[M] [Critique] Sadisterotica

 
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flint
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MessagePosté le: Mer Mai 28, 2008 12:22 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Sadisterotica Répondre en citant



Sadisterotica – 1968
(El caso de las dos Bellezas)

Origine : Espagne/Allemagne
Genre : Aventures/Espionnage kitsch

Réalisé par Jess Franco
Avec Janine Reynaud, Rosanna Yanni, Adrian Hoven, Michel Lemoine, Chris Howland, Ana Casares

Autres titres : Rotte Lippen/Two Undercover Angels/The Case of the Two Beauties

Diana (Janine Reynaud) et Regina (Rosanna Yanni) forment un duo de choc et de charme. Ces deux ravissantes créatures tiennent une sorte d’agence de détectives labellisée « Red Lips », en raison de leur mode opératoire consistant à laisser une trace de rouge à lèvres sur les lieux de leurs investigations. Elles agissent le plus souvent en toute illégalité, ce qui explique qu’elles ont généralement tendance à se tenir à l’écart de la police.



La mission qui les préoccupe pour l’heure concerne la disparition de plusieurs filles toutes issues du milieu artistique (mannequins et danseuses, essentiellement). Si l’on compte le récent kidnapping de Lida Regnier à la fin d’un défilé de mode, cela porte à huit le nombre de femmes s’étant volatilisé. C’est en visitant une galerie exposant les œuvres d’un certain Klaus Tiller que Diana et Regina sont troublées par la ressemblance de certains modèles de l’artiste avec des filles disparues. Tiller est un peintre doublé d’un sculpteur talentueux, très côté, et son « musée des horreurs » remporte un franc succès auprès d’une clientèle aisée. L’essentiel de son art a pour thème la souffrance et la mort violente ; ses toiles et ses sculptures sont d’un réalisme saisissant. Mais l’homme demeure invisible, inabordable, toutes les transactions financières concernant la vente de ses œuvres s’effectuant par le biais de son avocat, le directeur de la galerie jouant les intermédiaires entre le public et l’homme de loi.
Après la mort violente du gardien du musée, qui avait prévenu la police après le vol d’une toile, Diana et Regina décident de tout mettre en œuvre pour faire parler Albert Carimbuli, le directeur en question. Disposé à livrer des informations capitales (grâce à une bonne dose d’alcool et de séduction de la part du duo) permettant de retrouver la trace de Tiller, Carimbuli est frappé d'une fléchette empoisonnée avant de parler. Désormais, les deux détectives se retrouvent également en danger de mort.



Avant d’entamer une collaboration fructueuse avec Harry Alan Towers, à la fin des années soixante, Jess Franco réalisa une poignée de films (trois, en fait) produits par l’Allemand Karl-Heinz Mannchen et l’Autrichien Adrian Hoven. L’aventure de ce trio débuta en 1967 par la mise en chantier de « Necronomicon ». Comme souvent avec Franco, l’argent manqua très vite ; aussi Adrian Hoven demanda de l’aide auprès d’une connaissance à lui, un millionnaire nommé Pier Caminecci. Ce dernier tomba rapidement sous le charme de Janine Reynaud, et fit en sorte que le film puisse se faire dans les meilleures dispositions. Bien que Janine Reynaud fût déjà mariée à cette époque avec Michel Lemoine, elle eut une liaison avec Caminecci, et Lemoine ne s’y opposa pas ; une manière de dire qu’après tout : « business is business ».
« Necronomicon » marcha fort bien, et du coup Jess Franco décida d’embrayer immédiatement avec deux autres films qui englobaient les mêmes protagonistes : le couple Reynaud-Lemoine, et Adrian Hoven. Ainsi furent tournés l’un après l’autre « Sadisterotica » et « Kiss me Monster », mettant en lice un duo d’héroïnes enquêtant sur des affaires bizarres. C’est l’actrice argentine Rosanna Yanni (« Malenka », « Le Bossu de la Morgue », « Les Amazones ») qui fut appelée pour former ce duo aux côtés de Janine Reynaud.



