[M] [Critique] La Mort Caresse à Minuit

[flint]

La Mort Caresse à Minuit - 1972
(La Morte accarezza a mezzanotte)

Origine : Italie
Genre : Giallo

Réalisé par Luciano Ercoli
Avec Susan Scott (Nieves Navarro), Simon Andreu, Peter Martell (Pietro Martellanza), Carlo Gentili, Claudie Lange, Luciano Rossi, Claudio Pellegrini.

Autre titre : Death Walks at Midnight

Valentina travaille dans une agence de mannequins, où elle fait figure de top model réputé. Toujours en manque d’argent, la jeune femme s’est portée volontaire pour tester une nouvelle drogue hallucinogène aux effets inconnus : le H.D.S. L’expérience a lieu au domicile de Valentina, en présence d’un médecin, d’une infirmière, et surtout de Gio Baldi, l’instigateur de cette expérience, et rédacteur en chef de « Novella 2000 », un magazine à ranger du côté de la presse à sensations.
Au début, le psychotrope produit des effets euphorisants. Puis, après une sensation d’ivresse pas désagréable, les choses se compliquent et Valentina devient victime d’hallucinations, dans lesquelles elle est témoin du meurtre d’une femme. Une mort horrible, l’assassin étant un homme dont le visage est en partie dissimulé par une énorme paire de lunettes de soleil, mais qui surtout porte à une main un gant d’acier serti de pointes, avec lequel il va défigurer à maintes reprises sa victime. La scène paraît se dérouler dans le couloir d’un bâtiment moderne.







Le lendemain, encore secouée par cette vision, Valentina a la désagréable surprise de constater que Gio s’est servi de son image pour vendre sa revue, alors que l’identité de la jeune femme devait rester secrète. De plus, elle apprend que le prétendu médecin est en fait un employé de « Novella 2000 ». En plus d’avoir été abusée, Valentina subit les railleries de son entourage, notamment de son amant Stefano, pensant que ce meurtre n’est que pure affabulation, et en aucun cas une forme de clairvoyance. Mais pour le top model, cet assassinat a vraiment eu lieu. Et elle va en avoir très vite la confirmation, tandis qu’elle se rend dans un immeuble pour un rendez-vous. L’appartement où elle doit aller est étrangement désert, et se trouve être situé en face de son propre appartement, de l’autre côté de la rue. C’est alors qu’elle aperçoit le tueur au gant d’acier. Ce dernier la poursuit, mais la jeune femme parvient à s’échapper.
Un peu plus tard, elle apprend que l’immeuble du rendez-vous fut six mois plus tôt le théâtre d’un crime, qui s’est déroulé en tous points comme dans le cauchemar hallucinatoire de Valentina. A deux détails près : l’assassin n’était pas l’homme aux grosses lunettes, mais un musicien drogué jusqu’à l’os depuis lors interné dans un asile ; et la victime n’était pas non plus la même femme.







« La Mort caresse à Minuit » est le troisième et dernier giallo réalisé par Luciano Ercoli, après « Photo Interdite d’une Bourgeoise » en 1970, et « Nuits d’Amour et d’Epouvante » en 1971. Ercoli sera aussi responsable d’un très bon polar en 1974, « La Police a les Mains Liées », avec l’excellent et regretté Claudio Cassinelli.
Les trois gialli d’Ercoli mettent en vedette Susan Scott, pour deux raisons. L’actrice est douée dans le genre, avec un talent inné pour la comédie, et cette « Mort caresse à Minuit » est le quatrième giallo tourné par l’actrice en cette année 1972, après « L’Alliance Invisible », « Devil Blade » et « La Peur au Ventre ». Et puis, surtout, Susan Scott est à la ville Madame Ercoli, ce qui facilite bien les choses.
« La Mort caresse à Minuit » est un film assez inégal mais fort divertissant. En dehors des vingt premières minutes très réussies et d’un dernier quart d’heure fertile en rebondissements (coïncidant avec l’arrivée du génial Luciano Rossi), le reste du film comporte de sérieuses chutes de rythme, compensées par un jeu convaincant des acteurs, et une musique très « easy listening » composée par le talentueux Gianni Ferrio. Et puis, si la réalisation lâche un peu de mou au milieu du métrage, le scénario tient quand même la route, grâce à l’apport de deux pointures du cinéma italien : Ernesto Gastaldi et Sergio Corbucci.







