[M] [Critique] Ironmaster, la guerre du fer

[mallox]

Titre : Ironmaster, La guerre du fer (La Guerra del Ferro)
Réalisateur : Umberto Lenzi
Pays : Italie
Année : 1982
Scénario : Luciano Martino, Alberto Cavallone
Genre : Heroïc Préhistoric Comédie
Acteurs : George Eastman, Sam Pasco, Elvire Audray, William Berger, Jacques herlin, des bisons, un lion,...


Comment aborder un navet qui a la vertu d’être inénarrable ? Je croie bien que c’est le film le plus poilant que j’ai pu voir cette année, d’avantage encore que des œuvres dites de comédie, de « Borat » à « Torrente » en passant par le pourtant excellent « Nacho libre », bref des films récents non négligeables mais aucun d’entres eux n’arrive pourtant au niveau de la grosse banane engendrée à la vision de cet « Ironmaster » proche du cancre infréquentable, et à l’instar du Canadien, on se régale autant en écoutant le film.
Je n’ai pas fait de cadeau à Lucio Fulci lorsque j’ai évoqué « Conquest » ou « 2072, les gladiateurs du futur », car vu la grande estime que j’ai pour le réalisateur romain, il m’aurait semblé en agissant ainsi relativiser ou minimiser le reste de son œuvre pour ma part assez épatante. Néanmoins, j’avoue ne pas porter la même estime pour la carrière de Umberto lenzi, cinéaste surtout reconnu pour ses polars que je ne peux m’empêcher de trouver quelque peu surestimés, bien que dans leur démarche proche du filmeur nihiliste, ils restent les plus fréquentables de sa carrière. La seule chose que je pourrai mettre au crédit est peut-être d’avoir inventer le film de cannibales dès 1972 avec « Mondo Cannibale », qui reste néanmoins un film mauvais.



Bref, c’est une sorte de conte à haute teneur philosophique auquel on assiste hilares, car une fois le postulat établi, et une fois qu’on a bien ri pour cause d’acteurs au-delà du ridicule, gonflant poitrine et pectoraux tout droit sortis de salles pour culturistes ringards, il est difficile de ne pas savourer ma foi les dialogues à tendance mongoloïdes qui foisonnent au sein de cette exploitation que je ne qualifierai même pas « d’approximative », car je serai encore loin de la vérité. Ce film là est tout aussi nul que « Cannibal ferox » par exemple, film à la notoriété usurpée tant lorsque l’on revoit le film on est déçu par le manque de scènes gores, sans parler du reste, dépassant le pathétique. C’est vrai que l’amorce des années 80 ne semble avoir épargner pas grand monde, et tandis que le cinéma transalpin était auparavant responsables de moults œuvres incontournables et même référentielles, piquant dans le cinoche américain pour mieux le détourner parfois, dès lors chaque metteur en scène du médiocre à l’excellent a pondu son Nanar, où l’on trouve même plus de relecture ou autres détournements des codes, mais simplement des livraisons balancées à la qui mieux-mieux.

A quels films devons-nous ce chef-d’œuvre de la comédie préhistorique ? (Il faudra bien parler un jour de « Caveman » avec Ringo Starr), tout simplement, Lenzi tente ici un mélange de « Conan le barbare » et de « La guerre du feu », si bien que les dialogues qui ont encore une raison d’être dans l’héroic fantasy » se retrouvent comme par enchantement ici dans le genre préhistorique. Déjà en soit, tout ceci n’est pas sérieux, et voire la façon filme la chose, à la manière d’un produit mille fois recyclé, on est pas loin de se dire que Umberto Lenzi n’a même pas compris les modèles auxquels il prétend pomper, mais qui plus est, ne semble même pas comprendre ce qu’il tourne.
La palme du film, et c’est aussi le peut-être le meilleur de ce qu’il peut contenir (s’il contient autre chose que le vide), revient à ce bon Georges Eastman (« Anthropophagous ») qui dans le rôle du très méchant Voud, semble s’amuser comme un petit fou, et d’une certaine manière on est bien content pour lui, vu que se promener avec une peau de bouc sur la tête semble le contenter amplement, on peut adhérer sans honte à son enthousiasme. Celui-ci en fait même des tonnes, roulant les yeux sans cesse, et regardant même la caméra à certains moment comme s’il avait peur de n’être pas filmé tandis qu’il livre une prestation qu’il doit penser « hors paire ». Celui-ci avec ce film semble avoir trouvé chaussure à son pied, on est bien content pour lui.



La palme du crétinisme revient il faut le dire à Sam Pasco dans le rôle de Ela (le bon), culturiste américain et dont il semble que ce soit le seul film auquel il ai collaboré, ouf ! Je n’ai pu m’empêcher de le rapprocher du pitoyable Andrea Occhipinti dans « Conquest », mais en pire. Chevelure Hard-Rockeuse, l’œil quasi-vitreux si bien qu’on a le sentiment qu’il regarde dans le vague tout le temps, des muscles huilés (et pourquoi donc ?) qui semblent plus le gêner qu’autre chose, bref, ses apparitions en sosie de Rahan sous somnifères provoque l’hilarité la plus totale. Je dirai même qu’on ne s’en lasse pas, et vu la crétinerie totale de la chose, autant aller jusqu’au bout, défi que l’acteur et son metteur en scène relèvent ici haut la main ! Sam Pasco semble avoir même traumatisé un autre acteur de ce film expérimental, à savoir Jacques Herlin (« Treize femmes pour Casanova ») qui joue ici le sorcier, complexé par sa maigre envergure face au géant et qui semble ne s’être jamais remis du contact avec ce « gros con » (sic) qui ne semblait pouvoir s’empêcher de se huiler le torse avant chaque prise. Que le tournage a dû être drôle ! D’autant que si l’on se réfère à Herlin, « C’est la dernière grosse merde qu’il a faite en Italie ». En effet, Vu la grosseur de l’étron, on est content pour lui.

