[M] [Critique] Zombie
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mallox
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2007 8:59 am    Sujet du message: [M] [Critique] Zombie Répondre en citant




Titre : ZOMBIE (Dawn of the dead)
Pays : USA / Italie
Année : 1978
Réalisateur : George A. Romero
Scénario : George A. Romero
Acteurs : David Emge, Ken Foree, Scott H. Reiniger, Gaylen Ross, David Crawford...
Photo : Michael Gornick
Musique : Goblin
Musique US : voir ci-dessous
Durée européenne : 119 min
Durée américaine : 127 min (136min en version extended)
Distribution France: 11 Mai 1983


Les morts ont maintenant envahi la Terre, créant ainsi une presque nouvelle race propre à décimer le vivant et chaque personne se faisant mordre sera dès lors contaminée et contaminera à son tour. Lors d’une intervention au sein d’un immeuble où des rebelles fanatiques protecteurs de zombies gardent les morts, tournant au carnage, Roger fait la connaissance de Peter et lui propose de se joindre à lui afin de quitter la ville en hélicoptère avec pour compagnie le pilote et sa fiancée. Leur direction leur est inconnue jusqu’au moment où ils aperçoivent un centre commercial qui semble abandonné, de l’intérieur tout du moins. Après s’être posés sur le toit, ceux-ci y établissent alors leur campement et Roger et Peter, tous deux issus des milices armées, parviendront même à ramener des vivres. Alors que le petit groupe commence à s'organiser, il décide de barricader les portes du supermarché à l’aide de camions abandonnés. Hélas, dans un excès de zèle militariste, Roger se fera mordre à la jambe, mettant dès lors le groupe en danger. Les choses ne s’arrangeront pas lorsqu’une horde de mercenaires Hell’s angels se rameuteront également, voulant eux aussi prendre possession du vivier que constitue l’endroit…

L’histoire du cinéma est ainsi faite que certains classiques doivent plus à des conjugaisons de talents plutôt qu’à un seul et unique et l’inspiration originelle bridée ou détournée se voit accoucher au final d’œuvres meilleures qu’elles ne l’auraient été. Pour preuve, la version américaine du film, et donc celle du réalisateur George A. Romero, moins bonne que celle remontée par Dario Argento. Celui qui connaît sur le bout de son zombie la version européenne voulant revoir une énième fois « Dawn of the dead », et choisissant alors la version américaine beaucoup moins disponible jusqu’à ce jour, en sera quelque peu pour ses frais. En effet, le montage de Romero est moins bon que celui de Argento. Celui de Romero s’avère plus explicite, moins rythmée, un poil plus lourd avec des scènes dispensables comme des discussions sur l’enfant à naître et si le film reste néanmoins excellent, il manque le poil de souffle qu’a su instaurer le maître transalpin alors encore au firmament. De plus, exit la musique des Goblin au profit d’une partition plus « slapstesque », bien sûr en adéquation avec l’esprit du film, mais soulignant une fois de plus le propos de l'oeuvre en même temps que manquant de dimension. Disons pour simplifier que Dario Argento a su dynamiser comme pas un les solides fondations de Romero.

