[M] [Critique] A la recherche du plaisir

[mallox]

Perso moi aussi, j'aime bien le climat du film, auquel contribue selon moi l'excellente partition lancinante et légèrement décalée qui ne fait que souligner l'ambiance délétère et trouble de l'ensemble en l'empêchant de tomber dans le pur classicisme. Pas si éloignée d'un folie meurtrière par exemple, en moins fouillé niveau étude de moeurs, mais avec plus d'ambiance trouble, parfois même aérienne. (j'ai pas dit volatile)

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[Walter Paisley]

[Camif]

Pas de quoi sauter au plafond pour ce film finalement planplan. Bien sur les scènes érotiques ( comme justement dit ) sont filmées avec une grande qualité. Evidemment impossible d'oublier la scéne entre la Bouchet et la Neri, très jolie à voir. Le reste c'est quand même assez banal, parfois ça s'éternise aussi, et puis on ne peut pas dire que le suspense soit haletant, mais c'est peut-être voulu pour accentuer cette sorte de nonchalance british qui imprégne le film.
Les meurtres aussi manquent d'une touche graphique je trouve.

Voili, voilà.
Merci pour la découverte ceci dit
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[flint]

Fiche dvd



A la recherche du plaisir – Le Chat qui Fume

Région : Zone 2 PAL (dvd) – Zone B (blu-ray)
Éditeur : Le Chat qui Fume
Pays : France

Sortie film : inédit en France
Sortie dvd/blu-ray : 15 juin 2017

Durée : 100'31
Image : 2.35:1 – 16/9e compatible 4/3 (Combo blu-ray/dvd 1920X1080/23,976P – encodage AVC)
Audio : italien DTS-MA Mono et AC3

Langue : italien
Sous-titres : français (optionnels)



Bonus :

- Les Biches, avec Rosalba Neri (15'39, italien STF)

- Mort à Venise, avec Barbara Bouchet (18'56, italien STF)

- A la recherche de mon père, avec Stefano Amadio (21'47, italien STF)

- A la recherche d'Amuck, par Philippe Chouvel (24'16)

- 3 Gialli, par Jean-François Rauger (11'37)

- Film-annonce U.S.A. (3'50, VOSTF)

- CD de la bande-originale intégrale du film signée Teo Usuelli (52')



Commentaire : Il est des gens, dont je fais partie, qui caressaient le secret espoir de voir un jour Alla ricerca del piacere dans toute sa splendeur d'origine. Parce que, entre la VHS antique de Something Weird Video amputée de vingt bonnes minutes, le bootleg d'Eurovista (2001) au mauvais format et même la récente édition (2015, toujours aux États-Unis) due à Code Red (proposant uniquement le doublage anglais), il n'y avait vraiment rien de satisfaisant et il en ressortait un sentiment légitime de frustration, notamment en termes de qualité d'image.

Et puis, miracle, début 2016 l'excellent éditeur germanique Camera Obscura sort de son chapeau magique un master 2K que l'on n'espérait plus. Les premières captures d'écran dévoilées étaient époustouflantes, tant au niveau des détails, du grain, que des contrastes. Des images dénuées de défauts, d'une netteté incroyable. C'est donc ce master qui servira pour leur propre édition (commercialisée en avril de cette année), et qui va intéresser deux autres éditeurs : les Anglais de 88 Films et les Français de Le Chat qui Fume. Messieurs les Anglais, tirez les premiers, a-t-on coutume de dire, et du coup ils ne se font pas prier… pour griller tout le monde (Allemands y compris). Mais dans sa volonté de sortir Amuck avant les autres (soit à la fin du mois de février), 88 Films se loupe au niveau des bonus. Car si l'on excepte le module avec Rosalba Neri, commun aux autres éditions, les deux bonus avec Barbara Bouchet sont plus anciens, et surtout, l'entretien (essentiel) avec Stefano Amadio est absent, de même que le CD de la musique du film.

Et oui, rien ne sert de courir, il faut partir à point. Il y a aussi ce vieux proverbe arabe qui dit : Quand tu as entrepris quelque chose, prends patience. Une vertu que Le Chat qui Fume a fait sienne. Il fallait effectivement ne pas précipiter les choses, et avoir recours à la collaboration précieuse de Federico Caddeo, responsable de Freak-O-Rama, qui a préparé au début de cette année les trois entretiens avec Rosalba Neri, Barbara Bouchet et Stefano Amadio présents dans ce coffret digipack.





Rosalba Neri garde un très bon souvenir du tournage et de Venise. On la sent même nostalgique pour le coup. Sa mémoire est fort précise malgré le temps écoulé. Rosalba appréciait Barbara, trouvait Farley Granger un peu figé et Silvio Amadio plutôt intimidant. Elle appréciait beaucoup Umberto Raho, et connaissait Petar Martinovitch avec qui elle venait de tourner dans Lady Frankenstein. C'est d'ailleurs elle qui a suggéré au réalisateur de l'embaucher pour son rôle dans Amuck. Toujours humble, la divine Rosalba Neri parle avec beaucoup d'humour de sa scène saphique avec Barbara Bouchet et de la manière dont elle meurt à la fin du film. Avant de rajouter qu'elle a toujours préféré faire du cinéma par plaisir plutôt que dans un souci de carriérisme. Une grande dame, assurément.