De toute façon, on peut décliner comme ceci, chaque acteur (William Berger (« Keoma » n’a jamais été aussi ridicule et c’est un tour de force !), chaque plan du film, le disséquer politiquement en prétextant que Voud représenterai le dictat et Ela la démocratie, parler des costumes que porte chaque acteur, et dans lequel chacun semble tellement gêné aux entournures avec les coutures de son propre déguisement (la palme revenant aux hommes singes hagards, limite zombies), parler de Isa (Elvire Audray/ « Crime au cimetière étrusque ») en femelle préhistorique à tendance New-Wave au sein de ce « disco-Conan », tout ceci prendrai des heures comme citer la pléthore de dialogues que j’ai déjà oubliés, mais qui valent vraiment leur pesant de plomb plus que de fer, bref, « La guerre du fer » reste exclusivement réservé aux amateurs de gros nanars poilant. Pas plus, faudrait quand même pas pousser Lenzi dans les orties...

Note : 2/10
Accroche: EtronMaster, la guerre du rire.


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[flint]

Les bis italiens tendance "sous-Guerre-du-Feu" sont probablement les films les plus extrêmes, dépassant à mon sens les post-apo et les heroïc-fantasy.
En dehors de cet impayable "Guerre du Fer", je te conseille aussi, cher mallox (si tu ne les as pas vus) "Thor le guerrier" de Tonino Ricci, et surtout l'incroyable "Yor, le chasseur du futur", d'Antonio Margheriti, qui se permet l'exploit de cumuler la "casquette" film préhistorique et de science-fiction. Là aussi, le héros, pour ces deux films, est un beau blond musclé, ancêtre des Chippendales. Certainement pas les plus beaux fleurons du bis italien, mais en tous cas plus drôles que "Le Clan de la Caverne des Ours".

[mallox]

et Caveman ? dans quoi on le range? faudrait que j'y revienne ...
En fait, ça m'a donné envie de me mettre à Lenzi encore plus. Celui-ci est très drôle en tout cas. J'aurai pu lui mettre une meilleure note pour le rire engendré, mais ça génére chez moi conflit/ faudrait que pour EtronMaster se retrouve au final avec la même note que "La rançon de la peur"
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[flint]

"Caveman", je ne l'ai pas vu. Mais là, on rentre dans le cadre de la comédie américaine, donc on est aux antipodes du bis italien. A classer bien à part, je dirais.
Ceci dit, Ringo Starr était le plus sympa des Beatles, et en plus il a bon goût, puisqu'il a épousé la belle Barbara Bach, Miss "Alligator" et Reine du "Continent des Hommes-Poissons". (grâce à toi, j'arrive encore à caser Martino ).

[mallox]

Ben y a quand même la Barbara Bach dedans, c'est un peu leur film de noces...
J'aime bien martino, tu peux y aller. comme j'ai dit, "la montagne du dieux cannibale" est le meilleur film de cannibales ! et je le pense.
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[flint]

J'espère au moins que tu as vu la version intégrale de "La Montagne du Dieu Cannibale", car la Carrere Video était passablement amputée. Au moins, "Mad Movies" avait eu la bonne idée de sortir de DVD dans sa version "uncut", avec notamment cette scène hallucinante où un cannibale sod...se un cochon sauvage...

[mallox]

Ah ben oui, c'est même la scène clé du film ! j'adore. au moins, c'est délirant mais pas crétin !

je précise pour l'anecdote chroniquale que possédant le film en vhs, j'ai fait les captures en photographiant ma télé !
j'avais déjà fait ça avec scalps, ça passe...
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[Throma]

Alberto Cavallone au scénar, qui d'ailleurs mettra en scène l'année suivante l'un des plus étranges films de ce sous-genre moribond et même moripasbondutout avec "Le maitre du monde", sorti chez Cinéthèque si je ne mabuse. Etrange oui (sans dialogues, juste des grognements), mais pas réussi pour autant, malgré une sacrée dose de gore gerbeux, notamment un crâne lentement défoncé au silex puis décaloté par un sauvage qui bouffe littéralement dedans.
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[The Omega Man]

En tout cas c'est pas parce qu'on vit à l'age du fer, qu'il faut oublier son look, merci l'Oreal !

J'aime bien l'expression "disco-conan" !

Ironmaster aussi connu sous le titre les "Pierreafeu"

[Bigbonn]

[mallox]

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[princesse.rosebonbon]

[pascalum]

"Meilleur film de Montagne"...huhuhu
bon, cet Ironmaster est un gros Nanar comme on les aime, avec le grandiose George Eastmann (un sur-James Brolin)...
Merci Mallox pour cette hilarante critique.
qui se chargera de nous faire Anthropophageous et Horrible ???
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Bande Dessinées uniquement à base de Zombis:
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[Bastien]

Moi j'aime bien Iron Master !

Il y a du rythme, des personnages sympa; une belle affiche et du rythme !

Maintenant oui, c'est du bis indiscutablement avec son acteur principal qui est un cascadeur mais l'ensemble est distrayant, sans les moyens de la guerre du feu.

Je trouve que dans les sous-conan/guerre du feu, c'est le haut du panier.

Je signale l'existence des comédies italienne "quand les femmes avaient une queue" avec peut-être Senta Berger et G.Gemma (un des rares acteurs italiens qui ne me soit pas sympathique)...

[princesse.rosebonbon]