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The Omega Man 99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006 Messages: 1155 Localisation: Belgique
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 3:18 pm Sujet du message: [M] [Critique] La Secte des Cannibales |
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La Secte des Cannibales / Mangiati vivi
Doomed to Die / Eaten Alive /
Eaten Alive by the Cannibals / Emerald Jungle /
Mangiati vivi dai cannibali
Italie - 1980
Réalisé et écrit par : Umberto Lenzi
Producteur : Mino Loy et Luciano Martino
Image : Fredrico Zanni
Montage : Eugenio Alabiso
Musique : Roberto Donati & Fiamma Maglione
Accroche : Cannibale zerox

Avec :
Robert Kerman (Mark Butler), Janet Agren (Sheila Morris), Ivan Rassimov (Jonas Melvyn), Paola Senatore (Diana Morris), Mel Ferrer (professeur Carter), Me Me Lai (Mowara)
Résumé :
Une jeune femme part en Nouvelle-Guinée afin d'y rechercher sa sœur mystérieusement disparue. Avec l'aide d'un aventurier elle va la retrouver en pleine jungle, dans une étrange secte !
Grâce au DVD c'est tout un pan du cinéma d'exploitation italien qui est réhabilité, certains réalisateurs retrouvent une deuxième jeunesse comme le montrent les coffrets consacrés à Emilio P. Miraglia ou Luciano Ercoli, d'autres comme Lucio Fulci sont presque devenus des demi-dieux (d'ailleurs certains n'hésitent pas à sacrifier toutes les nuits de pleine lune de jeunes vierges dans l'espoir de ressusciter leur dieu païen !). Umberto Lenzi n'échappe pas à ce revival, profitant de l'occasion il décide de réaliser un lifting radical sur sa carrière (le polar c'est moi). En effet au fil du temps et de ses interviews Umberto semble vouloir occulter une partie de sa filmographie (à partir de 79, sa période la plus marrante). Pourtant il fut une époque où il aimait rappeler qu'il était historiquement le père du film de cannibale italien. En effet "Au Pays de l'Exorcisme" date de 1972, des années avant le mythique "Cannibal Holocaust" et "Le Dernier Monde Cannibale". Même s'il en est le géniteur, c'est un genre dans lequel il n'a pourtant guère brillé, contrairement aux polars, mais auquel il reviendra plusieurs fois.
Parmi les oeuvres que le brave Lenzi voudrait oublier, il y a ce petit film d'aventure tourné en 1980 (avant l'infect "Cannibal Ferox") qui semble plus inspiré par "La Montagne du Dieu Cannibale" de son compatriote Martino que par les films de Deodato. On peut d'ailleurs constater de nombreuses similitudes avec le film de Martino, la plus flagrante étant le fait que les deux héroïnes se retrouvent peinturlurées de la tête aux pieds, Ursula en rouge et Janet en or (double référence classe !). Les cannibales n'ont cette fois qu'un rôle purement décoratif, histoire d'épicer un peu le script et surtout pouvoir "booster" les ventes du produit à l'étranger, dans la foulée des cannibal movies alors en vogue ! Pour mettre toutes les chances de son côté Lenzi recrute un casting spécial "cannibale" avec des acteurs/actrices ayant déjà œuvré dans le genre, comme Ivan Rassimov ("Le dernier Monde Cannibale"), Me Me Lai (idem) ou Robert Kerman ("Cannibal Holocaust" et plus tard "Cannibal Ferox"). En "guest star" on retrouve Mel Ferrer ("L'Antéchrist") qui joue les utilités en interprétant un anthropologue dont la présence à l'écran est à peu près équivalente en durée à ses apparitions dans la bande annonce.
Autour d'un fait divers qui défraya l'actualité (le suicide en masse des membres de la secte du Temple du peuple en Guyana), Lenzi brode une pseudo intrigue dans laquelle une riche héritière décide de retrouver sa sœur Diana enrôlée dans une mystérieuse « Secte de la purification » avant qu'elle ne dilapide la fortune familiale. Avec l'aide d'un guide cynique et désabusé (comme il se doit), elle part donc dans la jungle hostile à la recherche de sa frangine. Nos deux baroudeurs de choc ne vont pas tarder à se retrouver face à divers dangers inhérents à un environnement sauvage, notamment quelques cannibales en vadrouille (même dans la jungle on est plus en sécurité !), ce qui va provoquer chez la jeune femme une surprenante montée de libido. En effet cette dernière, apaisée au coin d'un bon feu de camp, lancera inopinément un "Faisons l'amour c'est peut-être la dernière fois", face à un aventurier perplexe et qui n'en demandait pas tant. Enfin après moult péripéties les voilà arrivés au camp du fameux révérend Jonas, un prédicateur très porté sur les godemichets et qui tient sous son pouvoir un groupe de fidèles grâce à un étrange breuvage et quelques hommes de main.
