[M] [Critique] Buveurs de sang

[mallox]

Bon, je fiche ça ici avec un pacson de captures. Logiquement on devrait en avoir critique par quelqu'un d'autre ici-bas. Que cet éminent quelqu'un d'autre se serve ensuite si ça l'aide, à moins qu'il ne préfère les choisir et les faire lui-même. (je virerais alors les images en double ici)
Pour ceux qui ne connaissent pas le film et comptent le voir sous peu, je conseille de ne pas regarder ce Topic pour une plus ample découverte !
Sans doute pas un chef-d'oeuvre, mais en tout cas un film bien sympathique...



I drink your blood

Région : All

Editeur : Neo Publishing
Pays : France

Sortie film en France : 1989 en VHS chez l'éditeur Delta Vidéo sous le titre "Buveurs de sang"
Sortie dvd : 7 Janvier 2009

Durée : 83 min
Image : 1.33 (4/3)
Audio : Dolby Digital 2.0

Langues : anglais, français
Sous-titres : français



Bonus :
- Commentaires Audio de David Durston et de Bhaskar Roy Chowdhury (83 min) en anglais sous titré français.
- 4 scènes coupées et commentées
- Chutes de montage
- Bande annonce
- Spot radio original
- Galerie photos

Commentaire :
Une édition bienvenue, et dans laquelle il ne semble peu de choses à dire au niveau de la restauration. Finalement les petites scories qui parsèment le film sont légitimes, elles se fondent bien dans son esprit. Quant au son, pas de mauvaise surprise, il est fort bon. Les bonus pourront sembler soit chiches, soit trop courts, et il est vrai qu’il n’y en a pas tant que ça. Si le commentaire audio est plutôt intéressant, soulignant bien les intentions du réalisateur, les scènes coupées (et commentées) sont plutôt bienvenues. Finalement deux plans jugés trop romantiques furent coupés (cela concerne le couple Andy et Julia, et une main sur son épaule, ainsi qu’un « Je t’aime » qui lui lançait au préalable lorsqu’elle s’en va de la grange). Ailleurs, une scène dramatique mettant en scène l’acteur Richard Bowler avec une salière et une poivrière, et puis une autre plus comique (et donc plus conforme à la volonté de Durston) dans laquelle Pete (l’enfant) finit par se livrer aux policiers, lesquels rigolent. Finalement on retrouve la fin glauque initialement écrite par son auteur.
Les chutes de montages restent rares et plutôt anecdotiques, et l’on retiendra surtout ailleurs le spot radio original, présentant le double programme « I eat your skin/ I drink your blood », durant 2 minutes, toute la saveur d’une époque révolue passe alors, c'est un petit régal ! Un chouette dvd, d’autant que l’on a envie d’encourager l’éditeur Neo Publishing de poursuivre dans cette voie...



Note : 8,5/10
_________________

[stebreizh]

http://www.dailymotion.com/video/x66gqu_buveurs-de-sang_shortfilms

http://www.dailymotion.com/relevance/search/buveurs%2Bde%2Bsang/video/x6ng2d_buveurs-de-sang_shortfilms

[mallox]

Sans oublier le T-shirt I Drink Your Blood (tirage Limité à 500 Ex) !
Disponible dès aujourd'hui !
_________________

[xawa]

[Bigbonn]

Ben pour ma part, quand je l'avais vu en vhs en 1992, j'avoue l'avoir trouvé fin nul ce I drink your Blood.
Tout semblait réuni pour un film réjouissant et j'avais trouvé que c'était tout le contraire (d'après mes notes de l'époque).
Pour tout dire, j'avais trouvé l'ensemble très amateur, les comédiens plutôt nuls et juste sauvés par les scènes gores qui leur épargnaient les dialogues et le jeu d'acteur au profit de cris et de mimiques épouvantées ou carnassières. Et la mise en scène ne m'avait pas non plus semblé dépasser un niveau un tant soi peu correct.
Bref, vu qu'une fois et pas revu depuis mais pas envie non plus!