Ces deux films, mélange de parodie d’espionnage et d’aventures mystérieuses, surfaient alors sur le succès de films comme « Modesty Blaise » de Joseph Losey, tourné deux ans auparavant. Mais surtout, 1968 est l’année de « Diabolik » et « Satanik », et ceci explique pourquoi « Sadisterotica » possède un côté « bande dessinée » très prononcé. L’emprunt aux fumetti est évident, avec notamment la tenue noire que porte Janine Reynaud lors d’une séquence. Mais que l’on ne se méprenne pas, le film n’a rien de sadique, ni d’érotique, et c’est pourquoi le titre « Two Undercover Angels », par exemple, reflète bien mieux la nature de l’œuvre. Pas d’érotisme à proprement parler, donc, ce qui n’empêche pas les deux actrices d’arborer des toilettes très sexy, et de jouer de leurs charmes tout au long des soixante quinze minutes que dure le film. Pour trouver la contrepartie idéale au duo féminin, Jess Franco a fait de Adrian Hoven (dans le double rôle de Radeck et Tiller) et Michel Lemoine (Morpho) des méchants particulièrement typés, notamment Lemoine qui joue le serviteur de l’artiste fou, un homme de main mentalement malade et physiquement repoussant à cause d’une pilosité si fournie qu’il ressemblerait presque à un loup-garou.
On notera au passage que les noms des deux méchants de service sont familiers dans l’univers du cinéaste espagnol, puisque Morpho était déjà le nom du serviteur du Docteur Orloff, et que Radeck sera le nom de famille de Paul Müller et Soledad Miranda dans « Eugenie », deux ans plus tard.



Dans « Sadisterotica », l’humour et le second degré sont omniprésents, Franco ne se prenant pas au sérieux une seconde, et ne manquant pas une fois de plus de jouer un petit rôle, celui de Napoleon Bolivard le gardien de la galerie. Le film respire l’esprit « pulp », et le pop art, avec des séquences de night-club qu’affectionne le metteur en scène. L’occasion de placer son amour pour le jazz, avec cette fois Jerry Van Rooyen aux manettes, qui signe un jazz groovy particulièrement réjouissant. Boîtes de nuit flashy, atmosphère psychédélique, numéros de danse sexy : le plaisir des yeux accompagne celui d’écouter la musique. Et même si l’intrigue n’a foncièrement rien d’original (Tiller et Morpho sont en quelque sorte une variation sur le thème du Docteur Jekyll et Mister Hyde), on ne s’ennuie pas à suivre les pérégrinations complètement farfelues des héroïnes, jusqu’au bouquet final où tous les protagonistes se retrouvent réunis dans un même endroit, selon un canevas classique de la comédie.



La collaboration avec Adrian Hoven s’arrêtera là. Ce dernier, qui fût d’abord un acteur dès la fin de la seconde guerre mondiale, produira par la suite deux films sulfureux sur le thème de l’inquisition : « La Marque du Diable », et « La Torture » (ce dernier avec Erika Blanc). Hoven aura aussi réalisé quelques films, comme « The Castle of the Creeping Flesh », où l’on retrouve Janine Reynaud et Michel Lemoine ; et puis une comédie érotique sympathique avec Sybil Danning : « Les Fantaisies Amoureuses de Siegfried ».
Le couple Reynaud/Lemoine, quant à lui plus uni que jamais, allait se retrouver au début des seventies pour une série de films érotiques dont « Les Désaxées » et « Le Manoir aux Louves ». C’est avec le premier nommé que l’acteur français débutera sa carrière de réalisateur, qui atteindra son apogée avec l’inoubliable « Week-ends maléfiques du Comte Zaroff », dans lequel l’empreinte de Jess Franco est indubitable.

note : 7/10
accroche : des bulles dans la pellicule
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xawa
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MessagePosté le: Lun Juil 14, 2008 4:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vu en triple programme Samedi avec Les prédateurs de la nuit et Les inforntunés de la vertu. Ce film- dont je ne savais rien :timide: - a été la grosse surprise de la journée !

Roman photo sex & pop qui défile sous nos yeux ébahis, Rotte Lippen est un bijou d'humour et d'aventures, très sensuel et peu académique. Le découvrir sur grand écran a été un grand moment !

C'était quelque chose, les sixties icon_cool
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pazuzu
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MessagePosté le: Lun Juil 14, 2008 7:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Veinard! ico_mrgreen
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