On a ici affaire à un giallo qui s’impose plusieurs temps morts entre les scènes d’action, un thriller horrifique intégrant des scènes de comédie, des passages plus « légers », dans lesquels Susan Scott excelle, et de ce fait le spectateur ne relâche pas complètement son attention. Aux côtés de l’actrice, on retrouve des acteurs ancrés dans le cinéma de genre, tels Simon Andreu (« La Mariée Sanglante »), Peter Martell (« Ciakmull ») et l’incontournable Luciano Rossi, campant ici un tueur ricanant et lanceur de couteaux, parfaitement allumé, et dont on peut regretter qu’il n’apparaisse que dans le dernier quart d’heure. L’autre rôle féminin est dévolu à Claudie Lange, pas forcément connue, mais qui a tourné dans « Flashman contre les Hommes Invisibles » et « La Punition ».
Même si l’on peut regretter qu’Ercoli ne prenne pas le genre giallesque complètement au sérieux, il n’en demeure pas moins que ce voyage « hallucinatoire » est fort sympathique, et au passage le metteur en scène ne manque pas d’égratigner notamment la presse à scandales et l’art moderne. Si l’érotisme est curieusement absent (Susan Scott est ici bien plus chaste que dans ses précédents gialli), on se rattrapera avec quelques meurtres bien ficelés, celui avec le gant serti de pointes, évidemment, mais aussi la chute d’un bad-guy depuis le toit d’un immeuble, qui verra l’inspecteur de police échapper de peu à une projection de cervelle.
Au final, on obtient un giallo sortant des sentiers battus, non exempt de défauts, mais fort recommandable.

Note : 7/10
Accroche : la mort était bien au rendez-vous







Fiche DVD :

Death Walks at Midnight
(La Morte accarezza a mezzanote)

Région : Zone All

Editeur : Mondo Macabro
Pays : U.S.A.

Sortie film: 1972
Sortie dvd : 2003

Durée : 97 min
Image : 1 :85
Audio : mono

Langues : français, anglais
Sous-titres : non

Bonus :
- documentaire sur les thrillers italiens (17 min, en anglais)
- notes de production et filmographies

Commentaire : Si l'on est agréablement surpris de voir une piste française sur ce DVD, pour un film rare dont la diffusion en France reste incertaine, on peut regretter que le format d'origine ne soit pas respecté, et que le film ne soit pas présenté dans sa version intégrale.
L'éditeur se rattrape avec un bonus intéressant sur le giallo en Italie.

Note : 7/10




Fiche DVD :

Death Walks at Midnight
(La Morte accarezza a mezzanotte)

Région : Zone All

Editeur : NoShame
Pays : U.S.A.

Sortie film : 1972
Sortie dvd : 2005

Durée : 102 mn (105 pour version TV)
Image : 2.35.1, format respecté
Audio : mono

Langues : italien, anglais
Sous-titres : anglais (optionnels)

Bonus :
- version TV du film
- galerie de photos

Commentaire : le format d’origine du film est respecté, dans une version plus longue de cinq minutes par rapport à la précédente copie éditée par Mondo Macabro (huit minutes si l’on compare avec la version télé). La différence de durée est essentiellement concentrée à la fin du film, lorsque le « méchant » de l’histoire explique les tenants et aboutissants de l’affaire à l’héroïne prisonnière (à l’image des James Bond). La trame, les dessous de l’intrigue sont ainsi narrés de manière orale et par quelques flashbacks, de façon plus ou moins complète selon les versions. La version de 102 minutes se suffit finalement à elle-même, d’autant plus que la version télé n’apporte pas grand-chose de plus, qu’elle est en 4/3, avec une image presque indigeste.
A noter que le film est regroupé dans un coffret avec « Death walks on High Heels », du même Luciano Ercoli, et accompagné d’un CD de 18 titres ("The Sound of Love and Death") de Stelvio Cipriani.