On sera plus réservé pour Barbara Bouchet, s'exprimant dans un italien impeccable. Si elle n'a que du bien à dire de l'équipe de tournage et des acteurs en général, l'actrice précise toutefois qu'elle n'allait pas voir les films dans lesquels elle jouait. Elle enchaînait les tournages (huit pour la seule année 1972) et puis c'est tout. Barbara, sans renier son passé, ne paraît pas lui attacher une grande importance, au grand dam de ses fans.





Quant au témoignage de Stefano Amadio, il apporte d'importantes précisions sur son père, pour lequel nous manquions singulièrement d'éléments. Et avant toute chose le fait que Silvio Amadio bénéficia de l'aide inestimable de Luchino Visconti, qui le fit rentrer (grâce à ses relations) dans une école de cinéma renommée. Visconti connaissait en effet l'acteur Massimo Girotti, qui se trouvait être le beau-frère de Silvio Amadio.
Concernant A la recherche du plaisir, Stefano Amadio nous apprend que les titres initiaux prévus étaient Réplique d'un meurtre puis Le pas de l'assassin. Finalement, ce fut donc A la recherche du plaisir et le film relança la carrière d'Amadio, qui faisait du surplace depuis quelque temps.
Et puis, Stefano Amadio évoque une anecdote fort amusante à propos de Barbara Bouchet qui, sur le plateau de tournage, ne prenait jamais la peine de se revêtir après ses scènes de nu et continuait à se balader à poil en toute décontraction, ce qui avait tendance à déconcentrer les techniciens.

Enfin, il se souvient très bien de Gloria Guida, qui venait souvent à la maison (Stefano habite toujours dans la maison de ses parents) lors des tournages. En résumé, cet entretien est passionnant de bout en bout, et permet d'appréhender avec précision la carrière de Silvio Amadio de même que sa personnalité.



Les bonus auraient pu s'arrêter là, c'eût été déjà parfait, mais Le Chat qui Fume a poursuivi sa thématique « 3 Gialli » entamée voici quelques mois, et cette fois c'est au tour de Jean-François Rauger, directeur de la programmation à la Cinémathèque française et grand connaisseur en matière de cinéma, de se coller au petit jeu des gialli préférés. Difficile, et même impossible de n'en citer que trois, si bien que Jean-François Rauger évoque les grands faiseurs du genre, Mario Bava et Dario Argento, plusieurs fois, même s'il avoue avoir un faible pour L'emmurée vivante de Lucio Fulci, et un intérêt particulier pour Les rendez-vous de Satan de Giuliano Carnimeo, notamment pour le cadre atypique de la ville de Turin.
De plus, durant son analyse fort pertinente du giallo, le critique de cinéma ose une subtile allusion au genre avec La Femme du dimanche de Luigi Comencini.

On peut également parler de la bande-annonce de Amuck proposée par Le Chat qui Fume. Souvent anecdotique, celle-ci sort des sentiers battus puisqu'elle est commentée en voix-off par un pseudo reporter en quête de sensationnel, tâchant de faire passer l’œuvre d'Amadio pour un film à scandales, avec témoins à l'appui lors d'un micro-trottoir organisé, ce qui est fort amusant.



Enfin, cerise sur le gâteau, en plus du blu-ray et du dvd, le digipack contient aussi le CD de la superbe bande originale composée par Teo Usuelli. Nul doute que cette voix susurrant « Sexually » sur fond de basse groovy vous fera danser jusqu'au bout de la nuit. Le tout est emballé dans un coffret trois volets richement illustré, aux tons jaune, rouge et noir qui pètent le feu (bravo encore au maquettiste).
Vous l'aurez compris, cette huitième sortie de l'éditeur consacrée au cinéma d'exploitation italien est encore une fois indispensable.

Note : 10/10





(Captures supplémentaires à suivre...)

[flint]

[Valor]

Il me semble que tu as "oublié" de parler d'un bonus qui dure quand même 24'16 !

[flint]

[sigtuna]

[mallox]

Comme dit (en douce) ailleurs à Flintos, et vu qu'en effet il a eu l'humilité de s'oublier, le bonus de Philippe Chouvel est vraiment très bien. Bien documenté, bien préparé (même les quelques rares hésitations tiennent à l'évidence de la mise en scène), bien raconté. Et le bonus peut en effet se regarder avant le film vu qu'il ne dévoile rien, hormis les actrices...

À ce sujet, les propos élogieux émis par cet érudit érotomane additionnés des extraits choisis par le type qui a fait le montage laissent penser au néophyte (ou à la néophyte en ce qui me concerne) qu'on va avoir droit au plus beau film de coucheries saphiques en série (je ne parle même pas des titres de films évoqués, genre la lycéenne goulue redouble, les polissonnes excitées etc.).
À titre personnel, mon témoignage : j'étions seuls en couple chez moi, j'ai pas pu encore revoir le film. Pas faute d'avoir proposé à mon dragon d'inviter une de ses copines... (ceci est aussi un message préventif)


Bref, plus sérieusement, bravo à Philippe !

A lesbian star was born !


Deux, trois captures (en lien) pour compléter décemment la fiche et l'intervention du roi des minous (Flintos, si ça te dérange, je les ôte ! )


http://hpics.li/883545d

http://hpics.li/eb05ed3

http://hpics.li/0380003

http://hpics.li/68a6988

http://hpics.li/0a0892a


P.S. : on aperçoit durant quelques secondes Brigitte rentrer dans sa maison (Après tant d'insanités débitées dans un jardin cerné par des voisins les entendant probablement durant leur barbecue familial, on la comprend !)
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[flint]