Bigbonn Psycho-cop


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Posté le: Dim Nov 19, 2006 5:42 pm Sujet du message: Ennemis intimes - 1999 |
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A l'aide d'extraits de films, de retours sur des lieux de tournage, de discussions avec des actrices qui participèrent à ces tournages, Werner Herzog revient sur sa relation aussi forte que complexe avec Klaus Kinski, au cours de leur collaboration sur 6 films.
Kinski apparaît aussi lunatique qu'imprévisible, mégalo et lâche, violent et colérique mais aussi génial et prêt à tout, passionné et travailleur, hyper-sensible et même timide.
Bref, une ambiguité de l'homme qui en fait une espèce d'extra-terrestre au physique approprié, dont la folie complète celle de Werner Herzog, dont les premiers films avec Kinski (Aguirre, Fitzcarraldo) semblent à chaque fois des défis insensés à la raison et à une nature luxuriante et sauvage (la jungle d'Amérique du sud).
L'honnêteté d'Herzog fait qu'il reconnait lui-même avoir eu des sentiments extrêmes vis-à-vis de Kinski ("pendant une longue période, j'avais décidé de le tuer") que leurs retrouvailles chaleureuses lors d'un festival dans le Colorado viennent tempérer (Kinski disant quand même que s'ils ont pu tourner ensemble, c'est parce qu'ils sont aussi fous l'un que l'autre!)
La violence de Kinski et ses colères homériques semblaient tellement perturbantes que les Indiens, figurants sur l'un des tournages, avaient même proposé à Herzog de le supprimer, purement et simplement.
Et c'est vrai que les quelques séquences de Kinski en roue libre, filmées entre deux séquences de tournage, les témoignages sur son comportement parfois dangereux envers pas mal de monde (mais visiblement pas envers Claudia Cardinale et l'autre, dont j'ai oublié le nom, héroïne de Woyczek) sont réellement impressionnantes. On se dit: ce type est dingue et s'engager sur un film avec lui est une aventure folle!
Puis viennent les extraits de film. Et là on comprend, si on ne le savait pas déjà, pourquoi Herzog refit appel à Kinski; une séquence de Fitzcarraldo préalablement tournée par Mick Jagger et Jason Robards, avant que le rôle ne revienne à Kinski (suite à la défection de robards, malade), est d'ailleurs totalement en faveur de notre dingue préféré; les autres semblant, à l'inverse, totalement transparents et insignifiants.
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