[M] [Critique] La Fureur d'un Flic

 
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flint
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MessagePosté le: Mar Aoû 14, 2007 9:58 am    Sujet du message: [M] [Critique] La Fureur d'un Flic Répondre en citant




La Fureur d'un flic
(La mano spietata della legge/ The Bloody Hands of Law)

genre : polar
origine : Italie
année : 1973
réalisateur : Mario Gariazzo
interprètes : Philippe Leroy, Tony Norton, Silvia Monti, Klaus Kinski, Fausto Tozzi, Pia Giancaro, Lincoln Tate, Denise O'Hara, Luciano Rossi, Guido Alberti

Sortie ciné France : 5 mai 1976

Un tueur à gages en provenance de New-York débarque à l'aéroport de Rome. Il a été commandité par la pègre afin d'éliminer un ponte de la mafia hospitalisé. Ce dernier doit être prochainement entendu par le Juge d'Instruction, et risque de révéler des informations susceptibles de provoquer le démantèlement d'une puissante organisation criminelle.
Après avoir pris les consignes nécessaires dans le hall de l'aéroport, observé de loin par Vito Quatroni, un homme de main du milieu froid et sadique (Klaus Kinski), le tueur se rend à la clinique avec un complice et remplit son contrat, abattant même une infirmière qui avait eu le malheur de se trouver auprès du malade.
La chaîne des meurtres va être loin de s'arrêter, puisque le complice en question ainsi que le chauffeur périront ensuite dans l'explosion d'une voiture. Puis, c'est au tour d'une hôtesse d'accueil de l'aéroport (qui avait identifié un contact du tueur), de sa copine hôtesse de l'air et d'un gigolo engagé par la pègre de passer de vie à trépas, cette fois par le biais de Quatroni, qui a pris le relais pour exécuter les basse besognes.
Devant cette escalade de violence, la police est impuissante, et seul le commissaire Gianni De Carmine (Philippe Leroy) semble prêt à se frotter à la mafia romaine. Ses méthodes sont loin de plaire à tout le monde, De Carmine pronant les interrogatoires musclés, n'hésitant pas à pratiquer la torture afin de faire parler les criminels. Mais à la différence d'un Dirty Harry, plutôt calme et réservé, De Carmine est une vraie boule de nerfs, incapable de se contrôler, teigneux à souhait, et affrontant le danger de plein front sans sourciller. C'est un flic intègre, qui va faire son boulot jusqu'au bout, remontant la filière progressivement, risquant sa vie et celle de ses proches. Rien ne pourra l'arrêter...

J'avoue que j'étais curieux de découvrir si un réalisateur comme Mario Gariazzo avait été capable d'exploiter le filon des polars italiens des années 70, comme ont su le faire Di Leo, Caiano, Lenzi ou Castellari, par exemple. On pouvait en douter, dans la mesure ou Gariazzo n'a jamais brillé par la qualité de ses réalisations : des westerns honnêtes, sans plus ("Acquasanta Joe", "Le Jour du Jugement"), un film d'horreur moyen surfant sur le succès de "L'Exorciste" ("La Possédée") ; sans compter des oeuvres carrément médiocres signées sous son pseudonyme de Roy Garrett, comme le giallo sulfureux "Play Motel" ou le film de cannibales "L'Esclave Blonde" plutôt mou de la sagaie. Tout cela pour achever sa carrière avec quelques films érotiques poussifs avec Valentine Demy. Bref, pas de quoi fouetter un chat, et être inquiet avant de visionner cette "Fureur d'un Flic".
A la lecture du générique, pourtant, on se rend compte qu'il y a du beau monde. Philippe Leroy, d'abord, magnifique acteur, qui a joué dans tous les registres avec brio : le western ("Yankee"), le polar ("Milan Calibre 9"), et un chef d'oeuvre d'humour noir nommé "Femina Ridens" où il campe un tortionnaire pris à son propre piège (film sorti en France sous le titre "Le Duo de la Mort", avec une formidable Dagmar Lassander donnant la réplique à Leroy). Et puis Klaus Kinski, encore une fois dans un registre de tueur inquiétant, parlant peu (deux phrases à tout casser dans le film), mais agissant beaucoup. Il faut le voir étrangler une femme lentement, méthodiquement, et avec la plus grande indifférence. On lui doit aussi la scène choc du film, lorsqu'il brule au chalumeau les gonades d'un malfrat (Luciano Rossi, égal à lui-même dans un rôle de barge).
Enfin, dans le rôle de la femme du commissaire, on retrouve avec un grand plaisir la très belle et talentueuse Silvia Monti, aperçue dans "Journée Noire pour le Bélier" aux côtés de Franco Nero, et dans "Le Venin de la Peur".
Rajoutons des seconds rôles habituels du cinéma de genre et une bonne musique de Stelvio Cipriani, et le film part donc avec de bons a priori.