Ce film est un étalage réjouissant de raccourcis hasardeux, de zooms intempestifs, de mauvais goût, de racolage et de misogynie sauvage (on viole beaucoup dans la jungle !). Lenzi n'hésite devant rien pour arriver à ses fins et surtout pas le ridicule, comme ce cannibale mastiquant une oreille en gros plan ou Ivan Rassimov arborant une magnifique robe rouge. Le sommet étant atteint lorsque le "héros" s'échappe du camp de Jonas pour se trimbaler en pleine jungle, en se déplaçant aussi discrètement qu'un troupeau d'éléphants. Il ne se fait pourtant jamais capturer par les cannibales, plus fort ; il arrive même à s'infiltrer dans leur repère. Purement gratuite (le pauvre revient illico au camp de Jonas) la scène semble uniquement là pour combler un vide dans le script et nous asséner une séquence de cannibalisme (sacré Lenzi !).
Mélangeant allègrement sexe et violence au gré de son humeur, on peut ainsi assister à la décapitation d'un autochtone, au massacre d'un couple d'indigènes, au viol de l'héroïne par Ivan Rassimov armé d'un énorme dildo. Sans parler du viol de la sœur de cette dernière "prise" par derrière par l'infâme bras droit de Jonas sous l'œil concupiscent d'une bande de cannibales qui vont s'empresser de la dévorer. Nous assistons alors au calvaire de la pauvre dévorée par petits morceaux avant d’être dépecée comme un vulgaire sanglier pour le grand banquet final, le tout filmé avec luxe de détails et gros plans.
Pour les amateurs de la belle Janet Agren, le film est une véritable bénédiction, en effet ce vieux roublard de Lenzi se livre à un vrai festival de zooms. Nous pouvons donc admirer à loisir l'avantageuse anatomie (un coup de zoom sur les yeux verts, un coup sur les petits seins...) de cette charmante suédoise, qui comme beaucoup de ses compatriotes a squatté de nombreux films italiens d'exploitation dans les année 70-80.
Après la vision de ce film on comprend mieux pourquoi Lenzi voudrait l'oblitérer de sa filmographie. En effet le doute n'est plus possible "L'Avion de l'Apocalypse" n'était pas un accident de parcours, Lenzi est aussi capable de se vautrer dans le gros Z qui tache comme un simple Mattei. Il parvient cependant à livrer un film sans temps morts, crapuleux mais rigolo.

Dernière édition par The Omega Man le Dim Oct 22, 2017 3:17 pm; édité 1 fois |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 3:28 pm Sujet du message: Re: [Critique] La Secte des Cannibales |
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The Omega Man a écrit: |
Réalisé et écrit par : Umberto Lenzi
Accroche : Cannibale zerox
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Tu aurais pu t'arrêter là, ça suffisait !  _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 3:36 pm Sujet du message: |
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Un Lenzi que je n'ai pas encore vu, mais la critique donne envie. Surtout si tu le compares à "La Montagne du Dieu Cannibale", un des must dans le genre "aventure trash". Au moins, le film a l'air de prouver que les cannibales, en mangeant Paola Senatore, ont du goût.  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 4:40 pm Sujet du message: |
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Martino a quand même bien plus de talent que ce gros Lenzi foireux.  _________________
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The Omega Man 99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006 Messages: 1155 Localisation: Belgique
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 4:45 pm Sujet du message: |
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Le fait d'avoir vu le film de Lenzi, permet d'apprécier encore plus celui de Martino ! |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 4:46 pm Sujet du message: |
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Pas mal, mais un Mattei fait l'affaire, non?
T'inquiète, je suis le seul anti-lenzien ici...
et il faut se méfier des consensus et autre unanimité  _________________
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The Omega Man 99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006 Messages: 1155 Localisation: Belgique
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 4:55 pm Sujet du message: |
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Un Mattei c'est trop facile, il ne fait que du Z (rigolo et sympa) et puis je l'aime bien Bruno ! Par contre Lenzi je ne l'ai jamais considéré comme un grand réalisateur malgré quelques polars ! Il était temps de rappeler qu'il tourna aussi quelques gros Z. |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 5:28 pm Sujet du message: |
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Ce qui n'a pas manqué de me procurer une joie un brin sadique je l'avoue...
quand je vais en chroniquer un, ça va faire mal, je le sens !  _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Sam Mai 12, 2007 8:39 am Sujet du message: |
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Lenzi a eu une carrière en dents de scie, on peut le dire, avec plus de bas que de hauts. Capable du pire effectivement (Cannibal Ferox, L'Avion de l'Apocalypse, La Guerre du Fer...), comme du meilleur (La Rançon de la Peur). Des gialli de facture honnête (Spasmo, Si Douces Si Perverses, Le Tueur à l'Orchidée), des polars qui auraient pu être meilleurs (Bracelet de Sang, Corleone à Brooklyn, La Guerre des Gangs). Un très bon thriller (Orgasmo), un film d'horreur pourri (Ghosthouse/La Maison du Cauchemar), une curiosité (Maciste contre Zorro)...
