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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mar Déc 07, 2010 10:42 am Sujet du message: [M] [Critique] Robin des Bois et les pirates – 1960 |
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Robin des Bois et les pirates – 1960
(Robin Hood e i pirati)
Genre : Aventures
Origine : Italie
Réalisé par Giorgio Simonelli
Avec Lex Barker, Jocelyn Lane (Jackie Lane), Rossana Rory, Mario Scaccia, Walter Barnes, Edith Peters…
... Dans lequel nous retrouvons notre vaillant Robin des Bois (Lex Barker) en mauvaise posture dès le prélude.
Ce dernier, de retour des croisades, a été capturé par une bande de pirates qui le ramène dans le comté de Sherwood, afin de demander rançon à son père pour sa libération.
Du pirate au marin d’eau douce il n’y a parfois qu'une petite vague à franchir puisque leur bateau, étant menacé de sombrer, One-Eye, le capitaine des flibustiers (Walter Barnes) laisse l’embarcation aux mains de Robin, prenant soin au préalable de le sortir de la cale dans laquelle celui-ci était retenu prisonnier. Autant dire que nos pirates révèleront une véritable grandeur d’âme en plus d’afficher, au gré du film, leur bon cœur.
Notre héros fera donc naufrage, mais dans son malheur il échouera sur les côtes anglaises, non loin du château de Nottingham. Très vite capturé par le despote local Jonathan Brooks (Mario Scaccia), c’est à la pendaison sur la place publique qu’il est destiné. L'intendant en place est un usurpateur qui a volé le titre et le statut du père de Robin. Autant dire que notre justicier fera tout pour récupérer ce qui lui a été spolié, et le rendre à qui de droit.
Pour cela, il lui faudra rendre la liberté à son ex promise Kareen Blain (Jocelyn Lane), déjouer les complots machiavéliques de la sœur du tyran (Rossana Rory) et de son bossu de valet (Giulio Donnini), puis rendre enfin sa noblesse à un peuple tyrannisé.
Robin des Bois a engrangé au fil des ans un paquet d’aventures cinématographique plus ou moins fantaisistes. Si la référence demeure le spectacle trépidant et bondissant de 1938 avec Errol Flynn, Douglas Fairbanks avait déjà initié dans les années 20 son adaptation pour l’écran.
Il faudra attendre 1946 pour le voir réapparaître sous le visage de Cornel Wilde (« La revanche des gueux » - The rogues of Sherwood Forest) puis les années 50 avec en vrac : Richard Todd dans la production Disney « Robin des Bois et ses joyeux compagnons » (et avant le dessin animé de la fin des années 70), Rod Taylor, Richard Greene et Barrie Ingham pour les ‘hammeriens’ « La revanche de Robin des Bois » (1954) réalisé par Val Guest, « Le serment de Robin des Bois » (1960) de Terence Fischer et « Le défi de Robin des Bois » (1967) à nouveau de Val Guest. De leur côté les italiens, comme de coutume, ne sont pas en reste et livrent « Le triomphe de Robin des Bois » (1962) sous la houlette d’Umberto Lenzi avec Don Burnett, « Le fils de Sherwood » par Roberto Bianchi Montero avec George Martin, puis enfin, en 1970, « La grande chevauchée de Robin des Bois » de Giorgio Ferroni avec cette fois-ci Giuliano Gemma dans le rôle titre.
On aura droit plus tard en 1976 à une magnifique relecture hollywoodienne réalisée par Richard Lester, dans laquelle on retrouvera nos héros vieillissants dans un film crépusculaire et romantique, ainsi que des anecdotiques et vaines relectures récentes avec Kevin Costner ou Russell Crowe.
Bien entendu, toutes ces adaptations n’ont pas forcément le même prestige, sans compter le niveau parfois très faible de certaines d’entre elles, mais s’il en est un qu’on oublie de citer la plupart du temps, c’est bien ce très fantaisiste « Robin des Bois et les pirates » que signait en 1960 le prolifique Giorgio Simonelli.
