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Walter Paisley 99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004 Messages: 1332 Localisation: Place du Colonel Fabien
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 2:00 am Sujet du message: [M] [Critique] Black Christmas |
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Black Christmas. 1974.
Origine : Canada
Genre : Horreur
Réalisation : Bob Clark
Avec : Olivia Hussey, John Saxon, Keir Dullea, Margot Kidder...
Evacuons tout de suite la polémique : Black Christmas est-il oui ou merde "le père du slasher" ? Et bien pour ma part, je dois avouer ne pas être très porté sur ce genre de questionnements, puisqu'après tout, un genre ne vient pas de nul part, et qu'il est l'assimiliation d'autres genres, eux-mêmes découlant de quelque chose d'antérieur etc etc, jusqu'a même sortir de l'histoire du cinéma pour se baser sur la littérature, sur des influences picturales et sur toute forme de culture. Ainsi, le slasher ne vient pas non plus de nul part, et on peut en retrouver ses sources dans le Psychose d'Hitchcock, dans les giallis italiens, voire même dans le roman Les 10 petits nègres d'Agatha Christie. Selon moi, un genre (ou plutôt un sous-genre) tel que le slasher se définit avant tout en termes de modes, et à ce titre c'est bel et bien le Halloween de Carpenter qui a servi de point de départ à tous les Vendredi 13, Douce Nuit Sanglante Nuit et autres joyeusetés ou cochoncetés des années 80. Scream lui-même, qui redémarra la mode à la fin des années 90, cite ouvertement le film de Carpenter, tout en imposant son propre traitement contemporain (et par ailleurs tout pourri) à ses avatars.
Et Black Christmas dans tout ça ? Et bien certes, c'est l'oeuvre qui servit de modèle à John Carpenter, et Bob Clark déclara avoir lui-même soufflé le sujet et le titre Halloween à Carpenter. Mais on ne peut véritablement dire que Black Christmas a créé une mode, et après tout, consciemment ou non, le film entretient autant de point communs avec les gialli qui l'ont précédé qu'avec les slashers qui lui ont succédé. Le film prend ainsi la forme de "whodunit", seule la voix du tueur ainsi que quelques parties de son corps (à l'exception bien sûr de sa tête) nous sont dévoilés, les meurtres sont rares et assez maniérés, la vision subjective du tueur est de mise, et ce serait faire injure à Black Christmas que de dire qu'il a permis à des gens tels que Sean Cunningham de créer des franchises telles que Vendredi 13 (série que pourtant j'apprécie), alors que celles-ci ont quelque fois même tendance à s'éloigner fortement du traitement d'Halloween, lui-même différent en quelques points de Black Christmas. Donc voilà : savoir si le film de Bob Clark est le "père du slasher" est un faux débat, à partir du moment où l'on regarde la réalité du slasher, qui est avant tout une mode commerciale (tant de film du même style n'auraient pas vu le jour à peu près au même moment, la question ne se poserait même pas).
Maintenant, parlons du film en lui-même. Il s'agit donc de l'histoire d'un tueur qui sévit dans une maison de jeunes filles au Canada, pendant la période des fêtes de Noël. Non content de tuer quelques filles, qu'il fait disparaître, le sadique se permet même de passer des coups de téléphone obscènes à celles qui sont appelées à être ses futures victimes. Au fur et à mesure du déroulement, ce sera Jess, jeune femme en pleine période de doute quand à la relation avec son copain, qui sera placée au centre du film.