L'homme est desservi par un manque de "capital sympathie", au contraire d'un Jess Franco ou d'un Jean Rollin, qui ont eu aussi une carrière anarchique. Mais à la différence des deux derniers, des auteurs "authentiques" et sincères, on peut reprocher à Lenzi un côté opportuniste, trop ambitieux par rapport à ses réelles capacités. Il n'empêche que Lenzi a sa place dans le cinéma bis ; même sans être une grosse pointure, il a réalisé des films qui méritent qu'on s'y attarde. |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Sam Mai 12, 2007 9:34 am Sujet du message: |
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Lenzi a crée un genre ( le polar Lenzien ) , a fait le meilleur film de cannibales et un film de zombies / irradiés qu'on ne peut pas critiquer ... A moins de reconnaitre insidieusement qu'on aime pas le bis
On ne peut pas le comparer a Franco ou Rollin , deux auteurs tendance anars plus que des bisseux besogneux  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Sam Mai 12, 2007 9:36 am Sujet du message: |
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flint a écrit: |
L'homme est desservi par un manque de "capital sympathie", au contraire d'un Jess Franco ou d'un Jean Rollin, qui ont eu aussi une carrière anarchique. |
Je ne suis pas si sur de cela.[/quote]
flint a écrit: | Mais à la différence des deux derniers, des auteurs "authentiques" et sincères, on peut reprocher à Lenzi un côté opportuniste, trop ambitieux par rapport à ses réelles capacités. Il n'empêche que Lenzi a sa place dans le cinéma bis ; même sans être une grosse pointure, il a réalisé des films qui méritent qu'on s'y attarde. |
Analyse on ne peut plus pertinente selon moi.
Et Lenzi qu'on l'aime ou non, a en effet une bonne place (et légitime) au sein du bis.
Et là Omega Man a absolument raison de dire: "Le fait d'avoir vu le film de Lenzi, permet d'apprécier encore plus celui de Martino !"... c'est tout à fait vrai.
on peut dire aussi en déclinant cette logique que: "Le fait d'avoir vu les films de martino, permettent d'apprécier ceux de Fulci"
(et là, je me sauve, comme le gros fourbe que je suis! ). _________________
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Sam Mai 12, 2007 7:06 pm Sujet du message: |
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flint a écrit: | une curiosité (Maciste contre Zorro)... |
Une curiosité, certes, mais ça va pas plus loin...  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Dim Mai 13, 2007 4:52 am Sujet du message: |
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xawa a écrit: | Lenzi a crée un genre ( le polar Lenzien ) , a fait le meilleur film de cannibales et un film de zombies / irradiés qu'on ne peut pas critiquer ... A moins de reconnaitre insidieusement qu'on aime pas le bis
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Un peu comme quelqu'un qui n'aurais jamais vu un western spaghetti, comment pourrait-il prétendre y connaître quelque chose au cinéma bis, hein?! ça serait abuser
...A moins de reconnaître insidieusement qu'on se la pête
Bigbonn a écrit: | flint a écrit: | une curiosité (Maciste contre Zorro)... |
Une curiosité, certes, mais ça va pas plus loin...  |
Je confirme. Un curieux film....  _________________
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Dim Mai 13, 2007 8:15 am Sujet du message: |
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Pour continuer à éreinter (un peu) le Lenzi...
Ce dernier avait tourné Les pirates de Malaisie, eh bien, c'était une vraie daube, de Malaisie ou d'ailleurs...
Je le sais, je l'avais acheté, regardé et finalement critiqué (descendu serait peut-être plus juste...): http://www.psychovision.net/forum/viewtopic.php?t=789
Alors que Le corsaire noir, de Sollima, était incomparablement meilleur!  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Dim Mai 13, 2007 11:25 am Sujet du message: |
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Ben , c'est assez marrant car, ce matin, je parcours le nouveau Mad Movie, et je tombe sur un dossier consacré à Lucio Fulci, où j'y trouve résumé en une phrase exactement ce que je pense de Lenzi....
Et pourtant, j'adore tout ce qui n'est pas politiquement correct, et même les blagues racistes, antisémites, tout... mais étrangement, j'ai toujours également décelé ce côté "sérieux" et "puant" chez Lenzi, en plus de ne pas se prendre pour de la merde. Assez étonné de mon côté, de découvrir que mon ami Fulci pense la même chose... d'autant qu'il doit mieux les connaître que nous tous ici réunis :
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