Au final, "La Fureur d'un Flic" est un polar de bonne facture, qui souffre uniquement d'un manque de rigueur dans la réalisation. Il a le mérite de soulever de vrais problèmes : le réel pouvoir de la police, et les limites de son intégrité ; l'usage légitime de la violence pour lutter contre le mal, etc... Curieusement, malgré un nombre impressionnant de cadavres, et la hargne déployée sans cesse par Philippe Leroy, véritable "machine à baffes", le film manque parfois de rythme. Ou plutôt, si rythme il y a, c'est de manière assez hachée. On commence à suivre un personnage, puis il se fait dessouder, on passe à un autre, etc... Certaines scènes ont ainsi tendance à se répéter, avec en fil rouge les remises en question de De Carmine lorsqu'il se retrouve avec sa femme. Cela étant, "La Fureur d'un Flic" est un bon polar, dans l'ensemble, à ne pas classer vraiment dans les "poliziotteschi", même s'il légitime la pratique de la violence, de l'autodéfense. C'est un polar plus sombre, encore, dans lequel la police est gangrénée de l'intérieur, et où la vie des être humains compte peu face aux intérêts des syndicats du crime.
Dans les pattes d'un Di Leo ou d'un Lenzi, on peut toutefois penser que le film aurait été encore meilleur.


note : 7/10
accroche : Dirty Harry vs Mafia















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xawa
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MessagePosté le: Mer Aoû 15, 2007 12:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui je pense comme toi , il y a un probleme avec ce film .. Il est teigneux , de bonnes scenes , de bonnes idées , de beaux plans , Leroy est un vrai dingue (presque plus que Kinski) mais ca tient pas vraiment debout . J'avais entendu dire que c'etait coupé de chez coupé . A verifier .
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Valor
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MessagePosté le: Mer Aoû 17, 2016 7:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ajout de captures (Thanks janus2810 & Faringo@CG) + re-up du visuel VIP...

Autres visuels :



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sigtuna
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MessagePosté le: Mer Aoû 17, 2016 9:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Valor a écrit:



C'est une affiche 2 en 1, elle peut aussi servir pour "Salopard en enfer" de feu Jürgen Roland, avec mélange des casting de ces 2 films sortis la même année.
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Valor
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MessagePosté le: Mer Aoû 17, 2016 11:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16

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mallox
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MessagePosté le: Lun Juil 24, 2017 9:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Après l'expérience mystique de "L'Étranger de l'espace, le nom de Mario Gariazzo me faisait flipper (déjà que "La Possédée", mouais quoi)... et puis au final, ouf !
Finalement j'ai trouvé ça pas si mal avec ses pistes et rebondissements, ses flics vérolés ou bien aux mains liées et devenus violents avec le temps et par frustration (Leroy), ses scènes ultra-violentes par moments (le chalumeau fait mal aux couilles mais moins mal que dans "La Guerre des gangs" de Fulci - on est sept ans avant), son tueur froid, mutique, énigmatique mais très efficace (Kinski. Avec à son actif un meutre purement giallesque), sa petite partition qui emballe joliment l'ensemble.
Une brochette de flics qui se complètent bien. Un Philippe Leroy qui s'en sort bien dans un personnage taillé au burin mais qui s'affine peu à peu (même si le sujet qu'on retrouve dans la chro de Flintos prête à discussion).

