[M] [Critique] Torso
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mallox
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 10:09 am    Sujet du message: [M] [Critique] Torso Répondre en citant




Titre : Torso (I corpi presentano tracce di violenza carnale)
Réalisateur : Sergio Martino
Année : 1973
Pays : Italie
Genre : Giallo qui slashe
Musique : Guido & Maurizio De Angelis
Acteurs : Suzy Kendall, Tina Aumont, Luc Merenda, John Richardson, Roberto Bisacco…



Jane, une jeune américaine, arrive à Pérouse afin d’y suivre assidûment les cours sur l’histoire de la peinture italienne dispensés par Frank. Elle se lie d’amitié avec Dani, une autre lycéenne qui vit chez un oncle très riche et les deux faisant la paire, tout va pour le mieux jusqu’au jour où l’une de leurs camarades d’école est retrouvée assassinée avec son ami. Les choses ne s’arrangent pas, s’accélèrent même lorsque le corps d’une de leurs camarades est à nouveau découvert, sauvagement mise à mort, le seul indice laissé par l’agresseur étant un bout de tissu qui sera rapidement rattaché à l’écharpe à laquelle il appartient. Le trouble se fait alors d’autant plus grand dans l’esprit de Dani qui est convaincue de connaître cette écharpe sans parvenir pour autant à se souvenir de sa provenance…

