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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mer Mai 06, 2009 9:33 am Sujet du message: [M] [Critique] Les casseurs de gangs |
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Les casseurs de gangs - 1973
(Busting)
Origine : Etats-Unis
Genre : Polar
Réalisé par Peter Hyams
Avec Elliott Gould, Robert Blake, Allen Garfield, Antonio Fargas, Michael Lerner, Sid Haig, Ivor Francis, William Sylvester, Cornelia Sharpe …
Les inspecteurs Keneely et Farrel, de la brigade des mœurs de Los Angeles, s’échinent depuis déjà longtemps à coincer Carl Rizzo, un gros bonnet du crime. Hélas, ce sont leurs méthodes peu orthodoxes qu’on leur met en avant afin de les décharger de l’affaire, et ceux-ci se retrouvent aux urinoirs publics à arrêter les pervers.
Faut dire qu’à déclencher une fusillade en pleine rue puis en plein supermarché, ça ne fait pas très sérieux et cela menace la population qui n’en demande pas tant. C’est en tout cas l’argument qu’on leur donne pour les évincer de la ‘grosse’ affaire. Mais est-ce vraiment le bon motif ? Tout cela sonne tellement faux que nos deux flics, pas dissuadés pour autant, poursuivent leur enquête coûte que coûte. C’est même pendant leur temps de loisirs qu’ils la poursuivent, allant même jusqu’à narguer frontalement Rizzo sur son propre terrain. Attendus au tournant, ils se feront bientôt démolir la gueule salement. Keneely retrouvera même Farrel en sang dans leur voiture leur servant de guet. Cela ne fera que redoubler leur ardeur à retrouver le gros bonnet, et surtout à le mettre derrière les barreaux pour longtemps…
On connaît bien Peter Hyams, cinéaste toujours actif à ce jour, et à l’heure où j’écris ces lignes, en pleine préparation d’un invraisemblable remake de « L’invraisemblable vérité », chef-d’œuvre total de Fritz Lang. Avec une vingtaine de films au compteur, il s’agit d’un artisan très honnête. Si « Busting » est son premier film, on lui devra par la suite quelques réussites notables comme « Capricorn One » en 1978 (avec Elliot Gould à nouveau), le très bon « Outland » avec Sean Connery, ou même encore les efficaces « Deux flic à Chicago » en 1986. A n’en pas douter, c’est un réalisateur, sinon de talent, en tout cas solide, même si ses dernières livraisons varièrent du moyen au pitoyable (voir les pas terribles « Timecop » et « Mort subite » avec JCVD, le ridicule « Relic » et sa pathétique créature de synthèse filmée dans l’obscurité, et surtout le très très effrayant « Sound of Thunder », navet de premier ordre qui ne peut se goûter qu’au second degré). Un cinéaste de talent qui livrera également un beau ratage dans les années 80 avec « 2010 », la suite du hit de Kubrick. Un film à ne pas faire, mais que pourtant celui-ci accepta de tourner. Néanmoins, à voir ses quelques réussites au compteur (celles évoquées plus haut, notamment), on a le sentiment que Hyams aurait pu faire une bien meilleure carrière.
Et ce n’est pas ces très intéressants « Casseurs de gangs » qui viendront contredire cela…
Produit par les incontournables Robert Chartoff et Irwin Winkler qui sortent tout juste de « The Mechanic » avec Bronson, “Busting”, disons-le tout net, n’est pas un grand film mais un bon film, un poil inégal par moments, mais qui a de nombreux atouts pour lui.
En tout premier lieu, des acteurs rompus au genre et bien utilisés. On rappellera que Robert Blake vient juste de tourner « Electra Glide in Blue » de James William Guercio (et avant la série « Baretta » qu’il enchaînera après ce film-ci), tandis qu’Elliot Gould sort, de son côté, de l’excellent « The Long Goodbye », alias « Le privé », de Robert Altman, dans le rôle d’un Phillip Marlow très nonchalant. Autant dire que Hyams ne prend pas beaucoup de risques en les faisant jouer dans des registres que les deux acteurs connaissent bien, et dans lesquels ils sont parfaitement à l’aise. Mais ce n’est pas grave tant que ça fonctionne, et l’on peut même dire sans crainte que le tandem ici fonctionne « à l’aise Blaise », faisant parfois même des étincelles, notamment lorsque certains dialogues savoureux s’en mêlent. Des dialogues par ailleurs très étonnants qu’on qualifiera vite fait de « politiquement incorrects », comme cette phrase de Keneely à Farrel après la fusillade dans le supermarché : « Je crois en avoir touché un… Hola, je lui ai explosé la tête au négro ! ». Pas de doutes, nos bonzommes sont des flics de la rue avec un parlé qui va de pair, des gens moyens piqués au vif, amers et las d’être empêchés, ni plus ni moins.
