[M] [Critique] Les Frissons de l'Angoisse

[flint]

Les Frissons de l'Angoisse/Profondo Rosso/Deep Red
année : 1975
origine : Italie
genre : giallo
réalisateur : Dario Argento
acteurs : David Hemmings, Daria Nicolodi, Gabrielle Lavia, Macha Méril, Eros Pagni, Giulana Calandra, Clara Calamai



DVD :

region : zone 2 PAL
éditeur : Wild Side
sortie DVD : 2004
durée : 2H06
image : 16/9
langues : italien, anglais
sous-titres : français
note DVD : 9/10

Marcus Daly vit à Turin, où il exerce le métier de pianiste de jazz. C'est un musicien et un compositeur renommé, contrairement à son ami Carlo, pianiste également, et tout aussi talentueux, mais que le succès notoire fuit inlassablement. Carlo est en quelque sorte le "Janus" de Daly. L'un est homosexuel, alcoolique et prolétaire, l'autre est un peu "macho" et embourgeoisé. Carlo vit encore avec sa mère, Martha, une ex-actrice adulée recluse dans le passé et à moitié folle. Marcus habite quant à lui un appartement cossu dans un immeuble très chic. L'étage juste au-dessous du sien est occupé par une parapsychologue, Helga Ulmann, un medium capable de lire les pensées des gens. Un soir, tandis que Marcus vient de quitter Carlo ivre-mort sur la grande place qui fait face à l'immeuble résidentiel, il est témoin du sauvage assassinat de Miss Ulmann, dont la tête vient fracasser les carreaux d'une fenêtre. Derrière le medium se tient une silhouette noire non identifiable.



Un peu plus tôt dans la soirée, Helga avait tenu une conférence sur la télépathie dans un vaste théatre, en compagnie d'autres experts en parapsychologie. Après une première démonstration de ses pouvoirs sur un sujet, elle avait pénétré involontairement les pensées d'une personne tourmentée et criminelle, une âme sombre cachant dans les méandres de son cerveau torturé un lourd secret. Evidemment, Helga avait percé l'identité de l'individu. Mais, en état de choc, le medium n'avait pas été en mesure de se confier à ses proches. Tout au plus avait-elle évoqué une chanson enfantine, une villa, un crime caché...
Une fois rentrée chez elle, le tueur l'aura suivi. Et après l'avoir griévement blessé à coups de hachoir, il la projettera contre une fenêtre, les éclats de verre égorgeant la victime. C'est dans cette posture que Marcus retrouve Helga, venu trop tard à son secours. La police arrive à son tour sur les lieux. Marcus a une étrange impression, le sentiment que l'un des nombreux tableaux jalonnant le couloir de la medium a disparu.



Peu après, il fait la connaissance de Gianna Brezzi, une journaliste ambitieuse. Le courant passe bien entre eux, et ils décident d'unir leurs efforts pour retrouver l'assassin. De ce fait, il met sa vie en danger, et échappe de peu à une tentative d'assassinat. Et au cours de ses investigations, il va être régulièrement devancé par l'assassin, ce dernier commettant d'autres forfaits : le meurtre d'une romancière qui avait publié un ouvrage où il était question de la Villa Righetti, évoquée par Helga, notamment, et celui d'un confrère de la medium.
Finalement, Marcus va finir par localiser la villa en question, une demeure immense, "maléfique", abandonnée et partiellement en ruines. C'est à l'intérieur de cette vaste bâtisse rococo-baroque que le musicien va découvrir, sous une couche de plâtre, une fresque dessinée par un enfant, une vingtaine d'années plus tôt...