Black Christmas est avant tout un film d'ambiance. Bob Clark prend particulièrement soin d'installer un climat générant volontiers la peur. La maison des jeunes filles est une vieille bâtisse de style victorien, et le réalisateur aime à situer l'action de nuit. Mais après tout peu importe, puisque la maison à elle seule retranscrit la menace qui pèse. L'intérieur est également victorien, plein de boiseries, les tapisseries sont sombres et datées et les sources de lumière sont infimes, voire inexistantes. Les décorations de Noël y brillent sans éclat, accentuant encore davantage l'aspect macabre du lieu. Il ne faudrait pourtant pas croire que le film est lui-même rétro : les jeunes filles et la propriétaire de la barraque sont au contraire résolument modernes, tout comme le sont les personnages importants n'habitant pas là (petits amis, parents, flics...). Le directeur de casting a eu le nez creux, puisqu'entre John Saxon (qu'on ne présente plus), Margot Kidder (Soeurs de Sang, Amityville), Keir Dullea (l'intemporel 2001 de Kubrick), et dans une moindre mesure Art Hindle (Chromosome 3) et Olivia Hussey (Les Traqués de l'an 2000, Ça), la plupart des acteurs sont des visages connus des amateurs de cinéma de genre, ce qui confirme le décalage entre la modernité des personnages et la noirceur des décors. Avec les meurtres et les appels téléphoniques, c'est petit à petit cette noirceur qui envahit l'atmosphère, qui réduit à la peur les jeunes filles, qui vient corrompre l'esprit de Noël jusqu'à en faire quelque chose d'au contraire oppressant (à ce titre oui, Carpenter a repris la recette de Bob Clark). La mise en scène se fait au diapason et suit le mouvement : non seulement les coups de fils obscènes, qui pourraient apparaître comme ridicules avec une ambiance moins travaillée, deviennent très stressants, mais les visions subjectives, monnaie courrante dans les giallis et les slashers, gardent toujours leur impact (chose que Halloween, au fil du temps, n'a su conserver). La bande-son elle aussi entretient la tension de façon permanente, pour la simple raison qu'elle se fait pour le moins discrète, sinon absente. Le silence est pesant, et seuls quelques bruits comme le vent ou le plancher qui craque constitueront la vie de cette maison, où la mort n'est officiellement pas présente, puisque les victimes sont cachées par le tueur et que donc, pour les personnages, elles ne sont que disparues. Ça n'a l'air de rien, comme ça, mais ce procédé permet de semer le doute chez les personnages, effrayés sans raison concrète. Le premier mort qui sera découvert ne sera même pas un habitant de la maison : ça sera une fillette retrouvée morte dans un parc avoisinant. L'ambiguité et le doute sont donc au coeur du film, et Clark entretiendra le malaise de ces personnages en faisant prendre de grosses proportions à la querelle entre Jess et son copain, en faisant du personnage de Margot Kidder une alcoolique et en amenant dans l'histoire le père d'une des disparue... Tout ceci donne au film une touche réaliste et crédible que l'on ne retrouve pas dans les slashers post-Halloween, généralement plus portés sur l'action. Car ici, c'est davantage l'attente et les coups de fils qui font leur effet, bien plus que les meurtres, d'ailleurs très peu nombreux. Si peu de meurtres et pourtant aucun ennui, cela relève de la prouesse et démontre tout le soin apporté par Clark à son film. La tension est permanente, Jess et ses copines sont plongées au même titre dans l'expectative, dans la peur diffuse générée par le contexte, que le dénouement ne viendra même pas achever (ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le générique défile sur la vision de cette maison macabre : l'ambiguité est entretenue jusqu'au bout). Clark, fort de son atmosphère, parvient même à glisser quelques éléments comiques (tournant principalement autour d'un flic gaffeur ou du père de la disparue, qui découvre avec circonspection les moeurs de la jeunesse) sans pour autant gâcher son travail.
Maintenant, je ne prétendrai pas non plus que Black Christmas est dénué de défauts. Quelques incohérences scénaristiques sont à signaler (portant principalement sur la planque des cadavres), de même que l'un des (faux) coups de théâtres de la fin sera littéralement téléphoné. Mais tout de même, ce Black Christmas mérite amplement d'être reconnu, "père des slashers" ou pas. C'est bien le propre des excellents films de se faire copier, et Carpenter n'a après tout fait que s'inspirer d'un film qui mérite largement l'appelation de classique.
9/10
Accroche : Halloween au scanner, Noël au cimetière. |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 5:09 am Sujet du message: |
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C'est vrai que la paternité du slasher, on s'en tape un peu en fait. Personne ne sera jamais d'accord là-dessus. De toute façon le giallo puisait déjà chez Hitchcock et Agatha Christie, comme quoi tout se recoupe en effet.