Si Blake joue la carte de la sobriété et du silence (la plupart du temps la clope au bec, même à demi-mort !), Elliot Gould joue la carte de l’humour provocateur et décontracté (pas loin non plus d’un « MASH »), et pour finir là-dessus, leur association, sans être totalement surprenante, n’en est pas moins réussie.
Ailleurs, on notera les fortes présences de vieux briscards comme Allen Garfield, parfait dans le rôle de Rizzo, ou de Michael Lerner (dont les amateurs se souviennent bien dans le très bon « Angoisse » de Bigas Luna), mais aussi celle de l’incontournable second plan de la blaxploitation, Antonio Fargas (qui tourna du reste « Busting » entre le génial « Across 110th Street » et le beaucoup moins génial « Foxy Brown »), un Fargas en pleine forme qui nous gratifie ici de quelques apparitions savoureuses en client/indic gay, ou celle encore du non moins incontournable Sid Haig, en garde du corps de Rizzo. Bref, un casting sans faute.
Et puis, ce qui fait surtout la réussite de ces « Casseurs de gangs », c’est une flopée de scènes réussies. L’une des meilleures demeure la longue poursuite à travers les rues, qui débouche alors sur une prise d’otages dans le supermarché (déjà évoquée plus haut), mais d’autres encore, comme Gould et Blake qui se retrouvent à danser un slow en tee-shirt moulant gris dans une boîte Gay afin d’infiltrer le milieu, un Sid Haig qui se fait traiter de "petite salope" par Gould en pleine chambre d’hôpital, alors que l’infirmière somme les policiers de quitter la chambre, seule la famille étant acceptée. De même, un repas d’anniversaire dans lesquels nos deux tenaces boulets viennent brûler la voiture de Rizzo au moment de souffler ses bougies, ce, en chantant « This is a very good fella ! », le tout en dansant à cloche pied autour de leur petit barbecue dont ils ne sont pas peu fiers. Sans compter d’autres scènes que j’oublie sans doute, pour accoucher d'une scène finale qui laisse pantois, amer. Le temps est à la désillusion, tant et si bien qu’on se surprend à penser à certains polars italiens de la même époque et dans lesquels le ver était aussi dans la pomme ("La lame infernale", pour exemple, ou encore le personnage campé par Martin Balsam dans "Confession d'un commissaire de police au procureur de la République", pour la stérilité d'un tout légalisme et l'évidence de devoir outrepasser la loi pour être efficace).
Et puis après tout, à quoi bon arrêter un grand ponte si ce n’est que pour le mettre sous les verrous un an tout au plus, ses affaires continuant de prospérer durant ce temps ?
Bref, « Busting » est un bon film. La mise en scène y est efficace et pensée, les dialogues y sont vifs et le propos plutôt riches et ambigus (on pense parfois aux polars de Friedkin). Si l’on ajoute à cela une excellente exploitation des décors, notamment tout ce qui concerne les bas-fonds de L.A (on signalera la superbe photographie d’Earl Rath), ainsi qu’une partition discrète mais très inspirée de Billy Goldenberg ; cela donne un premier film réussi qui mérite largement d’être redécouvert. _________________

Dernière édition par mallox le Mar Mai 08, 2018 9:25 am; édité 3 fois |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Mer Mai 06, 2009 8:08 pm Sujet du message: |
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Un film que je convoite depuis un petit moment, ayant complètement adhéré au brillant "Capricorn One" de Hyams.
Et puis le casting n'est pas innocent. C'était sa grande période à Gould (par contre avis personnel mais "Le privé", il m'aura surtout privé de 2 heures de ma vie...de toute façon, Altman sur la couv, j'aurais dû me méfier). _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Mer Mai 06, 2009 8:52 pm Sujet du message: |
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Je me souviens d'un film parodique un peu chiant ... Peter Hyams, bof bof, il y a du Van Damme et un film de fusée genre Apollo 13 octobre rouge ... |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Mer Mai 06, 2009 9:08 pm Sujet du message: |
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exact...même que ça se passe tout dans la NASA à Cap Canaveral. les murs sont tout le temps blanc et ya des portraits de Kennedy partout.
ils expliquent pendant 1 heure comment passer un harnais pour un vol de 36 années lumière et comment éviter la buée dans les scaphandres. A un moment, ils étudient une grosse carte de l'espace dans une grande salle avec pleins de boutons qui font blip-blip-bloup-bloup.
vers la fin (le film dure 2 heures), ils marchent dans des couloirs avec plein de lumière.
