaire... Ou le coup de l'apprenti samourai a moitié débile qui cours partout avec sa lance !
Cet esprit completement décalé mélangé avec des scene bien violente et sérieuse ca donne un mélange assez génial !

Donc pour ma part je recommande vivement d'aller voir ce film, y compris pour la fin ;)

[gregore]

Je reste perplexe face à ce film, d'un coté les scènes d'action sont très réussi, dans un sens c'est assez réaliste, Kitano ne s'éternise pas et tranche sec, du coup des gestes simples arrivent à surprendre le spectateur par leurs rapidités. Il y a aussi pas mal de séquences humoristiques efficaces qui augmentent le coté décalé de l'ensemble. Par contre, j'ai trouvé que le montage volontairement assez décousu embrouillait un peu le récit... et il m'est arrivé de m'y perdre...

7/10


Pour la scene finale je suis de ceux qui n'ont pas trop apprecié, c'est vrai que ça reste dans l'esprit décalé du film (au meme titre que l'apprenti samourai) mais globalement je trouve ça inutile et même ennuyeux...
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"La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c’est la force"

[Ratapoil]

étant un grand fan des films de kitano, j'ai apprécié ce film, malgré qqs trucs peu esthétiques (le sang rajouté par ordi je suis pas fan)
par contre n'ayant pas encore maté la série des zatoichi, je ne sais pas si ça reste fidèle à l'esprit des anciens
excellent film en tout cas

[Kerozene]

Etant un grand fan des films de Kitano.... celui ci m'est apparu bien triste et mal foutu. C'est pas complètement raté, mais les excuses de Kitano quant à ses effets de synthèse pourris sont de la poudre aux yeux, et dieu sait s'ils nuisent à l'ensemble du film. Pour le reste, l'intention est bonne, mais la manière de mélanger les genres m'a fait l'effet d'une mauvaise mayonnaise. J'en suis ressorti un peu amer.
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[mallox]

Ben moi j'en ai un bon souvenir de ce Zatoïchi là ! (et je dis pas ça par esprit de contradiction vis à vis de Kerozène ! ).
Même les images de synthèse décriées si dessus participaient selon moi à une stylisation de grande classe. J'avais bcp apprécié l'humour très pince-sans-rire ainsi que la violence graphique.
Bien entendu ces éléments faisaient déjà partie intégrante des anciens Zatoïchi", mais la relecture par Kitano m'avait semblé plutôt jouissive, à la fois respectueuse mais ironique en même temps que suffisamment spectaculaire.
Au fait que devient-il ?
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[The Hard]

[Kuro]

Pour mon premier poste critique je choisi (pas vraiment) mon réalisateur préféré (et ouai...pas original le Kuro en fin de compte)

Pour ma part je pense que Zatoichi est une changement chez Kitano, comme peut-être Outrage d'ailleurs... un "énième film de yakuza" (pfff même pas vrai d'abord)

Personne ne parle de la musique mais il faut pas oublié que ce film marque la séparation de Kitano et de Hisaishi (en concert au Zenith le 21 Juin !). Pas mal de scène sont construites sur ce que j'appelle grossièrement la symphonie de la nature : des objets, des mouvements qui rentre totalement dans l'univers externe de l'histoire (les académiciens appellent ça l'extra diégétique) comme la scène avec les coups de bêche ou encore les enfants qui s'amusent dans le (même) champ quand il pleut. La scène finale, en fait partit totalement. En plus d'une fin heureuse (et pourquoi pas ? le masseur aveugle et solitaire à trainé sa bosse assez longtemps non ?) c'est surtout le cycle de la vie qui est pointé du doigts. Tout recommence malgré la fête (traditionnelle ... sauf pour les claquettes je crois) qui célèbre la nouvelle maison (et oui il ne faut pas non plus l'oubliée celle là !). Chacun danse en oubliant les soucis immédiats de la vie. Les geishas redeviennent enfants comme pour nettoyer leurs enveloppes du sang qu'elles ont dû répandre durant leur quête de vengeance. Celle-ci effectuée par l'aveugle, elles vont pouvoir retrouver la joie de vivre, peut-être même un foyer, chose qu'elles ont eu lorsqu'elles étaient petites.
Le fou à la lance redevient normal comme si l'exécution des yakuza symbolisait en quelques sortes la fin de la guerre ou pour être moins extrême, la fin de la pensée guerrière.

Pour les claquettes. Je pense qu'ici Kitano ou devrais-je plutôt dire Beat Takeshi à voulu concilié son travail à la télé et ses productions de cinéma. Et ce dans un film plus sérieux que Getting Any, Glory To The filmaker, Takeshi's ou encore Achille et la Tortue. Comme tout le monde le sait, Kitano fait des claquettes mais surtout c'est un business man. Lorsque des bons claquetteurs émergent il s'empresse de les passer sous contrat (ils apparaissent aussi dans Glory), il rappelle aussi à tous que c'est un artiste de la télévision (dans Dolls on a un aperçut d'une chanteuse "idole") avec sa manière de filmer cette scène étrange.
Enfin je pense et c'est pour moi le plus important que c'est aussi une volonté de montrer qu'il y a lui (tout seul dans le cadre) et les autres (ceux qui dansent) et que son clan (tout les collaborateurs, les acteurs récurrent) peut très bien se "débrouiller" seul et briller par l'absence du maitre.