Le truc sympa du film (encore que vu et revu) est que les méthodes de Leroy sont si efficaces qu'elles font peur aux hauts fonctionnaires. Non pas parce qu'elles sont violentes et sortent donc du cadre de la loi, mais parce qu'elles risquent de faire cracher des suspects sur leurs propres accointances (douteuses, pour le moins).

Finalement je ne le trouve pas si répétitif car les scènes entre Leroy et Monti répondent sans cesse à des plans d'interventions entre les flics, dans le commissariat. Plans qui ont du reste une fâcheuse tendance à disparaître ou à être écourtés dans le montage français. (Et puis je me disais au début que, quand même, le personnage de Di Carmine était too much avec ses "y a qu'ça qui marche, y a qu'y comprennent, les salauds !" / En même temps, il fait encore plus faf avec ses états d'âme et ses "tu comprends ma chérie, je suis pas fier d'être devenu violent, mais j'y suis tellement contraint..." -)
La fin est surprenante, noire, répondant bien à l'impuissance et à un certain fatalisme de l'époque.


* D'où un petit recensement des scènes manquantes sur l'édition VHS de chez VIP par rapport à la version américaine (Alfa Digital ?) :


- 28'41" / 30'05" : une discussion musclée entre flics, dans un bureau, avec vision d'une vidéo de surveillance où apparaît Giuseppe di Leo (Marino Masé), prouvant sa présence sur les lieux au moment du crime commis par Kinski .





- 30'06" / 30'25 : Linda (Silvia Monti) téléphone à la police pour tenter de joindre De Carmine (Philippe Leroy), sans succès.




- 35'17" / 35'36 : On voit Silvia Monti en train de travailler sur sa table de salon, à l'aide d'une équerre et avant de recevoir un coup de téléphone de son compagnon (De Carmine/Leroy) - la radio qui diffuse une émission reste en langue italienne.




- 36'55" / 39'25" : De Carmine a un entretien avec ses collègues et son supérieur à propos des manières de faire régner la justice et la loi afin qu'on lui laisse les mains plus libres. Ses méthodes trop expéditives sont évoquées et remises en cause.






- 49'07" / 50'35" : Un nouveau briefing entre l'inspecteur en chef et ses hommes disparaît dans le montage français. Ils se demandent d'où vient l'information qui a fuité et vient de faire tuer un témoin potentiel.
(une scène qui fait la liaison et permet à De Carmine de faire valoir ses méthodes et, ainsi, de pouvoir interroger un suspect (Venturi / Stelio Candelli) et de lui faire cracher le nom de Vito Quattroni/Kinski) ainsi que la confirmation de l'existence d'une organisation en plus de mettre en avant l'un des flics : cherchez celui qui s'oppose le plus à ses méthodes et vous aurez le responsable des fuites...)








Bref, à ceux qui trouveraient le film légèrement longuet, vaut mieux le voir ou l'avoir vu dans la version VHS VIP, tronquée de 360 secondes, soit de 6 minutes (à 2 ou 3 secondes prêt).


Y a aussi ce bootleg (???) :


_________________


Dernière édition par mallox le Lun Juil 24, 2017 3:49 pm; édité 3 fois
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flint
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MessagePosté le: Lun Juil 24, 2017 10:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Mallox pour ce compte-rendu des scènes inédites. Mériterait de sortir chez nous ce polar, mais vu le succès médiocre du poliziottesco en dvd, je crois que ce n'est pas près d'arriver.
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mallox
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MessagePosté le: Lun Juil 24, 2017 11:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour te remercier de me remercier, je t'offre...


Une scène de coucherie avec la jolie Pia Giancaro et son gros moustachu vintage :






Ainsi que la scène la plus chaude du film...




ico-porc
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