Revenons à la version Argento’s cut que chacun connaît pour dire combien les superlatifs me manquent. Le film commence dans une cave avec un massacre de zombies squatteurs par les forces armées pour rebondir rapidement au travers de situations des plus impressionnantes, de déplacements en déplacements, donnant à ce chef-d’œuvre achevé des allures de western ironique et trash, avec au passage une dimension cynique sur la société de consommation. Dimension soit plus que flagrante, voire même probante, mais qui ne plombe pas encore l’action comme ce sera quelque peu le cas avec l’opus suivant (« Day of the dead » et plus encore récemment dans le pourtant sympathique (mais un peu vain et téléphoné) « Land of the dead ». Ici les scènes chocs s’enchaînent sans aucun temps mort et tout le film suivra la voie indiquée par le magnifique « head shot » de la scène d’ouverture évoquée ci-dessus avec ses zombies dévorant sereinement des restes d’humains. La musique s’emballe alors dans un même temps, battant la mesure de l’intervention des forces militaires armées, et d’entrée de jeu, on sait que c’est en Enfer que l’on est déjà, et qu’on y sera bien installé. C’est simple, le seul reproche que l’on pourra faire à ce jour à ce classique instantané, c’est peut-être les effets spéciaux de Tom Savini, encore que pour ma part, issu de la génération à laquelle le film appartient, j’y trouve à chaque vision un énorme tour de force et quand bien même le zombie ici, pour les plus jeunes générations, sentirait la farine et le mou de veau qu’on s’en ficherait foutrement, tant cela passe avec 25 ans d’écart dix fois mieux que tous les "techno-zombies" (« Le couvent ») ou autres "digital-zombies" que l’on peut nous (re)servir ces derniers temps dans des spectacles le plus souvent sans âme et au moins, avec ces pseudo défauts, les zombies du tandem Romero-Savini possèdent plutôt deux fois qu’une de cette âme un tantinet disparue, hormis quelques réussites éparses et je ne dirai jamais assez combien tandis que les images de « Zombie » restent gravées dans le temps alors qu’à ce jour, les films semblent passer, pour s’oublier quasi instantanément… on est du reste pas loin de ce que dénonce déjà le réalisateur ici, et les morts-vivants nous ressemblent fortement dans leur conditionnement à la consommation, quand bien même elle serait futile, dispensable.

Passons donc sur ce détail « historique » des effets spéciaux pour recenser tout ce dont regorge cette version grands espaces de la fameuse « Nuit des morts-vivants » tournée dix ans plus tôt. Car il s’agit bien de cela, et avec la même peinture sous-jacente d’une décennie sociale (mais pas trop, et Romero peut facilement parfois fleureter avec la pesanteur dans son militantisme), celui-ci nous livrerait ici presque une variation en guise de suite, dans laquelle le centre commercial (lieu de tous les maux mais aussi paradoxalement de détente propre à la société de loisirs) se substituerait à la cabane de « The night of the living dead » ; Ken Foree (The devil’s rejects) dans le rôle de Peter remplacerait Ben (Duane Jones), les deux constituant à leur manière une sorte d’icône des communautés laissées pour compte qui finalement s’avèreront très utiles, voire indispensables à la régulation planétaire. Autant dire qu’on est encore là dans une époque bénie, bien que pas loin de son crépuscule d’ailleurs, dans laquelle les cinéastes engagés n’hésitaient alors pas à tout tenter pour sortir les masses de leur léthargie, dans de grand chocs cinématographiques où le mot « liberté » n’était pas encore galvaudé, et au sein d’une société dont on peut regretter l’absence de manichéisme au profit d’un cynisme qui même s’il s’ignore, s’apparente davantage au libéralisme et ses contradictions, à savoir l’envie d’en dénoncer ses disfonctionnements en même temps qu’en profiter. Voilà peut-être la clé des démarches différentes qu’on pu avoir certains metteurs en scène d’alors, et ceux d’aujourd’hui qui, disons le ouvertement, sont parfois les mêmes…
Quant à la "liberté" de l’époque, il ne faut pas se leurrer, elle fut uniquement créatrice et il ne faut pas croire qu’un tel film ne suscita pas un tollé, se voyant interdit un peu partout en Europe (Norvège / Allemagne de l’Ouest), classé R ou X selon (Etats-Unis / Canada / France), et ailleurs interdit au moins de 18 ans, ce qui peut encore se comprendre, mais qui dans l’ensemble démontre combien ce « Dawn of the dead » dérangea tant et si bien que son exploitation ne fut pas des plus simples. Pour résumer cela de façon littéralement grossière, je dirai me sentir à la recherche de ces cinéastes qui au moins avaient les « couilles » (pardon) de prendre de tels risques afin de livrer le spectacle qu’il leur plaisait d’offrir, doublé du message qu’ils voulaient asséner. Rien que pour cela déjà, le « Zombie » de Romero reste à ce jour un monument inégalé et je pourrai prendre le risque de parier gros sur le fait que l’on est pas prêts de retrouver une œuvre aussi ouvertement militante, excessive et jubilatoire, en tout cas dans le genre.