Un artisan du 7ème art soit dit en passant totalement occulté lui aussi, qui a pourtant signé pas moins d’une soixantaine de films depuis le début des années 30 en abordant tous les genres : du pur mélodrame (« Parlez-moi d’amour » avec Dalida), de l’authentique comédie (« Due mafiosi contro Goldginger » avec les incontournables Franco et Ciccio), du cape et d’épée (« Les mousquetaires de la reine »), son genre de prédilection restant avant tout et globalement le film d’aventures (« Les deux tigres », « Ursus dans la vallée de feu »…).
Il est étonnant de constater, à la vision de ce « Robin des Bois et les pirates », que cette nouvelle variation, sans être renversante, se montre à la fois joviale et distrayante.
Lex Barker, entre deux Tarzan et trois Winnetou, ne démérite pas et arbore l’arc et la plume de paon avec panache ; il est accompagné de Walter Barnes, acteur spécialisé dans la bonhomie et qui amène ici son brin de truculence (on notera qu’il s’agit ici de la première rencontre des deux acteurs pour une belle série de films : « Le secret de l'épervier noir », « Le trésor des hommes bleus », « La révolte des indiens apaches »…). Ailleurs, Mario Scaccia (« Sept épées pour le roi », « Gli imbroglioni », « Il profumo della signora in nero »…) en méchant de service se révèle très sadique et balade sa bonne tête tout du long avec un plaisir non feint et pour tout dire communicatif ; les femmes ici présentes sont tout à fait flatteuses pour l’œil, et rendent à la leur manière hommage à la belle photographie du film signée Raffaele Masciocchi ( « L'effroyable secret du Dr. Hichcock », « Le spectre du Dr. Hichcock »…). Soit, leurs rôles respectifs pourront paraître convenus, il n’en demeure pas moins que la viennoise Jocelyn Lane Bolton (aperçue dans « Urlatori alla sbarra ») parvient à s’extraire d’un rôle nunuche en plus d’être d’une beauté stupéfiante, tandis que la romaine Rossana Rory passe du rôle de garce à celui de sauveuse rédemptrice avec une facilité et une allégresse déconcertante.
Mais ce n’est pas tout. Ce qui fait en premier lieu le charme de « Robin des Bois et les pirates », c’est une flopée d’idées étonnantes autant que saugrenues ou déplacées…
Passons sur le fait que Walter Barnes se balade avec le bandeau à l’œil tout le film durant avec un nom qui se révèlera pour le moins usurpé, pour parler de quelques scènes totalement décalées et pas loin d’être très politiquement aussi borderline que délicieuses :
Le film à peine démarré, nos pirates ont l’idée lumineuse de balancer leurs femmes esclaves créoles à la mer comme des sacs à patates ; l’une d’elles tiendra même un rôle important dans les décisions plus tardives de One-Eye, puisque non seulement elle est son esclave, mais aussi et sans doute son amante. Dans une espèce de racisme jovial et bon enfant, on l’appelle Bamboula. Vu que Bamboula est une grande gueule (logique, il s’agit d'Edith Peters, l’une des fameuses chanteuses du groupe les Peter Sisters, elle prendra a contrario une part importante aux décisions du groupe de flibustiers.
Nos esclaves créoles feront également les putes, le temps d’une scène, en bord de chemin, afin d’attirer le chaland saxon qui passe… Les deux femmes issues de la noblesse s’initieront, dans un crêpage de chignon sans pitié, au catch dans la boue ; quant au bossu, il roulera sa bosse tout du long de ces aventures pimentées pour servir au final de dromadaire à nos vindicatifs moussaillons.
Non, tout mineur qu’il puisse être, ce Robin des Bois là parvient sur le ton de la comédie à se montrer la plupart du temps distrayant, sans compter qu’il ménage comme il se doit, son lot de bagarres, de duels et de chevauchées. Il s’agit d’un petit film que l’on a tort de mépriser au jour d’aujourd’hui, au point de l’occulter ainsi et qui vaut bien, malgré ses carences, qu’on y jette One-Eye (en pâture).