Bon, nous y voici donc à ce fameux « Torso » fantasmé depuis longtemps de mon côté et sur lequel j’ai pu lire tout et son contraire. C’est un drôle de giallo au sein duquel nous convie ici Sergio Martino. D’un côté on peut aisément le situer dans les gialli fondateurs, de l’autre dans les gialli récupérateurs (de cadavres ?). Quoiqu’il en soit, il sera difficile de m’enlever de l’idée que son réalisateur possède un goût immodéré pour les tentatives, un coup dans la cible, un coup dans l’eau. Martino souffre d’un complexe manifeste vis-à-vis de ses pairs (pères), et si l’on retrouvait un trait giallesque très marqué au sein de ses premiers pas dans le genre (« La queue du scorpion »/ « L’étrange vice de Mrs Wardh »), qui reflétait à mon sens les doutes de son jeune metteur en scène quin se cherchant encore alors, ne trouvait son style que par défaut, à savoir uniquement dans l’accentuation des bases graphiques établies par un Bava et autre Argento. Cependant, loin de moi l’idée de faire ici un procès à Sergio Martino, car dans le genre non seulement on a vu bien pire et bien moins inspiré (« Delirio caldo », pour exemple, même si la liste est longue) et surtout bien plus feignant (« Le tueur à l’orchidée », encore une fois la liste est longue…), mais contrairement à d’autres, et je répète là ce que j’ai déjà écrit ailleurs, Martino dans son complexe faisait preuve d’humilité en tentant un peu tout et n’importe quoi, ce qui soit dit en passant, n’est pas sans saveur, lorsqu ailleurs d’autres se contentent uniquement de changer les ustensiles, essayant de leurrer son publique avec du faux vrai, et on mettra au crédit de Martino une réelle sincérité qui fait défaut à pas mal d’artisans du genre, et quand bien même elle serait maladroite ici et là, du coup il m’est difficile de ne pas regarder un giallo martinesque sans une certaine tolérance que je n’aurais, je l’avoue, pas pour certains de ses compères.
Alors bon, et Torso là-dedans ? Et bien c’est assez simple tout en étant compliqué et là forcément je m’explique : on a vu que Martino avait accédé à une certaine maturité avec son « Alliance invisible », et je pense là surtout à la première partie du film où enfin ce dernier posait sa caméra, prenait le temps d’installer son climat, laissant quelque peu de côté les angles biscornus au profit de l’intrigue et d’une atmosphère beaucoup plus brute et sauvage, et d’autant plus angoissante dans un même temps. A ce titre le générique de « L’alliance invisible » était admirable avec cette baie nocturne inquiétante et ses bruits d’animaux et d’insectes pour seule bande-son, et il posait alors non seulement les bases de son film en cours, mais surtout plantait tous les jalons de ce « Torso » à venir au sein duquel, et c’est sa principale qualité, on retrouve toute cette maîtrise, en même temps que son metteur en scène la décline jusqu’à sa limite.
Ne nous leurrons pas, Sergio Martino, en bon exploitant, non seulement pique dans le cinéma américain et dans les succès du moment, mais emprunte également à Dario Argento et son « Oiseau au plumage de cristal » pour l’intrigue, mais surtout énormément au Mario Bava de « La baie sanglante » pour la forme. Je m’étais déjà fait cette remarque lors de l’ouverture de « L’alliance invisible » et après la vision de ce bon giallo, cela me semble clair comme un couteau luisant dans la nuit… alors pas de procès de ma part, mais disons simplement que si « La baie sanglante » était à mon sens une œuvre fondatrice, préfigurant le slasher à venir, « Torso » n’en est qu’un ersatz brillant et pas malchanceux, qui sans être aussi fondateur que le chef-d’œuvre de Bava cité ci-dessus, n’en a pas moins contribué à établir les bases de ce presque « sous-genre » qui sévit pour le meilleur à l’aube des années 80 et malheureusement le plus souvent pour le pire à la suite d’un « Scream » désolant de par son état d’esprit vis-à-vis du genre et qui surtout remit au goût du jour, en prenant hélas le genre par son aspect le plus superficiel, générant ainsi une nouvelle vague de cinéma décérébré et sans saveur aucune, le succès du susnommé « Scream » ayant au final suscité une demande que paradoxalement nul ne demandait, ne comblant à ce jour que le plus jeune public non initié et on ne peut plus conditionné pour le coup.
D’ailleurs ce qui est assez drôle avec « Torso », c’est qu’on y retrouve déjà les défauts du cinéma d’aujourd’hui, à savoir des dialogues absolument sans intérêt, lorsqu’ils ne sont pas risibles entre jeunes lycéens et lycéennes. C’est ce qu’il y a de pire dans le film du reste, et autant de l’intrigue en elle-même on se contrefiche rapidement, autant toutes les scènes dialoguées sont d’un vacuité conséquente, autant ailleurs les morceaux de bravoure y sont foisonnants en plus d’être furieusement bien filmés. C’est du reste le souvenir qu’on garde du film le temps passant, et c’est tant mieux, car Sergio Martino le mérite. Pareil pour l’érotisme qui « habille » le film. Il y est omniprésent et c’est un petit régal des sens qu’il nous offre et que nous aurions bien tort de refuser. Cet homme est généreux et c’est cette générosité que j’apprécie chez le réalisateur.
Celui-ci délaisse son intrigue, pas grave. Il gave son film de dialogues insipides, pas grave. Pas grave car s’il délaisse cette partie de son film, c’est pour donner davantage ailleurs. Les minijupes y sont belles, les seins et popotins respirent la santé, on sent même convié à venir participer lors scènes de lesbianisme et surtout, la violence y est particulièrement abrupte en plus d’être admirablement photographiée en décors naturels. Toutes les scènes de mise à mort giallesque version « boue et forêt » sont épatantes et lorsqu’on les découvre, on se dit qu’on les déjà vues ailleurs, mais bien plus tard dans la production cinématographique, toute la force du film réside là. En plus ailleurs, les scènes chocs ne manquent pas et je pense notamment à celle où l’un des protagonistes se fait écraser la gueule contre le mur, par une vieille Lada, qui s’y reprend à plusieurs fois pour bien faire…
Une scène formidable aussi qui tranche dans le décorum giallesque et qui n’est pas sans humour, c’est lorsque le tueur qui vient juste de sévir, ayant découpée sa victime tranquille serein au sein d’une maison dans laquelle assiste impuissante, dans un placard, l’héroïne, sort ayant alors achevé son joyeux et soigné travail, puis prend le temps de rouvrir la porte afin de déposer dans la maison, les bouteilles de lait et le pain déposé par le livreur lors des meurtres et puisque personne ne répondait alors. Cette scène là est même très drôle en plus d’être assez inédite.
Pour le masque du tueur, forcément une fois de plus on sera tenté de crier: « Jason ! », et quand bien même Cunningham serait venu chercher là son tueur, ce n’est pas forcément la meilleure idée du film, ni la plus originale, même si quand même, ça le fait bien, tout comme cette dernière demi-heure qui se révèle assez classique dans son emprunt à « Seule dans le nuit » de Terence Young…

Note : 7/10
Accroche : Torso fleuri.
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flint
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 1:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