Sinon,bravo, j'adore ce film et surtout j'adore Bob Clark pour qui j'ai même une certaine passion. "Deranged" qui n'est pas le sien est excellent, et "Le mort vivant" est presque tout aussi bien. "Meurtres par décret" est un sacré film et l'une des meilleures adaptations de Sherlock Holmes
Pour Black Christmas, tous les plans subjectifs sont fabuleux et l'on sent une réelle intelligence derrière la caméra. Pour ma part Keir Dullea dans un rôle pas très éloigné de celui de "Bunny Lake a disparu" de preminger (autre film que j'adore) y est excellent. et l'on est bien content de retrouver tout ce beau monde dont bien évidemment John Saxon qui si ma mémoire est bonne, a un rôle proche de celui qui sera repris dans "Les griffes de la nuit", et on peut y voir un clin d'oeil de la part de Wes Craven (même suis je ne suis pas grand fan de scream, ce n'est pas le démon non plus).
La fin, passé le "vrai faux" coup de théâtre comme tu l'a dit, et que l'on devine bien avant, est juste parfaite avec ce travelling qui s'en va jusqu'à la trappe, chose peu vue en fait par la suite, ce qui m'a toujours semblé étrange que l'idée ne soit pas davantage reprise... Bref, un classique et un grand film (imparfait mais que la perfection fait chier !). Et à l'heure ou semble sortit en direct to video l'autre Nanar de remake (que j'ai pu voir), autant revoir un énième fois celui-ci.
note malloxienne: 8/10 _________________

Dernière édition par mallox le Dim Mai 20, 2007 5:33 am; édité 2 fois |
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition


Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 8:31 am Sujet du message: Re: [critique] Black Christmas |
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Walter Paisley a écrit: | Clark, fort de son atmosphère, parvient même à glisser quelques éléments comiques (tournant principalement autour d'un flic gaffeur ou du père de la disparue, qui découvre avec circonspection les moeurs de la jeunesse) sans pour autant gâcher son travail. |
Je vous trouve bien indulgents avec ce Black Christmas. Tous les efforts pour créer la tension en question sont un trop fréquemment contrebalancés sans grande finesse par les runnings gags sur le flic simplet, le père coincé et les deux pochardes de service. On ne sait plus trop sur quel pied danser entre pétoche et poilade.
Je précise quand même que le slasher n'a jamais été ma tasse de thé... |
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Walter Paisley 99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004 Messages: 1332 Localisation: Place du Colonel Fabien
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 11:52 am Sujet du message: Re: [critique] Black Christmas |
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princesse.rosebonbon a écrit: | Walter Paisley a écrit: | Clark, fort de son atmosphère, parvient même à glisser quelques éléments comiques (tournant principalement autour d'un flic gaffeur ou du père de la disparue, qui découvre avec circonspection les moeurs de la jeunesse) sans pour autant gâcher son travail. |
Je vous trouve bien indulgents avec ce Black Christmas. Tous les efforts pour créer la tension en question sont un trop fréquemment contrebalancés sans grande finesse par les runnings gags sur le flic simplet, le père coincé et les deux pochardes de service. On ne sait plus trop sur quel pied danser entre pétoche et poilade.
Je précise quand même que le slasher n'a jamais été ma tasse de thé... |
Et moi je te trouve assez dure avec ces incartades comiques, qui ne sont tout de même pas si répétées que ça : le père du début est assez vite "noyé" dans dans l'intrigue, et finalement il n'y a que 3-4 scènes qui nous le présente en train de découvrir les passions de sa fille.
Pour le flic simplet, c'est un peu pareil, il n'est pas si présent que ça. Le seul hic, avec lui, c'est qu'une de ses gaffes influe sur le final.
Je trouve que ces touches comiques sont un peu dans le même esprit que celles de La Dernière Maison sur la Gauche : leur côté primesautier sert à trancher un peu avec l'objectif premier du réalisateur (la crudité chez Craven, la tension chez Clark) et ça donne une touche paradoxallement encore plus cruelle à l'intrigue.
Mallox a écrit: | John Saxon qui si ma mémoire est bonne, a un rôle proche de celui qui sera repris dans "Scream", et on peut y voir un clin d'oeil de la part de Wes Craven (même suis je ne suis pas grand fan de scream, ce n'est pas le démon non plus). |
C'est dans les Griffes de la Nuit, et effectivement le rôle est assez proche, puisque là aussi, la police qu'il dirige est complètement à côté de la plaque. |
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition


Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 1:25 pm Sujet du message: Re: [critique] Black Christmas |
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Walter Paisley a écrit: |
Et moi je te trouve assez dure avec ces incartades comiques, qui ne sont tout de même pas si répétées que ça : le père du début est assez vite "noyé" dans dans l'intrigue, et finalement il n'y a que 3-4 scènes qui nous le présente en train de découvrir les passions de sa fille.