Ron Howard fait une apparition remarquée à la 42ème minute (c'est le rouquin dégarni en patin à roulette qui apporte le café à James Brolin).
Voilà.
Demain, je te raconterai "Knightriders" de Romero, qui parle que de motos et d'armures.
Pierre Bellemère. _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Mer Mai 06, 2009 9:24 pm Sujet du message: |
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Throma a écrit: | exact...même que ça se passe tout dans la NASA à Cap Canaveral. les murs sont tout le temps blanc et ya des portraits de Kennedy partout.
ils expliquent pendant 1 heure comment passer un harnais pour un vol de 36 années lumière et comment éviter la buée dans les scaphandres. A un moment, ils étudient une grosse carte de l'espace dans une grande salle avec pleins de boutons qui font blip-blip-bloup-bloup.
vers la fin (le film dure 2 heures), ils marchent dans des couloirs avec plein de lumière.
Ron Howard fait une apparition remarquée à la 42ème minute (c'est le rouquin dégarni en patin à roulette qui apporte le café à James Brolin).
Voilà.
Demain, je te raconterai "Knightriders" de Romero, qui parle que de motos et d'armures.
Pierre Bellemère. |
Ca n'a pas l'air fameux. Il a pas récidivé avec Outland ? Un autre polar futuristico-sous-marino-casse-couillo-politico-liberalo-democratico-concon ?
Dans le même genre j'ai vu un film très chiant de don coscarelli : Konny & co. Ca se passe dans une grande banlieue verte de californie avec un gamin qui fait du skate et va à l'école, mange ses casse-croûtes au beurre de cacahouètes, prépare une citrouille pour halloween dans sa maison à deux étages, une dinde pour thanks'giving, etc ... L'enfer. |
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Jeu Mai 07, 2009 8:04 am Sujet du message: |
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Pas vu ce "Busting". Par contre, je trouve aussi que "Capricorn One" est une grande réussite de Hyams, avec (un ton en dessous) "Outland".
Après, j'ai décroché, mais apparemment je n'ai rien manqué. |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Jeu Mai 07, 2009 9:24 am Sujet du message: |
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Pour ma part, j'aimerais tout de même voir son "Peeper", un polar de 75 avec Michael caine et Nathalie Wood.
Pour le reste, "La nuit des juges" autant que je me souvienne, était un Thriller correct mais sans plus (+ The Michael Douglas's handicap !), son mélo sur fond de guerre avec Harrison Ford, m'avait fortement ennuyé pour rester poli, mais j'ai un assez bon souvenir des "Deux flics à Chicago" avec Gregory Hines et Billy Crystal, spectacle sans prétention particulière sinon celle de distraire, un film sympathique et sans temps mort.
Après, ça se gâte gravement (et inéluctablement) dès "Presidio"...  _________________
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Kidam 40 % irradié


Inscrit le: 30 Nov 2007 Messages: 415
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Posté le: Mar Mai 12, 2009 5:51 pm Sujet du message: |
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Capricorn One est une réussite incontestable ! Il est vrai que le scénario, un trhiller à base de simulacre spatial est on ne peut plus original.
Et Outland, bien que plus classique dans sa trame est vraiment très très bien fichu ! Un spectacle diablement efficace.
En tout cas, ça donne envie de voir ces "casseurs de gangs" et son chouette casting. En plus un polar...
(... et un que xawa n'a semble t-il pas vu, lui qui aime à étaler ses cassettes super rares... hé hé la honte sur lui à vie ! - je taquine, merci de pas mordre !) |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Mar Mai 12, 2009 8:07 pm Sujet du message: |
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Kidam a écrit: |
(... et un que xawa n'a semble t-il pas vu, lui qui aime à étaler ses cassettes super rares... hé hé la honte sur lui à vie ! - je taquine, merci de pas mordre !) |
Moi j'étale surtout ceux qui me taquinent car je suis un gros con qui (plus) est passé au dvd. |
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John Pipo 20 % irradié


Inscrit le: 25 Oct 2008 Messages: 245
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Posté le: Jeu Juin 18, 2009 2:40 pm Sujet du message: |
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xawa a écrit: | Moi j'étale surtout ceux qui me taquinent car je suis un gros con qui (plus) est passé au dvd. |
Ah ouais quand même, ça fait beaucoup pour un seul homme !
(t'es où au fait ?)
Film très agréable à suivre. Le ton désenchanté fonctionne aussi bien que le duo Gould/Blake, L.A est bien filmé, le rythme (très correct) ne faillit pas. La fin y est cynique, les péripéties à la limite du sadomasochisme sont fréquentes. Ciné Polar a eu une chouette idée de le diffuser. _________________
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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