Cette scène n'est absolument pas à prendre au second degré ou du moins pas la première fois. C'est, comme je l'ai dit, une fête pour célébrer la nouvelle maison de la paysanne ! Les couleurs et les costumes sont raccords et les acteurs aussi. La seule chose de nouveau sont les danseurs de claquettes mais qui interprètent leur propre rôle de personnes spécialisées dans la célébration de nouveau foyer (j'appelle ça des """prêtes"""")

D'ailleurs cette scène me fait penser au Festin Chinois de Tsui Hark où acteur et réalisateur se retrouvent dans le même cadre pour une dernière photo famille avant la nouvelle année chinoise ! Le cinéma est une grande famille non ?

Voilà voilà mon interprétation de la chose. C'est en un seul jet et j'ai pas eu le temps de me relire (honte sur moi) donc si c'est trop fouilli bin faut m'engueuler ^^

[Bigbonn]

Eh bien c'est intéressant et ça complète plus qu'un peu une critique que j'avais un peu expédiée (même si je fais rarement long, de toutes façons).

[Camif]

Ce serait bien de faire un mélange des deux textes, pour avoir une belle critique.
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[Kuro]

Waaaa alors Glory to the Filmaker je l'ai vu cet été à la rétrospective Kitano

Alors :

En faite je trouve que ce film est un peu laborieux, beaucoup moins bien que Getting Any. En faite pour moi il y a une saga sur Kitano : Getting Any - qui met en place ses sketchs à la télé avec un poil de fiction - Takeshi's/Glory.../Achille. Les trois derniers ont le point commun que Kitano campe son propre personnage.
C'est un film qui reste mineur, je n'ai pas vu de révolution dans la mise en scène, l'histoire est folle mais devient vite redondante. Pour moi il y a une erreur, c'est d'avoir voulu faire une fiction du début à la fin. Un film à sketch aurait peut-être été mieux (avis personnel). Après il y a forcément une recherche, par exemple il y a très peu de parole puisque Kitano a une caméra à la place du cerveau ! Il n'y a pas de parole puisqu'une poupée Kitano se substitue à Kitano. Il n'y a pas de parole car Kitano déprime et ne veut pas en parler.
On retrouve aussi les thèmes de Kitano : l'homosexualité, il ne regarde pas sa jeune femme (dans mon souvenir), dans Takeshi's il n'arrive pas à enlever le jean d'une fille. Le double avec le flic/le yakuza ; l'acteur/le réalisateur ; Takeshi Kitano/Beat Takeshi ; le tueur/le tué ; le masseur/le samourai ; bref y'en a encore plein mais je sèche et c'est pas forcément intéressant ^^. Dans Glory c'est bien évidemment Kitano/la poupée
Il y a aussi le problème des japonais d'avoir tendance à être ultra modernisé (il y a plein de gadget dans le film, avec un final robotique -> lorsque les japonais on eu le nucléaire (via la bombe au début) ils ont fait la série des godzilla et autre matango, du coup quand ils ont la technologie ils font des robots.
Et évidemment la société qui n'est qu'apparence. Un japonais ne fera jamais ressortir des émotions, c'est pourquoi le Kitano place la poupée quand la situation devient complexe pour lui.

Pour vraiment donner mon avis, je suis comme toi, je me suis pas fait chier dans le film mais presque. C'est beaucoup moins bien que Getting Any et beaucoup moins scénarisé que Takeshi's (où l'on rentrait dans un espace temps très ... zarb). Mais j'ai passé un bon moment. Et je ne pense pas que Kitano avait une vue sur une mise en scène recherchée, il voulait juste faire des sketchs. D'ailleurs celui de Zidane est assez... est énorme !
J'ai aussi l'impression que Takeshi Kitano est un peu déprimé, puisqu'il fera achille est la tortue qui est vraiment tortueux. Drôle mais tellement tragique. Et Outrage qui n'est pas tout rose comme le pouvait être Brother ou Sonatine.

Pour la petite question "formelle" la diégèse (je sais pas comment on l'écrit) est ce qui se passe dans l'histoire. L'extra-diégétique par opposition est ce qui n'est pas dans l'histoire. Lorsque je dis que la musique est extra diégétique je parle des coups de bêches dans la terre qui ont une sonorité instrumentales si je puis dire !
Et pour finir je suis totalement d'accord avec toi lorsque tu dis que la musique s'invite dans le film. Lors de la fête, il y a des musiciens qui rythment le travail. Peu à peu des instruments qui n'apparaissent ni dans le champ ni dans le hors champ viennent s'inviter dans ce rythme de base. La fiction peu alors basculer dans le surnaturelle :) (juste pour la forme ^^et que parfois j'aime être bien lourd dans mes phrases... si j'ai pas ma licence c'est à cause de ça :p)

ah j'ai oublié le premier ps : j'ai vu le zatoichi de la rétrospective Kitano. Il me semble que je n'en ai pas vu d'autre. Mais sans vouloir flatter mon égo (ou descendre mon cerveau... à vous de choisir ^^) je me souviens pas de tout les films que j'ai vu :( Mais il me semble pas !

[Bigbonn]