Pour le flic simplet, c'est un peu pareil, il n'est pas si présent que ça. Le seul hic, avec lui, c'est qu'une de ses gaffes influe sur le final.
Je trouve que ces touches comiques sont un peu dans le même esprit que celles de La Dernière Maison sur la Gauche : leur côté primesautier sert à trancher un peu avec l'objectif premier du réalisateur (la crudité chez Craven, la tension chez Clark) et ça donne une touche paradoxallement encore plus cruelle à l'intrigue. |
ça tombe bien, je fais exactement le même reproche à La Dernière Maison sur la Gauche!
...et j'ajouterais (je l'ai déjà dit ailleurs, je crois) que l'idée que les ennuis n'arrivent que quand on les cherche qu'on trouve dans la Dernière Maison et la Colline me dérange un peu...
chez moi les effets de désamorçage ont tendance à rompre irrémédiablement la tension
je suis un public difficile et parfaitement exécrable  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Mai 11, 2007 1:29 pm Sujet du message: Re: [critique] Black Christmas |
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princesse.rosebonbon a écrit: | je suis un public difficile et parfaitement exécrable  |
ah quand même !
(faut absolument sauvegarder ce topic, faire une imprim écran, le photographier avec son numérique ou son vieux Kodack jetable, c'est de mémoire collective et d'intérêt général qu'il s'agit là ! J'inviterai pas son altesse chez moi àvoir un film, c'est sur, pour des sushis passe encore... ).
Walter Paisley a écrit: |
C'est dans les Griffes de la Nuit, et effectivement le rôle est assez proche, puisque là aussi, la police qu'il dirige est complètement à côté de la plaque. |
Autant pour moi... j'ai pas revu mes craven depuis "Cursed" et "haute pression" !
(ça, c'est un coup vilain, pas beau, bas) _________________
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Sam Mai 12, 2007 9:41 am Sujet du message: |
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Un des peres du slasher disons . La baie sanglante etait la avant
Sinon j'adore evidemment Black christmas , mais je prefere Deranged -qui est un peu "un" Bob Clark !  |
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Otis 3 % irradié

Inscrit le: 04 Fév 2006 Messages: 3
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Posté le: Mer Sep 19, 2007 11:00 am Sujet du message: |
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J'ai vu le remake et même s'il se suit bien, les meurtres sont trop répétitifs.
Pour revenir au sujet, ce que je pensais de Black Christmas :
Un très grand film que je vois comme un pur conte macabre. Si Le Mort Vivant était surtout l'occasion d'aborder le fantastique de façon intelligente, Bob Clark explore le réalisme psycho en étalant une virtuosité dans la réalisation et il en profite pour manier avec brio les techniques visuelles. Son style sauve le film je crois du simplisme de son scénario. Au-delà de ça, il faut saluer les performances de tous les acteurs.
Maintenant, le tueur. SPOILERSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS
Alors, mon petit esprit affolé m'a soufflé une fin et des plans que j'aurais aimé voir :
1) La voix et la tueuse, c'est la fille (ce n'est pas plausible certes, mais je garde cette approche dans mes ptits papiers).
2) J'aurais aimé que le tueur se dévoile plus à la fin, mais tjrs par insinuations. Exemple : qu'on le voie s'avancer en vue subjective, et qu'on l'entende proférer ces voix ; ça aurait amplifié le frisson.
3) S'il fallait compter sur une perf de l'acteur/actrice, qu'on voie son visage enfin faire des grimaces absolument délirantes, les yeux révulsés etc. Mais furtivement, toujours, ne pas s'arrêter sur le visage. Là aussi, ça aurait accentué le frisson je pense.
Apparemment, si j'ai tout pigé, le tueur serait le petit ami de la fille Jess. Si c'est ça, uniquement parce qu'il a appris qu'elle voulait avorter, le propos me paraît suranné. J'aimerais avoir la version concrète s'il vous plaît pour savoir vraiment...
FIN
Ce dernier quart d'heure m'a été d'une rare intensité. C'est le premier film où je me mords un doigt tant il joue avec le "dissimulé".
