[M] [Critique] Milan Calibre 9

[flint]

Milan Calibre 9/Milano Calibro 9/Le Sang de la Violence
origine : Italie
année : 1972
genre : polar
réalisateur : Fernando Di Leo
acteurs : Gastone Moschin, Mario Adorf, Barbara Bouchet, Philippe Leroy, Lionel Stander, Luigi Pistilli, Frank Wolff

Fiche DVD :

region : zone 2
éditeur : Rarovideo
origine : Italie
sortie DVD : 2005
image : 16/9
langues : italien, anglais
sous-titres : anglais
bonus : trois documentaires : le film, le metteur en scène, Scerbanenenco (écrivain) ; galerie de photos avec commentaire audio de Gastone Moschin. Bio et filmos (tous les bonus sont en italien sans sous-titres).
note DVD : 9/10

Milan Calibre 9 est le premier volet d'une trilogie consacrée au "Milieu", et qui sera suivie de La Mala Ordina/Manhunt (Passeport pour deux Tueurs) et The Boss.
Après avoir passé trois années en prison, Ugo Piazza est libéré. A peine a-t-il quitté l'établissement pénitentiaire qu'il est intercepté par Rocco Musco et ses hommes. Ils travaillent pour l'Américain, tout comme le faisait Ugo avant d'être arrêté. Dernier maillon de la chaîne lors d'un gros coup avec 300 000 dollars à la clé, Ugo est soupçonné d'avoir gardé le fric et de l'avoir planqué, avant de se faire volontairement arrêter par la police après un larcin, ceci afin d'éviter les représailles de l'Américain. Mais trois ans plus tard, personne n'a oublié l'affaire, et du coup le retour de Piazza à Milan fait grand bruit, au sein de la Mafia, et aussi de la police.
Piazza va être harcelé physiquement sans relâche, jour après jour, par Rocco, une brute hystérique, bras droit de l'Américain, et moralement par le Commissaire Principal, un homme cynique et arrogant, persuadé aussi que Piazza a planqué l'argent.
Piazza n'a pas le choix, il doit retravailler pour l'Américain. Le soir, il retrouve Nelly Bordon, son ex-maîtresse. Celle-ci, danseuse dans une boite de nuit, l'accueille à bras ouverts. Tous deux reprennent leur liaison.
En parallèle, Ugo va rendre visite à Chino, un ancien collègue qui travaillait autrefois sous les ordres de Don Vincenzo , le "Parrain" de Milan. Affaibli par l'âge et atteint de cécité, Vincenzo n'est plus qu'un vieillard mis sur la touche, sans pouvoir. Seul Chino est resté auprès de lui, en souvenir du passé, et aussi parce qu'il est soucieux de respecter les règles du Milieu, le sens de l'honneur cher à toute une génération de mafieux. Chino veut bien aider Ugo, mais ne veut pas se mêler des affaires de l'Américain, même s'il avoue ne pas l'aimer.
Les affaires reprennent donc à Milan, de même que les hostilités. Règlements de comptes, colis piégés... tous les coups sont permis. Puis, lors d'une affaire qui tourne mal, un homme de Rocco est abattu et une mallette remplie d'argent est dérobée. Pour Rocco, le coupable ne peut-être que Chino...

Que dire de ce film, sinon qu'il s'agit là d'un polar magnifique, aux multiples facettes. D'abord, un scénario en béton, aux nombreux rebondissements. Des personnages approfondis, qui ont tous leur importance, et interprétés par des acteurs particulièrement inspirés, et au diapason. Pour le rôle d'Ugo Piazza, Di Leo a choisi Gastone Moschin, parce qu'en tant qu'admirateur de Jean-Pierre Melville, il voulait une gueule à la "Ventura". Et Moschin est parfait. Tiré à quatre épingles, le cheveu gominé, et fou furieux : tel est Rocco Musco, incarné par Mario Adorf, lui aussi fantastique. Et que dire de Barbara Bouchet, incarnant la femme fatale, et nous gratifiant d'une danse très très "hot" lors d'une scène en boite de nuit. Et n'oublions pas non plus ces figures incontournables du cinéma de genre : Lionel Stander, en chef de gang implacable, Philippe Leroy, symbole fort du code de l'honneur au sein de la Mafia, et Luigi Pistilli, commissaire-adjoint en lutte contre sa hiérarchie.
Quant à la musique, c'est également une totale réussite. Composée par Luis Bacalov et interprétée par le groupe Osanna, elle nous séduit du début jusqu'à la fin par ses envolées lyriques relayées par les accords très rock d'Osanna, qui font penser un peu à Jethro Tull.
Milan est superbement filmée, et le teaser reste un moment d'anthologie.
Milan Calibre 9 dresse le portrait de deux écoles de gangsters, mais aussi de policiers. On a d'une part une Mafia en fin de cycle, d'ailleurs Vincenzo estime que la vraie Mafia n'existe plus. Il n'y a plus que les gangs, symbolisés par l'Américain, pour qui l'honneur ne compte pas, mais seulement les résultats. On assiste donc à une transition entre les traditions séculaires perpétuées par la Mafia, et les nouvelles générations de criminels. Le conflit existe aussi dans les rangs de la police, et il est personnifié par la différence entre les deux commissaires. L'un, le supérieur hiérarchique (interprété par Frank Wolff) fait preuve constamment d'arrogance, sûr que ses méthodes sont les bonnes. Il a des théories très manichéennes, où le mal existe, et l'ordre doit régner pour l'enrayer. Point barre. Politiquement, Wolff représente la droite conservatrice. L'autre, le commissaire-adjoint Mercuri (Luigi Pistilli), est plus réservé, il a une autre idée de la justice et du métier de flic. Pour lui, la criminalité existe essentiellement à cause des inégalités sociales. Politiquement, Pistilli représente quant à lui la gauche prolétarienne.
En résumé, Milan Calibre 9 est assurément l'un des tous meilleurs polars italiens des années 70, mis en scène par l'un des spécialistes du genre : le regretté Fernando Di Leo.

note : 8/10
accroche : voir Milan et mourir



Di Leo s'offre un cameo en début de film, c'est lui qui sort de la cabine téléphonique.

