[M] [Critique] La Poursuite Sauvage (1972)

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Sam Avr 25, 2009 3:57 pm    Sujet du message: [M] [Critique] La Poursuite Sauvage (1972) Répondre en citant



La Poursuite Sauvage / The Revengers / La Feccia / 1972

Origine : Mexique / USA
Genre : western

Réalisateur : Daniel Mann
Avec : William Holden, Ernest Borgnine, Woody Strode, Roger Hanin

Producteur : Martin Rackin
Scénario : Wendell Mayes
D’après une histoire de Steven W. Carabatsos
Montage : Walter Hannemann & Juan José Marino
Image : Gabriel Torres
Musique : Pino Calvi
Accroche : A l'ouest rien de nouveau !

Avec :
William Holden (Jon Benedict), Ernest Borgnine (Hoop), Woody Strode (Job), Roger Hanin (Quiberon), Reinhard Kolldehff (Zweig), Jorge Luke (Chamaco), Jorge Martinez de Hoyos (Cholo), Arthur Hunnicutt (Free State), Susan Hayward (Ellizabeth Reilly)







Résumé :
L’ancien soldat Jon Benedict vit paisiblement dans son ranch avec sa petite famille, lorsqu’un jour une bande d’indiens commandés par des Comancheros massacrent tout le monde. Avec quelques volontaires, Benedict se lance à leur poursuite, mais les indiens passent la frontière. Benedict décide alors de recruter quelques hommes dans une prison mexicaine pour continuer la traque.







Aux Etats-Unis, le western est un genre aussi vieux que le cinéma. Très populaire (même à l’étranger), il a donné lieu à une multitude de films, à tel point que tous les sujets semblent avoir été abordés, à tel point que le seul moyen de les différencier reste, semble-t-il, la manière d’accommoder la forme. C’est d’autant plus vrai en cette année 1972, où tout semblait avoir été dit, et où le western vivait, croyait-on, ses derniers moments. Même le western spaghetti était en train de s’auto parodier, les Trinita sales et farceurs commençaient à faire leur apparition, préférant souvent les grosses baffes au revolver. Le genre essayait de se relancer, en tentant quelques accouplements audacieux : Sabata et ses gadgets, le « western soja », etc… Pourtant, rien que cette année là sont sortis des films comme « Joe Kidd », « Fureur Apache », « Jeremiah Johnson », « Les collines de la terreur » ou « Juge et hors la loi » ; comme si le genre, alors en perte de vitesse, et dans un dernier sursaut d’orgueil, voulait prouver qu’il avait encore des choses à dire. Dans ce contexte assez hasardeux, le réalisateur Daniel Mann réalise « La poursuite sauvage ». Si la forme fait évidemment penser aux « Sept mercenaires », avec une trame similaire à celle du quatrième volet, « La chevauchée des sept mercenaires » sorti la même année, le fond a bien changé depuis l’original qui date de 1960 et la violence est devenue plus explicite. Les mercenaires du film de Sturges sont remplacés par des bandits sans scrupules recrutés dans une prison.







Evacuons d’abord les points négatifs, et d’abord un scénario un peu trop cousu de fil blanc. En effet, cette histoire de vengeance mérite mieux que sa réputation de croisement illégitime entre les « Sept mercenaires » et « La horde sauvage » (due notamment à la présence de Holden et Borgnine). Ensuite, ses figurants (mexicains) déguisés en indiens font vraiment mauvais genre et donnent au film un petit aspect de mauvaise série B, pas très sérieux quand sort la même année « Fureur Apache ». Pourtant, le film arrive à faire oublier ces lacunes grâce à des scènes d’action spectaculaires et des personnages truculents et attachants, avec une mention spéciale pour Ernest Borgnine absolument réjouissant de lâcheté et de fourberie. William Holden est excellent en cowboy vieillissant mais déterminé, son personnage de Benedict n’est pas un tendre et son parcours parsemé de haine et de violence va l’amener à la limite de l’auto destruction. Lors d’une fusillade en pleine ville (la meilleure scène du film et la plus violente, supprimée sur certaines copies !) où pas mal d’innocents seront abattus sans provoquer la moindre émotion de la part des tireurs, le personnage de Holden s’aperçoit qu’il a perdu toute humanité, pour finir par ressembler à sa proie : le fameux Comanchero borgne. A partir de cet instant, le personnage central va être confronté à un véritable chemin de croix qui doit le mener vers sa rédemption. Abattu et abandonné à moitié mort aux mains d’une infirmière (Susan Hayworth touchante) par les hommes qu’il a lui-même choisis, puis emprisonnés, il va « renaître » pour finir sa quête et enfin retrouver le dernier Comanchero, prisonnier d’un bataillon de tuniques bleues assiégées par les indiens qui aimeraient bien récupérer leur ami.