A noter le travail impec du directeur de la photo et surtout, la musique ! Ce condensé de piano ou de coups de harpe qui évidemment rappelle quelqu'un... Ce film cache bien des symboles et peut paraître choquant dans son approche en apparence "gratuite" de cette figure du Mal (en cela, plus puissante selon moi que Myers dans Halloween) car axée sur celui ou celle qui balancent des voix absolument flippantes. Aussi, cet "oeil" et par extension cette silhouette imposante - même dans son absence - à la Joe Spinnel, cette scène est magnifique dans sa frénésie sourde. Voilà, c'est de ça que je voulais parler et qui range directement ce film insidieux dans mon top 20 : je crois que Black Christmas est de loin l'un des films les plus racés dans l'atmosphère réaliste et malsaine qui balance sans cesse entre le "soupçonné" et le "dissimulé", un réel jeu du chat et de la souris qui atteint son apogée dans ces quinze dernières minutes, accrochant des allures d'opéra macabre, comme on le ressent lors du meurtre où le tueur utilise une licorne ou lorsque on entend le tic-tac dans la maison et que le regard est tout entier converti en celui de la caméra de Clark, lentement, lentement, de chambres noires en chambres noires, une ombre au loin... Grand !
16/20 |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Sam Sep 13, 2008 6:52 am Sujet du message: |
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De sortie chez Wild Side en compagnie de "L'île du Docteur Moreau" de Don Taylor.
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Dernière édition par mallox le Ven Mai 04, 2018 5:33 am; édité 1 fois |
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RuggeroPark 20 % irradié


Inscrit le: 02 Juin 2008 Messages: 162 Localisation: Serial suceuse de Bondy Nord - Bientôt je m'attaque au Sud !
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Posté le: Mer Sep 17, 2008 3:42 pm Sujet du message: |
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Très beau film n'en déplaise au bonbon. Presque galvaudé de réputation tant il est souvent cité en référence, et même si bien entendu, "La baie sanglante" fut le prems ! "Psychose" est peut-être d'avantage à ranger dans les psychokillers selon moi, mais y a pas loin, c'est surtout pour pinailler que je dis ça. |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Mer Sep 17, 2008 4:29 pm Sujet du message: |
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Tu as le disque entre tes paluches, Mallox ?? Comment est-il ?? |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mer Sep 17, 2008 4:36 pm Sujet du message: |
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Les gens de chez Wild Side l'ont reçu ce matin même du pressage. Je devrais le recevoir d'ici à la fin de semaine. _________________
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Camif 99 % irradié


Inscrit le: 16 Mai 2008 Messages: 1560 Localisation: Délocalisation
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Posté le: Mer Sep 17, 2008 5:53 pm Sujet du message: |
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Un des très très rares slashers qui sortent de l'ordinaire. Quelques moments et personnages assez comiques réhaussent le tout. _________________ "Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mer Sep 24, 2008 7:46 am Sujet du message: |
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Fiche DVD :
Black Christmas – 1974
Région : Zone 2
Nombre de dvd: 2
Editeur : Wild Side
Pays : France
Sortie cinéma : Octobre 1974 (Canada)
Sortie dvd : 30 Septembre 2008
Durée : 94 min
Image : 1.75, 16/9 compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 5.1 (piste vostfr) & Dolby Digital 2.0
Langues : anglais, français
Sous-titres : français (forcés)
Bonus :
- Les 12 jours de Black Christmas : documentaire sur le tournage
- Black Christmas revisité : documentaire
- Entretien avec l’actrice Olivia Hussey et Art Hindel
- Scènes supplémentaires
- Scénario original annoté
- Bande-annonce & spots TV d’époque
- Galerie photos
- Liens Internet

Commentaire :
