[M] [Critique] Hundra

 
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flint
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MessagePosté le: Lun Mar 01, 2010 1:36 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Hundra Répondre en citant



Genre : Heroic Fantasy, Aventures

Année : 1983

Pays d’origine : Etats-Unis/Espagne

Réalisateur : Matt Cimber (alias Matteo Ottaviano)

Casting : Laurene Landon, Cihangir Gaffari, Maria Casal, Ramiro Oliveros, Maria Vico, Fernando Bilbao…



Dans des temps reculés vivait au cœur d’une forêt une société matriarcale. Des femmes, toutes des amazones… Hundra était leur championne, et sa mère dirigeait le clan, enseignant à chacune autant la sagesse que l’art de la guerre, dans un parfait équilibre.
Dans un monde régi par la loi des hommes, les amazones étaient évidemment mal perçues, et elles suscitaient au sein des tribus environnantes un mélange de crainte et de haine.
Un jour, tandis que Hundra était partie chasser, le village est attaqué par une horde de barbares. Malgré leur bravoure, les amazones sont exterminées jusqu’à la dernière, certaines après avoir été violées. Lorsque Hundra revient, elle ne peut que constater l’ampleur du massacre, la mort de tous les membres de la communauté, de sa mère, et de sa petite sœur. Commence alors pour elle une double quête, consistant à retrouver la trace des meurtriers et exercer sa vengeance, mais aussi à trouver l’homme qui sera en mesure de la féconder, car la destinée de Hundra est de mettre au monde la fille qui lui succèdera, et aura pour tâche d’assurer la pérennité de la culture amazone.

L’italo-américain Matt Cimber, de son vrai nom Matteo Ottaviano, ne rentre pas vraiment dans la catégorie des réalisateurs possédant une filmographie reluisante. A dire vrai, on pourrait même penser que sa notoriété s’est faite avant tout à la suite d’un fait divers, puisqu’il fut le dernier mari de Jayne Mansfield. D’ailleurs, l’ultime film de l’actrice sera tourné par Cimber, dont ce sera quant à lui le premier film en tant que réalisateur. « Single Room Furnished » sortira en 1968, l’année suivant le décès de Jayne Mansfield.
Après, Matt Cimber va poursuivre avec une série de mondos tendance « shockumentaires » sur le thème de la sexualité, d’un intérêt pour le moins discutable. De la vingtaine de films qu’il a tournés à ce jour, on retiendra essentiellement des œuvres aussi diverses qu’inégales comme « The Candy Tangerine Dream », « The Witch who Came from the Sea », ainsi que le mémorable « Butterfly » qui présentait la particularité de réunir Orson Welles et Pia Zadora (et Stacy Keach).



Le film d’amazones fut de tous temps un thème récurrent du cinéma d’aventures. Mis en avant dans une optique « serial » ou « pulp » (« Queen of the Amazons », en 1947 – « Wild Women of Wongo »…), il fut relayé avec succès à travers le cinéma d’exploitation. Les amazones ont été mangées à toutes les sauces… Lubriques, sous la houlette de Jess Franco (« Les amazones de la luxure », « Maciste et les gloutonnes ») ; post-atomiques (« She » - « America 3000 », dans lequel Laurene Landon joue également) ; plus classiques dans « La reine des amazones » (peplum sympathique) ou « Les amazones » de Terence Young ; mais carrément farfelues avec Alfonso Brescia (« Les amazones font l’amour et la guerre », « Supermen contre amazones »).

On n’attendait pas grand-chose, à l’époque, de ce « Hundra », surtout de la part de Matt Cimber. Mais, entretemps, le « Conan » de Milius était passé par là, cela a sans aucun doute inspiré le cinéaste italo-américain, et si l’on ne retrouve pas la fabuleuse partition de Basil Poledouris, Cimber parvient néanmoins à débaucher Ennio Morricone pour s’occuper de la bande musicale. Il en résulte une B.O. sympathique, pas géniale mais agréable, alternant les moments héroïques, dramatiques, et même comiques. Car c’est l’une des caractéristiques de « Hundra », un film qui passe de l’heroic-fantasy pure et dure à la comédie type « decameron ». Hundra ne se définit pas seulement comme la combattante ultime, alter ego féminin de Conan mais, de par son statut d’amazone, elle peut être considérée comme l’ancêtre du MLF. Dans sa panoplie de guerrière, Hundra se défait de ses ennemis mâles le temps de deux scènes anthologiques, celle où elle affronte une quinzaine de barbares peu après le raid du village au début du film, et le passage final où elle massacre un par un les chefs de clans réunis dans les souterrains d’un temple.