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Dernière édition par mallox le Mer Oct 03, 2018 8:20 am; édité 2 fois |
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sigtuna Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Mar Déc 07, 2010 12:10 pm Sujet du message: |
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Je ne connaissais pas mais ta critique donne méchamment envie.
Une noire obèse appelée Bamboula, un bouffon bossu et perfide qui mériterais d'être nain. :monster:
Remo l'a t-il vu? |
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Jeu Déc 09, 2010 2:37 pm Sujet du message: |
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Il a l'air pas mal ce Robin des Bois (de toutes façons, un type qui vole les riches pour donner aux pauvres ne peut attirer que ma sympathie). Bon, le meilleur reste le Errol Flynn, je crois, mais les Hammer sont assez sympas.
Il y en a un que je n'ai jamais vu, c'est celui de Tonino Ricci, "Robin, flèche et karaté", dans lequel notre héros est secondé par un chinois maître du kung fu ! Et avec Victoria Abril dans un second rôle, en plus.
Je ne désespère pas de le voir un jour. |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Jeu Déc 09, 2010 2:46 pm Sujet du message: |
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flint a écrit: | Il y en a un que je n'ai jamais vu, c'est celui de Tonino Ricci, "Robin, flèche et karaté", dans lequel notre héros est secondé par un chinois maître du kung fu ! Et avec Victoria Abril dans un second rôle, en plus.
Je ne désespère pas de le voir un jour. |
J'ignorais son existence ! _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Jeu Déc 09, 2010 2:55 pm Sujet du message: |
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A l'époque de la vidéo, il avait été distribué par MPM sous le titre "Les aventures extraordinaires de Robin des Bois". Mais je n'ai jamais réussi à trouver la K7 !
C'est peut-être une grosse purge, mais bon, voir un chinois friter le shérif de Nottingham, c'est tentant !  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Jeu Déc 09, 2010 3:10 pm Sujet du message: |
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flint a écrit: | Bon, le meilleur reste le Errol Flynn, je crois, mais les Hammer sont assez sympas. |
Ah mais le Richard Lester avec Sean Connery, Robert Shaw, Richard Harris et Audrey Hepburn est magnifique ! (et la zik de Jonh Barry tape sa mère !).
C'est pas un Bis, c'est vrai, mais je l'aime beaucoup.
(pas trop celui avec Patrice Bergin par contre ! ) _________________
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sigtuna Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Ven Déc 10, 2010 8:06 am Sujet du message: |
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mallox a écrit: | flint a écrit: | Bon, le meilleur reste le Errol Flynn, je crois, mais les Hammer sont assez sympas. |
Ah mais le Richard Lester avec Sean Connery, Robert Shaw, Richard Harris et Audrey Hepburn est magnifique ! (et la zik de Jonh Barry tape sa mère !).
C'est pas un Bis, c'est vrai, mais je l'aime beaucoup. |
Magnifique certes mais il fout le cafard avec son coté excessivement nostalgique.
Sinon pour revenir à nos pirates "blackophile", La critique de Mallox n'a pas sur-vendu la chose, c'est une très sympathiques série B d'aventures avec quelques trucs en plus qui en font tous le sel:
Le coté délicieusement "politiquement incorrect" qui contraste avec son aspect divertissement familial.
L'extraordinaire beauté de Jocelyn Lane, qui n'a pas usurpé son surnom de "Bardot anglaise", qui se fritte dans la boue avec sa sculpturale adversaire.
Les bonnes têtes sympathique des second rôle, en particulier le bossu et le méchant en chef qui est un mixe de roger carrel et d'adolpho celli.