Jubilatoire, sans aucun doute aussi. Nous sommes bien servis et même resservis et l’on peut se contenter allègrement de ce fabuleux spectacle, à la fois film d’action, western urbain trépidant, bande dessinée trash, gore slapstick , « Zombie » reste définitivement une œuvre majeure, moderne, les morsures y sont béantes, les têtes giclent à tout va, n’épargnant ni femmes ni enfants, les machettes tranchent les têtes en deux, les cervelles explosent comme jamais, repeignant les murs de manière somptueuse, les ascenseurs sont des lieux étouffants et dantesques où l’on s’y fait étriper sans prévenir, les seules alternatives ne semblent plus n’être que soit des fuites en avant (la fin), soit des suicides, aveux d’impuissance sur son propre devenir, bref, c’est au coeur de l’enfer que George A. Romero nous plonge, et plus que jamais dans sa peinture au pessimisme foncier extrémiste, l’enfer n’est plus seulement les autres, mais aussi soi-même. Comment dès lors peut-elle s’en sortir ? Un grand film.

Note version européenne : 10/10
Note version américaine : 8,5/10
Accroche : Les zombies sont encore vivants !


(j'espère que ça conviendra. j'avoue n'être pas sur de moi, là au petit matin où j'ai écrit ça, et comme je le disais au gregore, pas facile de s'attaquer à ces colosses avec le même enthousiasme parfois communicatif que l'on peut avoir avec des oeuvres découvertes ou redécouvertes avec bonheur/ du coup, il est vrai que j'ai voulu débarrasser le site de ces 2 gros machins afin qu'on puisse passer à d'autres choses plus "confidentielles", sachant bien qu'il s'agit de films vus et revus (je met la nuit des morts-vivants.. dans le même sac), et dont on trouve pléthore de critiques et d'informations intéressantes au gré du net... bref, j'ai préféré ne pas trop regarder et faire mon trip, maintenant je ne sais pas ce que vous en penserez...
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Dernière édition par mallox le Mer Avr 25, 2007 12:52 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2007 11:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai qu'il y a un tas de grands chefs d'oeuvre à re-critiquer sur Psychovision, et j'ai vu à quel point les débats étaient houleux sur ce sujet.

Est ce qu'un petit nouveau comme moi peut poster une critique? Je m'y attellerai volontiers une fois mes exams terminés. Enfin pour le moment je me sens plutôt chaud icon_cool
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pascalum
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2007 12:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ah, oui, là on peut dire que tu l'as pas ratée celle là. je l'ai lue comme si j'avais jamais vu le film (alors que je l'ai vu une vingtaine de fois) et j'y ai trouvé mon compte. c'est bien de faire la lumière sur les deux differents montages. et tes mots sont bien choisis pour décrire ce film qui décrit l'apocalypse qui nous attends...
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2007 4:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

new_lang Incontestablement la version d'argento est supérieur à celle de Romero !
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2007 4:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Captain_Spaulding a écrit:
Est ce qu'un petit nouveau comme moi peut poster une critique? Je m'y attellerai volontiers une fois mes exams terminés. Enfin pour le moment je me sens plutôt chaud icon_cool

Ben, lance-toi.
Mais lis d'abord les consignes du "patron" sur le topic prévu pour ça, choisis un film dans la ligne du site et pas encore critiqué et vas-y.
Après, t'inquiètes, si elle ne plaît pas, tu le sauras! new_diable
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flint
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MessagePosté le: Jeu Avr 26, 2007 11:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je te donne mon avis, c'est un bel effort de ta part d'avoir refait la critique des deux Romero. A mon sens, il est beaucoup plus casse-gueule de chroniquer un film que tout le monde a vu, plutôt qu'une rareté connue d'une élite. Zombie est pour moi aussi le meilleur film de la trilogie de Romero, je dis bien la "trilogie", car "Land of the Dead" ne compte pas pour moi. Ce dernier volet n'est qu'une pale resucée, n'apportant que peu d'éléments nouveaux, comme la pensée collective chez les zombies.
Zombie, comme tu l'as bien souligné, est une critique féroce de la société en général, et du consumérisme en particulier. Un film sans points faibles, qui a effectivement été souvent imité, mais jamais égalé.
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princesse.rosebonbon
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MessagePosté le: Ven Avr 27, 2007 12:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