Ceci dit, il y avait plus sévère que moi puisque François Cognard, dans Starfix n° 80 page 91 écrivait: "Jerry Gross est un producteur qui pue de la gueule et qui aime ça. Jerry Gross a empesté les productions américaines dans les années soixante-dix. Il a donné dans un genre de films particulièrement putrides: le gore campagnard raciste et mysogyne. A sa façon, Jerry Gross a fait des films non seulement caca mais KKK! (...) I drink your Blood est une belle saloperie. Le pire dans tout ça, c'est que le ridicule de la mise en scène (tout juste du super 8) et des acteurs ("une des filles, qui faisait quelques scènes de nu, sortait un petit miroir et se brossait les poils pubiens avant les prises", a déclaré plus tard au fanzine US Deep Red une des autres actrices du film, Lynn Lowry) file à tout ça une coloration réaliste vraiment malsaine. Bad Trip." (sic)

Le François n'y allait pas avec le dos de la cuillère et son papier n'était pas non plus transcendant. Et franchement, plutôt qu'une coloration réaliste, moi je n'ai vu qu'une coloration franchement amateur et pas du tout malsaine à ce Buveurs de sang...

[mallox]

[fairfax]

Merci Bigbonn de nous remémorer cette envolée lyrique de Cognard. Bizarre, tout de même, qu'un tel joyeux drille (grand pote de Lemaire et créateur d'un super fanzine à un seul numéro : Rouge profond) n'ait pas vu la portée comique de ce produit. Ce soir là il ne devait plus avoir de bière...

Ca me fait penser aux "critiques" des saisons cinématographiques des années 70 qui voyaient dans le moindre produit d'exploitation des histoires de lutte des classes (dès qu'un héros se rebellait contre l'ordre établi) alors que le bis, et son économie, repose avant tout sur l'aspect mercantile

Hors sujet : j'aime bien les tartes à la viande dans la VF
_________________
"Il ne reste à pécu qu'un mini pécule et un maxi P.Q"

[Throma]

Ta réaction de l'époque était assez saine Bigboule.
Je l'avais jugé à peu près pareil (moins sévère tout de même) au premier visionnage via la VF.
Mais il a été prouvé à maintes reprises qu'un doublage merdique peut faire revétir à n'importe quelle bande un arôme d'incompétence et d'amateurisme, là où il n'y a pourtant pas.
Et les acteurs de devenir parfois mauvais dans la version doublée.


Dernier exemple en date avec "L'unique survivante" de Thom Eberhardt qui dans sa version française un brin foireuse a tendance à atténuer le sérieux initial du film. Normal, on y entend Jacques Bernard.
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[xawa]

[Throma]

Juste 1, bris doux : Cabin fever.
Du coup, j'ai préféré arrêter là les frais
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[flint]

J'ai trouvé cette édition vraiment bien foutue. La copie de "I drink your blood" est bonne tant au niveau de l'image que du son. Les bonus sont parfaitement complémentaires, notamment les scènes coupées au montage pour la plupart intéressantes, et qui permettent de mieux situer certaines directions voulues par Durston. Elles éclaircissent aussi quelque peu l'histoire (même si ce n'est pas essentiel), notamment la scène où Doc Banner est sous l'emprise du LSD. Victime d'hallucinations, il voit les fantômes des parents de Pete et Sylvia, ce qui confirme ainsi l'hypothèse que ces deux derniers sont orphelins.
La scène où Pete se livre aux policiers démontre aussi que le réalisateur avait délibérement choisi la carte humoristique, ce qui n'était pas du goût de la production.
Sinon, le commentaire audio est très riche, les anecdotes et les propos, autant de Durston que de Bhaskhar, sont fort instructives. Les deux hommes laissent une impression totalement positive, des gens sympas, pas prétentieux et parfaitement lucides. On constate aussi que Durston avait gardé le contact, sinon se souvenait parfaitement de tous les protagonistes du film, bien que ce commentaire audio ait été réalisé en 2002, soit 32 ans après le tournage. Cela renforce l'idée que le film s'est fait dans une très bonne ambiance.
Bref, du tout bon que cette galette, et sans me répandre en commentaires élogieux, je trouve que le choix de Neo pour "I drink your blood" et "The last house on dead end street" a été judicieux, puisqu'ils proposent deux aspect carrément opposés du cinéma américain du début des seventies, l'un versant dans le comique ambiance "drive-in", l'autre dans le glauque total.