Le "portnawak" total et assumé de l'ensemble (il y a 2 asiatiques parmi les concubines/esclaves noires des pirates). |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Déc 10, 2010 8:57 am Sujet du message: |
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sigtuna a écrit: |
Sinon pour revenir à nos pirates "blackophile", La critique de Mallox n'a pas sur-vendu la chose, c'est une très sympathiques série B d'aventures avec quelques trucs en plus qui en font tous le sel:
Le coté délicieusement "politiquement incorrect" qui contraste avec son aspect divertissement familial.
L'extraordinaire beauté de Jocelyn Lane, qui n'a pas usurpé son surnom de "Bardot anglaise", qui se fritte dans la boue avec sa sculpturale adversaire.
Les bonnes têtes sympathique des second rôle, en particulier le bossu et le méchant en chef qui est un mixe de roger carrel et d'adolpho celli.
Le "portnawak" total et assumé de l'ensemble (il y a 2 asiatiques parmi les concubines/esclaves noires des pirates). |
Bah, à mon avis le classique de Michael Curtiz et William Witney a tendance à rabaisser injustement d'autres versions. Voir ce petit film avec son lot d'idées franchement délirantes et invraisemblables fait du bien je trouve. Le film ne mérite pas sa note de 3,des brouettes sur imdb, ni sa mauvaise réputation (dans un dossier consacré à Robin des bois, l'auteur cite tout, même le Lenzi qui est bien plus faible, mais d'une pichenette, dit qu'il est inutile de s'attarder sur celui-ci. Etant tombé là-dessus par hasard, ça m'a donné envie de le réhabiliter qcq peu !).
Comme toi, je trouve Jocelyn Lane à croquer.
Quant aux deux black asiatiques, ce doit être des malgaches !  _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Jeu Déc 30, 2010 9:56 am Sujet du message: |
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Tiens, Mallox, hier j'ai ramené d'Emmaüs une VHS, "La flèche noire de Robin des Bois". J'ai été intrigué de voir le nom de Lex Barker, car le résumé du film ne correspondait pas avec celui que tu as chroniqué. Il s'agit en fait de "Capitan Fuoco", de Carlo Campogalliani. Alors, sur IMDB, Lex Barker apparaît sous le nom de Pietro, le Capitan Fuoco. Mais en visionnant un peu la K7, il s'agit bien d'un Robin des Bois, du moins dans la VF, que Barker a tourné juste avant ce "Robin des Bois et les pirates". Dans la VO, il reste apparemment appelé Pietro, alias le "Capitaine intrépide". Mais comme il a le même costume, et tire à l'arc comme Robin des Bois, il est tout naturellement devenu Robin pour l'exploitation du film en France.
Il semblerait qu'il en soit de même pour un autre Lex Barker : "Il cavaliere dai cento volti" (de Pino Mercanti, 1960), devenu en France "Le retour de Robin des Bois". |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Jeu Déc 30, 2010 10:01 am Sujet du message: |
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Manque plus qu'un Robin des Bois et Tarzan contre Winnetou ! _________________
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mars1379 20 % irradié

Inscrit le: 08 Oct 2012 Messages: 236
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Posté le: Sam Oct 13, 2012 11:27 am Sujet du message: |
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Très personnellement, voir un personnage aussi emblématique que Robin des Bois appeler une femme noire par son prénom, Bamboula, me fait beaucoup rire et d'autant plus que c'est en total décalage avec le monde d'aujourd'hui, où tout est aseptisé, chaque mot, chaque phrase décortiquée scrupuleusement. Il va de soi qu'aujourd'hui le film ferait un tollé ! Mais le film date de plus de 50 ans et le contexte n'était pas du tout le même, surtout quand on sait que l'Italie a également un passé colonial. Et puis, ma foi, je trouve le personnage de Bamboula fort sympathique !
L'association improbable entre Robin des Bois et les pirates suscite la curiosité, on se dit : si "Robin des Bois et les pirates" pourquoi pas "robin des bois et les Indiens" ou "Robin des Bois contre les zombies" ! Le film ne se prend quasiment jamais au sérieux, et je trouve les combats à l'épée fort bien menés.
Un bon Nanar qui attire la sympathie ! |
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