De mon côté, je n'ai jamais eu l'impression que Martino souffrait d'un complexe vis-à-vis de Mario Bava et Dario Argento. Si Bava reste le père fondateur du genre, je pense que les gialli d'Argento (jusqu'à Suspiria), de Martino et de Fulci sont à mettre sur un même pied d'égalité.
Torso est un très bon film, comportant des scènes choc et une deuxième partie bien flippante dans cette villa isolée à flanc de falaise.
Sinon, le seul point commun que je trouve entre Torso et L'Oiseau au Plumage de Cristal, c'est... Suzy Kendall.
En tous cas, mallox, je te remercie de remettre au premier plan les gialli de Martino, et je suppose que tu vas bientôt t'atteler à Your Vice is a Locked Room.
Que penses-tu de la BO des frères De Angelis, sinon ?
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Throma
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 2:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis pas trop d'accord non plus avec le gros mallox a propos de l'influence de bava et argento sur le Martino.
Torso n'a même rien a voir avec La baie sanglante.
Et puis au moins, avec Martino, on se fait pas chier

Par contre, flint, y'a moyen que tu remplaces ton affiche dans ton message ?
Je dis ça pour les gens qui n'ont pas encore vus le film icon_wink
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 2:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ben 7/10 c'est un vrai bon p'tit film... icon_cool

J'ai écris ce que j'en pensais et je reste sur mon idée vu que ayant donc revu mon Martino-Giallo, je sur-confirme.

M'enfin Throma, dis moi que le début de "l'alliance invisible" ne t'a jamais fait pensé à la "baie sanglante" , et c'est tout ce début qu'on retrouve décliné ici. L'atmophère dans son côté brute ressemble (pour moi) à celle de la baie, et pour l'histoire franchement bonjour l'oiseau au plumage de cristal.
Je trouve cet oiseau là bien supérieur aussi. En plus d'être l'un des meilleurs films de Argento.
Le complexe du Martino que ça s'appelle la maladie du film !

Honnêtement, mettre au même niveau Argento et Martino, alors que jamais ce dernier n'atteint la splendeur du premier (en plus de le pomper), je suis pas d'accord.
Pareil pour Fulci dont les giallos sont bien plus sulfureux et originaux que ceux de Martino.
Martino reste un bon exploitant. juste en dessous de ses maîtres comme un petit cador qui les suit bien trop fidèlement et docilement.

m'enfin, avis perso évidemment...

la b.o étrangement, je l'ai oubliée ... je me le suis dit en écrivant, je me souviens l'avoir appréciée mais je me souviens déjà plus de sa tonalité , du coup, je n'en ai pas parlé en effet... frank_PDT_16
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xawa
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 2:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma , La baie sanglante n'est pas ennuyeux , c'est meme un bijou , c'est le premier vrai film gore italien et celui qui pose clairement les bases du slasher ( 1971 , hein ) .

Cela dit , je me tais , ce Torso me fait rever , j'attends la copie ( en Anglais ) par le gros Malox new_noel


Dernière édition par xawa le Mar Mai 01, 2007 1:32 am; édité 1 fois
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mallox
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 5:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
Je suis pas trop d'accord non plus avec le gros mallox a propos de l'influence de bava et argento sur le Martino.


rien à voir alors qu'ils font tous deux partie des prémices du slasher, rien à voir avec tous ces plans suggestifs au travers des feuillages et ses mises à mort brutales et sauvages? putain ! frank_PDT_16
c'est vraiment pas ton truc les giallo en fait !

et "le dieu de la montagne cannibale", c'est un hommage à Jodowski ! frank_PDT_10

Je pense en fait que vous avez un peu trop mis ce film sur un pied d'estale ...
Le pire, c'est qu'en plus, je l'aime bien le Martino, mais bon c'est pas non plus champagne... c'est un p'tit pétillant plaisant
icon_confused


Tiens, question subsidiaire au VALOR qui semble le seul au monde a posséder la VHS:
Que vaut ce film d'aventures Russe: SOLEIL BLANC-1970 ? que je tarde à voir mais qui taraude ...
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 6:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

eh, tu peux me rentrer dans le lard quand tu n'es pas d'accord avec le gros mallox ! il aime le fouet)

tiens, je commence, Martino est un veau pour les ânes. son meilleur film, c'est le dieu Alligator ! war

p.s: Je veux bien (si ça t'intéresse bien sur) que tu la fasse la review de "your vice his closed and only..." - ça donnera une autre approche de Martino sur le site, et c'est pas plus mal, non?
En fait tu fais tout ce que tu veux. icon_wink
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

prémices du slasher, oui, bien sur c'est evident, quelques plans, quelques lieux qui rappellent la baie sanglante et argento, après ça n'a quasiment rien à voir au niveau du schéma narratif, de la construction, de l'intrigue, de la mise en scène . Au niveau des poncifs aussi, on retrouve inévitablement des ingrédients du giallo mais dans ce cas autant dire alors que TOUS les gialli suivants ceux d'argento et bava manquent d'originalité.

