[xawa]

Superbe polar en effet , plein de violence et de desespoir. Considéré par certains specialistes comme le meilleur du genre , en tout cas comme le meilleur Di Leo ... Et je suis assez d'accord , c'est le plus "classe" de ceux que j'ai vu , meme si Mister Scarface est sur ma liste

Le dvd a l'air tip top

[The Omega Man]

Fernando Di Leo le Siegel du polar italien !

[xawa]

[xawa]

Le Sang de la violence en Vhs francaise ...

[flint]

Seule édition française du film en VHS, il me semble, Xawa... Oui, le DVD de Rarovideo est vraiment bien, image nickel, et les sous-titres anglais sont les bienvenus. Dommage qu'il n'en soit pas de même pour les bonus. Mais une édition française, ou sous-titrée française, serait certainement appréciée pour les non anglophiles. Alors Néo, voilà un film à sortir.
Quant à Passeport pour Deux Tueurs, je l'ai trouvé pas mal du tout, mais lorsque je l'avais vu, j'avais été atterré par le doublage catastrophique. Cela m'avait en partie gaché le plaisir.

[mallox]

[flint]

Oui, c'est la fête à Luigi. Le hasard a voulu que l'on critique plusieurs films ces derniers temps où il est au premier plan. Par contre, j'ai revu voici peu La Baie Sanglante, et là Pistilli est plutôt quelconque. Mais il n'y a pas vraiment de rôle mis en valeur dans le film, cela dit.
Sinon, mallox, pour La Mala Ordina, je pense que tu voulais dire que c'est Mario Adorf qui est époustouflant dans le film (c'est mon avis en tous cas, et puis il me semble que Moschin ne joue pas dedans).

[Throma]

La VF de "Passeport pour deux tueurs" est un désastre effectivement. Henry Silva en particulier se paye une voix nasillarde absolument insupportable et comble du luxe : le film est pan&scané à l'extreme, du moins dans la version MPM sous le titre crétin de "L'empire du crime".
Difficile d'apprecier pleinement le film avec autant de saloperie et pourtant on y arrive. Faut dire qu'il est très bon, lent à se mettre en place mais une fois que le génial Mario Adorf laisse éclater sa vengeance, ça pete jusqu'à la derniere seconde.
En cela, la longue poursuite entre lui et la pourriture de chauffard qui a fauché sa petite famille est un modèle d'efficacité et d'excitation devant la rage qui le met dans un état incontrolable de chien fou, ce qui le pousse aux gestes les plus impensables, comme pêter un pare-brise avec sa gueule.

Très bon film mais je dois dire que je lui préfère encore plus "Le boss" qui, est à mon sens, le sommet de l'oeuvre de Di Leo (quoique j'ai toujours pas vu ce "Milan calibre 9" :timide: ).
"Salut les pourris" avec Luc Merenda et Raymond Pellegrin est pas dégueu non plus, avec ses relations tendues entre un vieux flic intègre et son ripoux de fils.
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[xawa]

Y a une scene tres genante dans La mala ordina : apres que sa fille se fasse buter et qu'il l'ait vengé , Adorf arrive quelques heures plus tard chez son pote , le megot au bec et tout sourire . N'importe quoi

Le boss , je l'ai vu en vf , on comprend rien a ce qui se passe , mais j'en garde malgré tout un bon souvenir , notamment pour quelques sequences qui tuent sa grand mere !

Milan calibre 19 j'ai dit ce que j'en pensais plus haut .

Salut les pourries est sympa .

Dirty deal / colere noire est ( en VF du moins ) totalement bidon .

Et le triptyque Di Leo n'a pas la force et la folie devastatrice du triptique Lenzi , a savoir Milano odia , Roma a mano armata et Napoli violenta . En fait Di Leo c'est plus classique , y a moins de haine . Mais Di Leo rules quand meme !


bref ce message est une reponse a la provocation malloxienne dans sa vieille anti-lenzienne

[mallox]

Oui, j'ai un vieux problème avec Adorf, Moschin et Celli qui sont pourtant dissemblables mais bon...
Franchement le Adorf de la mala ordina dépasse tout pour moi... rien que pour ses coups de boules dans le pare-brise de la camionette qu'il poursuit, je le garde à vie...
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[flint]

Tant que tu le confonds pas avec Marco Perrin tout va bien !

[mallox]

nan, une trop vieille fréquentation en fait contrairement à queques jeunots du site...
ah oui, tiens jacques Perrin, j'avais oublié
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[flint]

[flint]

Capture des menus. J'ai essayé de les placer en edit, intercalés avec la fiche DVD. Mais l'Img vient systématiquement se placer en bout de texte...