même si ce Zombie est définitivement un monument du cinéma horrifique, c'est un peu exagéré que de dire que son seul défaut réside dans les effets de Savini (il semblerait qu'il ait été victime d'un mauvais rendu à la photo du faux sang fourni par 3M...)
je trouve pour ma part que la scene d'assaut du départ est assez hors-sujet (je n'ai tout simplement pas compris pourquoi, alors que les morts reviennent boulotter les vivants, on se soucie autant de l'arrestation d'un gang?) et a très mal vieilli en comparaison au reste du film.
sur la fin aussi il y a quelques incoherences qui s'accumulent : les morts qui peinent à déambuler et se mettent soudain à monter les échelles, l'apparition impromptue du soleil...
l'essentiel n'est pas là, me direz-vous, et on peut difficilement garder le même regard sur les centres commerciaux après ce film, mais je trouve qu'il y aurait encore eu à couper pour que le spectacle soit parfait

mallox tu insistes aussi beaucoup sur la dimension politique, mais mon point de vue, c'est qu'on a droit à une fiction divertissante qui se soucie accessoirement de soulever quelques questions sur la société américaine des années 70, et non à un brûlot politique anti-capitaliste avec quelques zombies bolognaise
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mallox
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MessagePosté le: Ven Avr 27, 2007 1:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

princesse.rosebonbon a écrit:
même si ce Zombie est définitivement un monument du cinéma horrifique, c'est un peu exagéré que de dire que son seul défaut réside dans les effets de Savini (il semblerait qu'il ait été victime d'un mauvais rendu à la photo du faux sang fourni par 3M...)
je trouve pour ma part que la scene d'assaut du départ est assez hors-sujet (je n'ai tout simplement pas compris pourquoi, alors que les morts reviennent boulotter les vivants, on se soucie autant de l'arrestation d'un gang?)


Ben , ça rentre dans le vif du sujet, et nous présente dans un même temps les 2 personnages des forces armées qui feront le reste du film.
Je trouve ça au contraire très astucieux.

princesse.rosebonbon a écrit:
et a très mal vieilli en comparaison au reste du film.
sur la fin aussi il y a quelques incoherences qui s'accumulent : les morts qui peinent à déambuler et se mettent soudain à monter les échelles, l'apparition impromptue du soleil...
l'essentiel n'est pas là, me direz-vous, et on peut difficilement garder le même regard sur les centres commerciaux après ce film, mais je trouve qu'il y aurait encore eu à couper pour que le spectacle soit parfait


Après toutes ces versions, la rosebonbon's cut !
z'ont quand même le droit à monter des échelles les zombies !

princesse.rosebonbon a écrit:
mallox tu insistes aussi beaucoup sur la dimension politique, mais mon point de vue, c'est qu'on a droit à une fiction divertissante qui se soucie accessoirement de soulever quelques questions sur la société américaine des années 70, et non à un brûlot politique anti-capitaliste avec quelques zombies bolognaise


bolognaise ou pas, Romero reste un cinéaste militant. j'invente rien là...
Il est même revendiqué comme tel par son propre auteur/ ce ne serait qu'erreur à mon avis de ne pas le mettre en avant puisque ça jalonne toute son oeuvre, notamment ses zombies films.
et puis oui, c'est un spectacle divertissant itou, mais ça, je l'ai dis, western, slapstick etc..
en fait, c'est les deux évidemment.
c'est un spectacle intelligent en fait. Mais se "souciant accessoirement" , là, pas du tout d'accord.

as-tu vu "the crazies"? (parce que c'est presque la version zombos sans zombos mais qu'avec des militaires... ).
thème que l'on retrouve à nouveau dans "le jour des morts-vivants" et le mal aimé (ici) "land of the dead" sur lequel le grand Walter ( je balance !) a même dit que le propos politique prenait le pas sur l'action, plombant le film... (ce avec quoi je suis un peu d'accord mais pas trop quand même icon_cool )
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Ven Avr 27, 2007 4:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
princesse.rosebonbon a écrit:
même si ce Zombie est définitivement un monument du cinéma horrifique, c'est un peu exagéré que de dire que son seul défaut réside dans les effets de Savini (il semblerait qu'il ait été victime d'un mauvais rendu à la photo du faux sang fourni par 3M...)
je trouve pour ma part que la scene d'assaut du départ est assez hors-sujet (je n'ai tout simplement pas compris pourquoi, alors que les morts reviennent boulotter les vivants, on se soucie autant de l'arrestation d'un gang?)