Par contre, faudra m'expliquer en quoi Rodriguez a rendu hommage à "I drink your blood" dans son "Planet Terror". A moins que ma mémoire ne soit défaillante.

[xawa]

[flint]

Buveurs de sang – 1970
(I drink your blood)

Origine : U.S.A.
Genre : horreur

Réalisé par David E. Durston
Avec Bhaskar Roy Chowdhury, Rhonda Fultz, Jadine Wong, George Patterson, Elizabeth Marner-Brooks, Richard Bowler, Lynn Lowry, Arlene Farber

Autres titres : Phobia/State Farm/Die Satans’Bande

Quelque part aux Etats-Unis, dans un bled perdu en pleine cambrousse : Valley Hills, dont la population est passée au fil des ans de 4 000 à 40 habitants. Parmi eux, on compte Doc Banner, un vétérinaire à la retraite élevant ses deux petits-enfants : le petit mais débrouillard Pete, et Sylvia, l’aînée, en pleine crise de puberté. Il y aussi Mildred Nash, qui tient le seul commerce de ce trou, une sorte de boulangerie-épicerie aux rayons étrangement vides, si ce n’est quelques tartes à la viande, la recette locale. Enfin, il y a un docteur et une équipe de chantier travaillant sur la construction d’un barrage, dont le chef est le petit ami de Mildred. Bref, il ne se passe rien à Valley Hills, jusqu’à l’arrivée d’un groupe d’énergumènes qui pourraient être des hippies, sauf qu’ils semblent ignorer la doctrine du « peace and love ». Des bikers, peut-être ? Non plus, ils n’ont pas de motos, mais un van tout pourri qui finit très vite au fond d’un ravin. En fait, cette petite troupe composée de quatre hommes et autant de femmes fait office de culte voué à Satan. Son leader, Horace, est un indien culturiste ; et parmi ses partisans figurent un noir plutôt allumé, une muette, une nymphomane, ainsi qu’un blondinet qui flirte avec Sylvia, et ne trouve pas meilleure idée que de la convier à une cérémonie nocturne dans la forêt. Evidemment, cela finit mal, et la jeune fille est violée. Le vieux Banner essaie bien d’aller rendre des comptes à Horace et sa bande, mais c’est gavé de comprimés de LSD qu’il retourne chez lui, grâce à l’aide de son petit-fils. Et le jeune Pete a plus d’un tour dans son sac. Ainsi, après avoir occis un chien enragé à coups de fusil, il revient plus tard prélever du sang de l’animal avec une seringue. En douce, il vide la seringue dans des tartes à la viande préparées par Mildred, en vue de les refiler à ceux qui ont violé sa sœur et maltraité son grand-père. Son plan fonctionne parfaitement, mais les effets conjugués de la rage et de la drogue vont transformer les adorateurs de Satan en tueurs sanguinaires. Un mal qui plus est terriblement contagieux…