Profondo Rosso a donc été tourné en 1975, deux ans avant Suspiria, et après la fameuse trilogie aux titres évoquant un animal, que reprendront d'ailleurs bien d'autres metteurs en scène. A la différence de Suspiria, qui introduit des éléments rationnels dans un contexte fantastique, Profondo Rosso distille quant à lui des touches de surnaturel (medium, parapsychologues, maison hantée, fillette "diabolique") dans un cadre rationnel. En cela, le film se présente comme une enquête policière classique, transformée par le talent d'Argento en fresque baroque. L'alternance des plans d'ensemble (conversation entre Marcus et Carlo sur la place, conférence dans le théatre) et des gros plans par le biais d'une caméra subjective (jouets dans une chambre d'enfant, assassin quittant la salle de théatre), la violence inouïe des meurtres, la musique obsédante des Goblin, contribuent effectivement à la particularité du film. Les décors baroques et insolites accentuent de plus l'aspect parfois "irréel" de Profondo Rosso. Les morts sont donc hyper-violentes, graphiquement terrifiantes, en tous cas très imaginatives, souvent au détriment de la logique et de la vraisemblance. Mais qu'importe, on se trouve dans un giallo, après tout, dans lequel tous les codes du genre sont non seulement respectés, mais aussi magnifiés.



Alors, d'où peut bien venir cette petite gêne que j'ai éprouvé à cette nouvelle vision du film ? Et bien, je pense qu'elle est due au fait que, pour la première fois, j'ai suivi l'oeuvre dans sa version intégrale, d'une durée supérieure d'environ une demi-heure par rapport à celle sortie dans les salles françaises en 1977, et en vidéo un peu plus tard. Une trentaine de minutes qui sont presque exclusivement des scènes de dialogues, impliquant Marcus avec Carlo, l'inspecteur de police ou (surtout) Gianna. Pas mal de bavardages, en l'occurrence, notamment les scènes de chamaillerie et les jeux de séduction entre Gianna et Marcus, qui ont tendance à ralentir outrageusement le rythme du film.



Logiquement, tout cinéphile est en droit de préférer une oeuvre dans sa version intégrale, celle qu'a souhaité et conçu le metteur en scène. Mais là, je me pose la question : ne vaut-il pas mieux considérer la version courte comme supérieure ? Si l'on établit que Profondo Rosso est un giallo, la réponse est oui. Si l'on classe le film comme un simple polar, la réponse est non, dans la mesure où certains dialogues entre Carlo et Marcus supprimés dans la version courte ont leur importance.



Au final, Profondo Rosso reste un excellent film, avec une mise en scène à tiroirs comme Argento les affectionnait autrefois, et dans lequel le réalisateur reprend une idée similaire à L'Oiseau au Plumage de Cristal, celle d'un étranger témoin d'un événement mettant sa vie en danger, menacé par un tueur, et résolu à mener sa propre enquête pour sauver sa peau. Un thème qui avait été initié par Mario Bava dans La Fille qui en savait trop.



note : 7,5/10 (version longue) - 8,5/10 (version courte, cf VHS René Chateau)
accroche : giallo rosso

[mallox]

Quoi?

LE GIALLO DU SIECLE! 7,5/10 pour 8 à la clé de martino ...
alors là, je fais la gueule pour l'année !
me parlez plus, j'entre en dépression...

flint , tu mets 11 ou je te cause plus. na.
ou alors une note pour la version longue et une pour la courte...
la musique, la mise en scène, la scène de la vapeur dans la salle de bain avec Hemmings qui refait couler de l'eau chaude... non mais, ou ailleurs tu as vu aussi grand?!
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[xawa]

J'avoue etre un inconditionnel de ce film que je regarde au moins deux fois par an , si ce n'est plus , notamment depuis que j'ai la version integrale de 2 h 06 editée par Wils Side . Cette version est splendide , c'est celle tournée par Argento , ainsi qu'il l'a voulu et je ne la trouve point ennuyante ne serait-ce qu'une seule seconde . Pour tout vous dire , je crois que c'est mon dvd préféré , un des premiers que j'ai acheté ( suis passé tard au dvd ) et qui m'a permis de decouvrir ce chef d'oeuvre en version integrale et originale . Je sais que beaucoup preferent la version courte , meme a l'epoque de la video des gens ( que je ne citerais point ) preferaient la version VIP ( amputée de presque une heure ) a la version René Chateau ( 100 minutes et quelques ) .

Qu'est ce qu'ils doivent dire aujourd'hui avec celle de 2 h 06 ?


La version VIP fait 75 minutes , faut etre dingue

Ou pas aimer le film

Ni Argento

[The Omega Man]

7,5/10 !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Le 1er Avril c'était hier !!!