Ben , ça rentre dans le vif du sujet, et nous présente dans un même temps les 2 personnages des forces armées qui feront le reste du film.
Je trouve ça au contraire très astucieux.

princesse.rosebonbon a écrit:
et a très mal vieilli en comparaison au reste du film.
sur la fin aussi il y a quelques incoherences qui s'accumulent : les morts qui peinent à déambuler et se mettent soudain à monter les échelles, l'apparition impromptue du soleil...
l'essentiel n'est pas là, me direz-vous, et on peut difficilement garder le même regard sur les centres commerciaux après ce film, mais je trouve qu'il y aurait encore eu à couper pour que le spectacle soit parfait


Après toutes ces versions, la rosebonbon's cut !
z'ont quand même le droit à monter des échelles les zombies !

princesse.rosebonbon a écrit:
mallox tu insistes aussi beaucoup sur la dimension politique, mais mon point de vue, c'est qu'on a droit à une fiction divertissante qui se soucie accessoirement de soulever quelques questions sur la société américaine des années 70, et non à un brûlot politique anti-capitaliste avec quelques zombies bolognaise


bolognaise ou pas, Romero reste un cinéaste militant. j'invente rien là...
Il est même revendiqué comme tel par son propre auteur/ ce ne serait qu'erreur à mon avis de ne pas le mettre en avant puisque ça jalonne toute son oeuvre, notamment ses zombies films.
et puis oui, c'est un spectacle divertissant itou, mais ça, je l'ai dis, western, slapstick etc..
en fait, c'est les deux évidemment.
c'est un spectacle intelligent en fait. Mais se "souciant accessoirement" , là, pas du tout d'accord.

as-tu vu "the crazies"? (parce que c'est presque la version zombos sans zombos mais qu'avec des militaires... ).
thème que l'on retrouve à nouveau dans "le jour des morts-vivants" et le mal aimé (ici) "land of the dead" sur lequel le grand Walter ( je balance !) a même dit que le propos politique prenait le pas sur l'action, plombant le film... (ce avec quoi je suis un peu d'accord mais pas trop quand même icon_cool )


J'ai dis que Romero avait du se sentir obligé de le mettre vu l'étiquette "contestataire" dont il est affublé. Conséquence : ça sonne surfait, c'est lourdingue et tout vise dans ce sens. Chose que Zombie, film effectivement politique, n'est pas. Déjà parce que contrairement à Land of The Dead, Romero ne cherche pas à rendre un portrait politique de l'Amérique à un instant précis, de son sommet présidentiel à ses laissés pour compte en passant par ses anciens alliés déçus. Zombie est moins ambitieux que ça, et c'est ce qui le rend bien meilleur. L'action n'a pas à représenter systématiquement quelque chose d'exagérément politique, et c'est pourquoi Romero se réserve des plages un peu moins engagées, sinon purement divertissantes. Ce qui n'empêche toutefois pas que le film ait effectivement une forte connotation politique.
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mallox
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MessagePosté le: Ven Avr 27, 2007 4:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

je suis d'accord, de toute façon je viens de me relire (ouf) ne pense pas l'avoir traité autrement que comme avant tout un trip jubilatoire connoté politiquement. En fait, j'ai même le sentiment que l'on dit la même chose...
On est quand même bien d'accords sur le fait qu'il est difficile de zapper ce côté néanmoins si on veut causer du film. enfin selon moi. d'autant qu'il se retrouve (plus ou moins mis en avant selon les opus, et là, on est à nouveau bien d'accords). c'est ce qu'on nomme "le récurent" et donc, que ça apparaissent dans "zombie", c'est pas non plus ni fortuit, ni gratuit...
Mais avez-vu "The crazies"? je demande car c'est assez étonnant la ressemblance avec "Zombie"... comme un brouillon, mais là, beaucoup plus connoté politiquement.
Quant à son interdiction, ou restriction un peu partout, elle na pas été politique, mais due semble t-il au cannibalisme... thème assez tabou