Ps : conar fresse
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 7:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci d'avoir supprimé l'image.
Mallox, c'est vrai que sur la question Martino, je suis d'accord avec Throma. Mais je ne vais pas te rentrer dans le lard pour autant (chiche de faire une critique d'Alligator).
Je suis partant pour faire une chronique de "Your Vice is a Closed Room...", dont je suis sûr que tu sais qu'il s'agit d'une (très libre) adaptation du Chat Noir d'Edgar Poe. Mais bien que n'ayant pas vu la version de Fulci, je pense que les deux films n'ont rien en commun.
A part cela, pour revenir sur la BO de Torso, je trouve que les frères De Angelis ont fait du bon boulot, même si l'on reste loin d'un Bruno Nicolai,par exemple.
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mallox
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 9:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
prémices du slasher, oui, bien sur c'est evident, quelques plans, quelques lieux qui rappellent la baie sanglante et argento, après ça n'a quasiment rien à voir au niveau du schéma narratif, de la construction, de l'intrigue, de la mise en scène . Au niveau des poncifs aussi, on retrouve inévitablement des ingrédients du giallo mais dans ce cas autant dire alors que TOUS les gialli suivants ceux d'argento et bava manquent d'originalité.
Ps : conar fresse


ah mais je ne parlais pas du shéma narratif. Non, je pense que certains gialli se caractérisent plus que d'autres par leur originalité. "Folie meurtrière" sans être formidable tourne le dos aux codes, les Fulci "Le venin de la peur" et "la longue nuit.." les détournent carrément vers d'autres préoccupations personnelles et inventent un autre style de giallo, rares sont ceux il est vrai qui ont su se démarquer du lot. Cependant dans les suiveurs de Bava et Argento comme tu dis, Sergio Martino est l'un des meilleurs représentants, mais ne transcende pas ses influences. Il reste (en toute objectivité ( )), en dessous des maîtres initiateurs ou relanceurs, si c'est ce que tu veux me faire dire. le trait giallesque classique de martino est joli sinon, y a pas de problème là-dessus.
de toute façon en écrivant, je savais que ça passerais pas
Te citer Bava ou Argento à propos de Martino, tu le supportes pas.
Bava et Argento, sont aussi peut-être trop popularisés à ton goût... ce qui n'est pourtant que justice ! après c'est du snobisme de bisseux en panne de fantasme que d'aller chercher de nouveaux maîtres là où il n'y a en fait que de rares pépites...

(là, ça va pas passer, je le sens !)



flint a écrit:
Merci d'avoir supprimé l'image.
Mallox, c'est vrai que sur la question Martino, je suis d'accord avec Throma. Mais je ne vais pas te rentrer dans le lard pour autant (chiche de faire une critique d'Alligator).
Je suis partant pour faire une chronique de "Your Vice is a Closed Room...", dont je suis sûr que tu sais qu'il s'agit d'une (très libre) adaptation du Chat Noir d'Edgar Poe. Mais bien que n'ayant pas vu la version de Fulci, je pense que les deux films n'ont rien en commun.
A part cela, pour revenir sur la BO de Torso, je trouve que les frères De Angelis ont fait du bon boulot, même si l'on reste loin d'un Bruno Nicolai,par exemple.


Fulci n'a rien en commun en fait, même avec lui-même .... Je vais bientôt le reprendre , mais là, je souffle. des fantômes nazis ça tue son homme.

Oui pour les De Angelis, je me souviens maintenant avoir zieuter le générique de fin afin de savoir qui avait composer ette sacrée bonne partition, et là, j'avoue que n'étant pas fan, j'ai été surpris.

Pour Alligator, chiche ! icon_wink
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xawa
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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 10:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Te citer Bava ou Argento à propos de Martino, tu le supportes pas.
Bava et Argento, sont aussi peut-être trop popularisés à ton goût... ce qui n'est pourtant que justice ! après c'est du snobisme de bisseux en panne de fantasme que d'aller chercher de nouveaux maîtres là où il n'y a en fait que de rares pépites...