William Holden fait partie de ces monuments qui firent la gloire d’Hollywood. Vedette mondialement connue, il joua dans « Sabrina », « Stalag 17 », « Le pont de la rivière Kwai », « Breezy »… ». En 1969, il sera l’inoubliable Pike Bishop, anti héros de « La horde sauvage », le western ultime de Peckinpah (et l’un des dix meilleurs films du monde). Il traversera les années septante sans difficulté, jouant dans des productions comme « La tour infernale », « Le jour de la fin du monde », « Damien », « La chasse sanglante »… Malheureusement, en 1981, taraudé par les démons de l’alcool, il trouvera une mort stupide lors d’une chute dans les escaliers ; son corps ne sera découvert que quatre jours plus tard. On retrouve dans un petit rôle la grande Susan Hayward (1917-1975), autre monument, qui sera dirigée par Henry Hattaway (« Garden of Evil »), Nicholas Ray (« The Lusty Men ») ou Robert Wise (« I Want to Live! »), et bien évidemment Daniel Mann ( « Ada » et « I'll Cry Tomorrow »). Daniel Mann (1912-1991) a commencé sa carrière en réalisant surtout des drames. Il signera pourtant deux films cultes : le célèbre « Willard » (1971), et « Our Man Flint » (1966), version « cool attitude » de James Bond avec un James Coburn plus décontracté que jamais.





Pour ses second rôles, la production va recruter quelques visages populaires, notamment Ernest Borgnine, bien connu pour ses rôles toujours savoureux de râleur, froussard ou traître (« New-York 1997 », « La horde sauvage », « L’aventure du Poséidon », Woody Strode, acteur noir un peu oublié et sous estimé qui fit une belle carrière (« Il était une fois dans l’Ouest », « Les professionnels », « Spartacus ». Une autre vieille connaissance vient faire une apparition au début du film, il s’agit d’Arthur Hunnicutt, aperçu dans toutes les séries westerns, et inénarrable Bull Harris, joueur de trompette, dans « El Dorado ». Un casting qui se veut aussi international, comme le prouve la présence du français Roger Hanin, de l’allemand Reinhard Kolldehff, et des mexicains Jorge Luke & Jorge Martinez de Hoyos.
« The Revengers » est un excellent western qui, sans jamais atteindre le niveau des classiques du genre, se hisse allègrement dans la bonne moyenne, à une époque où le genre avait tendance à se disperser dans tous les sens. Voila un western sans complexes, qui n’hésite pas à revenir à un certain classicisme (plutôt rare de voir le héros finir le film en tirant en l’air comme Roy Rodger), en accumulant les péripéties, les fusillades et les chevauchées (normal dans un western), le tout servi par un solide casting. Un film qui mérite mieux que l’oubli poli dans lequel il est tombé.