Note : 9/10





Mondo Macabro :



NoShame :




Mondo Macabro NoShame



Mondo Macabro


NoShame













Captures pour le site (chronique) :


















Captures pour la fiche DVD :

















Affiches :

[The Omega Man]

Celui la je l'ai vu, c'est vraiment pas mal, mais comme tu l'indique le film s'essouffle un peu vers le milieu pour repartir de plus belle pour le final sur les toits

[flint]

A ce propos, Omega Man, saurais-tu si le titre "La Mort caresse à Minuit" correspond à une exploitation du film en Belgique ? En effet, je n'ai trouvé nulle part une trace de la distribution de ce film dans les salles françaises.
Pourtant, la piste française de l'éditeur Mondo Macabro semble prouver le contraire. Alors ?
Et puis, l'emploi du verbe "caresser" pour le titre me paraît pour le moins curieux, sinon inapproprié.
(Qu'en pense princesse.rosebonbon) ?

[princesse.rosebonbon]

je n'ai pas plus de compétences en français wallon qu'en italien, mais il semblerait que ce soit la juste traduction du titre original ...qui n'est peut-être pas beaucoup plus tordu que ceux d'une floppée gialli

pour le droit et l'italien demander xawa

[Bigbonn]

[flint]

[xawa]

Je ne savais pas que Photo interdite d'une bourgeoise était un giallo (quelqu'un l'a vu?). Concernant La mort caresse a minuit, il s'agit peut-être de la copie canadienne, belge, ou même encore suisse.

Sinon je garde un bon souvenir de cette mort qui marche en pleine nuit, giallo frais et surprenant que je risque de revoir sous peu (peut-être le 24 décembre puisque cette année je suis seul pour Noël )

[flint]

[The Omega Man]

La Belgique francophone est un trop petit territoire pour se payer des doublages (pas assez rentable).
Si le doublage de nos voisins français n’existe pas on se rabat sur les versions suisses ou canadiennes !
Pour le cas présent je crois qu’il s’agit bien d’un doublage français, mais je n’ai aucune info de plus !

[mallox]

J'ai pour ma part et pour rejoindre l'avis général, bien aimé ce film. Susan Scott (je préfère l'appeler comme ça, hein flint...) est en effet bien utilisée. Convaincante de bout en bout. Le poing clouté à la "Rollerball" fait son effet . Je n'ai pas trouvé autant de temps morts que ça. Peut-être l'ecapade dans la boîte de nuit à mi-parcours. La musique au rythme très jazzy, est très bonne. La fin sur le toit rempli d'humour, avec notamment l'excellent lanceur de couteau, Luciano Rossi qui lance un drôle de cri (genre hyène intrépide) avant de sévir et surtout qui n'a pas trop de chance (bonjour le manche de rateau!). On retrouve la même utilisation du miroir de la part de Nieves Navarro pour alerter quelqu'un que Suzy Kendall dans "Torso" (procédé assez souvent utilisé au cinéma). ça sera plus efficace ici avec son voisin en vis à vis que la Kendall du haut de sa falaise tentant de renvoyer le soleil à qui mieux mieux dans le petit village d'en bas. (Même si Torso reste supérieur - et tourné l'année suivante). En tout cas un bon film, agréable de bout en bout, avec un scénario de Ernesto Gastaldi et Sergio Corbucci, qui en tout cas tient à peu près la route.

Note: 7/10
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[gregore]

Pour la fiche dvd est ce que ça serait possible de faire une fiche dvd par édition plutôt qu'une commune ? l'idée du site est justement de proposer plusieurs fiches par édition, et du coup c'est pas évident a adapter lorsque c'est mélangé...
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"La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c’est la force"

[flint]

[princesse.rosebonbon]

merci de rajouter un [C]

[flint]

[princesse.rosebonbon]

ok, je voulais juste dire que le texte etait relu
j'avais zappe votre discussion sur le dvd