« I drink your blood », au-delà de son succès, est resté célèbre pour avoir été le premier film « ixé » aux Etats-Unis (selon les dires du réalisateur), non pas à cause du sexe, mais pour des raisons de violence. Aujourd’hui, cette « surenchère » dans l’horreur prêterait à sourire, l’œuvre ayant plutôt tendance à basculer dans le second degré, et pas du tout dans le glauque. On pourrait presque qualifier le film de comédie gore, même si quelques scènes furent finalement supprimées lors du montage par les producteurs, en raison d’un humour « déplacé ». « I drink your blood » devait à l’origine s’appeler « Phobia », mais la production ne trouvait pas ce titre suffisamment accrocheur. Il fut donc rebaptisé ainsi, au grand dam de David E. Durston. L’homme n’est pas à proprement parler un cinéaste connu, en tout cas pas en France, ses films n’ayant pas pour la plupart franchi nos frontières. Sa carrière en tant que metteur en scène s’achèvera assez vite, au milieu des années 70, avec deux films porno-gay où figure Jamie Gillis (ainsi que Zebedy Colt dans « Man Hole », tourné en 1978). Les acteurs de « I drink your blood » sont également loin d’être des vedettes. Néanmoins, Arlene Farber et Lynn Lowry ont tourné dans des films réputés, la première dans le « French Connection » de Friedkin ; la seconde dans « The Crazies » (George Romero) et Frissons (David Cronenberg). David Durston joue également dans le film, même si ce n’était pas prévu à l’origine. Il dut remplacer au pied levé l’acteur qui devait interpréter le médecin. C’est donc lui qui balance vers la fin du film : « Il va falloir appeler la Croix Rouge », lorsque les quelques habitants encore sains sont assaillis par les ouvriers affectés par la rage.



Cette histoire mêlant satanisme et « catastrophe sanitaire » est due à une suite de faits divers dont Durston s’est inspiré. Le personnage d’Horace incarné par l’indien Bhaskar Roy Chowdhury découle quant à lui de Charles Manson. Bhaskar était à l’origine un boxeur, puis un danseur, à Madras. Il quitta l’Inde pour les Etats-Unis afin de se tourner vers le cinéma. Malheureusement, un accident le laissa paralysé en 1977. Devenu peintre, Bhaskar est décédé en 2003, peu de temps après avoir participé aux commentaires audio destinés à l’édition du dvd « director’s cut », en compagnie de David Durston.
Près de quarante ans plus tard, « I drink your blood » conserve un côté éminemment sympathique, un aspect gore outrancier lui donnant un cachet grand guignol. Le cadre choisi, une ville « presque » fantôme située près de la frontière canadienne, lui confère de plus une aura quasi surréaliste. Un sentiment amplifié par le jeu des protagonistes, certains incarnant leur personnage avec le plus grand sérieux, d’autres au contraire en rajoutant des tonnes, surtout au niveau de la gestuelle. Ce mélange de sobriété et d’exubérance pourrait a priori sembler indigeste, mais en fait la sauce prend plutôt bien. Si l’on excepte un poulet réellement sacrifié pour les besoins de la cérémonie occulte au début du film, les autres animaux morts que l’on voit successivement dans le film (des rats, un chien et une chèvre) ne furent pas maltraités par l’équipe de tournage, fort heureusement. Pour les autres moments de découpage intensif (pied, main, tête, tous les membres y passent), on ne risque pas d’avoir des doutes, tant les effets spéciaux sont réduits au minimum. Mais dans un sens, cela colle bien au style de ce film assurément bis qui devrait plaire aux amateurs d’horreur et de dérision.



note : 7/10
accroche : Les Satanistes Délirent

[Kidam]

Bon, ben, tout est complet maintenant. Une fiche, un dvd, une critique. Vivement le 2 !
Bravo à Mallox et Flint. (faudrait rajouter l'avis de flint dans la fiche dvd d'ailleurs, elle est très complémentaire de celle de papy Mallox).
Bref, plein les yeux. Manque plus que le commentaire audio des deux zouaves !

[Camif]

Pas mieux. L'édition est correct, le film est un vrai bon moment. Et j'aime beaucoup beaucoup la Farber.
_________________
"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox