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The Hard 99 % irradié


Inscrit le: 17 Fév 2005 Messages: 1132
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 6:48 pm Sujet du message: [Critique] Un Baquet De Sang |
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A bucket of blood (Un baquet de sang)
Origine: USA
Année: 1959
Genre: comédie horrifique
Réalisé par Roger Corman
Avec Dick Miller, Barboura Morris, Antony Carbone, Julian Burton, EdNelson, John Brinkley, John Herman Shaner, Judy Bamber, Myrtle Vail, Bert Convy, Jhean Burton, Bruno VeSota, Lynn Storey
A noter la présence de Paul Horn (non crédité au générique) que l'on connait comme célèbre saxophoniste du Duke Ellington Orchestra et qui est ici un simple saxophoniste beatnik...
Un Baquet De Sang, c'est un ténébreux trésor amassé en cinq jours, valant quelques 50OOO dollars, et enfoui bien trop profondément dans les immenses flots de la filmographie de son géniteur pour être transporté en de vilaines mains (et c'est bien mieux ainsi). Son histoire, conçue par un Charles B. Griffith endossant le rôle de Corman's scénariste pour la troisième fois (Corman It conquered the world en 1956 et The undead en 1957 sont de sa main), est la suivante:
Dans un café "La Porte Jaune" beatnik, Walter Peasley est un serveur dénué de talent et jaloux de celui des autres. Un soir, déprimé par sa nullité, il tue par inadvertance le chat de sa voisine. Il décide alors, pour dissimuler ce meurtre, de recouvrir ce dernier d'argile, érigeant ainsi une statue plus vrai que nature. Au café, il sera ensuite admiré et reconnu comme un artiste de la mort: il a su saisir cette dernière et il devra donc continuer de tuer pour créer de stupéfiantes statues, prolonger sa carrière, se faire aimer par la femme qu'il aime, et satisfaire son public. Néanmoins, il ne faudra pas beaucoup de temps pour que l'on dévouvre le secret de ses oeuvres...
Un Baquet De Sang donc, c'est peu rassurant et c'est en noir et blanc. On pourra retenir de la photographie l'ambiance de certain lieux tel que l'appartement de Walter ou, grelottante, une ampoule suspendue au plafond confère l'éclairage parfait à la séquence. La tanière de notre homme semble etre la représentation directe de son univers, et de surcroit de sa santé mentale: rattachée à rien, au bord du vide, parsemée de zones d'ombres, et surtout pas très claire. Un Baquet De Sang, c'est aussi l'art du cadrage classique: minutieux et allant à l'essentiel, c'est dans la droite lignée de la trame. Enfin, doté d'un humour noir injecté dans chaque fait et geste d'une panoplie de personnages beatnikiens admirables de par leur crédibilité, on se croirait accoudé au comptoir à attendre not' bière. A ce propos, Corman et Griffith ont fréquentés quelques cafés de ce type là pour s'imprégner des figures les plus représentatives du genre. Julian Gordon, dans le rôle du poète, est à ce titre le plus emblématique. Ont-ils rencontré le même en réalité? Fort probable.
Un Baquet De Sang, c'est aussi des meurtres - pour artistes - d'une réelle inventivité. Que ce soit un chat zigouillé dans l'mur ou un foulard étranglant le cou d'une mini-pin-up, ces derniers apportent du sang neuf au registre des homicides volontaires du cinéma. De plus, l'impression de déguster quelque chose de frais et de nouveau est non seulement excitante, mais tout autant décapante. En effet, Walter Paisley, poursuivi par une folie qui agira en sa faveur pour quelques temps seulement, fait un sacré nettoyage à sec autour de lui, dominant le film par une préstation juste et sobre. Oscillant entre le rôle du pantin, du looser, ou du fou près à tout, oui, en artiste de la mort, Dick Miller est le tueur parfait.
Un Baquet De Sang, c'est surtout le chef-d'œuvre gringalet et timide qui n'osera jamais s'avancer devant son petit frêre «La petite boutique des horreurs», alors qu'il en a la carrure. Il traîne peut être un peu en longueur, mais a autant de gueule que lui. Un Baquet De Sang, oui, est un film qui est tout simplement plus modeste, et qui a tout de même su s'imposer comme l'une des références de la comédie horrifique si ce n'est comme un précurseur du genre. N'ayant pas beaucoup de moyens pour s'équiper d'artifices qui auraient pu lui nuire, tout s'est joué sur un ensemble parfaitement réglé, tout sauf superficiel, et ficelé comme un bon rôti.
Ses deux créateurs, Corman & Griffith donc, navigueront ensemble encore de nombreuses fois. On les retrouvera d'ailleurs quelques mois après dans le même décor pour La Petite Boutique Des Horreurs. Néanmoins, c'est bien avec cette bobine là qu'ils ont entamés leur cycle de comédies horrifiques, atteignant non seulement leur objectif de brosser une satire efficace des milieux artistiques, tout autant que de divertir un public souhaitant à cette époque de la part de Corman quelque chose d'autre que des films de science-fiction.