Ce n’est certes pas la première édition, mais en tout cas, c’est la première en Zone 2 dotée de sous-titres français tant pour le film que les bonus. Edition géniale et ultime ? Peut-être pas, mais un achat hautement recommandé et les détails pour atteindre la perfection restent minces. La restauration ici offerte est de grande qualité. Même le petit grain d’origine a été conservé afin de sauvegarder tout le cachet du film lui-même, qui n’est plus à présenter. Les contrastes, notamment les profondeurs dans les plans nocturnes sont saisissants de vivacité, un peu comme au premier jour, tandis que certaines couleurs criardes (guirlandes rouges) continuent de baver comme il se doit. Les pistes sonores, aussi bien françaises qu’anglaises en Dolby Digital 2.0 sont de très bonne facture mais la surprise vient du traitement en Dolby Digital 5.1 qui réservent quelques belles surprises qu’on retrouve d’ailleurs au sein des bonus dans les scènes supplémentaires (un peu frustrantes il faut bien le dire car uniquement axées sur le son). Ainsi ce travelling final que ceux qui ont vu le film connaissent bien et durant lequel la voix de Billy ressort d’avantage alors qu’on ne l’entendait guère auparavant. Petit détail sans doute, mais qui donne un nouvel éclairage sur cette même scène. Les bonus paraissent en revanche plus riches de prime abord qu’ils n’y sont vraiment avec cette longue liste très prometteuse… en effet, à les regarder les uns à la suite, un sentiment de redondance prédomine avec de nombreux propos repris parfois par les mêmes intervenants d’un document à l’autre. Finalement, « Les 12 jours de Black Christmas » synthétise en grande partie ce que l’on verra on réentendra par la suite, notamment avec le document le plus intéressant du lot, le second, à savoir le second qui s’il arbore des airs un peu trop « Venez visiter le monde merveilleux de Walt Disney » en compagnie de Art Hindle et Lynne Griffin qui pour le coup refont les acteurs complices, nous faisant visiter la demeure dans laquelle a été tourné le film, le tout entrecoupé d’interventions d’un intérêt inégal selon les protagonistes et les questions posées (Keir Dullea, Olivia Hussey, Doug McGrath, John Saxon, Carl Zittrer …). Le grand plaisir au-delà de certaines anecdotes sera de voir le jovial Bob Clark interviewé alors en 2006 qui explique entre autres, comment la voix a été conçue, à base de cinq voix, dont la sienne et celle de l’acteur Nick Mancuso à priori fait pour ça. Ailleurs, il revient ainsi que Gerry Arbeid, co-producteur du film sur le casting originalement prévu et les incidents de dernières minutes comme l’excellent mais vieillissant Edmond O’Brien envoyé au dernier moment sur place par son agent avec un Alzheimer très avancé tant et si bien que l’acteur savait à peine où il se trouvait et du être renvoyé chez lui. Anecdote connue mais contée avec une émotion tangible par l’équipe du film. Le compositeur Carl Zittrer, quant à lui, explique comment il a composée la bande originale avec des cordes de piano, et d’autres ustensiles dont la fourchette à huîtres reste le plus efficace. Keir Dullea nous explique, qu’hormis Olivia Hussey, il n’a pas ou à peine vu les autres acteurs, et John Saxon égal à lui-même est stoïque, expliquant sa venue au dernier moment et les conditions sympathiques d’un tournage que tout le monde s’accorde a avoir trouvé très agréable. Voilà, on peut facilement se contenter des deux premiers bonus. Les interviews de Olivia Hussey et Art Hindle demeurent plaisantes mais assez superficielles. Ce que l’on ressasse un peu trop ici et là, jusqu’à devenir agaçant, c’est que « Black Christmas » est un film révolutionnaire, qu’il fut le premier a créer un genre sur lequel allait surfer allègrement John Carpenter quelques années plus tard, le tout sans jamais mentionner « La baie sanglante » de Bava, ce qui étonne et fait penser que les docs en question sont un peu trop et unanimement à la gloire du film de Bob Clark et de son génie. Ceci étant dit, Wild Side offre une beau double dvd de grande qualité globale.

Note : 8,5/10 _________________

Dernière édition par mallox le Ven Mai 04, 2018 5:34 am; édité 1 fois |
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RuggeroPark 20 % irradié


Inscrit le: 02 Juin 2008 Messages: 162 Localisation: Serial suceuse de Bondy Nord - Bientôt je m'attaque au Sud !
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Posté le: Ven Sep 26, 2008 4:23 pm Sujet du message: |
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Oui, la première critique du dvd que j'ai pu pour le moment trouver sur le net ! Bravo !
L'ayant eu entre les pattes, c'est exactement ça ! des Bonus très hollywoodiens sans doute repris d'une édition antérieure. Tout le monde a l'air très sympa, très gentil... |
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