(je savais que ça te ferai venir que de te citer icon_wink ).
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Dernière édition par mallox le Sam Avr 28, 2007 6:58 am; édité 2 fois
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xawa
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MessagePosté le: Ven Avr 27, 2007 4:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Non l'interdiction venait du fait que l'ambiance du film etait plutot sympa et ca a destabilisé les types de la censure . Curieusement c'est par exemple la scene des tartes a la creme qui posait souci . Le coté jeu de massacre plaisant , Shoot them up comme on dit , pas le cannibalisme ( Le dernier monde cannibale de Deodato est sorti en France vers 1977 je crois ) .
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mallox
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MessagePosté le: Sam Avr 28, 2007 7:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

tiens, je vais éssayer de retrouver les endroits où j'ai vu cela... des pays catholiques plus marqués où le cannibalisme serait donc plus profane, tabou.
maintenant, je n'étais pas là, et ça, je ne l'aurai pas mis (sans être sur) dans la chronique...
aussi, il y a certainement un mélange de ce que Xawa dit et (peut-être de ça...).

princesse.rosebonbon a écrit:

mallox tu insistes aussi beaucoup sur la dimension politique, mais mon point de vue, c'est qu'on a droit à une fiction divertissante qui se soucie accessoirement de soulever quelques questions sur la société américaine des années 70, et non à un brûlot politique anti-capitaliste avec quelques zombies bolognaise


voici ce que j'ai écris exactement:

mallox a écrit:

avec au passage une dimension cynique sur la société de consommation. Dimension soit plus que flagrante, voire même probante, mais qui ne plombe pas encore l’action comme ce sera quelque peu le cas avec l’opus suivant (« Day of the dead » et plus encore récemment dans le pourtant sympathique (mais un peu vain et téléphoné) « Land of the dead ».


puis ça qui est déjà plus tendancieux, je l'admet, mais qui également référence au Gore, et sa liberté dans sa violence... et sous-entends surtout que Romero n'est pas encore plombé par son message... et ce qui rejoint Walter également...

mallox a écrit:
Car il s’agit bien de cela, et avec la même peinture sous-jacente d’une décennie sociale (mais pas trop, et Romero peut facilement parfois fleureter avec la pesanteur dans son militantisme), celui-ci nous livrerait ici presque une variation en guise de suite, dans laquelle le centre commercial (lieu de tous les maux mais aussi paradoxalement de détente propre à la société de loisirs) se substituerait à la cabane de « The night of the living dead » ; Ken Foree (The devil’s rejects) dans le rôle de Peter remplacerait Ben (Duane Jones), les deux constituant à leur manière une sorte d’icône des communautés laissées pour compte qui finalement s’avèreront très utiles, voire indispensables à la régulation planétaire. Autant dire qu’on est encore là dans une époque bénie, bien que pas loin de son crépuscule d’ailleurs, dans laquelle les cinéastes engagés n’hésitaient alors pas à tout tenter pour sortir les masses de leur léthargie, dans de grand chocs cinématographiques où le mot « liberté » n’était pas encore galvaudé, et au sein d’une société dont on peut regretter l’absence de manichéisme au profit d’un cynisme qui même s’il s’ignore, s’apparente davantage au libéralisme et ses contradictions, à savoir l’envie d’en dénoncer ses disfonctionnements en même temps qu’en profiter. Voilà peut-être la clé des démarches différentes qu’on pu avoir certains metteurs en scène d’alors, et ceux d’aujourd’hui qui, disons le ouvertement, sont parfois les mêmes…


Donc pas tant que ça en fait (je sais, la guerre en Irak dans "la colline a des yeux"/ Iroshima dans "evil dead trap / Punishment Park/ ne commencerais-je pas à pâtir de ma réputation de chroniqueur militant ?! ).

Nan, sinon pour dire mes intentions,cette chronique venait après la nuit des morts-vivants, déjà connotée sociale, j'ai juste voulu prolonger en un petit paragraphe l'évolution de romero à ce sujet.
Mais pas plus.
pour moi, c'est du fun avant tout ! d'autant plus fun qu'il est en plus fortement connoté.

vivement Martin, qui est un pamphlet sur le droit d'exister le jour, aux vampires ! ico_mrgreen

et si la princesse nous faisait " le jour des morts-vivants"?
(J'avais prévu de la faire mais si certains pensent que je fais fausse route, je trouverai ça intéressant 3 personnes aux avis et sensibilités un peu différentes chroniquant les romero...).