Comme tout western qui se respecte, « The Revengers » se devait d’avoir une bande originale reconnaissable. C’est donc au compositeur Pino Calvi que revient cet honneur. Etrange choix - En effet, si Pino Calvi est un grand amateur de jazz et un pianiste renommé doublé d’un chef d’orchestre talentueux, il était à l’époque néophyte dans la musique de film, travaillant plutôt pour la radio et la télévision. Pourtant, son travail sur le film est particulièrement intéressant, et considéré même par certains comme d’avant-garde, grâce à l’utilisation de guitares électriques et d’arrangements pop. Mais le sort a voulu que les bandes magnétiques soient détruites à jamais. En 1999, la société « Screen Trax » fit appel à plusieurs collectionneurs et réussit à réaliser un CD à partir des 33 tours édités à l’époque et conservés en bon état. Un tirage limité fut réalisé pour cette occasion ; ce tirage représente à l’heure actuelle le dernier vestige de la bande originale.







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mallox
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MessagePosté le: Dim Avr 26, 2009 8:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

M'intéresse bien ton histoire de B.O de Pino Calvi pour le film, éditée en 99... icon_cool

Quant au film, il faudrait que je le revois. Celui-ci avait souvent les faveurs d'une diffusion sur TF1 le dimanche soir, dans ma tendre jeunesse. Puis il disparut du petit écran pour réapparaître sur le câble sur lequel je l'ai revu il y a une dizaine.
Me souviens d'un western au drôle de casting (Hanin y était crédible autant que je me souvienne), mais je dois bien avouer qu'il s'est effacé de ma mémoire, si bien que je le reverrai bien une 3eme fois (peut-être une 4eme en fait), histoire de m'en faire un avis définitif. Ta critique il est vrai, donne vraiment envie de s'y replonger.
Où trouve t-on ce film chez toi ? Est-il en flamand ou en pure vo anglaise sans sous-titre ? mp ?
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MessagePosté le: Dim Avr 26, 2009 10:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Est-ce qu'on y dénonce l'exploitation de l'homme par l'homme ?

Car je dois faire mon rapport au général Paisley icon_confused
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MessagePosté le: Jeu Sep 08, 2016 5:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Revu donc et...
c'est tout de même pas bézef ! Ça se laisse voir grâce, notamment à la musique de Pino Calvi qui réussit à le rythmer de justesse, mais les lacunes sont nombreuses et le spectacle bien mince parfois.

Le scénario, soit, "les 7 mercenaires", "La Horde sauvage", mais jamais crédible : William Holden (impeccable comme de coutume) trouve toute sa famille massacrée et n'accuse même pas le coup... ça démarre mal !

La galerie de personnages, houlala ! Reinhard Kolldehoff ("La grande vadrouille" !), qu'on nous présente en teuton bestial et violent, n'existe pas ensuite. Le jeune mexicain Jorge Luke ("Le Chèvre", "La vengeance du serpent à plumes" !) qu'on verra la même année dans le bien plus ample et dense "Fureur apache" est pénible à force de se chercher un papa (tandis que Holden a perdu ses fils). Woody Strode (le très beau "Cavalier noir" de John Ford) passe pas mal, bien que sapé en rose et comme un prince, traversant les paysages arides, puis enneigés (?!), puis arides et poussiéreux (d'ailleurs, combien de kilomètres font-ils ? Il est annoncé une centaine au début, c'est aberrant de se retrouver le temps d'un plan dans les montagnes de l'Utah), excepté que très vite, il se travestit en toutou de Holden ("je ne sais pas où aller alors je vais suivre monsieur Benedict !"). Roger Hanin n'est pas si mal bien qu'affublé d'un rôle coureur de jupons complètement con. Et puis alors Ernest Borgnine que j'adore, réduit à cabotiner jusqu'à l'écoeurement et au spectateur de se farcir ses bavardages incessants... outch !

Quant à Susan Hayward, qui sert d'étape et de repos du guerrier à Holden et qui crève de solitude jusqu'à pleurer, y avait tout un film à faire là-dessus. 10 minutes qui du coup paraissent hors-jeu.

Ok, je suis un peu dur car malgré cela, ça se laisse regarder, le cul entre deux chaises avec, d'un côté la volonté de faire un néo-western âpre et violent, de l'autre, un film bon enfant des familles.
Au final, le film n'est pas désagréable, à condition de ne pas s'attendre à autre chose qu'un spectacle light.


P.S. : j'ai remis une affiche et des captures.
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