[mallox]

oui, donc tu mets 11/10 ! et pis c'est tout.

dis nous que c'est une farce?

Non, mais il y a plus d'inventivité dans 15 min de profondo rosso que dans n'importe quel film entier de Martino... et même, c'est un grand film en courte et en longue!


Si tu en reste là, je ferai une contre-critique ! et je met 10 d'avance (je préviens). Pourma part, c'est LE Chef-d'oeuvre du giallo . LE ! LE !
c'est la première fois qu'une note m'énerve à ce point !

en plus, moi aussi, c'est l'un de mes DVDs préférés et je me freine pour pas me le passer en boucle histoire d'y retrouver le même plaisir chaque fois !

t'avais une gastro quand tu l'as revu ou quoi?
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[flint]

Hé les gars, vous avez lu la critique, ou vous avez juste regardé la note !!!
J'ai quand même conclu en précisant que Profondo Rosso était un excellent film, et pour faire plaisir à mallox je mettrai 8,5 pour la version courte. Je pense toujours, avec le recul, que certaines scènes en rapport avec l'idylle entre Hemmings et Daria Nicolodi ont tendance à ralentir le rythme du film, mais cela n'empêche pas que le film est un classique du genre (relisez ce que j'ai écrit, bon sang )
J'éprouve toujours un réel plaisir à voir et revoir les anciens films d'Argento, mais pour ma part, je trouve que L'Oiseau au Plumage de Cristal et Suspiria sont encore supérieurs aux Frissons de l'Angoisse. Un avis subjectif, certes, mais qui ne varie pas au fil des ans.
Soyez sans crainte, je ne souhaite pas déloger Argento de son piédestal, et même s'il a déçu ses fans dans la seconde partie de sa carrière, on lui doit quand même quelques films inoubliables, dont fait partie Profondo Rosso.
(Mais si je dois mettre un 9/10 à l'un des films, ce sera à.... réponse dans une prochaine chronique ).

[Throma]

LE giallo itou pour moi.
un film a voir et a revoir sans jamais se lasser.
un film que je revois toutes les 4 heures avec autant de bonheur.
le meilleur album de dario moreno.

2/10
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[xawa]

[Throma]

[mallox]

[flint]

Hé bien j'ai foutu une belle merde avec ce film (ce n'est pas volontaire, juré ).
Chroniquer un classique du père Argento, c'est prendre des risques que je ne soupçonnais pas.
Je ne souhaite pas heurter les sensibilités de chacun, et puis, au risque de me répéter, ma critique était positive. Cette note, c'est juste histoire de dire que Profondo Rosso, c'est au-dessus de Ténèbres, Le Chat à Neuf Queues ou Quatre Mouches de Velours Gris, et c'est en-dessous de Suspiria ou L'Oiseau au Plumage de Cristal.
Bon, après tout, c'est bien de ne pas laisser indifférent. Qu'est-ce qui m'attend si je m'attèle aux classiques de Mario Bava ?

[mallox]

Touche plus à rien malheureux !

nan, sérieusement, laisse lui la note que tu lui a mise. elle t'appartient, et je la respecte.
t'inquiète, personne ne fait l'unanimité. TU AS LE DROIT.

Mais I'll be back soon ! pour une deuxième mouture , ou plutôt un deuxième avis. une autre vision.

désolé, mais, c'est un film de chevet. peut pas dormir sans. peut pas vivre sans.
En plus, t'a failli raconter tout le film !

et mets surtout pas 9 à Suspiria, je serai contraint de refaire une contre critique pour lui mettre 10 !
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[flint]

Non, je suis loin d'avoir raconté tout le film, et j'incite d'ailleurs tous ceux qui ne l'ont pas vu à le faire, puis à en débattre sur le forum.
Puisque l'on vanne un peu, j'en profite pour vous signaler, mallox et xawa, que pour un film que vous vous passez en boucle, la fameuse scène de la salle de bains avec la vapeur que vous encensez (à juste titre) : eh bien ce n'est pas Hemmings qui figure dans cette scène mais le parapsychologue.

[xawa]

[mallox]