Passera , passera pas ? ico_mrgreen
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gregore
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MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 10:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

je reposte la fiche dvd de steb car ballox n'a pas fait de recherche avant d'ouvrir son sujet ico_mrgreen




I CORPI PRESENTANO TRACCE DI VIOLENZA CARNALE

Origine : Italie (1973)
Genre : Giallo
Réalisé par Sergio Martino
Avec Suzy Kendall, Tina Aumont, Luc Merenda, John Richardson, Roberto Bisacco...

Synopsis : Jane, une jeune Américaine, étudie l'Histoire de la peinture italienne à Pérouse. Elle suit assidûment les cours de Franz, un
spécialiste de l'art de la Renaissance, et est l'amie de Dani, une étudiante qui vit chez son riche oncle. Cette "Dolce Vita" s'assombrit brutalement lorsqu'une de leurs camarades est retrouvée assassinée, avec son amant, par un mystérieux sadique.
Plus tard, c'est une autre élève de leur université dont le cadavre est découvert. La police n'a qu'un mince indice : une fibre de tissu venant d'un vêtement porté par le tueur a été retrouvée. Elle permet de reconstituer l'écharpe qu'il portait. Dani est sûre d'avoir vu cet accessoire vestimentaire auparavant, mais ne peut se souvenir où...



Région : Zone 2
Editeur : X Rated
Sortie dvd : 2003
Durée : 92mn
Image : 1.66 - 4/3 - couleurs
Audio : Allemand, Anglais (Dolby 2.0), Italien (1.0)
Sous-titres : Néant





Bonus :
- Bande-annonce italienne
- Bande-annonce allemande
- Bande-annonce américaine
- Début et fin alternative
- Galerie de jaquettes / Posters
- Musique isolée



A part quelques "poussières" rien à signaler au niveau de l'image. Trois langues disponibles sur le DVD, mais hélas aucun sous-titrage.
Concernant les bonus : quelques bandes-annonces, début et fin de crédits alternatifs, une jolie galerie de posters et de jaquettes VHS; il est possible aussi d'écouter la B.O. du film via le menu du DVD.
Le film nous montre la scène du meurtre de Carol dans la forêt, telle qu'elle a été tournée (de jour), et non telle qu'elle aurait dû apparaître (de nuit), comme le voulait le réalisateur Sergio Martino. Pour voir cette scène comme le réalisateur l'a désirée, il y a le DVD italien sorti plus tard que cette édition allemande avec en bonus, un comparatif de la scène du meurtre jour / nuit.

Différentes captures de la scène du meurtre de Carol dans la forêt, montrant les deux versions de cette même scène, de nuit telle que le réalisateur voulait la montrer et de jour telle qu'elle a été tournée. Les captures de nuit proviennent d'une des bandes-annonces du DVD.





Note : 08/10
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"La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c’est la force"
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Dim Juil 08, 2007 12:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de le voir et pour certains trucs, je suis d'accord avec le Mallox et sa comparaison aux slashers. C'est le côté débile et déluré des filles qui veut ça ("Qui êtes-vous ?" demande-t-elle au teur qui l'appelle pour lui dire d'oublier l'histoire de l'échappe). Y'a aussi le fait que moins les filles sont pudiques, plus elles ont de chance d'y passer rapidement.
Mais cependant, ça n'a pas la même portée très gratuite (et souvent sans talent) des Vendredi 13 et compagnie.
J'ai trouvé que Torso jouait justement beaucoup sur le côté érotique non pas seulement pour attirer le chaland, mais aussi parce que c'est clairement l'un des éléments de l'histoire : tous les personnages qu'on est amenés à suspecter ont du mal à assimiler le comportement provoc et décoincé des héroïnes : y'a les vieux qui les mattent quand elles sont encore dans la ville (l'oncle de Dani, le vendeur d'écharpes), y'a le gars éconduit qui à force de faire ceinture en vient presque à violer l'une d'elle, y'a tous les jeunes villageois qui voit débarquer ces donzelles en mini-jupes (sans parler du laitier qui débarque quand elles font bronzette à poil)...
Au final, ça fait beaucoup de monde qui est confronté à cette nouvelle génération libérée post-hippie et qui n'arrive pas forcément à controler ses pulsions. C'est assez bien vu de la part de Martino, et pour le coup, au niveau thématique, je serais tenté de comparer le film à Mais qu'avez vous fait à Solange, qui avait été réalisé si je ne m'abuse l'année d'avant.
Malheureusement, je trouve aussi qu'il y a des baisses de rythme de temps à autres, et que l'identitée du tueur est trop téléphonée : c'est le seul gars en apparence à rester indifférent devant les filles.
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mallox
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MessagePosté le: Dim Juil 08, 2007 5:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Walter Paisley a écrit:

Au final, ça fait beaucoup de monde qui est confronté à cette nouvelle génération libérée post-hippie et qui n'arrive pas forcément à controler ses pulsions. C'est assez bien vu de la part de Martino, et pour le coup, au niveau thématique, je serais tenté de comparer le film à Mais qu'avez vous fait à Solange, qui avait été réalisé si je ne m'abuse l'année d'avant.
Malheureusement, je trouve aussi qu'il y a des baisses de rythme de temps à autres, et que l'identitée du tueur est trop téléphonée : c'est le seul gars en apparence à rester indifférent devant les filles.


icon_cool
Pour le tueur, c'est certain, ce n'est pas difficile de le trouver.
La thématique des pulsions sexuelles me semble bien plus centrale et consciente d'elle-même dans le film de dallamano. Je vais en faire hurler (mais non) plus d'un, mais Solange me paraît bien plus profond, ténu et maîtrisé tant dans son propos que sa mise en scène. Le rythme y est lent mais constant au contraire de ce Torso qui en manque pas mal. J'y retiens surtout quelques mois après, des fulgurances et des meurtres bruts et sauvage dans une forêt remarquablement filmée. Pour le côté Slasher, oui certes le côté débile et déluré des filles comme le dit Walter, mais aussi d'évidence, ce masque que porte l'assassin et qui donne des airs précurseur au film. j'aurais presque tendance dans les moeurs villageoise décrites par Walter et ces jeunes femmes à le mettre dans la même famille que le "caneton" de Fulci- quoique des 3, le caneton me semble tout de même le plus incisif. plus vénéneux. ce Torso pour ma part manque de un poil venin. mais je le reverrai ...
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MessagePosté le: Lun Nov 19, 2007 11:27 am    Sujet du message: [C] [Critique] Torso Répondre en citant

Désolé Gregore, ça me poursuivait depuis longtemps cette critique puis celle de "La queue du scorpion" et ma critique était vraiment nase, plus une question de forme que de fond du reste. Avec le sentiment de voir plus une critique sur Mallox qui découvre le Giallo qu'autre chose. Bref, pas décent pour le site, d'autant que ça fait un bout de temps que je ne me retrouve plus dans ce que j'ai pu écrire...
Comme quoi, petite note positive, psychovision est enrichissant et m'influence. Bref, j'espère que celle-ci, conforme à ce que j'en pense, conviendra d'avantage aux détracteurs de l'ancienne, à qui je ne peux à ce jour que donner raison et même offrir de plates excuses. Allez, je m'alourdis pas plus là-dessus.
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Titre : Torso ( I Corpi presentano tracce di violenza carnale )
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Musique : Guido & Maurizio De Angelis
Acteurs : Suzy Kendall, Tina Aumont, Luc Merenda, John Richardson, Roberto Bisacco…

Jane, une jeune américaine, arrive à Pérouse afin d'y suivre assidûment les cours sur l'histoire de la peinture italienne dispensés par Frank. Elle se lie d'amitié avec Dani, une autre lycéenne qui vit chez un oncle très riche. Les deux faisant la paire, tout va pour le mieux jusqu'au jour où l'une de leurs camarades d'école est retrouvée assassinée avec son ami. Les choses ne s'arrangent pas, s'accélèrent même, lorsque le corps d'une autre de leurs copines est à nouveau découvert : sauvagement mise à mort, le seul indice laissé par l'agresseur étant un bout de tissu qui sera rapidement rattaché à l'écharpe à laquelle il appartient. Le trouble se fait alors d'autant plus grand dans l'esprit de Dani : celle-ci est convaincue de connaître cette écharpe sans parvenir pour autant à se souvenir de sa provenance...



Très prisé des amateurs du genre, doté d'une réputation sordide, novatrice et culte, Torso est à n'en pas douter une pièce maîtresse que l'on peut voir et revoir, et reste même probablement le meilleur film de son réalisateur, en tout cas, son chef-d’œuvre au sein d'un genre très codé dont il parvient qui plus est ici à trouver une ouverture qui fera date.