 
Dernière édition par The Hard le Mar Mai 19, 2009 1:57 pm; édité 7 fois |
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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The Hard 99 % irradié


Inscrit le: 17 Fév 2005 Messages: 1132
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 7:17 pm Sujet du message: |
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Oh, fucking shit!
J'avais cherché mais au titre français, et non anglais.
Mince
Quel idiot je fais. |
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 8:50 pm Sujet du message: |
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The Hard a écrit: | Oh, fucking shit!
J'avais cherché mais au titre français, et non anglais.
Mince
Quel idiot je fais. |
Mais non mais non, c'est le métier qui rentre.  |
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The Hard 99 % irradié


Inscrit le: 17 Fév 2005 Messages: 1132
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 8:52 pm Sujet du message: |
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Bigbonn a écrit: | The Hard a écrit: | Oh, fucking shit!
J'avais cherché mais au titre français, et non anglais.
Mince
Quel idiot je fais. |
Mais non mais non, c'est le métier qui rentre.  |
Hein Hein  |
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Walter Paisley 99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004 Messages: 1332 Localisation: Place du Colonel Fabien
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 9:20 pm Sujet du message: |
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Nan, c'est un peu pour moi, en fait : quand j'ai fais la critique j'étais pas au courant qu'il existait un titre français "officiel".
Sinon, très bonne critique, avec laquelle je suis d'accord, et bien content que le film te plaise. T'as pris le DVD seul ou dans le coffret Corman ? |
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The Hard 99 % irradié


Inscrit le: 17 Fév 2005 Messages: 1132
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 9:48 pm Sujet du message: |
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Titre officiel je sais pas, mais je suppose que oui puisqu'on le retrouve un peu partout.
Pour ma part j'ai la sale édition (jaquette comme image) de chez Bach Film. Et toi, tu as le coffret? Si oui ça donne quoi au niveau de la qualité?
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Walter Paisley 99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004 Messages: 1332 Localisation: Place du Colonel Fabien
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 10:50 pm Sujet du message: |
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C'est exactement la même édition, pour ce film là comme pour les autres. Mais cela dit, vu que t'as aimé celui-là, j'espère bien que tu va poursuivre dans la filmo de Corman ! |
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The Hard 99 % irradié


Inscrit le: 17 Fév 2005 Messages: 1132
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Posté le: Dim Mai 03, 2009 11:55 pm Sujet du message: |
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Ah mais je me suis déjà pas mal avancé pour ce qui est de la filmo du Roger! Si le coffret dont on parle est bien le même (celui qui contient treize films donc), il me reste à voir "Mitraillette Kelly" (alors lui, il me tarde...), "Sonority Girl/ Rock all night", Viking Women...", et "The Undead". J'ai déjà tout maté le reste!  |
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Lun Mai 04, 2009 6:33 pm Sujet du message: |
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Quoi qu'il en soit, n'hésite pas à poster un commentaire sur le film directement sur le site, sous la critique, même bien étoffé (t'as la matière vu ce que tu as écrit dessus!), j'apprécie de pouvoir lire plusieurs avis sur un film et ça enrichit le site.  |
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