[M] [Critique] Chats rouges dans un labyrinthe de verre

 
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mallox
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MessagePosté le: Ven Sep 07, 2007 9:17 am    Sujet du message: [M] [Critique] Chats rouges dans un labyrinthe de verre Répondre en citant




Titre : Eyeball (Gatti Rossi en un Labirinto di Vetro)
Réalisé par : Umberto Lenzi
Pays : Italie
Année : 1974
Genre : Giallo
Musique : Bruno Nicolaï
Avec : Martine Brochard, John Richardson, Ines Pellegrini, Andrés Mejuto, Mirta Miller


A Barcelone, un groupe de touristes américains semble être la cible d'un maniaque dont le hobby est d'extraire le globe occulaire gauche de ses victimes après les avoir salement trucidés tout de même. Le doigt est (trop) vite mis sur l'épouse de Mark, l'un des touristes qui se voit rattrapée puis soupçonnée à cause de ses antécédents mentaux. Pas de chance pour la dame non plus, car la ville où ils habitaient dans le temps fut également un temps la cible d'un maniaque. Pourtant, une fois l'accusée neutralisée les meurtres se poursuivent...



Après deux gialli très peu convaincants qu’étaient « Le tueur à l’orchidée » et « Spasmo » voici Umberto Lenzi qui récidive avec un peu plus de bonheur qu’à l’accoutumée. Soit « Eyeball » n’est pas un grand giallo et c’est même tout juste un bon film mais contrairement aux deux prédécesseurs, et d’une, celui-ci a le mérite d’être agréable à suivre contrairement au premier film cité dans lequel passé un préambule prometteur sombrait dans l’ennui, et de deux, il a le mérite de ne pas se prendre au sérieux ce qui finissait d’emmener le second aux abords du Nanar pathétique.

Bien sur l’histoire n’a rien d’originale et comme le plus souvent Umberto Lenzi se montre paresseux. Soit la trame en vaut une et le réalisateur tente bien d’élaborer une intrigue interne et externe entre les touristes, mais d’un côté les préoccupations de nos protagonistes ressemblent d’avantage à ces histoires sans intérêt que l’on peut trouver au sein des films catastrophes de l’époque – Je pense là en particulier aux films d’avions - avec tout ce que cela comporte « d’effleuré » sans jamais apporter beaucoup de consistance sinon beaucoup de vain pour rien. De l’autre côté le rapports entres ses touristes est presque sinon tout autant vacant. Difficile de croire donc aux personnages en plus du fait que l’intrigue très tirée par les cheveux recèle pas mal de trous narratifs.

Ceci étant dit, « Gatti rossi en un labirinto di vetro », s’il pourra paraître un tantinet idiot par moment, ne souffre d’aucune chute de rythme et c’est finalement en défiant les paramètres logiques qu’il parvient à s’imposer comme une œuvre mineure mais dans laquelle on y trouvera son compte. L’on ne s’ennuie pas un instant, avec cet assassin paré d’un imperméable rouge qui n’est pas sans rappeler « La dame rouge tua 7 fois » d’Emilio Miraglia. On pourra toutefois arrêter la comparaison ici, vu que pour le reste, ni l’histoire, ni le fond ne prête à quelconque comparaison, sinon dans une certaine cruauté concernant les meurtres.



A ce propos, il y a un autre reproche un peu plus personnel que j’ai envie de faire au réalisateur. Celui de ne pas exploiter surtout de manière graphique, le potentiel de l’œil. Car ce dont il s’agit là, c’est d’énucléations vengeresques à base de trauma infantile, et j'aurai aimé voir cet aspect plus développé. La reflexion que je me suis faite tout au long du film, c’est celle de regretter le manque de délires visuels justement, ou à défaut, de faire de ce « globe oculaire » un objet de voyeurisme, de paranoïa plus aigue, d’en faire finalement le centre de gravité du film au lieu d’un accessoire. Malheureusement sur ce point, et hormis peut-être une scène – celle où l’on voit littéralement le meurtrier extirper l’œil de son orbite – qui m’a d’ailleurs fait penser par son côté glauque et gore à certaines œuvres à venir de Lucio Fulci, on reste sur sa faim. C’est peut-être du reste dans les meurtres que le talent de Lenzi éclate le plus. La mise en scène si elle reste pas assez racée à mon goût, possède toutefois quelque chose de sale, de brute de décoffrage qui compte énormément dans l’addition finale, et ce « sans fioriture » finit par jouer pour lui. De même, la fréquence assez ténue ou régulière des morceaux de bravoures achève de faire de « The devil’s eye » un moment agréable. On voit bien que l’on assiste pas à une grande œuvre, soit, mais l’intérêt même s’il ne monte jamais très haut, reste égal, ce qui me paraît loin d’être négligeable et qui me font dire ici qu’on aurait tort de bouder ce Lenzi là.

Autre petit bémol même si on en a vu d’autres, on ne peut pas dire que les personnages paraissent effrayés par les morts qui s’accumulent alors qu’ils pourraient eux-mêmes être pourtant bien concernés par ces exécutions sommaires et oculaires et chacun poursuit sa petite visite un peu trop comme si de rien n’était. De même pour ces policiers qu’on pourra trouver dilettantes par rapport à ces assassinats en série. On pourra aussi dire qu’ils sont dépassés par les évènements – on le serait à moins – mais ils ne semblent pas non plus très concernés.