Lorsqu'il tourne I Corpi non presentano tracce di violenza carnale, rebaptisé I Corpi presentano tracce di violenza carnale afin de s'attirer un plus large public, Sergio Martino n'en est pas à son premier coup d'éclat. En effet, ce dernier a déjà livré quelques belles pièces au préalable et celui-ci est son cinquième Giallo, en même temps que le plus abouti, après pourtant d'autres jolies réussites. J'ai même à titre personnel toujours pensé que celui-ci n'avait cessé de s'améliorer, délaissant petit à petit les outrances filmiques de jeunesse pour atteindre l'année précédente avec sa très bonne Alliance invisible un certain dépouillement, une belle maturité : celle de la retenue, avec notamment un préambule remarquable aux abords d'une baie filmée de nuit, et pour seules sources sonores les bruits d'insectes et autres rapaces nocturnes. Un plan marquant, instillant une ambiance fort réussie que l'on retrouve dans la première partie de Torso, ce dans une version plus stylisée qui lui sied parfaitement.

On évoquera tout de même ses trois autres bons, voire très bons Gialli, que sont Strange Vice of Mrs Wardh, Your Vice Is a Closed Room and Only I Have the Key ou encore sa plus démonstrative quoique fort généreuse Queue du scorpion, ce avant un dernier qui n'en sera que la moitié d'un en 1975, Morte sospetta di una minorenne, celui-ci surfant également sur le courant très porteur alors du Poliziesco.



Bien entendu, on n'attribuera pas forcément toutes les qualités de Torso à son seul metteur en scène. Ce qui en premier lieu pose les bases de sa réussite, c'est un parfait équilibre de structure narrative, due au très expérimenté Ernesto Gastaldi, lequel propose ici un script découpé en deux parties très distinctes en même temps qu'harmonieuses, et s'inscrivant dans une progression logique de l'histoire. Si ce découpage quasi-géométrique pourra de prime abord sembler maigrelet, il permet à Martino de mieux s'affirmer pour distiller une ambiance de malaise constant, ainsi que de livrer dans un même temps une succession de morceaux d'anthologie.

Car, contrairement à ce qui est souvent dit, la première partie est tout à fait remarquable : il semble difficile d'oublier la formidable séquence de poursuite dans cette forêt boueuse nappée d'un brouillard traître, au sein de laquelle une jeune étudiante est poursuivie par un tueur encagoulé. On sera reconnaissant envers le photographe Giancarlo Ferrando d'avoir accompli un aussi beau travail qui, soit dit en passant, ne s'arrêtera pas uniquement à une belle brume, mais livrera, tout du long, des images splendides, toujours en adéquation avec les scènes en action (je pense notamment à la façon dont il filme Pérouse et ses ruelles, qu'il parvient à rendre menaçantes, voire de plus en plus oppressantes au fur et à mesure d'une paranoïa grandissante chez les jeunes femmes se sentant, à juste titre, de plus en plus en danger). A ce propos, Sergio Martino parvient même à glisser sa petite étude de mœurs, non sans humour et sans s'appesantir, sur une époque décomplexée où les jeunes filles semblaient assumer pleinement leur corps et leur sexualité, un constat pas forcément toujours en phase avec les mœurs les plus répandues du moment. Le laitier venu apporter les courses les trouvera nues et décontractées, allongées sur des transats. Quoique médusé, il ne pourra pas s'empêcher de rester un temps à jouer les voyeurs. On pourra même le confondre avec le tueur, même s'il s'agit là de mettre en opposition un état d'esprit en vogue et son pendant plus conservateur. Quoi qu'il en soit, on notera que Sergio Martino préfère de loin la libération sexuelle, lui permettant même en tant qu'artiste de pleinement s'exprimer, parsemant son film d'un érotisme comme vu de derrière le petit bout de la lorgnette, lui conférant même un côté voyeur très assumé et qui plus est assez malsain. De par la posture voyeuriste dans laquelle s'installe le réalisateur pour filmer son histoire, on sera même tenté de le rapprocher par moments, du magnifique Mais qu'avez-vous fait à Solange ?



