[M] [Critique] L'Enfer des Zombies
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flint
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 7:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fiche dvd/blu-ray



L'Enfer des zombies – Artus Films

Région : Zone 2 PAL (dvd) – B (blu-ray)
Éditeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 13 février 1980 (en France)
Sortie dvd/blu-ray : 28 mars 2018

Durée : 87 mn (dvd) – 91 mn (blu-ray)
Image : 2.35:1 – 16/9e compatible 4/3  (1920/1080p pour le blu-ray)
Audio : Dolby Digital 2.0 (dvd) – DTS-HD 2.0 (blu-ray)



Langues : italien, français
Sous-titres : français

Bonus :

- Quand les morts sortiront de leurs tombes, avec Lionel Grenier (18'58)

- De sang et d'encre, avec Dardano Sacchetti (41'13)

- L'île des morts-vivants, avec Maurizio Trani ( 19'52)

- Quartier interdit : L'Enfer des zombies, avec Alain Petit (11'10)

- Film-annonce original italien (1'20)

- Film-annonce français d'époque (2'38)



Commentaire : Cette édition de « L'Enfer des zombies » était attendue avec impatience par bon nombre de fans du film et de Lucio Fulci. Et à peine sorti, le mediabook n'a pas tardé à faire parler de lui, attirant d'un côté les honneurs et de l'autre la vindicte populaire. Plutôt étonnant quand on a l'objet entre les mains, se présentant comme un livre à couverture rigide, renfermant quatre-vingt pages couleur, un blu-ray et un dvd respectivement logés dans un compartiment cartonné faisant office de deuxième et troisième de couverture. Les questions soulevées, au nombre de cinq, ont suscité des critiques plus ou moins virulentes, par conviction ou dans un but précis.
Ces questions concernent le logement des disques, la qualité du master, la qualité des bonus, la post-synchronisation et l'absence de la version anglaise.



Le logement des disques – Artus Films a opté pour un système vu préalablement chez d'autres éditeurs comme Carlotta ou HK Vidéo. A savoir que les disques sont insérés dans des logements en carton rigide, ce qui demande une manipulation afin de les sortir ou de les rentrer délicatement. Le problème soulevé par un certain nombre de personnes est que cela raye les disques. J'ai donc tenu à vérifier, sortant et rentrant dvd et blu-ray une bonne dizaine de fois, avec un minimum de précaution. Résultat : aucune micro-rayure n'a été décelée. Alors, s'il conviendrait donc de revenir à un système de logement plus classique pour les disques, ce que l'éditeur compte faire, l'argument des micro-rayures n'est quant à lui pas recevable.

La qualité du master – On parle avant tout du blu-ray, et en se reportant sur les éditions précédentes de Blue Underground et Arrow. Cette dernière semble être considérée comme la meilleure par une frange du public et fait ainsi office de référence. Plus de couleurs vives et de grain chez Arrow, et donc une meilleure définition que ne possède pas le master d'Artus Films qui se rapproche plus de celui de Blue Underground. Le litige a pris des proportions démesurées, tournant souvent au grotesque, où la technique dans ce qu'elle a de plus rébarbatif l'a emporté sur la position du cinéphile, simplement heureux de revoir « L'Enfer des zombies » avec une image sans aucun doute satisfaisante, même si on peut la trouver plus « lisse ». Chacun jugera par lui-même, en son âme et conscience ou avec une mauvaise foi crasse. Vous trouverez en bas du présent compte-rendu un comparatif avec huit captures.



La qualité des bonus – Là encore, la polémique fait rage. On aurait voulu des archives d'époque, on regrette les bonus de l'édition collector de Neo Publishing (une très belle édition au demeurant). Mais bon… Les archives, on en trouve peu, ce n'était pas monnaie courante à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Alors, est-il nécessaire de critiquer certains intervenants qui ont pourtant leur place, qu'il s'agisse de Dardano Sacchetti et Maurizio Trani (respectivement scénariste et maquilleur pour « L'Enfer des zombies »), ou de Lionel Grenier (créateur du site luciofulci.fr et très pointu sur tout ce qui concerne le réalisateur italien) et Alain Petit (historien du cinéma, collaborateur de Jean-Pierre Dionnet pour Quartier interdit sur Canal+) ? Faudrait-il aussi passer sous silence le contenu des 80 pages du recueil Fulci, zombies et opportunisme : Quand les morts-vivants ont envahi le cinéma italien ? Non, certainement pas, et ces bonus seront évoqués plus tard en détail.

La post-synchronisation – La version française posséderait des défauts selon les témoignages de certains internautes, en l'occurrence un décalage entre l'image et le son, par moments. Soyons clair, le seul décalage intervient à la 15e minute, lors d'une scène nocturne dans le port, avec Alexandra Delli Colli, dans la soute d'un bateau, énonçant un « Que faire ? » effectivement désynchronisé, c'est tout. Le dvd Neo Publishing était identique et personne n'avait été choqué à l'époque. On a simplement affaire à un petit défaut du doublage français tel qu'il fut réalisé à l'époque, pas de quoi fouetter un chat.