Pour finir sur une ou deux notes positives, les meurtres sont donc bien filmés (et surtout superbement cadrés), ce que j’avais commencé à dire plus haut, avec notamment deux très bons moments. L’un au sein d’un train-fantôme où une jeune fille après s’être fait une galeries de monstres farfelus mais qui donnent une ambiance encore plus inquiétante notamment de par les couleurs à tendance rouge (comme l’assassin). L'autre dans une salle de bain qui m’a parut extrêmement bien maîtrisée, avec une réelle tension palpable.
A rajouter au crédit du film, pas mal d’acteurs secondaires qui sans avoir énormément à défendre, s’en sortent très bien et renforcent la crédibilité de ces scènes là (les acteurs principaux m’ont paru en revanche moins bons).
Petit rab aussi, quelques bonnes scènes à base de lesbianisme, peu originales mais qui viennent agrémenter l’ensemble en flattant l’œil de façon pas désagréable du tout.
Ultime chose, la partition de Bruno Nicolaï, si elle a tendance à manger parfois le film en étant un peu trop en avant par rapport à ce qui nous est montré, éclate également dans ces quelques très bons moments de cinéma pur. Les moments érotiques ou violents.
Un film mineur et très inégal donc, mais à découvrir pour toutes les qualités évoquées et il y en a c'est certain, quelques unes...



Note : 6/10
Accroche : La dame rouge tua souvent, tant mieux pour nous.

Autres titres :
«Wide-eyed in the dark»
«The secret killer»
«The eye»
«The devil's eye»
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Dernière édition par mallox le Dim Aoû 26, 2018 2:37 pm; édité 7 fois
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Camif
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MessagePosté le: Jeu Avr 09, 2009 9:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'affiche est belle mais alors le film est quand même chiant ( je m'excuse mais c'est vrai ), autant que le Spasmo dudit Lenzi . Pfff entre deux meurtres c'est une festival d'ennui avec des personnages aussi épais qu'un mannequine atteinte d'anoréxie chronique.
Mallox ne s'est pas ennuyé, tant mieux pour lui.
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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2009 5:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

Camif a écrit:
Mallox ne s'est pas ennuyé, tant mieux pour lui.


Salope ! me dire ça à moi sur un Lenzi ! Va au diable ! new_diable

Maintenant, il me faut bien admette avoir presque tout oublié de ce film. Pas bon signe ça. M'étonnait aussi, un Lenzi pas trop mal, y avait forcément anguille sous roche ! Merci Camif de m'avoir remis sur le droit chemin. icon_cool
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Camif
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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2009 6:50 am    Sujet du message: Re: [M] [Critique] Eyeball Répondre en citant

mallox a écrit:
L’on ne s’ennuie pas un instant, avec cet assassin paré d’un imperméable rouge


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Throma
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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2009 2:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Au contraire, c'est un très bon divertissement, un peu con-con mais soutenu et dans un cadre agréable (Barcelone).
Parfaitement calibré en fait pour un matin d'été (ou une nuit pour les couche-tard, mais alors tard tard, comme dirait le maitre fromager de mon village (j'habite une grande ville)).

En tout cas, je préfère nettement ça aux machinations triolliques et les chianlies avec les Carrol Baker et/ou les Jean Sorel.
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MessagePosté le: Ven Avr 10, 2009 2:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
En tout cas, je préfère nettement ça aux machinations triolliques et les chianlies avec les Carrol Baker et/ou les Jean Sorel.


C'est vrai que ce n'est pas la grande déchire les "Orgasmo" et autre "Paranoïa". Par contre, même moyens, je les trouve meilleurs que l'horrible "Si douces, si perverses", qui lui, bat les records, notamment avec ce sosie de Trintignant dans l'avion à la fin, qui ne lui ressemble pas du tout. icon_confused
Concernant "Eyeball", j'ai le souvenir d'un film agréable, assez plaisant. En tout cas plus attractif que l'orchidée ou Spasmo. Un peu réchauffé niveau intrigue pour 74, mais bon...
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Camif
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MessagePosté le: Mar Juin 09, 2009 2:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens d'ailleur Neo publishing annonce sa sortie pour Octobre frank_PDT_16
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MessagePosté le: Mar Juin 09, 2009 2:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Camif a écrit:
Tiens d'ailleur Neo publishing annonce sa sortie pour Octobre frank_PDT_16


vui avec "Toutes les couleurs du vice" et "L'étrange vice de Mrs Wardh"...

Contente ? tu vas pouvoir revoir celui-ci !
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flint
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MessagePosté le: Mar Juin 09, 2009 5:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ils vont le traduire comment ?

"Globe occulaire" ? frank_PDT_10
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Kidam
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MessagePosté le: Ven Juil 24, 2009 6:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et donc c'est une bonne ou mauvaise nouvelle sa sortie prochaine chez NeoPublishing ?

Perso, je trouve l'histoire absolument pas crédible et si ça n'est pas vraiment ennuyeux, ça s'oublie aussitôt après la vision. Assez bof pour ma part. Lenzi ne me semble décidément pas doué pour grand chose hormis ses polars... et encore, certains de ses polars.
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flint
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MessagePosté le: Dim Juil 26, 2009 1:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Plutôt une bonne nouvelle, du moins en ce qui me concerne, n'ayant jamais vu le film. J'ai le CD avec la BO du film, une bonne partition musicale, d'ailleurs, du talentueux Nicolai. Je suis donc assez impatient de le découvrir, ce "Globe occulaire".
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The Hard
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MessagePosté le: Dim Juil 26, 2009 1:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui, Nicolai était sacrément bon. Bon pote à Morricone aussi.

Pour Eyeball, genre de film dont l'affiche m'a malheureusement trop fait rêver des années durant.

De ce fait, très grande déception à la vision du film.
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