Après un premier acte ne recelant aucun temps mort, nous voici rentrés dans la deuxième partie de Torso. Un second acte très novateur puisque Sergio Martino fait le choix d'y changer la panoplie du tueur giallesque, en même temps que d'y aller parfois de la manière la plus brutale qui soit, alternant de façon pleinement maîtrisée stylisation et épuration brute. Un type de mise en scène assez moderne pour l'époque qui, visiblement, semble avoir fortement inspiré le courant "slasher" américain qui ne tardera plus à naître, jusqu'à connaître ses heures de gloire au début des années 80, pour continuer de sévir encore de nos jours avec, disons-le, beaucoup moins de bonheur et d'inspiration pour bien plus de vulgarité et moins d'élégance. Il n'est d'ailleurs pas rare au sein du cinéma horrifique d'aujourd'hui de retrouver encore des traces de ce "Corps présentant lui-même des traces de violences charnelles". Tout autant que le film de Mario Bava, La baie sanglante, puis Black Christmas, tourné l'année suivante, Torso est un film important à ce niveau.

L'un des seuls reproches qu'on puisse finalement vraiment lui faire, c'est celui de rendre un peu trop tout le monde coupable, tant et si bien que, par élimination, et en rembobinant mentalement la pellicule, on éliminera les plus probables (comme le jeune homme éconduit par l'une des lycéennes plus particulièrement, sur qui d'emblée l'attention se portera).



Revenons-en à cette deuxième partie : un théâtre de la mort en huis clos tout à fait remarquable. Si la première était des plus prenantes, la seconde ne le sera pas moins. Là où certains y verront des invraisemblances, j'y verrai pour ma part beaucoup d'humour ainsi qu'une maîtrise des cadrages et des angles cinématographiques sans faille. Soit, on pourra avoir le sentiment d'avoir déjà assisté ailleurs à ce genre de postulat avec une villa isolée, synonyme de solitude renforcée, notamment au sein du faiblard et surestimé Seule dans la nuit de Terence Young ; mais il y a dans Torso une intelligence maligne qui fait la différence avec d'autres confrères ayant emprunté ou qui emprunteront cette même voie. D'abord ce tueur, qui a l'intelligence de rentrer le lait posé devant la porte - personne n'ayant répondu et personne ne devant se douter que la villa est désertée - et qui, dans un élan laconique, fermera à clé la chambre où Suzy Kendall restera cloîtrée, après l'avoir pourtant vérifiée en long et en large, se disant malgré tout que deux précautions valent mieux qu'une. Dans le même temps, Sergio Martino, sans nous le montrer, nous fait rentrer dans la psyché du tueur, distillant parcimonieusement et brillamment des indices concernant le modus operandi. Fait très rare au sein du Giallo.



Il en va de même avec le meurtre des trois jeunes filles que Martino élude pour nous en suggérer, sans le dévoiler explicitement, l'aspect le plus crapoteux, à savoir le découpage en bonne et due forme des victimes à la scie à métaux. Il multiplie pour ce faire les gros plans sur l'instrument au travers duquel l'on apercevra le plus souvent qu'un seul membre. Pendant ce temps, dans un équilibre structurel toujours sans faille, il parvient sans mal à imposer une peur panique claustrophobe, une angoisse sourde et violente, dans lesquelles les appels de détresse resteront sans réponse. Notamment grâce à une scène de téléphone coupé, procédé classique certes, mais filmé de manière brillante (sans jeu de mots) et majestueuse, tout comme ce pur moment de bonheur dans lequel l'héroïne tente d'alerter, avec un miroir et le reflet du soleil, les villageois tout en bas de la falaise ; notamment l'énigmatique Luc Meranda (nouveau venu chez Sergio Martino avec qui il collaborera ensuite régulièrement, notamment dans Milano Trema), qui restera de marbre devant cet appel de détresse mais aura néanmoins le nez fin...



Bref, peu de reproches à faire à cette excellence du Giallo, et si tout comme votre chroniqueur, vous n'y avez pas goûté plus que cela lors d'une première vision, rejetez-y un œil, il se pourrait bien que vous le revoyez à la hausse. Une hausse assez conséquente, puisqu'il s'agit d'un modèle de mise en scène, tout à la fois brute, élégante, inventive, pour accoucher d'un indispensable du genre. Dernière chose, si la partition de Guido et Maurizio De Angelis ne marque pas forcément directement les esprits, elle a l'avantage de rester constamment dans les tons, de souligner le primordial, à savoir l'ambiance, la tension ici omniprésente, puis surtout de ne pas manger le film pour le laisser pleinement respirer (a contrario de certaines partitions d'Ennio Morricone ayant tendance à vampiriser certaines œuvres pour le pire ou le meilleur).
Bref, Torso est un incontournable à voir et revoir.


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Dernière édition par mallox le Mer Nov 12, 2014 5:50 pm; édité 7 fois
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