Enfin, l'absence de la piste anglaise sur l'édition Artus Films – Et alors ? Jusqu'à preuve du contraire, la version originale est italienne. Donc, on pourrait tout autant regretter l'absence de la piste allemande. Rappelons que l'édition Neo Publishing proposait elle aussi les pistes italienne et française, personne ne s'en était offusqué à l'époque. Dont acte…



Avant de revenir sur le contenu des bonus, il serait bon de rappeler une chose. Les éditeurs indépendants sur notre territoire, dans le marché du dvd et du blu-ray, sont pour la plupart des personnes qui font un maximum d'efforts le plus souvent récompensés par un minimum de recettes. Ceux qui pensent que Artus Films, Le Chat qui Fume, The Ecstasy of Films et j'en passe roulent sur l'or se mettent le doigt dans l’œil. Un film édité à 1000 exemplaires, lorsqu'il est soigné, permet tout juste de rentrer dans ses frais. Et lorsque vous savez qu'il est quasiment impossible d'envisager des pressages supérieurs à 2000 exemplaires lorsque l'on est sur un marché hexagonal et spécialisé dans un créneau bien spécifique (le cinéma de genre), le calcul est vite fait. Il faut être passionné pour être un éditeur indépendant, ce qui signifie qu'un tel éditeur mettra tout en œuvre pour proposer le produit dont il rêvait lui-même en tant que fan. Alors, messieurs les conspirateurs, vous qui jouez les inquisiteurs sur les réseaux sociaux, qui ne faites nullement preuve d'objectivité, par simple désir de nuire, je dirai ceci : Que ferez-vous le jour où tous ces éditeurs mettront la clé sous la porte, parce que vous aurez crié haro sur le baudet (tandis que sur Arrow vous vous esbaudissiez) ? Toute critique se doit d'être positive, justifiée et surtout… constructive. Revenons à présent sur les bonus et le livret.



Le premier module a pour intervenant Lionel Grenier, un choix légitime dans la mesure où il a conçu le site luciofulci.fr et a prouvé qu'il était sans conteste qualifié pour disserter sur le réalisateur. En l'espace d'une vingtaine de minutes riches en informations, Lionel Grenier nous présente le film tout en l'analysant. Il évoque l'influence du « Zombi » de Romero, le rôle joué par Dardano Sacchetti, le fait que « L'Enfer des zombies » fut d'abord proposé à d'autres réalisateurs, et précisant quelle était la situation de Lucio Fulci à l'époque (moralement et financièrement).
Ensuite, Lionel Grenier évoque les caractéristiques de ce film d'horreur atypique, et le rôle joué par les fumetti Tex Willer et Zagor. Il explique en quoi le « Zombi » de Romero et le film de Fulci sont en bien des points différents, avant d'achever l'entretien avec les conséquences qu'a eu « L'Enfer des zombies » sur la suite de la carrière de Lucio Fulci. En résumé, ce bonus analyse avec pertinence le premier film d'horreur de Lucio Fulci, qui aura des répercussions conséquentes quant à la suite de sa carrière.



Nous retrouvons ensuite le scénariste de « L'Enfer des zombies », Dardano Sacchetti pour un module conçu par Federico Caddeo, responsable de Freak'O'Rama, référence absolue en ce qui concerne le cinéma de genre italien. Sacchetti n'a rien perdu de sa verve et sa mémoire semble à l'épreuve du temps. Il nous parle de la genèse du film, des producteurs, des réalisateurs envisagés, évoque ses rapports conflictuels avec Fulci avec beaucoup d'humour et de dérision. Le scénariste ne mâche pas ses mots, égratigne à tout va (notamment Fabrizio De Angelis) et donne son avis sur les divers films d'horreur que tournera Fulci après « L'Enfer des zombies ». Son langage fleuri, le sourire narquois et l’œil pétillant rendent le personnage fort attachant, à tel point que l'on ne voit pas les quarante minutes de cet entretien passer.

Après quoi nous faisons connaissance avec un spécialiste du maquillage (ce n'est pas souvent le cas), Maurizio Trani, qui revient sur son travail pour « L'Enfer des zombies », avec également une bonne dose d'humour et quelques anecdotes croustillantes, notamment à propos de l'actrice Auretta Gay pour sa fameuse scène de plongée sous-marine, alors qu'elle ne savait pas nager. Rosario Prestopino (décédé en 2008) fait une brève intervention sous forme d'archive, dans laquelle il parle de son travail comme assistant de Trani. Maurizio Trani revient en détails sur certains truquages, notamment la conception des cous factices, la scène de l’œil crevé d'Olga Karlatos, et la manière de préparer des zombies en un temps record. Des informations utiles, de la part d'un homme qui se consacra au film d'horreur pendant une dizaine d'années, avant de se tourner vers d'autres genres cinématographiques.