Xawa a écrit:

Non l'interdiction venait du fait que l'ambiance du film etait plutot sympa et ca a destabilisé les types de la censure . Curieusement c'est par exemple la scene des tartes a la creme qui posait souci . Le coté jeu de massacre plaisant , Shoot them up comme on dit , pas le cannibalisme ( Le dernier monde cannibale de Deodato est sorti en France vers 1977 je crois ) .



A sa sortie en salles, 'La Nuit des morts-vivants' doit une partie de son succès à un article du Reader's Digest, qui appelait au lancement d'un mouvement pour obtenir l'interdiction du film en raison des scènes de cannibalisme.

tiens, pioché sur evene.fr/mais ça apparait à droite à gauche sur le net cette info dont certains pays l'auraient interdit à cause de ça...


Sinon, pour en finir de mon côte (ouf), je pensai faire la liaison dans laquelle "la nuit" serait plus sociale et un brin politique, zombie, commencerait à être socio-politique, "le jour" plus politique que social, et ça ferai la boucle avec "land"de Walter "lourdement politique". voilà pourquoi la présence de ce demi paragraphe.

Ceci dit, je suis quand même allé voir à droite à gauche hier soir, et je dois faire partie de ceux qui mettent le moins en avant ce côté "politique" de Romero/pour moi, Romero est plus un miroir social corrosif qui n'offre pas d'alternative - à ce titre, "Land of the dead" l'est tout autant, c'est en ça que je le trouve intéressant également et je parierai même qu'il vieillira plutôt bien grâce à ça.

- ceci dit, j'avoue être tombé sur un article également où tout cet aspect socio-politique s'est vu démonté, voire gommé - comme quoi cela semble prêter à débat...

mais avez-vous vu la version longue qui est quand même plus lourdement explicative ou parabolique où l'on doit comprendre même que le zombie mange par nécessité et l'humain par jeu ?
Quand au portrait d'une décénie, faut effectivement pas pousser, ceci dit, comme l'affirme Romero lui-même, il tente de capter quelque chose de cette décénie et de nous la renvoyer. c'est ce qu'il déclarait en tout cas après la sortie de "land of the dead". En même temps, il est ardu à décrypter puisqu'il a aussi dit le contraire, comme quoi le côté politico-social de ses zombies-films étai inconscient...

Contestataire pas forcément, mais cinéaste militant socio-politique (The season of the witch/The crazies), j'en reste persuadé pour ma part.
Romero est un vieux baba écolo anti-militariste... icon_cool
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Sam Avr 28, 2007 8:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Mais avez-vu "The crazies"? je demande car c'est assez étonnant la ressemblance avec "Zombie"... comme un brouillon, mais là, beaucoup plus connoté politiquement.


Oui, je suis d'accord avec toi là-dessus, c'est effectivement un brouillon de Zombie (ou plus exactement, j'ai le souvenir d'une transition entre les thèmes de La Nuit de Morts-Vivants et ceux de Zombies).
Cependant, je l'ai trouvé quand même bien moins plaisant à regarder que les 2 films de zombies, et à vrai dire il ne m'a pas marqué plus que ça.
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mallox
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MessagePosté le: Sam Avr 28, 2007 8:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Walter Paisley a écrit:
mallox a écrit:
Mais avez-vu "The crazies"? je demande car c'est assez étonnant la ressemblance avec "Zombie"... comme un brouillon, mais là, beaucoup plus connoté politiquement.


Oui, je suis d'accord avec toi là-dessus, c'est effectivement un brouillon de Zombie (ou plus exactement, j'ai le souvenir d'une transition entre les thèmes de La Nuit de Morts-Vivants et ceux de Zombies).
Cependant, je l'ai trouvé quand même bien moins plaisant à regarder que les 2 films de zombies, et à vrai dire il ne m'a pas marqué plus que ça.


bah, il fait très fauché... et très brouillon... intéressant pour appréhender Romero, mais pas très mémorable en effet...
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MessagePosté le: Sam Avr 28, 2007 4:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La nuit des morts-vivants était certainement plus fauché que the Crazies, et pourtant il est mille fois meilleur. Non en fin de compte, Romero est un peu comme Hooper: il n' a jamais su réitérer son coup d'essai=coup de maître, si on exclut peut être Zombie.
Parce que dans sa carrière y a qd même un peu plus de daubes que de chef d'oeuvres.
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