San-Antonio ne pense qu'à ça - 1981

[Throma]

San-Antonio ne pense qu'à ça - 1981

De Joel Seria
Avec Philippe Gasté, Pierre Doris, Jacques François, Hubert Deschamps, Jeanne Goupil, Gérard Hernandez...

Alors, qu'en est-il exactement de ce Séria là, considéré comme son travail le plus médiocre à ce jour et totalement renié par son propre auteur ?
Mérite-t-il tant de désaffection ? Dard a-t-il des raisons de se retourner dans sa tombe ? Séria a-t-il pu faire pire que l'horrible bouillie avec le couple Depardieu/Lanvin ?
NON. 3 fois NON.
Pire. C'est EXCELLENTISSIME...dans son genre
Parce qu'il faut bien avouer que le résultat final est d'une débilité sans limites, aussi gras et lourd que le bide de Pierre Doris, qui campe avec fidélité un Bérurier aussi répulsif que celui imaginé par Dard. A ses côtés, l'assez méconnu Philippe Gasté, vu principalement dans des érotiqueries signées Jean-François Davy, est aussi tout a fait convaincant dans le rôle de San Antonio, avec ce qu'il faut de charisme et d'humour.
Les deux compères sont ici confrontés à la redoutable Miss Tenebra (Jeanne Goupil, constamment vétue de tenues supraffriolantes comme cette robe rouge décolletée et trouée là ou il faut...c'est à dire qu'elle y a le cul à l'air), bossant pour le compte des émirs pétroliers.
Ayant lu peu d'aventures de San Antonio, j'ai néanmoins trouvé le tout assez fidèle à l'oeuvre de Dard, tout y est : grivoiserie, humour ras la ceinture, violence. Seulement, et c'est précisément sur ce point qu'on peut comprendre le mépris que ressent Séria sur ce film de commande, tout est executé sans subtilité aucune, avec moult surrenchère dans la vulgarité et le mauvais goût, ce qui nous vaut une pelletée de situations inconcevables.
Pour comprendre pleinement l'étendue des dégâts, faut voir à titre d'exemple Gerard Hernandez grimé en calife, assis sur son trône, une poche urinaire vissée autour de son bidule, déclencher un concours de rots avec Bérurier ; des violoncellistes aux canines vampiresques jouer de l'archer avec leur bite de 80 cm ; les assistants de Miss Tenebra, 3 nains armés de mitrailleuses se chevaucher pour arriver à la hauteur de San Antonio ou bien encore cet altérophile qui traverse le plancher de son appart pour se retrouver 3 étages en bas (en dérangeant au passage un petit comité clandestin de curetons travello).
Devant tant d'excès, deux solutions possibles : soit on repense aux oeuvres passées de Séria et on chiale soit on passe outre et on finit par se fendre la poire. Ce qui fut mon cas. Faut dire qu'il y a des passages réellement drôles, comme celui où Jacques François, hommes d'affaires pête-sec voyageant dans sa limousine que conduit un black à perruque orange , est traqué par des cyclistes-syndicalistes gueulant des "pourri ! mafieux ! patron !" à tout bout de champ. En guise de réponse, il déclenche alors un bouton mettant en marche un haut-parleur débitant des "chômeur ! tire-au-flanc ! crevard !", avant d'actionner un automate dans le coffre arrière, qui, en se dépliant, donne deux bras mécaniques exécutant un bras d'honneur.
En prime, il faut relever quelques débordements gores, très "slapstick" dans l'esprit, à l'image d'Hernandez empalé du fion à la bouche sur un immense suppo pointu, une secrétaire découpée au couteau électrique dans une bagnole par des russes patibulaires ou encore un mouchard tellement torturé qu'il n'en reste que le tronc.
Toute cette muflerie s'achèvera par un gigantesque affrontement où les participants s'écrasent des platrées de choucroute dans la gueule.
Par respect pour l'oeuvre de Joel Seria je ne dirai pas qu'il s'agit d'un de ses meilleurs films (comparé à Les galettes ou Charlie, ça reste une grosse tâche moche) mais en tout cas, c'est un sacré film, à découvrir absolument. Pisse-vinaigres, s'abstenir.

Bigbonn, tu vas kiffer ta race. En plus, y'a plein de nains

Pour finir, petit lien vers une interview récente de Séria, où il revient brièvement sur le film :



http://www.dvdrama.com/news.php?18606
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[mallox]

oh putain ! il a osé...
avec le grand Hubert Deschamps... (Soldat Duroc, ça va être ta fête)
Pour ma part, le film souffre d'un gros manque de Rythme en plus d'être Laid (mais ce qui fait son petit charme les années passant surtout!).



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[Walter Paisley]

[Bigbonn]

Des nains, plus Jeanne Goupil, plus Hubert Deschamps (j'adore Hubert Deschamps, toujours excellent), ça ne peut qu'être un bon film!

[mallox]

[Bigbonn]

En 1966 déjà, Guy Lefranc réalisait une aventure du commissaire San Antonio: Sale temps pour les mouches, avec des dialogues de Michel Audiard (pas son travail le plus inspiré...)
San Antonio était interprété par un terne Gérard Barray et le glouton Bérurier par un Jean Richard passant son temps à se bâffrer de gigantesques sandwiches, assez salement. Troisième larron de l'équipe de choc: Paul Préboist, jouant admirablement de son air si éveillé...
Le tout est bien lourd (on s'en doutait), manque de fantaisie et d'inventivité. Si l'ensemble n'est pas complètement ennuyeux, l'histoire, les personnages et les rebondissements divers et variés n'offrent qu'un intérêt très relatif et la vision d'une traite finit par tourner à l'épreuve d'endurance pour des paupières qui deviennent lourdes, lourdes, lourdes...
Je l'ai vu il y a une grosse semaine et je n'en ai gardé quasi aucun souvenir, c'est dire!

Bref, à côté, le Séria m'a tout l'air d'être un véritable chef-d'oeuvre!

[Guillaume Tell]