Enfin, Alain Petit, que l'on ne présente plus, revient sur l'époque bénie du Cinéma de quartier sur Canal+, et surtout de sa déclinaison créée pour les films interdits aux moins de 13 et 18 ans, Quartier interdit, comme ce fut le cas pour « L'Enfer des zombies ». Quelques anecdotes émaillent ce bref entretien, nous permettant d'apprendre que le film était passé en VF dans sa version censurée mais en version intégrale pour la VOSTF.

Le livre, à présent, se présentant au format 18,5 X 13,5 cm avec un grammage de qualité garantissant la solidité de chaque feuillet. Il contient 80 pages et se divise en quatre parties rédigées par autant d'intervenants : David Didelot (Vidéotopsie), Didier Lefèvre (Médusa Fanzine) et Gilles Vannier (psychovision.net), Lionel Grenier supervisant l'ensemble de l'ouvrage.
Le plat de résistance de l'ouvrage (Fulci, zombies et opportunisme : Quand les morts-vivants ont envahi le cinéma italien) est signé David Didelot avec Des zombies en Italie, dans lequel il explore l'apparition de ces morts-vivants dans le cinéma transalpin depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, non seulement dans le cinéma horrifique mais également à travers le péplum ou le film d'aventures exotiques. En hors-d’œuvre, Gilles Vannier analyse la vision du zombie selon Lucio Fulci, en évoquant les diverses sources d'influence du réalisateur, comme la peinture avec Francis Bacon ou la littérature avec Lovecraft. L'article (La figure des zombies chez Lucio Fulci) permet de mieux appréhender la psychologie de Fulci et de comprendre pourquoi il a tourné telle ou telle scène d'une manière précise. Le dessert est concocté par Didier Lefèvre avec L'Enfer de la terreur des zombies, où il évoque « La Terreur des zombies » de Marino Girolami, qui s'inspire en long, en large et en travers de l’œuvre de Fulci, exemples à l'appui.
Enfin, Lionel Grenier, après une introduction consacrée à la carrière de Lucio Fulci, analyse le scénario de Dardano Sacchetti, s'appuyant sur des extraits du synopsis, avant de revenir sur les différents titres d'exploitation de « L'Enfer des zombies », du « Zombi » de Romero et de « Zombi 3 » selon les pays, qui n'avaient pas manqué de créer une certaine confusion.

En résumé, ce premier mediabook réalisé par Artus Films est sans conteste un bel objet, et sachant que le problème du logement des disques sera modifié pour le prochain (« L'Au-delà »), nul doute que celui-ci devrait satisfaire les fans de Lucio Fulci. Quant au prix, avoisinant les 30 euros, il n'a rien de prohibitif. Ceux qui en douteraient n'ont qu'à se tourner vers les prix des mediabooks chez les éditeurs allemands comme X-Rated Kult, avoisinant quant à eux les 40 euros, avec des livrets excédant rarement la vingtaine de pages. Cette édition de « L'Enfer des zombies » a donc un très bon rapport qualité/prix.

Note : 8,5/10


Dernière édition par flint le Lun Avr 23, 2018 2:52 pm; édité 2 fois
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flint
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 8:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Comparatif des blu-ray Arrow et Artus Films -


Arrow


Artus Films


Arrow


Artus Films


Arrow


Artus Films


Arrow


Artus Films


Arrow


Artus Films


Arrow


Artus Films


Arrow


Artus Films


Arrow


Artus Films
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 8:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et merci Valor pour les captures blu-ray. icon_wink
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 1:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

De rien ! icon_cool

Citation:
Plus de couleurs vives et de grain chez Arrow, et donc une meilleure définition que ne posséderait pas le master d'Artus Films, qui se rapprocherait plus de celui de Blue Underground.


Avec toutes les "précautions d'usage" que tu as prises et au vu des captures, il me semble que le conditionnel ne s'impose pas ci-dessus...

Le master Artus se rapproche plus par moments de celui de Blue Underground, supervisé par le directeur de la photo du film, Sergio Salvati, soit dit en passant...

Les couleurs sont effectivement moins vives que sur le master Arrow mais honnêtement si l'on ne met pas les captures côte à côte, il faut bien avouer que le master Artus est magnifique !

Bref, cette polémique est effectivement ridicule et il faut féliciter Artus (et tous ceux qui ont collaboré aux bonus) pour cette superbe édition !


Dernière édition par Valor le Dim Avr 22, 2018 11:29 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 3:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une polémique tout à fait grotesque, il est vrai. Mais on dit souvent que nul n'est prophète en son pays.

Je change donc le conditionnel pour le présent. icon_wink
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Avr 16, 2018 7:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Celle-ci (la raie) est du reste restée célèbre
Les prémisses du Blu-Ray frank_PDT_16
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mallox
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MessagePosté le: Sam Avr 21, 2018 6:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Comme je l'avais posté puis retiré pour cause de saturation de sujet, je remets vite fait mon petit avis succinct :

Je trouve globalement l'image du Arrow meilleure (mais je suis toujours preneur du grain) à l'exception des scènes sous-marines aux couleurs perroquet un peu too much sur le Arrow, avec même une saturation de jaune vers l'oeil du requin (et bonjour le rose du bonnet de bain aussi !).
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