En tant que femme, Hundra doit se défendre contre un parfait stéréotype du rustre macho tel qu’on le retrouve dans les diverses extensions du « Decameron », imbibé d’alcool, sale, polygame et violent. La scène est amusante. On y voit dans un premier temps Hundra résignée à se « faire prendre » par ce personnage répugnant, à cause de sa destinée voulant qu’elle tombe enceinte. Mais tandis qu’elle est allongée sur le dos, le fier mâle la retourne alors en levrette de façon pour le moins brutale. Il s’ensuit une baston homérique qui verra la blonde amazone prendre le dessus, sous les yeux stupéfaits des quatre épouses de cette brute jusque là plus habituée à donner des coups qu’à en recevoir. Malgré la raclée subie de leur mâle, elles ne pourront se résoudre à le quitter, et resteront auprès de lui, s’assumant en tant que femmes soumises. Sans véritable dialogue, le cinéaste parvient à créer un climat qui passe de la comédie au drame.

Et ainsi va le film, alternant de longues scènes de batailles, pour la plupart réussies (même si l’abus de ralentis nuit un peu à l’ensemble), et quelques passages plus légers, comme la scène décrite plus avant, à laquelle on pourrait rajouter, en tant qu’éléments de comédie, le personnage du chien nommé Poltron, car fuyant le danger, le nain peinturluré défiant Hundra avec une fourche, juché sur un âne, sans oublier quelques répliques de notre amazone, ne laissant aucun doute quant à ses sentiments pour la gente masculine (Je préfère cent fois enfourcher mon cheval que le corps d’un pourceau). A propos des scènes de bastons, on peut revenir sur la première qui verra l’extermination de la tribu des amazones, et qui est indubitablement calquée sur la première scène marquante de « Conan », lorsque Thulsa Doom et ses sbires attaquent le village. Les références sont multiples : la forêt en tant que décor, l’assaut des cavaliers fondant sur le campement, la défense fortuite des assiégés, la musique homérique, et enfin la mère décapitée.



Concernant le casting, le personnage donnant son titre au film est interprété par la sportive et jolie Canadienne Laurene Landon (qui effectue la plupart de ses cascades). Secrétaire et associée de Mike Hammer l’année précédente dans l’excellent « J’aurai ta peau », Laurene Landon jouera par la suite dans plusieurs œuvres de Larry Cohen, notamment les deux premiers opus de « Maniac Cop » (Cohen était d’ailleurs le scénariste de « I the Jury »).
Le film ayant été tourné en Espagne, on ne sera donc pas étonné de retrouver bon nombre d’acteurs de souche hispanique, comme Maria Casal, mais aussi des habitués du cinéma de genre, tels Ramiro Oliveros (« Le miroir obscène », « The Swamp of the Ravens », « Pulsions cannibales »), Maria Vico (« 99 Women », « Le manoir aux filles », « Cérémonie sanglante ») ou encore Fernando Bilbao (« Les expériences érotiques de Frankenstein », « La fille de Dracula »). Notons également les caméos de Frank Brana et Eduardo Fajardo, piliers du cinéma-bis, ainsi que la présence d’Elsa Zabala (« Sadisterotica »), que l’on put voir dans la plupart des Paul Naschy tournés durant la première partie des années 1970. Pour la petite histoire, le méchant prêtre est incarné par le franco-turc (né à Asnières) Cihangir Gaffari, crédité également en tant que producteur. Son titre de gloire reste sa prestation remarquée d’inquisiteur dans « Les démons » de Jess Franco.

Satisfait de la prestation de Laurene Landon (on le serait à moins), Matt Cimber engagera à nouveau l’actrice l’année suivante pour un film d’aventures hésitant entre le genre « Indiana Jones » et le western spaghetti : « Yellow Hair and the Fortress Gold », qui ne restera pas dans les annales. Cela ne fait que confirmer le talent « alternatif » de Matt Cimber, capable de surprendre son auditoire, mais en mesure aussi de le décevoir. « Hundra » fait partie de ses bonnes surprises, apparaissant comme un très honnête film d’heroic-fantasy, suffisamment rythmé pour que l’on ne voit pas le temps passer. Dans la série des héroïnes maniant l’épée, « Hundra » est bien meilleur que « Kalidor », par exemple (pas difficile, il est vrai). D’ailleurs, à ce propos, qu’en est-il du « Red Sonja » de Robert Rodriguez ?

Note : 7/10


Dernière édition par flint le Sam Avr 10, 2010 9:54 am; édité 1 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Mar 02, 2010 10:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un sous Conan féminin (et féministe) new_lang
comment appeler ça d'ailleurs? une connette? une conna...
mario
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